:îîi^ :m .V ti4^4^ '^xhvuxvf' -«#^ 'li-arv, 'ânSTc^^" Tf ^iùà Return to LIBRARY OF MARINE BIOLOGICAL LABORflTORY WOODS HOLE. MASS. LoANED BY American Muséum of Natural History •^ \ 0 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE 1890 BUREAU & CONSEIL DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNEE 1890 Membres du Bureau : MM. Président 6°° J. de Guerne. Vice-Présidents i ^^^f- ^- R^illiet. ( Ph. Dautzenberg. Secrétaire général Prof. R. Blanchard. [ Mlle F. BiGNON. Secrétaires J. Richard. ( L. B. de Kerhervé. Trésorier C. Schlumberger. Archiviste-Bibliothécaire H. Pierson. Membres du Conseil : ^0 Membres donateurs S. A. S. le prince Albert l^r, de Monaco. Prof. R. Blanchard. Prince B. Bonaparte. B°" d'Hamonville. Cte L. Hugo. A. Magne. B»" de Rothschild. De Semallé. J. Vian. 2° Anciens présidents D*" P. Fischer. A. Certes. D»' J. Jullien. G. COTTEAU. 5° Membres élus ' Dr L. Bureau. Pour 1888 Z l- J°"^^'=*™"^- I Dr E. OUSTALET. \ Prof. F. Plateau. Pour 1889 Pour 1890 Dr J. Deniker. J. Gazagnaire. . Héron-Royer. E. Simon. Ro" F. BiLLAUD. M. Chaper. Ed. Chevreux. J. KiiNCKEL d'Herculais. Nota. — Les Membres du Conseil marqués d'un ' ont été élus en remplacement d'autres Membres ayant passé au Bureau. BULLETIN j DE LA •■ P SOCIETE ZOOLOGIQP DE FMNGE POUR L'ANNEE 1890 QUINZIÈME VOLUME PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, rue des Grands-Augustins, 7 1890 AVI S Les Membres de la Société sont instamment priés d'adresser, d'une façon impersonnelle, tous les envois d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE et toute la correspondance à Monsieur le Secrétaire Général DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE «y /\<.¥3 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ AU 28 JANVIER 1890 AVEC LA DATE DE LEUR ADMISSION MEMBRES HONORAIRES Le nom des Membres fondateurs est précédé de la lettre F 1887 Alcantara (Sa Majesté don Pedro II d'). F Barboza du Bocage (Prof. José-Vicente), membre de l'Aca- démie royale des sciences, à Lisbonne (Portu^^al). 1878 GûNTHER (Dr Albert), F. R. S., directeur de la section zoolo- gique au British Muséum, à Londres (Angleterre). 1878 Lacaze-Duthiers (D"" Henri de), membre de l'Institut, profes- seur à la Sorbonne, 7, rue de la Vieille-Estrapade, à Paris. 1880 Milne-Edwards (Alphonse), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 57, rue Guvier, à Paris. 1880 Nordenskjold (baron A.-E.), à Stockholm (Suède). 1878 QuATREFAGES (de), membre de l'Institut, professeur d'anthro- pologie au Muséum d'histoire naturelle, 2, rue de Bulïon, à Paris. 1878 Selys-Longchamps (baron Edmond de), membre de l'Aca- démie royale de Belgique, sénateur, 34, boulevard Sauve- nière, à Liège (Belgique). F Sharpe (R. Bowdler), F. L. S., chargé de la section ornitho- logique au British Muséum, à Londres (Angleterre). 1878 Steenstrup (Japetus S.), professeur émériteà l'Université de Copenhague (Danemark). 444 ^ MEMBRES CORRESPONDANTS 1881 DoBSON (D>G.-E), M. A., F. R. S., F. Z. S., Colyford villa, Exeter, Devon (Angleterre). 1886 DuGÈs (D^' Alfred), consul de France, à Guanajuato (Mexique). 1888 Fritch (Dr Anton), professeur à l'Université tchèque, à Prague (Bohême). 1889 GooDE (G. Brown), assistant secretary of the Smithsonian Institution, à Washington, D. G. (Etats-Unis). 1881 RiTCHiE (John), ex-président de la Boston Scientific Society, à Boston, Mass. (Etats-Unis). MEMBRES DONATEURS DÉCÈDES (1) F Branicki (comte Constantin), décédé en 1884. 1888 Chancel (Mlle Aline), décédée en 1881). 1888 Guerne (baron Frédéric de), 1822-1888. (1) Par délibération en date du 25 janvier 1885, le Conseil a décidé de maintenir perpétuellement en tête du Bulletin la liste des Membres donateurs décédés. MEMBRES TITULAIRES (1) 1888 AcHALME (Pierre), interne des hôpitaux, 48 . rue Moiige, à Paris. 1890 Albert I«'" (S. A. S. le prince), prince de Monaco (membre donateur), 25, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris. 1883 Albrecht (professeur Paul), 14, Harverstehuder Weg, à Ham- bourg (x\lle magne). F Alix (D'" E.), 10, rue de Rivoli, à Paris. 1889 Alluaud (Charles), 2, rue de Commaille, à Paris, 1876 AMBLARD(DrLouis),14^/.s,ruePaulin,àAgen(Lot-et-Garonne). 1883 André, 21, boulevard Bretonnière, à Beaune (Côte-d'Or). 1883 Apostolidès (D^" Nicolas Christo), professeur agrégé à l'Uni- versité, à Athènes (Grèce). 1882 AssAKY (D"" Georges), professeur à l'Université, à Bucharest (Roumanie). 1879 Badin (Adolphe), hommes de lettres, 1, rue de Vigny, à Paris. 1877 Bailly (J.-F. D.), 353, rue St-Laurent, à Montréal (Canada). 1890 Ballion (Jean), 9, place de la Calandre, à Gand (Belgique). 1880 Bambeke (Dt* Charles van), professeur à l'Université, 5, rue Haute, à Gand (Belgique). 1878 Barrois (1)1" Jules), 16, rue Blanche, faubourg Saint-Maurice, à Lille (Nord). 1880 Barrois (D^Théodore Charles), professeur agrégea la Faculté de médecine, 35, route de Lannoy, à Fives-Lille (Nord). 1890 Barvir (Henri), à Choltice (Bohème). 1879 Bavay, pharmacien eu chef delà marine, 45, Grande-Rue, à Brest (Finistère). 1889 Bedot (Di" Maurice), à Satigny, près Genève (Suisse). 1878 Bedriàga (D»" Jacques de), 55, boulevard de l'Impératrice, à Nice (Alpes-Maritimes). 1889 BÉGuiN-BiLLECocQ (Michel), étudiant, 43, rue deBoulainvilliers, à Paris. 1880 Beltrémieux (D** E.), président de la Société des sciences natu relies de la Charente-Inférieure, à La Rochelle (Charente- Inférieure). 1888 Berlin. Die zoologische Sammlung des Muséums fiir Natru- kunde (2), à Berlin (Prusse. (1) La Société s'est vue dans la nécessilé de rayer de la liste des membres un certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation {Art. 10 du Règlement). (2) Les Etablis!?emenf,s publics et les Sociétés scientiflrjties de la France et de l'Etranger peuvent être admis comme Membres de la Société aux mêmes charges et aux mêmes droits qu'un Membre ordinaire et peuvent se faire représenter aux séances par un de leurs Membres {Art. 6 du Règlement). VIII 1886 Berthoud (Léon), pharmacien de l'hospice de Bicètre (Seine). F Bertrand (Joseph), (membre à vie), membre de l'Institut, professeur au Collège de France, 4, rue de Tournon, à Paris. F Besnard (Auguste), conducteur des ponts-et-chaussées,16,rue des Ursulines, au Mans (Sarthe). 1879 Betta (le commandeur Eduardo de), 11, corso Castelvecchio, à Vérone (Italie). 1884 BiGNON (Mlle Fanny), docteur ès-sciences naturelles, profes- seur à l'Ecole primaire supérieure, 5, rue Boulle, à Paris. 1880 Bigot (Jacques-Marie-François), officier de l'Instruction publi- que, 27, rue Cambon, à Paris. F BiLLAUD (baron Frédéric), 39, rue Notre-Dame de Lorette, à Paris. 1884 BiNOT (Jean), interne des hôpitaux, 216, boulevard Saint Ger- main, à Paris. F Blanchard (D^Raphaël), (membre donateur), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 32, rue du Luxembourg, à Paris. 1889 Blasius (Dr Rudolph), 25, Petrithor-Promenade, à Bruns- wick (Allemagne). 1889 Blasius (prof. Wilhelm), directeur du Musée d'histoire natu- relle, 4, am Fallersleberthore, à Brunswick (Allemagne). 1886 Blavy (Alfred), ofificier d'Académie, 4, rue Barralerie, à Montpellier (Hérault). 1881 Blonay (Roger de), 23, rue de Larochefoucault, à Paris. 1883 BocA (Léon), étudiant en sciences naturelles, 16, rue d'Assas, à Paris. 1883 Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Université, 16, Olozâga, à Madrid (Espagne). 1882 Bonaparte (le prince Roland), (membre donateur), 22, cours la Reine, à Paris. 1884 Bonjour (Samuel), 13, boulevard Delorme, à Nantes (Loire- Inférieure). 1885 Bonnier (Jules), 75, rue Madame, à Paris. 1887 BoscA(Edoardo),professeurà l'Université, à Valence(Espague). 1889 Bottard (Dr Alphonse), 67, boulevard de Strasbourg, au Havre, (Seine-Inférieure). 1880 BoucARD (Adolphe), officier d'Académie, 13, rue Guy-de-la- Brosse, à Paris. 1885 BouLART (Raoul), préparateur au Muséum, 6, rue de la Cerisaie, à Paris. 1877 Boulenger (G.-A.), Esq., Assistant, Zoological Department, British Muséum, à Londres (Angleterre). IX 1886 Bourgeois (Jules), ex-président de la Société entomologique de France, 38, rue de l'Echiquier, à Paris. 1886 BouTAN (Dr Louis), maître de conférences à la Faculté des sciences, à Lille (Nord). 1890 Bouvier (D^L. E.), professeur agrégé à l'Ecole supérieure de pharmacie, 29, rue Claude-Bernard, à Paris. 1883 Bradley (Mi^e Elisabeth-N.). docteur en médecine, 138, east 40tii Street, à New-York (Etats-Unis). 1889 Branicki (comte Xavier), (membre à vie), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie). 1887 Brisson (Georges), étudiant en médecine, 135, boulevard Saint-Michel, à Paris. 1883 Britto (Dr Victor de), à Porto Alegre, province de Rio Grande do Sul (Brésil). 1889 BROCcm (D"" Paul), secrétaire-général de la Société centrale d'aquiculture de France, 119, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1883 Brusina (D^S.), professeur à l'Université, directeur du Musée national zoologique, à Agram, Croatie (Autriche-Hongrie). F Bureau (D»' Louis), directeur du Musée, professeur à l'Ecole de médecine, 13, rue Gresset, à Nantes (Loire-Inférieure). 1880 CAMERANo(D''Lorenzo),au Musée zoologique de Turin (Italie). 1880 Camprell (John-M.) , Kelvingrove Muséum , à Glasgow (Ecosse). 1887 Catois (Dr Eugène), professeur-suppléant à l'Ecole de méde- cine, 15, rue des Cordeliers, à Caen (Calvados). 1881 Cazanove (Joseph de), ornithologiste, à Avize (Marne). 1880 Certes (A.), inspecteur général des finances, 53, rue de Varenne, à Paris. 1886 Chabry (Dr Laurent), 31, rue de Bufïon, à Paris. 1877 Chaper (Maurice), ingénieur,31, rue Saint-Guillaume, à Paris. 1887 Charpentier (Charles), étudiant en sciences naturelles, à Paris. 1883 Chatin (Dr Joannès), membre de l'Académie de médecine, professeur-adjoint à la Faculté des sciences, 128, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1888 Chauveau (Gustave), licencié ès-sciences, 23, rue de Bufîon, à Paris. 1888 Claybrooke (Jean de), étudiant en sciences naturelles, 5, rue de Sontay, à Paris. 1884 Chevreux (Ed.), rue du Pilori, au Croisic (Loire-Inférieure). 1881 Clément (A.-L.), (membre à vie), dessinateur, 34, rue Lacé- pède, à Paris. 1876 Gollardeau du Heaume (Marie-Philéas) , 6, rue Halévy, à Paris. 1888 CoQUELUT (J.-B.), pharmacien-chimiste, 11, rue Blatin, à Glermont-Ferrand (Pay-de-Dôme). 1887 CosMovici (Dr Léon-C), professeur à l'Université, 31, strada Eternitate, à Jassy (Roumanie). 1888 CosTES (Michel), licenciées-sciences naturelles, 7, rue Ballain- villiers, à Glermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 1881 CoTTEAu (G.), correspondant de l'Institut, juge honoraire, à Auxerre (Yonne), et 17, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1882 Cousin (Auguste), à Quito (Equateur). 1878 CouTAGNE (Georges), ingénieur, au Defïent, par le Rousset (Bouches-du-Rhône). 1883 Crié (D'" Louis), professeur à la Faculté des sciences, à Reunes (Ille-et-Vilaiue). 1888 CuLLiERET (l'abbé), aumônier à bord de la Victorieuse. 1881 CusTAUD (Dr L.), médecin civil, àAkbou (Algérie). 1889 Dagincourt (D^ Emmanuel), 15, rue de Tournon, à Paris. 1889 Dames (Félix-L.), libraire, 47, Taubenstrasse, à Berlin (Prusse). 1884 Dautzenberg (Philippe), {menibre à vie), 213, rue de l'Univer- sité, à Paris. 1883 Debierre (D""), professeur à la Faculté de médecine, 28, place Philippe-le-Bon, à Lille (Nord). 1887 Delage (Dr Yves), professeur à la Sorbonne, 44, avenue des Gobelins, à Paris. 1883 Delaiiaye (Luc-Joseph), peintre d'histoire naturelle, 32, rue des Fossés- Saint-Bernard, à Paris. F Delamain (Henri), négociant, à Jarnac (Charente). 1876 Demaison (Louis), 9, rueRogier, à Reims (Marne). 1889 Demontporcelet (D^ Charles), professeur à l'Institut; odonto- technique de France, 4, rue de Rivoli, à Paris. 1881 Deniker(D'' J.), bibliothécaire du Muséum d'hisluire natu- relle, 2, rue de Bufïon, à Paris. 1886 Deschamps (Emile), 53, boulevard de la Major, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 1879 Desfosses (Dr Léonce), à Boussac (Creuse). 1877 Desguez (Charles), attaché au Muséum d'histoire naturelle, à Paris. 1880 Deyrolle (Emile), 46, rue du Bac, à Paris. 1884 Dodieau (Dr René), 1, rue Leregrattier, à Paris. F DoLLFUs (Adrien), directeur de la Feuille des jeunes natura- listes, 35, rue Pierre Charron, à Paris. 1887 DoMiNici (Henri), licencié ès-sciences, 4, rue Castiglione, à Paris. 1876 Douai. Musée d'histoire naturelle, à Douai (Nord). XI 1877 DouviLLÉ, professeur à l'Ecole des Mines, 207, boulevard Saiut-Germaiu, à Paris. 1876 Dubois (D^ Alphonse), conservateur du Musée royal d'histoire naturelle, 402,avenue de Cortenbergh,à Bruxelles (Belgique). 1882 Dubois (D'' Raphaël), professeur à la Faculté des sciences, à Lyon (Rhône). 1887 Duchasseint (Louis), 9, rue Touiller, à Paris. 1889 DucHAUSsoY fDi"), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 8, rue des Beaux-Arts, à Paris. 1888 DuRÈGNE (Emile), directeur de la Station zoologique, à Arca- chon (Gironde). 1882 DuvAL (Dr Mathias), professeur à l'Ecole d'anthropologie, à l'Ecole des beaux-arts et à la Faculté de médecine, membre de l'Académie de médecine, 11, cité Malesherbes, à Paris. 1877 Ébrard (Sylvain), aux aciéries d'Unieux (Loire). 1887 Emery (Emile), étudiant en médecine, 7, avenue Victoria, à Paris. 1889 Entz (Géza), professeur au Polytechnicum, à Budapest (Hon- grie). 1876 Fatio (Victor), 1, rue Bellot, à Genève (Suisse). 1877 Fauque (A.), au Jardin d'acclimatation. Bois de Boulogne, à Paris. 1884 Faurot(Di' Lionel), 121, rue de Rennes, à Paris. 1889 Ferrari Pérez, professeur à l'Ecole normale, à Mexico (Mexique). 1886 Fernandez (Hipôlito), à Manille (Philippines). 1885 Ferré (Di' Gabriel), professeur-agrégé à la Faculté de méde- cine, à Bordeaux (Gironde). 1886 FiLHOL (Dr H.), sous-directeur du laboratoire de l'Ecole des Hautes-Etudes (zoologie) au Muséum, 9, rue Guénégaud, à Paris. 1881 Fischer (D"" Paul), aide-naturaliste au Muséum, 68, boule- vard Saint-Marcel, à Paris. 1888 Folin (marquis de), 18, rue d'Espagne, à Biarritz (Basses- Pyrénées). 1886 François (Ph.), en mission en Australie. 1890 Friedlander (R.) et fils, libraires, 11, Carlstrasse, à Berlin (Prusse). 1884 Gâche (Henri), 201, avenue Victor Hugo, à Paris. 1881 Gadeau de Kerville (Henri), 7, rue Dupont, à Rouen (Seine-Inférieure). 1880 Garman (Samuel), assistant of ichthyology and herpetology at the Muséum of Comparative Zoology, at Harvard Collège, à Cambridge, Mass. (Etats-Unis). XII 4879 Gazagnaire (J.), 39, rue de la Clef, à Paris. 1879 GiARD (Alfred), professeur à la Faculté des sciences, 14, rue Stanislas, à Paris. 1883 GiBERT (Dr), 41, rue de Séry, au Havre (Seine-Inférieure). 1888 GiRAux (Louis), 22, rue Saint-Biaise, à Paris. 1887 GiROD (Dr Paul), professeur à l'Ecole de médecine, professeur adjoint à la Faculté des sciences, à Clermont-Ferrand (Puy- de-Dôme). 1888 Greenough (H. S.), membre de la Société de mathématiques et de physique de Boston, 30, rue de Bassano, à Paris. 1889 Grenoble. Bibliothèque universitaire, à Grenoble (Isère). 1886 Grez (Paul), pharmacien, 34, rue La Bruyère, à Paris. 1880 GuERNE (baron Jules de), 6, rue de Tournon, à Paris. 1881 Guesde (D' Dominique), à laPointe-à-Pitre (Guadeloupe). 1886 GuiTEL (Frédéric), préparateur à la Sorbonne, 2, rue Bara, à Paris. 1884 Hahn (Dr Philippe), résident de première classe, à Pnom- Penh (Gambodg;e). F Hamonville (baron Louis d'), (membre donateur), conseiller général de Meurthe-et-Moselle, au château de Manonville, par Noviant-aux Prés (Meurthe-et-Moselle). 1889 HÉBRARD (Fernand d'), au chcàteau de Torcy, par Fruges (Pas-de-Calais). 1888 Hecht (Dr Emile), 4, rue Isabey, à Nancy (Meurthe-et- Moselle). F Héron-Boyer (Louis-François), 10, rue de l'Ile, à Amboise (Indre-et-Loire). 1887 HÉROu ("Albert), enseigne de vaisseau, à bord du St'ignelay, division navale du Levant. 1886 HÉROUARD (Edgard), licencié ès-sciences, 13, nu Claude Bernard, à Paris. 1889 Hommey (Dr Joseph), à Sées (Orne). 1877 HoNNORAT (Edouard F.), quartier des Sièyes,à Digne (Basses- Alpes). 1885 Huet (Dr L.), maître de conférences à la Faculté des sciences, 8, rue de la Chaîne, à Caen (Calvados). F Hugo (comte Léopold), (membre donateur), statisticien au Ministère des travaux publics, 14, rue des Saints-Pères, à Paris. 4883 Hyades (Dr), médecin de division, 6, rue Oudinot, à Paris. 1890 JoLiGOEUR (Dr Hcuri) , professeur à l'Ecole de médecine , 15, boulevard de la République, à Reims (Marne). 1882 JouBiN (Dr Louis), maître de conférences à la Faculté des sciences, à Rennes (Ille-et-Vilaine). xni F JoussEAUME (D^ Félix), (membre à vie), 29, rue de Gergovie, à Paris. 1883 Joyeux-Laffuie(Di' Jean), professeur à la Faculté des sciences de Caen, à Luc sur-Mer (Calvados). 1880 JuLiANY (Joseph), 12, place de l'Hôtel-de-Ville, à Manosque (Basses-Alpes). 1879 JuLLiEN (Dr Julcs), 30, rue Fontaine, à Paris. 1879 Kempen (^Gh. van), 12, rue Saint-Bertin, à Saint-Omer (Pas- de-Galais). 1888 Kerhervé (L.-B. de), licencié ès-sciences naturelles, 21, rue du Gherclie Midi, à Paris. 1889 KoROTNEv, professeur à l'Université de Kiev (Bussie), directeur de la Station maritime de Villefranche (Alpes-Maritimes). 1879 KiiNCKEL d'Herculais (Jules), aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, 20, villa Saïd, à Paris. 1881 KûNSTLER (Jules), professeur-adjoint à la Faculté des sciences, à Bordeaux (Gironde). 1887 Laronne (Dr Henri), explorateur, 15, rue de Médicis, à Paris. F Lacroix (Adrien), 1, rue Glémence-Isaure, à Toulouse (Haute- Garonne). 1880 Lallemant, pharmacien, à l'Arba, près Alger (Algérie). 188G Lamy (Ernest), 113, boulevard Haussmanu, à Paris. 1885 Landowski {B^ Paul), 30, rue Blanche, à Paris. 1880 Langlassé (Bené), 42, quai National, à Puteaux (Seine). 1883 Larcher (Di' Oscar), membre de la Société de Biologie, 95, rue de Passy, à Paris. 1877 Larguier des Bancels (D^), conservateur du Musée de zoologie de Vaud, 29, rue de Bourg, à Lausanne (Suisse). 1888 Lavergne de Lararrière (Joseph-Loïs), inspecteur d'as- surances, 47, rue Taitbout, à Paris. F Le Breton (André), 43, boulevard Cauchoise, à Rouen (Seine-Inférieure). 1887 Lecourt (Dr Louis), à Château-du-Loir (Sarthe). 1880 Lemetteil (Pierre-Eugène), propriétaire, 2, rue de la Carrière, à Bolbec (Seine-Inférieure). 1883 Lemoine (Dr Victor), professeur honoraire à l'Ecole de méde- cine de Reims, 11, rue Soufflot, à Paris. 1882 Lennier (G.), directeur du Muséum d'histoire naturelle, 2, rue Bernardin de Saint-Pierre, au Havre (Seine-Inférieure). 1880 Le Riche (J.-B.), instituteur, 17, rue Vascosan, à Amiens (Somme). 1888 Le Roux (Lucien), 3, rue de Strasbourg, à Caen (Calvados). 1887 Le Sénéchal (Raoul), docteur en droit, conservateur du Musée d'histoire naturelle, à Caen (Calvados). XIV 1887 LiNARÈs (de), professeur à l'Université, 8, paseo del Obelisco, à Madrid (Espagne). F LuBOMiRSKi (le prince Ladislas), {membre à vie), 25, allée d'Osejardofï, à Varsovie (Pologne). 1889 LucET (Adrien), vétérinaire, à Courtenay (Loiret). F LuNEL (Godefroy), conservateur du Musée d'histoire natu- relle, aux Bastions, à Genève (Suisse). 1889 Magalhàes (D'ProsperoSeveriano de), professeur-adjoint à la Faculté de médecine, 77, rua do Rosario, à Rio-de-Jaueiro (Brésil). 1882 Maggi (Leopoldo), doyen de la Faculté des sciences de l'Uni- versité, à Pavie (Italie). 1886 Magne (Alexandre), {membre donateur). 1877 Mailles (Charles), rue de l'Union, à la Varenne (Seine). 1889 Maisonneuve (D^' Paul) , professeur à l'Université libre, à Angers (Maine-et-Loire). 1884 Man (Dr J -G. de), à Middelbourg (Hollande). 1887 Marchal (Georges), étudiant eu médecine, 79, rue Denfert- Rochereau, à Paris. 1887 Marchal (Dï' Paul), licencié ès-sciences,41,rueCensier,àParis. F Marche (Alfred), voyageur naturaliste, 17, rue Servandoni, à Paris. 1889 Margô (Di' Théodore), (membre à vie), membre de l'Académie des sciences, directeur du Musée zoologique, professeur à l'Université, 4, Muséum Korut, à Budapest (Hongrie). 1879 Marion, correspontlant de l'Institut, professeur à la Faculté des sciences, à Marseille (Bouches-du-Rhône). F Marmottan (D'), 31, rue Desbordes-Valmore, à Paris. 1885 Martin (René), avocat au Blanc (Indre). 1886 Maurice (Jules), rue des Blancs-Mouchons, à Douai (Nord). 1890 Maurice (D^" Charles), à Attiches, par Pont-à-Marcq (Nord). 1879 MÉGNiN (P.), 19, rue de l'Hôtel-de-Ville, à Vincennes (Seine). 1884 Menzbier (D^' Michel), professeur d'anatomie comparée à l'Université, à Moscou (Russie), 1889 Metchmkof (D'" Élie), ex-professeur à l'Université d'Odessa, à l'Institut Pasteur, à Paris. 1888 Miegemarque (Henri), naturaliste préparateur, à Çaro, par Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses -Pyrénées). 1876 Mollière-Laboulaye, avocat à la Cour d'appel, 2 bis, boule- vard du Temple, à Paris. 1884 MoNiEz (D'" Romain), professeur d'histoire naturelle à la Faculté de médecine, à Lille (Nord). 1887 MoNVENOux (Dr Frédéric), 25, rue Grenette, à Lyon (Rhône). 1889 Moreau (Dr Emile), 1, rue du Vingt-Neuf Juillet, à Paris, XV 1883 Morgan (Jacques de), 7, avenue de Villars, à Paris. 1888 MouLLADE, pharmacien, au Puy (Haute-Loire), 1888 Nadar, 51, rue d'Anjou, à Paris. 1876 NicHOLsoN (Francis), the Grove, Oldfield, Altrincham, Cheshire (Angleterre). 1880 NiNNi (Dr Al. -P.), membre del comitato direttivo del civico Museo di Venezia, 3392, San Lorenzo, à Venise (Italie). 1876 Oberthur (Charles), imprimeur, à Rennes (llle-et-Vilaine). 1879 OuDRi (Emile), chef de bataillon, commandant le 2e bataillon d'infanterie légère d'Afrique, à Cao-Baug (Tonkin). 1884 OusTALET (D»' Euiile), aide-naturaliste au Muséum, 53, rue de Buffon et 121 bis, rue Notre-Dame-des-Champs, à Paris. 1889 Packard (A. S.), professeur à Bronn University, à Provi- dence, R. I. (Etats-Unis). 1888 Pages (Jules), étudiant eu médecine, 3, rue des Saussaies, à Paris. 1889 Paszlavszky (Joseph), professeur à la Réaliskola, ïoldy Ferencz-utcza, à Budapest (Hongrie). 1884 Pavlow (M™'^ Marie), Ghérémétevski péréoulok, maison Chérémetiew, logement 65, à Moscou (Russie). 1876 Pelletier (A. -J. -Horace), avocat à la Cour d'appel de Paris, à Madon, commune de Condé, par Blois (Loir-et-Cher). F Pennetier (Di" Georges), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à l'École de uiédecine, 9, rue Alain-Blan- chart, à Rouen (Seine-Inférieure). 1887 Perrier (Edmond), professeur au Muséum, 28, rue Gay- Lussac, à Paris. 1880 Perroncito (D^' Edouard), professeur à l'Ecole vétérinaire et à l'Université, 26, via Bidoue, à Turin (Italie). 1882 Petit (Louis) aîné, naturaliste, 21, rue du Caire, à Paris. 1887 PmsALix (Di" Césaire), aide-naturaliste au Muséum, 20, rue des Carmes, à Paris. 1879 PiERSON (Henri), 6, rue de la Poterie, à Paris. 1884 PiLLiET (Alexandre), interne des hôpitaux, 1, rue des Ecoles, à Paris. 1879 Plateau (Félix), professeur à l'Université, 64, boulevard du Jardin zoologique, à Gand (Belgique). 1882 Pougnet (Eugène), ingénieur des mines d'or de la Cortadade San Antonio, par Puerto Berrio, département d'Antiocha (Colombie). 1889 Preudhomme de Borre (Alfred), 11, rue Seutin, à Schaerbeek- lez-Bruxelles (Belgique). 1886 Prouho (Henri), ingénieur, préparateur au laboratoire Arago, à Banyuls (Pyrénées-Orientales). XVI 1888 Rabé (Dr), à Maligny (Yonne). 1888 Rabier (Paul), 25, rue Daubenton, à Paris. 1882 Railliet (A.), professeur d'histoire naturelle à l'Ecole vété- rinaire, à Alfort (Seine). 1889 Ramirez ( D' José), professeur au Muséum, à Mexico (Mexique). 1886 Raspail (Xavier), à Gouvieux (Oise). 1888 Rebourgeon (Dr C), 66, rue Condorcet, à Paris. 1879 Regnard (Dr Paul), professeur à l'Institut national agrono- mique, directeur-adjoint du laboratoire de physiologie de la So;'bonne, 224, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1887 Richard (Jules), licencié ès-sciences, 30, rue du faubourg Saint-Honoré, à Paris. 1877 RicHET (Dr Charles), professeur à la Faculté de médecine, 15, rue de l'Université, à Paris. 1889 RizKALLAH (Dr Alexandre). 1887 Robinet (Charles), professeur de physique au lycée, 15, rue Colliu d'Harle ville, à Chartres (Eure-et-Loir). 1890 RoDRiGUEz (Léopold), étudiant en médecine, attaché à la légation de Guatemala, 2, rue Racine, à Paris. 1888 RoLLiNAT (Raymond), à Argenton (Indre). F Rothschild (le baron Edmond de), (membre donateur), 19, rue Laffîte, à Paris. 1880 Rotrou (Alexandre), pharmacien, à la Ferté-Bernard (Sarthe). 1886 RoYAN. Société linnéenne de la Charente-Inférieure, à Royan (Charente-Inférieure). 1888 Sabatier (D»' Armand), professeur à la Faculté des sciences, à Montpellier (Hérault). 1882 Sanchez (Dr Jésus), professeur de zoologie à l'Université, directeur du Musée national, à Mexico (Mexique). 1876 Saunders (Howard), F. Z. S., F. L. S., 7, Radnor place, Gloucester square, à Londres (Angleterre). 1884 Sauvage (Dr Emile), directeur de la station aquicole, 9, rue Tour Notre-Dame, à Boulogne (Pas-de-Calais). 1881 Sauvinet (L. -Ernest), préparateur au Muséum, 15, rue de Bufïon, à Paris. 1886 Schlumberger (Charles), ingénieur de la marine, 21, rue du Cherche-Midi, à Paris. 1889 Secques (François), interne en pharmacie, 2, rue de Gha- ligny, à Paris. 1886 SÈDE de Liéoux (Paul de), licencié ès-sciences naturelles, 16, rue du Vent-de-Bise, à Arras (Pas-de-Calais). F SÉDiLLOT (Maurice), 20, rue de l'Odéon, à I^aris. 1870 Semallé (René de), (membre donateur), 1, rue de l'Ermitage, à Versailles (Seine-et-Oise). XVII 1879 Seoane (Victor-Lopez), avocat, commissaire royal pour l'agri- culture, etc., 58, calle Real, à la Gorogne (Espagne). 1876 Shelley (captaiu Georges-Ernest), (membre à vie), F. Z. S., 13, Rutlaud gâte, à Londres, S. W. (Angleterre). 1883 SicARD (Di" Henri;, doyen de la Faculté des sciences, 2, place Kléber, à Lyon (Rhône), 1890 SiEPi (P.), préparateur au Muséum, 58, rue Guriol, à Mar- seille (Bouches-du-Rhone). F Simon (Eugène), 16, villa Saïd, à Paris. 1877 Steindachner (D^" Frantz), directeur du Musée royal d'histoire naturelle, membre de r^Vcadémie des sciences, 20, Kohl- markt, à Vienne (Autriche). 1889 Stolzmann (Jean), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie). 1884 Strasbourg. Bibliothèque de l'Université et de l'Etat, à Strasbourg (Alsace). 1889 Studer (Dr Th.), professeur à l'Université, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse). 1888 Suchetet (André), au château d'Auteville Bréauté, par Goder- ville (Seine-Iniérieure), etlO, rueAlain-Blanchart, àRouen. 1886 Thélohan (Prosper), étudiant en médecine, 11, rue de Vau- girard, à Paris. 1889 TopiNARD (D^" Paul), professeur à l'Ecole d'anthropologie, 105, rue de Rennes, à Paris. 1887 Topsent (Dr Emile), professeur à l'Ecole de médecine, à Reims (Marne). 1878 Tourneux (D^' Frédéric), professeur à la Faculté de médecine, 57, rue Brûle-Maison, à Lille (Nord). 1887 Trapet, pharmacien-major à l'hôpital militaire, à Tlemceu (Algérie). 1889 Vaillant (Léon), professeur au Muséum d'histoire naturelle, 2, rue de Bulïon, à Paris. 1889 Verloren van Themaat, membre de l'Académie des sciences de Hollande, maison Schothorst, àHoogland (Hollande). 1887 Viallanes ( D^' Henri), préparateur à l'Ecole des Hautes Etudes, 92, rue Boileau, à Paris. F Vian (Jules), (membre donateur), 42, rue des Petits-Champs, à Paris. 1876 Vian (Paul), 3, rue Turbigo, à Paris. 1876 Vilemarest (baron de), 3, rue de Villersexel, à Paris. 1888 Villedieux (Léopold), à Lariaux, par Sainl-Rémy eu RoUat (Allier). 1882 Villeneuve-Esclapon-Vence (marquis de), 75, rue de Prony, à Paris. 1886 ViRON (D"" Louis), professeur à l'Institut dentaire, pharmacien en chef de l'hospice de la Salpètrière, à Paris. XVIII 1877 Waga (D'" Antoine), 22, i ue de Penthièvre, à Paris. 1880 Wavrin (marquis dej, 49, boulevard du l^égent, à Bruxelles (Belgique). 1880 Weber (Dr Max), professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande). 1884 Weisgerber (Dr H.), 262, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris. 1876 Wrzesniowski (Auguste), professeur à l'Université, 15, rue Widok, à Varsovie (Pologne). 1883 Zannellis (D'), 39, rue Saint-Placide, à Paris. Séance du 14 Janvier 1890 PRÉSIDENCE DE MM. G. COTTEAU ET J. DE GUERNE. M. G. GoTTEAu, président sortant, ouvre la séance et prononce l'allocution suivante : « Messieurs et chers Collègues, )) Avant de quitter la présidence, je tiens à vous dire quelques mots de notre chère Société. Deux événements importants et qui marqueront dans son histoire ont eu lieu pendant l'année qui vient de s'écoliler : » A l'Exposition universelle une médaille d'or lui a été décernée. Nous tous, membres de la Société, nous savions combien sont intéressants et variés les mémoires que renferment les quatorze volumes de notre Bulletin ; nous avions pu, chaque année, nous rendre compte des elïorts et des sacrifices que nous avions dû faire pour arriver à publier, malgré la modicité de notre budget, tant de travaux accompagnés de planches toujours si utiles. La haute récom- pense qui nous a été accordée consacre ofïiciellement l'importance de nos publications et des services qu'ils ont rendus à la science. C'est une apppobation complète de nos premiers travaux; c'est un encouragement puissant pour l'avenir ; à ce double titre nous devons en être fiers ! » Un autre événement heureux pour notre Société s'est accompli cette année. Je veux parler du Congrès international de zoologie. Organisé par la Société, présidé avec tant de compétence et d'au- torité par M. Alphonse Milne-Edwards, ce Congrès a réussi au-delà de toute prévision. Ceux d'entre nous qui ont assisté aux séances ont pu constater combien étaient nombreux les savants éminents qui, de tous les pays, s'étaient rendus à notre appel, combien les mémoires présentés étaient importants, combien étaient savantes, approfondies et toujours des plus courtoises, les discussions auxquelles certaines questions du programme ont donné lieu. C'est à peine si, malgré nos longues et nombreuses séances, nous avons pu épuiser notre ordre du jour. Le volume du Congrès, dont la publication est dirigée par notre zélé Secrétaire général, M. le D"" Raphaël Blanchard, va paraître procliainement et vous pourrez apprécier l'intérêt qu'a présenté cette réunion internationale. La réussite a été telle qu'avant de se séparer tous les membres ont décidé que ce Congrès serait le commencement d'une série de 2 SÉANCE DL' 14 JANVIER 1890 réunions de même nature. C'est à notre Société qu'aura appartenu l'initiative d'une institution appelée à rendre de si grands services à toutes les branches de la zoologie ! )) Au point de vue de l'accroissement du nombre de ses membres, notre Société commence à ressentir les heureux effets du Congrès. Plusieurs savants étrangers ont demandé à en faire partie, et ce mouvement, je l'espère, ne fera que s'accroître ; c'est de ce côté, mes chers collègues, que nous devons diriger nos efforts. Que de travailleurs isolés, que d'amis sérieux des études zoologiques qui ne demanderaient, s'ils en étaient sollicités, qu'à se grouper autour de nous I Plus nous serons nombreux, plus nous pourrons donner d'extension et d'importance à nos publications et plus nous verrons grandir notre influence et notre autorité scientifiques! )> Avant de céder la place à M. le baron Jules de Guerne, dont l'éloge n'est pas à faire ici, je tiens aie remercier tout spécialement d'avoir bien voulu si souvent me remplacer, lorsque mon éloi- gnement de Paris et ma santé ne m'ont pas permis d'assister à nos séances. » M. J. DE Guerne, président pour l'année 1890, prend place au fauteuil de la présidence et prononce une courte allocution. M. DE Kkrhervé s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. Ph. Dautzenberg verse entre les mains de M. le trésorier une somme de 300 francs, en vue de son inscription comme membre à vie. M. L. RoDRiGUEZ, présenté à la dernière séance, est élu membre de la Société. M. le baron J. de Guerne, président, et M. le D^" R. Rlanchard, secrétaire général, ont l'honneur de présenter S. A. S. le prince Albert 1<^'', prince de Monaco. V ' ^ MM. A. Fric et R. Rlanchard présentent M. Henri RARvm, étudiant en sciences naturelles, à Choltice (Rohéme). MM. de Guerne et Th. Rarrois présentent M. R. Friedlander, libraire, H, Carlstrasse, à Rerlin (Prusse). MM. Rlanchard et de Guerne présentent M. le D'' Charles Maurice, à Attiches, par Pont-à-Marcq (Nord). MM. P. Fischer et J. de Guerne présentent M. L. E. Rouvier, professeur agrégé à l'Ecole supérieure de pharmacie, 29, rue Claude- Rernard, à Paris. SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 3 En l'absence de M. le baron F. Billaud, trésorier sortant, empêché d'assister à la séance, M. le secrétaire général présente les comptes de l'exercice 1889. Conformément à l'article 33 duréglement,rexamende ces comptes est confié à une commission de deux membres. MM. Faurot et Schlumberger sont désignés pour faire partie de cette commission. M. H. PiERSON, archiviste-bibliothécaire, présente la liste des publications périodiques reçues en échange pendant l'année 1889(1). EUROPE FRANCE Paris. La Nature, n<" 813-866, Annales des sciences naturelles, Zoologie, (7), VI, n»' 1-6; VII, n»' 1-6, VIII, n» 1. Le Tour du Monde, n»' 1460-1511. Société d'acclimatation. Revue des sciences naturelles appliquées {Builelin mensuel), (4), V, supplément; VI, nos i-24. Feuille des jeunes naturalistes, n°^ 219-230. Catalogue de la bibliothèque, parties 5 et G. Journal de conchyliologie^ (3), XXVIII, n" 4, 1888; XXIX, no^ 1-2, 1889. Société de Géographie. Compte-rendu, no^ 16-17, 1888; nos i_i4^ i889. Bulletin, (71, IX, nos 3.4, I888; X, nos i_2, 1889. Société de Géographie commerciale. Bulletin, XI, n^s 2-4, 1889. Académie des Sciences. Comptes-rendus, table du tome CVII; CVIII et table; CIX, moins la table. Société Géologique de France. Bulletin, (3), XVI, n» 10, 1888; XVII, nos i-S, 1889. Société Philomathique. Bulletin, (7), XII, n" 4, 1888; (8), I, nos 1-2, 1889. Compte-rendu sommaire des séances, nos 1-12, 1889. Journal de micrographie, XIII, nos i-iq^ i889. Société d'Anthropologie. Bulletin, (3), XI, no 4,1888; XII, n»!, 1889. Mémoires, (2), IV, nos i_3^ i889, ' (1) .\vis IMPORTANT. — Les Sociétés ou Académies avec lesquelles la Sociétfi Zoologique de France est en relation d'échanges sont priées de considérer l'insertion sur la présente liste comme un accusé de réception. SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 Aix. Amiens. Angers. Auxerre. Béziers. '^'Qrdeaux. Caen, Chalon-sur-Saône. La Rochelle. Lille, Lyon. Marseille. Montpellier. Nantes. Nice. Nîmes. Rouen. Semur. Institut national agronomique. Revue scientifique. 1er semestre 1889; 2« semestre 1889, Revue des travaux scientifiques, VIII, nos 6-12, 1888; IX, nos i_5, 1889. Le Naturaliste, {2), n°^ 44-67, 1889. Bulletin scientifique de la France et de la Belgique. Académie des sciences. Société linnéenne du Nord de la France. Bulletin, IX, nos 187-198, 1888-89. Société d'études scientifiques. Bulletin, (2), XVII, 1887. Souvenir de la Séance solennelle du deuxième centenaire de la fondation de l'Académie des sciences et belles-lettres. Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne. XLII, 2« semestre 1888; XLIII, 1" semestre 1889. Société des sciences naturelles. Société d'anthropologie de Bordeaux et du sud-ouest. Société linnéenne. Actes, (5), I, nos 4-6, 1887. Société linnéenne de Normandie. Bulletin, (4), II, 1887-1888. Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire. Mémoires, VI, n» 4. Académie des belles-lettres, sciences et arts. Annales, XXV, 1888. Société géologique. Société linnéenne. Annales, XXXII, XXXlIi, XXXIV, 1885-1887. Muséum d'histoire naturelle. Société scientifique industrielle. Bulletin, 3« et 4» trimestres 1888; 1" trimestre 1889. Académie des sciences et lettres. Société académique. Annales, (6), IX, n» 2, 1888; (7), I, n° 1, 1889. Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Mari- times. Société d'études des sciences naturelles. Bulletin, XV, n°^ 1-12, 1887; XVI, n«« 1-12, 1888; XVII, nos i_3^ 1889. Société des Amis des sciences naturelles. Société des sciences historiques et naturelles. SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 5 Toulouse. Académie des sciences. Mémoires (8), X, 1888. ALLEMAGNE Berlin. Akademie der Wissenschaften. Sitzungsberichte, n"^ 1-58, 1889. Gesellschaft naturforschender Freunde. Sitzungsberichte, 1888. Brème. Naturforschende Gesellschaft. Abhanlungen, X, n° 3, 1889. Dresde. Naturforschende Gesellschaft « Isis » Sitzungsberichte und Abhandhmgen, 2° seraesti-e 1887; 2« semestre 1888; 1" semestre 1889. Ei-langen. Biologisckes Centralblatt. Physilcalisch-medicinische Societset. Sitzungsberichte, XX, 1888. Francfort-s-le-Mein. Senckenbergische naturforschende Gesellschaft. Abhandlungen, XV, n» 3, 1888. Berichte, 1888. Freiburg i/Br. Naturforschende Gesellschaft. Berichte, 111, 1888; IV, n"» 1-5, 1889. Giessen. Oberhessische Gesellschaft fùrNatur- und Heilkunde Bericht, XIV-XXVI, 1873-1889. Halle. Naturforschende Gesellschaft. K. Leopoldinisch-Carolinische deutsche Akademie der Naturforscher. Nova Acta, LU, 1888; LUI, 1889. KoÀalog der Bibliothek, Lieferung i. Biographisrhe...., 1SS\ASS1. Naturwissenschaftlicher Verein fur Sachsen und Thùringen. Hambourg. Naturwissenschaftlicher Verein von Hamburg-Alton a Heidelberg. Naturhistorisch-medizinischer Verein. Verhandlungen, (2), IV, n°' 2-3, 1889. léna. Medicinische naturwissenschaftliche Gesellschaft. lenaische Zeitschrift, XXllI, n»' 1-4, 1889. Leip/ig. Zoologischer Anzeiger, Xll, 1889. Munich. K. bayerische Akademie der Wissenschaften. Sitzungsberichte der math.-phys. Classe, n^' 1-3 1888. Abhandlungen, XVI, 1888. P. Groth, Ueber die Molekularbeschalfenheit der Krystalle. Festrede gehalten am 28. Mârz 1888. Mûnchen, in-4» de 29 p., 1888. SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 Stuttgart. Wiesbaden. C.M.von Bauernfeind, Das batjerischePrdcuions- Nivellement, 7te Mittheilung. Mùnchen, in-4o de 93 p., 1888. Verein fur vaterlàndischeNaturkundein Wùrttemberg Jahreshefte, XLV, 1889. Nassauischer Verein fur Naturkunde. XLl, XLII, 1888. AUTRICHE-HONGRIE Agram. Budapest. Cracovie. Graz. Leutschau, Prague Trieste. Vienne. Bruxelles Societas historico-naturalis croatica. Glasnik, l-ÎU, 1886-1888; IV, n»' 1-5, 1889. Kir. Magy. termèszettudomanyi târsulat titkàri hivatala. Académie des sciences. Bulletininternational.Comptes-rendus desséances, I, n"' 1-9, 1889. Naturwissenschaftlicher Verein fur Steiermark. Mittheilungen, XXIV, 1887; XXV, 1888. Ungarischer Karpathen-Verein. Jahrhuch, XVI, 1889. K. bœhmische Gesellschaft der Wissenschaften. Sitzungsberichte, 1888. Jahresbericht, 1888. Abhandlungen, (7), H, 1887. Museo civico di storia naturale. Società adriatica di scienze naturali. Bollettino, Ill-Vni ; IX, n» 1; X, n" 1, 1877-1887. K. k. Akademie der Wissenschaften. Sitzungsberichle der math.-nat. Classe, XCVII, nos i_5. K. k. zoologisch-botanische Gesellschaft. Verhandlungen, XXXVIII, n"^ 3-4, 1888; XXXIX, no» 1-2. K. k. naturhistoriches Hofmuseum. Annalen, III, no^ 2-4; IV, n"^ 2-3. Omis, I-IV, 1885-1888; suppl. au t. IV; V, n» 1, 1889. BELGIQUE Académie royale des sciences de Belgique. Bulletin, (3), XVI, no» 11-12; XVII, nos 1-6; XVIII, nos 7_ii. Annuaire, 1889. Musée royal d'histoire naturelle. SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 Société entomologique de Belgique. Annales, XXXI, 1887. Société malacologique de Belgique. Annales, XXII, 1887. Procès- verbal,[no' 1-6, 1888. DANEMARK Copenhague. Naturhistorisk Forening. Videnskabelige Meddelelser, 1888. Det k. danske Videnskabernes Selskab. Oversigt, n»« 1 et 3, 1889. ESPAGNE Madrid. Academia real de ciencias. Memorias, XIII, n<" 1-3. Sociedad espaiiola de historia natural. Anales, XVII, n» 3, 1888; XVIII, nos i_2, 1889. FINLANDE Helsingfors Societas pro fauna et pro flora fennica. GRANDE-BRETAGNE Dublin. Edimbourg. Glascow. Liverpool. Londres. Royal Dublin Society. Scientific Proceedings, (2), VI, n"» 3-6, 1888-1889. Scientific T 7- ans actions, (2), IV, nos 2-5, 1889. Royal Society of Edinburgh. Royal Physical Society. Proceedings, X, n» 1, 1888. Natural history Society. Biological Society. Proceedings, 1888-1889. Royal Microscopal Society. Journal, {i), VIII, nos 2-6, i889. Tke Znologist, (3), XIII, nos 145-156. Linnean Society. Journal, n»' 119-121, 132, 140. HOLLANDE Amsterdam. Académie des sciences. Verslaoen en mededelingen. Afd. Natuurkunde, (3), V, 1889. Hetk. ZoôiogischGenootschap«.Vaf«(rfl artis magistrat. 8 SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 Harlem, L cycle Société hollandaise des sciences exactes et naturelles. Archives néerlandaises des sciences exactes etnatu- relles, XXIII, nos 2-5. Nederlandsche dierkundige Vereeniging. Tijdschrift, (2), II, no 4. Notes from, the Leyden Muséum, X, nos 3^ 4j xi, n»' 1, 2. ITALIE Acireale. Bologne. Catane. Gênes. Modène. Naples. Padoue. Pavie. Rome. Siena. Turin Venise. Società italiana dei microscopisti. Bollettino, I, nos 1^ 2. Accademia délie scienze dell'Istituto di Bologna. Memorie, (4), IX. Accademia Gioenia di scienze naturali. Adunanze, nos i_8. Museo civico di storia naturale. Annali, (2), VI. Società dei Naturalisti. Atti. Memorie, (3), VIII, n» 1. Mittheilungen aus der zoologischen Station, IX, nos i_2. Società di naturalisti. Bollettino, (1), III, n» 1. Accademia délie science fisiche e matematiche. Rendiconti, (2), II, nos 4_i2; m, nos i_6. Società veneto-trentina di scienze naturali. Atti, X, nos 2-3. Bollettino scientifico, X, nos 3.4; xi, nos 1-2. Accademia dei Lincei. Rendiconti, (4), IV, n» 12, 1" semestre 1888; IV, nos 6-12, 2" sem. 1888; V, nos 1.12, 1" sem. 1889; V, nos 1, 3_5, 2e sem. 1889. Accademia dei fisiocritici. Atti,{i), I, nos 1-9. Accademia reale délie scienze. Atti, XXIV, nos i_7, 11.15. Musei di zoologia ed anatomia comparata. ' Bollettino, III, nos 49.5?; IV, nos 62-66. Reale Istituto veneto di scienze, lettere ed arti. Atti, (6), V, n" 10; VI, nos i_iO; VII, n»» 1-2. LUXEMBOURG Luxembourg. Institut l'oyal grand-ducal de Luxembourg. SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 9 NORVÈGE Bergen. Muséum. Aarsberetning for 1888. Christiania. Den norske Nordhavs-Expedition. Nytmagazin for naturvidenskaberne, XXXI, n» 3. Arkiv for mathematik og naturvidenskaù. PORTUGAL Lisbonne. Acadeniia real das seiencias. Jornal de seiencias mathem., phys. e naturaes,(2), 1, nos 1-2. Porto. Sociedade Carlos Ribeiro. I, n» 2. RUSSIE Dorpat. Naturforschende Gesellschaft. Sitzungsberichte, 1888. Charkow. OomecTBO onuTHMX-b HayKTj npn HMn. Kapb- KOBCKOMT> yHHBepcHTeT'fe (Soclètè des sciences expérimentales annexée à l'Université imp. de Charkow). Kasan. OomecTBO ecTecTBOHcnHTaxe.neH npn HMn. Ka- sancKOMt ynHBepciiTeTli (Société des natura- listes annexée à l'Université imp. de Kasan). Tpy^ïEi {rravaucc),XlX, nos 3-6; XX; XXI, nos 1-6; XXII, no 1. IlpoTOKOJiH sacfe/iaHiM (Procès-verbaux des séances), 1888-1889. Kiew. OômecTBo ecTecTBOHcnHTaxeaeH (Société des naturalistes). Moscou Société impériale des naturalistes. Bulletin, nos 3-4, 1888; n» 1, 1889. OômecTBO jiiooHTeJieH ecTecTBosHania, anTpono- AOriH II 3THorpa<ï>lH (Société des amis de l'histoire naturelle, de l'anthropologie et de l'ethno- graphie). Odessa. HoBopoccincKiiioômecTBoecTecTBOiicnbiTaTeJieM (Société des naturalistes de la Nouvelle-Russie). 3ariHCKM (Mémoires), XIV, n» 1. 10 SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 Saint-Pétersbourg. Académie impériale des sciences. Mémoires, (7), XXXVI, n«s 2, 3, 5, 6, 9, 12-16. Mélanges biologiques, XII, n» 6. SUISSE Berne. Genève. Lausanne. Neufchâtel. Zurich. Naturforschende Gesellschaft. Mittheihmgen, nos 1195-1214. Recueil zoologique suisse, V, n» 1. Société vaudoise des sciences naturelles. Bulletin, (3j, XXIV, n» 99. Société des sciences naturelles. 5M//efm, XVI. 1886-1888. Naturforschende Gesellschaft. AFRIQUE Bône. ALGERIE Académie d'Hippône. Bulletin, p. cix-cxxxn. ASIE Pnom-penh. Saigon. CAMBODGE Comité d'études agricoles, industrielles et commer- ciales du Cambodge. COCHINCHINE Société des études indochinoises. Bulletin, n» 3, 2" semestre 188^; l'^' sem. 1889. Bombay. Calcutta. INDES Natural history Societ3^ Journal Ml, 1888 ; IV, nos \.%^ i889. Asiatic Society of Bengal. Proceedings, nos 9 et 10, 1888; no» Ui, 1889 Journal, part II, LVII, nos 4-5; LVIII, nos i_2. Rio de Janeiro. AMERIQUE BRÉSIL Musée national. Archivos, VII, no* 1-4, 1887. i SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 11 CANADA Toronto. Montréal. Canadian Institute. Proceedings, (3), VI, n» 2. Annual report, 1888. Geological and natural history Survey and Muséum of Canada. Report ofprogress,1^15-&; 1876-7; 1877-8, avec cartes; 1878-9; 1879-80, avec cartes; 1880-1-2, avec cartes; 1882-3-4, avec cartes. Annual Report, (2), I, 1885, avec cartes; II, 1886, avec cartes. Contributions ta Canadian palaeontology, I, parts 1-2, 1889. COSTA-RICA San-José. Museo nacional. ETATS-UiNIS Boston. Brookville. Baltimore. Jolin Hopkins University. Circular, \\\\, n» 71. Sludies from the biological lahoratory, IV, n"^ 1-5, 1889. Society of Natural History. Proceedings, XXIll, parts 3-4, 1886-1888. American Academy of Arts and Sciences. Society of Natural History Cambridge, Mass. Vluseum of comparative Zoôlogy at Harvard Collège. Annual Report, 1887-1888. Bulletin, VI, nO' 8-10, 1880; VII, n» 1, 1880; VIII, p. 95-284, 1881; XI, n» 10, 1884; XVI, nos 2-5, isSS; XVII, nos 3_5^ 1889; XVIII, no 2, 1889. Memoirs, VI, n» 1 (1»' part), nos 1^2, 1878-9;VII, nos i-2, (parts l-3j, 1880-2; VIII, n" 1, 1881 ; IX, n" 1, 1882; XIV, no 1, part 2. Psyché, V, nos 141-164, 1889. Society of Natural History. IV-X, 1S81-1887; XI, nos 1-4; XII, n" 1. Bulletin of the scientific Laboratories of Denison Univer- sity, IV, nos i_2. Meriden Scientific Association. Transactions, III, 1887-1888. Public Muséum of the Citv of Milwaukee. Cincinnati. Granville, Oliio. Meriden, Conn. Milwaukee, 12 SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 Minneapolis, Minn. The geological and natural history Survey of Minnesota. The Geotogy of Minnesota, byN. H. Wincliell, 2 vol. in-4'', 1884-1888. Annual Report, VI, 1887. New-York. New-York Academy of sciences. Annals, IV, nos lO-ll. Transactions, VIII, nos 1.4^ 1888. American Muséum of Natural History. Annual Report, 1888-1889. Bulletin, II, nos 2-3. New-York Microscopical Societj'. Philadelpliie. Academy of natural sciences. Proceedings, n» 3, 1888; a» I, 1889. American Naturalist, XXIII, no^ 1-7, 1889. The Journal of comparative medicine and surgery, X, nos i_4, Zoological Society. 17ti» annual Report of the Board of Directors, 1888 American Philosophical Society. Proceedings, XXV, nos 128-129, 1888. Wagner Free Institute of sciences. Raleigh, N. C. Elisha Mitchell scientific Society. Journal, V, part 2, 1888. Saint-Louis, Miss. Academy of sciences. Transactions, V, nos i_2, I886-I888. Salem, Mass. American Association for the advancement of sciences. Proceedings, XXXVII, 1888. San Diego, Calif. Society of natural history. The West american scientist, VI, n»" 42, 44-49, 1889. San Francisco. Calif ornia Academy of sciences. Proceedings, I, nos i_2, 1888. Memoirs, II, n» 2, 1888. Trenton, N. \. The Trenton natural history Society. Washington. Smithsonian Institution. Smithsonian Report, part 1, 1886. American Monthly Microscopical Journal, X, 1889. U. S. Commission of Fish and Fisheries. The fisheries and fishery industries of the V. S., by G, Brown Goode. — Section I. Natural history of useful aquatic animais, un vol. in-4'' de texte et un atlas de 267 pi. Washington, 1884. — Section II. A geographical review of the fisheries, industries and fishing comunities for the year 1880, un vol. in-4''. Washington, 1887. - Section III. The fishing ground of North America, un vol. avec 49 cartes. 'o ' SÉANCE DL 14 JANVIER 1890 13 Washington, 1887. — Section V, Ilistory and methods of tlie fisheries, 2 vol. de texte et un atlas de 255 pi. Wasliington, 1887, U. S. Geological Survey. Bulletin, nos 40-47, 1888. Minerai resources, 1887. MEXIQUE Mexico. Sociedad mexicana de liistoria natural. La NaLuraleza, (2), I, nos 4.5, 1888; II, n» 7, 1889. Sociedad cientifîca « Antonio Alzate. » Mernorias, II, nos 5. 8-11, 1888. RÉPUBLIQUE ARGENTINE Buenos-Aires. Museo publico. Anales, III, n° 5, 1888. Cdrdoba. Academia nacional de ciencias. Boletin, XI, n» 3, 1888. O C É ANIE AUSTRALIE Adélaïde. Royal Society of South Australia. Brisbane. Royal Society of Queensland. Melbourne. Royal Society of Victoria. Transactions, I, n» 1, 1888. Proceedings, (2), I, n° 1. Sydney. Linnean Society of New South-Wales. Royal Society of New South-Wales. Journal and Proceedings, XXII, n» 2, 1888. JAVA Batavia, Natuurkundig Tijdschrift voor Nederlandsch-Indiê, (8), IX (xLViii), 1889. 14 SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 NOUVELLES OBSERVATIONS SUR L'ACCLIMATATION DU DISCOGLOSSUS AURITUS Par HÉRON-ROYER J'ai déjà parlé longuement du Discoglosse à oreilles (Discoglossus auritus) dans mes Notices sur les mœurs des Batraciens (1) ; je désire résumer ici quelques récentes observations sur ce môme Batracien. Lorsque je suis venu élire domicile à Amboise, mon premier soin a été, en continuant l'éducation du Discoglosse du nord de l'Afrique, de tenter un essai décisif sur son acclimatation en France. Depuis 1885, j'ai obtenu, il est vrai, de nombreux produits, dont la descendance en est arrivée maintenant à la troisième génération. Mais jusque-là, ces résultats, foi't satisfaisants par eux-mêmes, avaient été obtenus dans un appartement clos et disposé à cet effet; ces jeunes générations avaient donc été protégées contre les intempéries et les variations atmosphériques. Il me restait donc à faire savoir si ce Batracien pouvait ou non supporter les nuits glaciales de nos hivers. Dès maintenant, je puis répondre affirma- tivement. Dans un jardin enclos de murs, je mis en liberté six Discoglosses adultes, dont deux mâles et quatre femelles ; d'avril à septembre, huit pontes furent déposées par celles-ci dans les petits bassins mis à leur disposition. Je portai la plupart des (eufs des quatre pre- mières pontes dans des mares situées sur la rive droite de la Loire, à cause de travaux que je faisais alors exécuter dans mon jardin; au contraire, les quatre dernières pontes furent laissées dans mes bassins et s'y développèrent. Lorsque les jeunes Discoglosses eurent terminé leurs métamor- phoses et qu'ils se répandirent dans le jardin, le nombre en était si considérable qu'il fallait marcher avec précaution pour éviter d'en écraser. Comme tous les Batraciens de cet ordre, les Discoglosses sont un peu grimpeurs et beaucoup d'entre eux passèrent par dessus les murs de clôture, mais il en reste une assez grande quantité pour me permettre de poursuivre mes observations. En septembre, le froid arriva brusquement : une partie des (i) Les Discoglossidés. Bulletin de la Sociélé tréludes scienliliciues trAnj^ers 1889. SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 15 vignobles des environs d'Amboise furent cruellement atteints. Ce jour-là, mes petits animaux disparurent comme par enchantement; puis la température devint plus clémente et je les vis bientôt réapparaître, mais moins nombreux; lorsque le froid revint un peu plus tard, tous disparurent encore. Je m'inquiétai de savoir où ces petits Anoures pouvaient bien s'abriter. Je soulevai des touffes de Réséda et je cherchai aussi dans les plates-bandes de Fraisiers : c'est là, cachés sous les feuillages les plus épais, que j'en trouvai beaucoup. Mais, quand décembre arriva et qu'on vit la Loire charrier de nombreux glaçons, je n'en revis plus un seul, et ce qui me consola, c'est de n'avoir pu trouver non plus un seul de leurs cadavres; j'en concluais qu'ils étaient vivants et qu'ils avaient pris leurs quartiers d'hiver autre part que sous les plantes, où la tem- pérature, alors descendue à — 8 ou — 10° C, les eut infailliblement fait périr. Quand janvier vint avec le dégel, que le froid eut perdu toute sa rigueur, par une belle journée, je me suis mis à la recherche de mes petits élèves. Enfin, je fus assez heureux pour en retrouver quelques-uns, au bas d'un mur exposé au midi, sous des touffes de plantes à moitié décomposées : ils grouillaient là, ranimés par la chaleur. Je poursuivis mes recherches le long des murs de clôture et j'eus la satisfaction d'en retrouver de toutes tailles, depuis celle d'une grosse Mouche (Musca vomitoria) jusqu'à celle d'un Pélodyte {Pelodytes punctatus). Sous les dalles de pierre, des marches d'esca- lier, dans les crevasses de maçonnerie, partout où il y avait un petit trou profond, un interstice peu élevé au-dessus du sol et dissimulé par des végétaux, j'avais souvent le plaisir d'apercevoir un ou deux de ces petits Anoures. Quant aux parents, c'est autre chose. On se rappelle que j'avais lâché dans le jardin quatre femelles et deux mâles : un mâle et une femelle seulement passèrent l'hiver en liberté; les autres vinrent se constituer prisonniers avant l'hiver! Le fait peut paraître invrai- semblable, mais, après quelques mots d'explication, on n'en sera plus autant surpris. On sait, comme je l'ai mentionné ailleurs (1), que les mâles ont un chant d'appel assez doux, dont le bruit se répercute au loin dans le silence du soir. En prévision d'accidents ou de perte de mes animaux, j'avais eu soin de réserver dans mes cages deux couples (1) Note sur les amours, la ponte et le développement du Discoglosse (Disco- glossus pictus Ottli). Bull, de la Soc. zool. de France, X, p. 565, 1885, 16 SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 adultes. Le 31 août, l'un des mâles, prisouuier, se mit à chanter l'amour. Le l^i' septembre au matin, ma surprise fut grande eu voyant sur la cage du chanteur une femelle qui faisait des efforts avec son museau pour enfoncer la toile métallique; je la pris sans (ju'elle fît aucune résistance et la mis dans la cage qu'elle avait quittée depuis quatre mois. L'après-midi du même jour, le même fait se reproduisit dans des circonstances analogues pour une autre femelle. Puis, le lendemain matin, je ne fus plus surpris de voir, cette fois, deux autres Disco- glosses, un mâle et une femelle, qui sautaient autour de la cage du chanteur prisonnier et cherchaient par quelle issue ils pourraient y pénétrer. Au bout d'un moment, la femelle, debout sur ses pieds, les mains appuyées sur les parois extérieures, cherchait à enfoncer la vitre avec le bout de son museau. Le mâle, lui, se contentait de faire le tour de la cage en sautant contre les vitres. Ainsi, en moins de trois jours, quatre Discoglosses, qui avaient leur liberté, répondirent à l'appel des leurs; et tous quatre se lais- sèrent prendre à la main, malgré leur sauvagerie et leur timidité habituelles. Pour mieux montrer encore la puissance d'attraction du chant de ces Batraciens sur leurs semblables, je dois ajouter que la cage en question était placée, entre cour et jardin, sur un petit mur ayant un mètre de hauteur, mur auquel sont adossées plusieurs treilles. On juge des efforts et de la volonté que les Discoglosses ont dû déployer pour arriver jusque-là. Le 3 septembre, la ponte avait lieu. Je la plaçai dans l'un des bassins du jardin. Les œufs s'y développèrent ; les larves, encore actuellement à l'eau, ont supporté de fortes gelées, qui ont néces- sité bien souvent l'enlèvement des couches de glace. En décembre, pour éviter ce travail d'autant plus désagréable que la glace était épaisse, je fis construire une bâche avec châssis vitrés ; cet abri était utile en raison de la faible profondeur du petit bassin où les larves se trouvaient. Aujourd'hui, l'acclimatation duDiscoglosse du nord de l'Afrique, est donc un fait accompli. A l'état parfait, cet Anoure supporte sans peine les rigueurs de notre climat; à l'état larvaire, de même que l'Alytcs obstetricans, il peut passer l'hiver sous la glace, dans les mares profondes. Ainsi se confirment, avec mes prévisions antérieures, celles que notre collègue, M. Ch. Mailles, a relatées récemment (1). (1) Le Discoglosse peint. Bull, de la Soc. centrale d'Aquiculture de France, I, p. 09, 1889. SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 17 DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE NOUVELLE DE LA FAMILLE DES TROCHILID^ Par Eugène SIMON LOPHORNIS INSIGNIBARBIS Sp. IIOV. Loph. corpore supra viridi-cupreo, fascia transversa uropygiali albido-flavida, uropygio postice tectricibusque caudœ obscure rufo- cupreis, capite a rostro ad verticem plumis squamosis viridi- nitidis obtecto, vertice crista obscure viridi-œuea parum longa et subquadrata ornato ; corpore subtus cinereo-infiimato et, praeser- tini in lateribus, viridi-aeneo-tincto, collo, usque ad pectus, plumis squamosis imbricatis viridi-nitidis, barbam magnam subqua- dratam designantibus, structe decorato, barbas plumis lateralibus mediis sensim longioribus , nonnullis apice minutissime albo fulvove notatis, subcaudalibus infumatis, plumis tarsalibus bre- vibus laete rufulis; cauda modice longa, rectricibus sat amplis et obtusis, obscure aeueis, supra leviter viridi-cupro subtus rufo-cupreo tinctis, rectricibus mediis stipite nigro, reliquis rectricibus stipite obscure ravido, rectricibus mediis lateralibus i^^^ evidenter brevio- ribus, rectricibus lateralibus versus exteriorem sensim brevioribus; pedibus nigris ; rostro capite paulo longiore, gracili et recto, nigro, maudibula inferiore ulrinque, imprimis ad basin, paulo dilutiore. — Long, corporis 38™™ ; caudae 26, 5™™ ; rostri 12™™. Cette remarquable espèce appartient au groupe Polrmistria de Mulsant, qui renfermait jusqu'ici les Lophornis chalj/liea Vieillot, Verreauxi Bourcier et pavoninus Salvin. Il se distingue immédia- tement de ces trois espèces parla présence d'une large barbe carrée formée de plumes d'un beau vert métallique, couvrant toute la gorge, dont les plumes latérales, graduellement plus allongées que les médianes, ne forment cependant pas d'oreillettes bien définies. Il s'éloigne en outre des L. chalybea et pavoninus parla présence d'une crête cervicale analogue à celle de L. Verreauxi, mais beau- coup plus courte et carrée, formée de plumes raides égales; la parure verte frontale n'est plus comme chez L. Verreauxi nette- ment coupée en arrière, elle est formée de plumes squamiformes graduellement plus longues d'avant en arrière et se confondant presque avec celles de la crête. Il se distingue en outre de ses congénères par les plumes tarsales courtes et d'un roux vif rappelant assez celles de Prymnacantlia Popelairei du Bus. 18 SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 A part cela, l'Oiseau nouveau ressemble au L. Verreauxi: le corps en dessus et en dessous, la queue et les ailes sont presque sem- blables ; la queue ne difïère que par ses rectrices médianes un peu plus courtes relativement aux premières latérales (internes) et par la tige des latérales qui est d'un roux foncé. Le bec est beaucoup plus grêle que celui du L. Verreauxi et res- semble à celui de L. chalybea bien que cependant plus long. La barbe du Lophornis insignibarbis est très singulière ; les plumes dont elle est formée sont raides et obtuses, rousses dans leur partie basilaire, d'un vert très brillant dans leur partie termi- nale, mais la partie rousse est toujours cachée par le recouvrement des plumes précédentes ; quelques-unes des plumes latérales, qui sont les plus longues, se terminent par une très petite frange, ou point blanc ou fauve ; sur le bord inférieur de la barbe se voient aussi, de loin en loin, quelques petites plumes blanches. Cette disposition delà barbe, moins l'allongement de ses plumes latérales, a une grande analogie avec celle du Lophornis stictilophus Salv., de sorte que cette espèce semble faire le passage du groupe Polemistria à celui des Lophornis vrais. Un mâle adulte de L. insignibarbis E. Sim. a été trouvé dans un lot d'Oiseaux de la Colombie; son mode de préparation semble indiquer qu'il vient des environs de Bogota. NOTE SUR LES MIGRATIONS DES OISEAUX A TRAVERS LES MONTAGNES Par F. de SCHAECK. Dans la dernière assemblée annuelle (novembre 1889) de la Société de géographie de Tiflis, M. Schukofï a communiqué de curieuses observations qu'il a faites sur les glaciers de la chaîne centrale du Caucase et dont le résumé a été publié dans VAllge- meine Zeitung (n» du 2 janvier 1890). J'y relève quelques remar- ques intéressantes au sujet d'Oiseaux qui traversent ces hautes régions; je traduis textuellement : « Comme M. Schukoff arrivait, le 22 août, à 5 heures du soir, sur la moraine latérale droite du glacier Ullu-Tschiran (altitude : 6538 pieds), il aperçut de nombreux petits Oiseaux de proie qui tour- noyaient dans les airs. Lorsqu'il vint à passer de la moraine sur le glacier, cette curieuse apparition s'expliqua. Presque à chaque SÉANCE DU 14 JANVIER 1890 19 pas, des Cailles, que guettaient ces Rapaces, s'envolaient sous ses pieds. » Le lendemain matin, M. Schukolï arriva du campement directe- ment sur le glacier, et put là se convaincre combien la théorie est peu exacte, qui assure que les Oiseaux de passage choisissent les bords de la mer en évitant les montagnes durant leurs migrations. Outre les Cailles, il observa aussi quelques Pigeons et des Loriots ; ces derniers étaient à demi-morts de froid, et ne pouvaient prendre leur vol. » Autour d'un petit lac voisin de la moraine, il chassa en grande quantité des Canards et des Cormorans, A mesure qu'il s'approchait de la chaîne principale, il découvrait sur le glacier un nombre toujours plus considérable d'ossements et de dépouilles de divers Oiseaux. Au pied de la crête médiane, le glacier ressemblait à un ancien champ de bataille, il était jonché de squelettes et de cada- vres. Et, durant une semaine, M. Schukofï observa journellement une quantité de ces hardis passagers; mais par les temps de brouil- lard, leur nombre diminuait ». Me trouvant moi-même dans le canton du Valais, je vis, dans la soirée du 24 septembre, un fort passage d'Hirondelles suivant le torrent de la Binna (dans la vallée du même nom). Ces Oiseaux, appartenant aux deux espèces Hirundo rustica et H. urbica, se trouvaient donc à une altitude de 1700™ et montaient encore pour passer probablement un des cols élevés des montagnes italiennes. Or il n'y a que VH. iirbica L, qui s'établisse à des hauteurs de 1200 à 1300°!, comme je l'ai trouvée nichant eu grand nombre sur le Salève, près de Genève. Il est vraiment intéressant de constater ces faits, mais les obser- vations manquent encore pour en établir la cause et en tirer des conclusions. 20 Séance du 28 Janvier 1890 PRÉSIDENCE DE M. PH. DAUTZENBERG, VICE-PRÉSIDENT M. le professeur Wrzesniowski écrit pour anuoncer la mort de M. L. Taczanoswski, membre honoraire, survenue à Varsovie le 17 janvier. M. E. Simon annonce que, le 8 février, il doit partir pour une exploration zoologique aux îles Philippines. M. Th. Barrois vient d'être chargé d'une mission scientifique à la mer Morte et doit prochainement quitter la France. M. le D^ F. JoussEAUME est parti récemment pour une nouvelle exploration malacologique de la mer Rouge. La Société accompagne de ses vœux nos trois collègues et souhaite que leurs voyages soient fertiles en découvertes. S. A. S. le prince Albert l^^, présenté à la précédente séance, est élu membre de la Société. M. le Secrétaire général annonce que Son Altesse désire être inscrite comme Membre donateur. La Société exprime à Son Altesse ses plus vifs remerciements pour cette généreuse attention. MM. Henri Barvir, R. Friedlander, Charles Maurice et L. E. Bou- vier, présentés à la précédente séance, sont élus membres de la Société. MM. Topsent et R. Blanchard présentent M. le D'' Henri JoLicœuR, professeur à l'École de médecine, 15, boulevard de la République, à Reims (Marne). M. C. Schlumberger présente le rapport sur les comptes de l'année 1889. Les écritures du Trésorier sont approuvées. M. le D''V.Lemoine fait une communication et dépose un mémoire sur les Mammifères tertiaires des environs de Reims. Renvoi aux Mémoires. SÉANCE DU 28 JANVIER 1890 21 SUR L'EXISTENCE DU PALAEMONETES VARIANS LEACH DANS LE DÉPARTEMENT DE LA SEINE-INFÉRIEURE Par Henri GADEAU DE KERVILLE Pour ajouter un document géonémique à l'intéressante note de M ïh. Barrois sur le PalaemoufJes varians Leach (1), je dirai que j'ai trouvé dans un fossé d'eau salée stagnante d'une prairie située sur la rive droite de l'estuaire de la Seine, à Goufreville-l'Orcher (Seine-Inférieure), le 26 mai 1889, un certain nombre d'exemplaires de cette espèce. M. Th. Barrois ayant eu l'obligeance de les exami- ner, il ne peut y avoir aucun doute sur leur détermination. J'ai recueilli dans le fossé en question, avec les Palaemonetes varians, à la même place et en même temps, un échantillon de l'eau. L'analyse de cette eau, faite par mon obligeant ami, M. Bidard, chimiste à Rouen, a indiqué la composition suivante pour un litre : Densité à 15° C. = 1,018. Chlorure de sodium 27s'' 25 Chlorure de magnésium 3, 11 Sulfate de magnésie et sulfate de chaux 1, 17 Carbonate de chaux 0, 27 31g>- 80 Ces Palaemonetes varians vivaient donc dans une eau plus salée que celle de la Manche, puisque, d'après M. Schweitzer (2), cette dernière contient, sur 1000 parties, 27 gr. 03948 de chlorure de sodium, soit environ 0 gr. 19 en moins que l'échantillon d'eau en question. SUR LA DISPOSITION DES CLOISONS CHEZ LA PEACHIA HASTATA. Par le Dr L. FAUROT. La présente note, de même que celle qui a été publiée dans les Comptes-liendâis de l'Académie des Sciences (séance du 6 janvier 1890), est une courte description de l'anatomie de la Peachiahastata. La figure qui y est annexée, représentant une coupe faite au tiers inférieur de cette Actinie, permet de la rendre plus complète et d'y (1) Th. Barrois, iYoie sur le Palaemonetes varians ieac/t, suivie de quelques considérations sur la distribution géographique de ce Cruslacé. Bull, delà Soc. zoologique de France, XI, p. m\ et pi. XXII, 1886. (2) In J. Pelouze et E. Frémy, Traité de chimie générale, analytique, indus- trielle et agricole, 3° édit. Paris, I, p. 252, 1865. 22 SÉANCE DU 28 JANVIER ^890 ajouter quelques considérations morphologiques sur lesquelles je reviendrai dans un travail ultérieur. Les cloisons de la Peachia hastata sont au nombre de vingt, cons- tituant dix paires, chaque paire étant formée par deux cloisons dont les nombreuses arborisations musculaires se font vis-à-vis, excepté pour les deux paires d'orientation chez lesquelles c'est l'inverse qui se produit. Les dix paires ne sont pas toutes consti- tuées, d'une extrémité à l'autre de l'animal, par des cloisons de même dimension, ainsi que c'est la règle chez la plupart des Zoanthaires. Sur les vingt cloisons, douze portent des cellules sexuelles et se fixent à l'œsophage. A ce niveau seulement, elles présentent des dimensions semblables et constituent six paires disposées par conséquent d'après le type hexaméral. Au-dessous de l'œsophage, au niveau du tiers moyen de l'Actinie, le type hexaméral persiste toujours pour ces douze cloisons (indiquées en chiffres romains sur la figure), mais six d'entre elles, à mesure qu'elles se rapprochent de l'extrémité inférieure, deviennent plus petites et perdent bientôt leurs cellules sexuelles. Ces six cloisons, que l'on peut désigner sous le nom de cloisons de deuxième grandeur, sont IX et X, XI et XII et la paire VII-VIII. Ces deux dernières cloisons constituent la petite paire de direction ; elles sont un peu plus grandes que les quatre précédentes, mais un peu plus petites que les six autres, que nous désignerons sous le nom de cloisons de première grandeur. L'autre paire d'orientation (paire V-VI) forme avec I et II, III et IV ces six cloisons de première grandeur qui conservent des dimen- sions beaucoup plus grandes et sont munies de cellules sexuelles jusqu'à un niveau beaucoup plus bas que les cloisons de deuxième grandeur. De telle sorte que les douze cloisons que nous avons décrites comme étant égales au niveau de l'œsophage se trouvent main- tenant réparties de façon à ce que, sur les six paires qu'elles cons- tituent, quatre soient formées de cloisons inégales, ce sont lespaires Les chifïres romains sont pla- cés d'après l'ordre d'apparition des cloisons chez VHalcainpa rhrysanthelluni, cet ordre d'ap- parition cliez la Peachia hastata n'étant pas encore connu. ■ SÉANCE DU 28 JANVIER 1890 23 I-XI, II-XII, III-IX, IV-X, et deux soient formées de cloisons égales, ce sont les paires d'orientation V-VI et VII- VIII. Il est à remarquer que la première est de plus grande dimension. Cette paire V-VI, ainsi que je l'ai fait connaître antérieurement (1), s'accole à un organe en forme de gouttière, que nous désignerons sous le nom d'organe impair. Cet organe prend son origine à un des angles de la bouche, longe les parois de l'œsophage dont il n'est qu'une dépendance et se prolonge iuférieurement dans la cavité du corps jusqu'au tiers moyen de l'Actinie. Le naturaliste anglais Gosse, qui le premier a donné une description de l'extérieur de la Peachia hastata (2), assimile avec raison la partie de l'organe impair qui est saillante entre les douze tentacules à un des deux sillons (grooves) que l'on voit aux extrémités de la bouche de la plupart des Actinies. Sur des coupes faites à un niveau plus inférieur que celui repré- senté par la figure, la paire d'orientation VII-VIII se rapetisse de plus en plus et finit par acquérir des dimensions tout à fait sem- blables aux quatre petites paires, stériles dans toute leur étendue, qui se trouvent placées de chaque côté des paires latérales I-XI et II-XII. Il ^en résulte ce fait remarquable, que la disposition hexa- mérale des cloisons disparait pour faire place à un ordre décaméral. Nous rappellerons que l'ordre décaméral ne constitue pas une exception et qu'il se retrouve chez d'autres Actinies, chez VIlianthus Mazeli Andres par exemple. La section de la Peachia hastata que nous avons fait figurer nous montre que les six cloisons de première grandeur et la petite paire d'orientation sont identiques aux huit fortes cloisons deVHalcampa chrysanthellum telle qu'elle a été décrite et figurée par A. C. Haddon (3). La même ressemblance se retrouve entre la Peachia et VHalcampa pour les quatre autres cloisons de seconde grandeur. Il en résulte que les homologies que R. Hertwig et Haddon ont établies entre l'Halcampa (adulte ou larve) et VEdicardsia existent également entre cette dernière Actinie et la Peachia (4). Un travail encore inédit que j'ai fait sur l'ordre de développement des douze premières (1) C.-R. Acad. des sciences, 24 mars 1884. (2) Transact. of Linn. Soc, 1855. (3) A Revision of the british Actiniœ. Scientific. Transact. of the Roy. Dublin Society. 1889. (4) Notons également que G, Dixon et A. Dixon (Proc. of the Roy. Soc. Dublin, 1889), par l'étude du Bunodes verrucosa de Vactinia mesembryanthemum et du Cerens beliis, ont montré des homologies entre les jeunes de ces animaux et diiïé- rents genres : Halcamya, Peachia, Eda-ardsia, Gonactinia. XV. - 4 24 SÉANCE DU 28 JANVIER 1890 cloisons de Vllalcampa chrysanthellum m'autorise à croire que ces homologies s'expliquent par des phases embryogéniques presque semblables. D'autre part, les remarquables travaux de M. le professeur de Lacaze-Duthiers et les nombreux documents rassemblés et com- mentés dans l'ouvrage déjà cité de A. C. Haddon aideront sans doute à trouver une loi commune présidant à l'ordre du développe- ment des cloisons chez tous les Actiniaires. OUVRAGES REÇUS LE 28 JANVIER 1890, L. Nicu, Bcitràge zur Kenntniss der Mundteile der Hemipteren . Inaug. Diss. ]ena, in-S" de 47 p. avec 1 pL, 1887. Ant. Fritscli, Favna der Gaskohle und der kalksteine der Per m formation lïnhtiiens, II, n° 4 {Selachii : Orthacanthus). Prag, 1889. D'' F. Rabé, Observations sur le passage des Oiseaux dans le département de l'Yonne pendant l'année i 888. Auxerre, in-8o de 8 p., 1889. G. CoUeau, Echinides recueillis dans la province d'Aragon {Espagne) par M . Maurice Gourdon. Ann. des se. nat., ZooL, (7), VIII.. p. 1, 1889. B"" L. d'Hamonville, La vie des Oiseaux. Scènes d'après nature. Paris, un vol. in-lGde 400 p., 1890. Ed. André, Species des Hyménoptères d'Europe et d'Algérie. Beaiine, I, grand in-8o de 644-70 p., avec 24 pi., 1869-1882; II, 920-48 p., avec 46 pi., 1881-1886; III et IV, n<" 24-30, 1886-1889. OFFERT PAR M. R. BLANCHARD : Catalogue spécial officiel de la République Argentine. Lille, in-S» de 512 p., 1889. P. Agote, Démonstration graphique de la dette publique, des banques, des impôts et de la frappe des monnaies de la République Argentine . Buenos-Aires, grand in-S", 1889. H. D. Ilûskold, Mémoire général et spécial sur les mines.... dans la Répu- blique Argentine. Buenos-Aires, 10-4° de 620 p. avec 13 pi., 1889. F. Latzina, L'agriculture et l'élevage dans la République Argentine. Paris, in-4o de 393 p., avec cartes, 1889. 25 Séance du 11 Février 1890 PRÉSIDENCE DE M. DAUTZENBERG, VICE-PRÉSIDENT M. Jules de Guerne, empêché d'assister à la séance, écrit que M. Ghevreux, parti le 22 janvier de Las Palmas (Ganaries), sur son yacht Melita, est arrivé à Dakar le 2 février. Pendant son séjour aux Canaries, M. Ghevreux a eu le plaisir de rencontrer deux membres de la Société zoologique, MM. Gh. Alluaud et l'abbé Guilleret, aumônier à bord du Duhourdieu. Ses recherches ont été assez fruc- tueuses, bien que parfois contrariées par le mauvais temps. A ce propos, M. J. de Guerne ajoute que plusieurs inexactitudes se sont glissées dans les quelques lignes rendant compte des nouvelles par lui données de M. Ghevreux, dans la séance du 24 décembre 1889 (Bull. Soc. Zool., XIV, p. 378). Les pêches de surface faites par notre collègue ont été pratiquées non pas avec le filet pélagique ordinaire, mais avec un chalut de surface semblable à celui du yacht V Hirondelle. Les casiers qui ont servi à M. Ghevreux et dont les récoltes ont été particulièrement intéressantes à Vigo, sont aussi conformes aux modèles adoptés durant les campagnes du prince de Monaco. M. le Dr JoLicœuR, présenté à la dernière séance, est élu membre de la Société. MM. Gertes et Blanchard présentent M. Domingo de Orueba, ingénieur à Malaga (Espagne). MM. Oustalet, Filhol et Blanchard présentent M. F. de Schaeck 55, rue de Bufïon, à Paris. M. le Di" J. JuLLiEN présente plusieurs pattes de Grenouilles portant des traces évidentes de fractures consolidées avec un cal normal ; sur l'une d'elles seulement, le cal était vicieux. 26 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 NOTICE PRÉLIMINAIRE SUR LES SPONGIAIRES RECUEILLIS DURANT LES CAMPAGNES DE VHIRONDELLE (1886-1887-8881) GOLFE DE GASCOGNE, AÇORES, TERRE-NEUVE. (Premier article) Par Emile TOPSENT. L'étude des Spongiaires, que S. A. le Prince de Monaco a bien voulu me confier, est aujourd'hui terminée. J'ai l'honneur d'adresser à la Société un l'apport très sommaire sur cette partie des collec- tions de l'Hirondelle. Au cours des trois campagnes, 163 espèces ont été recueillies, et, de ces espèces, 54 sont nouvelles pour la science. La campagne de 1888, qui avait pour but principal l'exploration zoologique des Açores, a surtout fourni des résultats importants : 118 Spongiaires, dont 29 déjà rencontrés dans les campagnes précé- dentes, et dont 37 jusqu'à présent inconnus. Ce nombre relative- ment élevé d'espèces nouvelles n'a rien qui doive surprendre ; le Challenger n'a fait que passer aux Açores, et les collections formées pendant les voyages du Travailleur et du Talisman n'ont pas encore été décrites. Je n'insisterai pas sur les Eponges qui ont fait l'objet de publi- cations antérieures et que VHirondelle a simplement retrouvées. Il en est cependant quelques unes qui méritent une meutioû spéciale. En ce qui concerne les Hexactinellides, une seule, Asconema setubalense'S. K., a été recueillie en 1886, sur la côte des Asturies, par 300"! de profondeur. En 1887, l'existence de Farrea occa Crtr., bien caractérisée, et d'AphrocalUstesraniosus Schulze était constatée au voisinage des Açores (profondeur, 927 met.), et Asconema setu- balense était encore ramenée par le chalut, non loin de Terre-Neuve, (profr 1267 met.), ce qui étend singulièrement à nos yeux sa distri- bution géographique. En 1888, aux Açores même, 12 Hexactinellides ont été recueillies, parmi lesquelles, Rhabdodictyum delicatum Schm.(profr861 met.) et Herticigia falcifera Schm. (proff" 1384 met.), (deux raretés), plus trois espèces nouvelles. De nombreux échan- tillons étaient obtenus d'une Pheronema qu'on avait déjà trouvée en 1887 et qui paraît être Pheronema Grayi S. K. Les Eponges calcaires, suivant la règle reconnue par les auteurs, ne vivent pas dans les grands fonds. Elles ne se sont montrées réellement abondantes que dans une pêche au chalut faite par SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 27 130™ de profondeur, le 14 août 1888, dans le chenal entre Pico et Fayal. Les Tétractinellides sont très bien représentées dans les collec- tions de VIliromh'llc, comme nombre et comme variété. A citer, en 1886, outre Stri/jihyius ponderosus Bow . et Stelletta Collingsi Bow., Cydonium glariosum Soll., pris sur la côte des Asturies (prof'' 248 met.), et qui n'était connu que d'après deux spécimens de Bahia ; puis, en 1887, Dragmastra Normani Soll. ; enfin, en 1888, Spliinctrella ornata Soll. et S. horrida Schm., Calthropella simplex Soll., Erylus transiens Wtr., Isops globa Schm. ei I. pachydermata Soll., Stryphnus fortis Vosm., Pœcillastra crassiuscula Soll., sans compter les espèces nouvelles et les Thenea et Craniella, et Pachas- trella ahyssi Schm., draguées en 1886 et en 1888. Seule, la campagne de 1888 a donné des Lithistides : Mican- drewia azorica Crtr. (prof^ 454 met.), Azorica Pfeifferae Crtr. (prof^ iMmèi.) ,Racodisculaclada'SGhm.(pvol^l'i'o mèi.) ,Siphonidium ramo- sum Schm. (prof^ 736 met.). En outre, un pêcheur de Fayal cédait à S. A. le Prince de Monaco un colossal Corallistes Bowerbanki Johns. qu'une de ses lignes avait ramené d'une profondeur de 200 brasses. Deux Gumminées déterminées en tout et pour tout : Chondrilla nucula Schm. et Chondrosia plebeja Schm. provenant d'un même dragage de 1888 (Açores, prof^ 736 met.). Une seule Ceratina, Spongelia fragilis Johnst. abondante dans les premières opérations de la campagne de 1886. Quant aux Monaxonides, ce sont elles qui fournissent à la collec- tion l'apport le plus considérable, puisque, sur un total de 164 Eponges, 106 appartiennent à l'ordre des Monaxonida R. et D. Parmi elles, 4o sont nouvelles, et beaucoup d'autres sont intéres- santes à 'des titres divers. C'est ainsi que V Hirondelle a recueilli près de Terre-Neuve, à 1267 met. de \)voio\i({Qx\v , Esperellaplacoides Crtr., cette Eponge que le Challenger avait draguée à Port-Jackson et que MM. Ridley et Dendy ont décrite avec un soin minutieux sous le nouveau nom inutile d'Esperella Murrayi. — Hamacantha Johnsoni Bow. a été récoltée à plusieurs reprises et l'examen des nombreux échantillons qui m'ont été soumis permet de rejeter le genre Vomerula, établi sur un caractère dont la valeur paraissait déjà à MM. Ridley et Dendy pour le moins discutable. Axinella egregia Ridl., du détroit de Magellan, habiterait aussi la côte septentrionale d'Espagne (43° 40' lat. N. — 8° oo' Ig. 0., prof^ 134 met.). Tentorium semisuberites Schm. a été recueillie dans plusieurs opérations des trois campagnes, ainsi que Esperella lingim Bow. 28 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 — Melonanchora elliptica Crtr., Axinella erecta Crtr., Trichostemma Sarsi R. et D., Suberites caminitus R. etD., étaient dans plusieurs bocaux remplis en 1887 et en 1888. Enfin, de la récolte de 1888 aux Açores, je citerai particulièrement Rhizochalina fistulosa Bow., Desmacidon tunicata Schm., Suberotelites mercator Sclim., Latrun- culia cratera Boc, Plocamia coriacea var. elegans R. et D., Hyme- raphia viridis To^is., etc., et, à marée basse, dans la baie Pim, à Fayal, deux Eponges communes à la grève dans la Manche, Hijme- niacidon caruncula Bow. et Saberites tenuicula Bow., cette dernière, comme à Luc, à Roscoff, etc., d'un bleu intense dû à des Thallo- phytes parasites. Je n'ai pas l'intention de décrire ici tout au long les espèces nouvelles, un travail étendu sur ce sujet devant paraître prochai- nement dans la grande publication (1) que dirige S. A. le Prince de Monaco, avec le concours de M. le baron Jules de Guerne. Je me bornerai à citer celles qui possèdent quelque caractère saillant, distinct de ce qu'on a observé jusqu'à présent dans les espèces voisines, un caractère capable de les faire reconnaître sans effort. Je n'ai pas d'espèce nouvelle à produire dans les groupes des Calcisponges, des Lithistides, ni des Gumminées, bien que, en ce qui concerne ce dernier, j'aie trouvé dans un bocal, en même temps que Chondrilla 7iucula ^chm. et Chondrosia plcbcja Schm., sur un Bryozoaire, une masse noire, assez volumineuse, ferme comme du caoutchouc, ressemblant plus à une Chondrosia qu'à toute autre chose. Mais les Chondrosia, contractées dans l'alcool, ne sont pas facilement déterminables, et l'échantillon mis à ma disposition n'était pas assez bien conservé pour que l'examen microscopique me fournît des données suffisant à la création d'une espèce. MONAXONIDA Comme il a été dit plus haut, les Mouaxonides nouvelles sont nombreuses. Pour elles, plusieurs genres ont été établis ; un autre a été repris avec une définition mieux appropriée. GENRES NOUVEAUX. Genre Rhabderemia. Il comprend trois espèces, dont deux avaient été placées à regret (\) Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par le Prince Albert I", Prince de Monaco, etc. SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 29 par Carter, leur auteur, dans le genre Microciona. Ce sont M. pusilla, que j'ai revue récemment dans un lot d'Epongés du banc de Cam- pêche et dont j'ai complété la description (Mém. Soc, Zoologique de France, II, p. 41), et M. intexta. Le genre Rhabderemia est voisin du genre Hijmeraphia. Il est caractérisé par des mégasclères en crosse, isolés et dressés . Les microsclères des trois espèces connues sont, peut-être par hasard, de formes très particulières. Ou connaît ceux de B. pusilla ei de 11. intexta. Ceux de Rhabderemia Guernci n. sp. (camp, de 1888, profi" 736°^) sont, outre des styles très grêles, des oxes deux fois courbés brusquement de manière à ce que les deux pointes soient, en définitive, deux lignes parallèles. Genre Joyeuxia (1) Créé pour deux échantillons (camp, de 1888, opérât. 65, prof"" 136™, et 70, profr 454"^), d'une Eponge verte, probablement bulbeuse, Joyeuxia viridis, n. sp., malheureusement déchirés, consistant en une chair caverneuse interne, sans spicules du tout, contractée par l'alcool, et en une tunique pelliculaire, plus jaunâtre, spicu- leuse, avec une seule sorte de mégasclères diactinaux, des stron- gyles, orientés tangentiellement à la masse. Genre Yvesia. Ce genre est représenté, dans la collection de V Hirondelle, par 8 espèces. Il convient d'y joindre deux Eponges que M. Hansen a rangées dans le genre Sclerilla de Schmidt, ne sachant sans doute où les placer. Mais, ou bien le genre Sclerilla, Schm., est bien fondé et ne doit comprendre que les Eponges, voisines du genre Myxilla, possédant des fibres et des membranes sarcodiques épaisses, ou bien le principal caractère invoqué est sans valeur et le genre ne peut être conservé, les deux espèces produites par Schmidt ne devant même plus être inscrites l'une auprès de l'autre. Les Yvesia sont des Desmacidinae à mégasclères de deux sortes, les uns, toujours épineux, appartenant a Vectosome, et les autres, lisses, au choanosome. (C'est un renversement de ce qui existe dans les Dendoryx, les spicules du squelette des Yvesia, oxes, tornotes, strongyles, tylotes et styles, étant précisément ceux qui arment l'ectosome des Detido- (1) Ce genre et le suivant sont dédiés à mes savants maîtres, MM. les Professeurs Yves Delage et Joyeux-Lafluie, 30 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 ryx). Les spicules épineux, oxes ou styles, sont toujours abondants, serrés, et également répartis dans la meml^rane dermique, qui est unie. Les spicules du squelette sont fascicules. Il n'y a pas de troisième sorte de spicules hérissant les fibres et, par suite, il est impossible de confondre une Yvcsia avec une Myxilla. Les micros- clères sont des chèles (je n'ai encore vu que des isochèles) et des sigmates, présents ensemble ou séparément, ou encore totalement absents. Le type du genre, la première espèce décrite, est Yvesia {Halichon- dria) albula Bow. Puis viennent, par ordre de date, les Yvesia dura Hansen et Y. arctica Hansen, la première dressée, la seconde massive, ayant toutes deux pour spicules : des oxes épineux dans le derme, des tornotes lisses constituant les libres squelettiques, et des isochèles tridentés comme microsclères. Espèces nouvelles : Yvesia Gueniei (camp, de 1886, profr 134™, et 1887, prof'' 1267^). — Éponge revêtante, portant de larges papilles coniques. Mégas- clères : subtylostyles courbés, fortement épineux, et styles lisses robustes, portant souvent un mucron sur leur tête. Microsclères : sigmates peu nombreux. Yvesia pedunculata (camp, de 1886, prof^" 300™). — Un long pédon- cule grêle supporte une petite masse spongieuse, ovoïde, avec petit oscule terminal. Mégasclères : styles épineux, courts, gros, à épines robustes, et tornotes lisses. Microsclères : isochèles palmés, assez nombreux. Yvesia linguifera (camp, de 1888, profi' 736™). — Toute petite Eponge, si l'on en juge par les quatre échantillons que j'ai trouvés sur des pierres : un petit corps semi-bulbeux émettant une seule papille longue, en languette. Mégasclères : oxes épineux et stron- gyles lisses. Pas de microsclères. Yvesia Ridlcyi (1888, prof^ 736™). — Petite Eponge encroûtante. Mégasclères : strongyles courts et gros, entièrement épineux, dans le derme : strongyles longs, épineux seulement aux deux bouts, dans le choanosome. Pas de microsclères. Yvesia Hanseni (1888, prof •" 454™). — Petite Eponge blanchâtre, revêtante, sans papilles. Mégasclères : styles épineux et tylotes SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 31 lisses. Microsclères : sigmates abondants et isochèles moins nom- breux. Yvesiapertusa (1888, profi'454°i). — Blanche, très mince, couverte de nombreuses papilles. Mégasclères : oxes épineux et tornotes lisses. Microsclères : isochèles assez nombreux. — Sur une Isops pachydermata Soll. Yvesia Richardi (1888, prof"" 736™). — Noirâtre, molle, revêtante, mince. Mégasclères : styles épineux longs, tylotes lisses. Micros- clères : isochèles trideutés, pas de sigmates. Yvesia fallax (1888, prof"" 130"^, entre Fayal et Pico). — Epouge massive, irrégulière, à spiculation de Y. peduncidata à qui elle est, par conséquent, comme Y. arctica Hans. est à Y. dura Hans. Genre Pytheas. De même que le genre Dendoryx a pour correspondant dans la série des Ectyoninae le genre Myrilla typique, n'en difiéraut que par l'addition d'une troisième sorte de mégasclères servant de ce que Bowerbank appelait les sp^rulcs de défense interne, les Yvesia possè- dentdans cette même série des représentants qui formeroutle genre Pytheas. Pytheas atra u. sp. (camp, de 1888, profr 736^). — Mégasclères. 1° derme : styles courbes entièrement épineux; 2° squelette : tylotes lisses ; 3° défense : subtylostyles épineux seulement vers la base. Microsclères: isochèles peu nombreux. C'est une Eponge noire, assez étendue et molle, parasite sur un Polypier arborescent. Genre Spanioplon. * Ce genre est caractérisé par la présence de quelques styles épineux, spicules de défense interne, épars au milieu d'un squelette qui rappelle sous tous autres rapports celui des Halichondriae. 11 n'y a pas de microsclères. Le type du genre est une Eponge de Bowerbank, Spanioplon (Hymeniacidon) armatura Bow. Isodyctia trunca du même auteur rentre peut-être aussi dans le g. Spanioplon? Enfin l'Hirondelle a recueilli aux Açores en 1888 l'espèce suivante : Spanioplon fer ti lis, n. sp. — Eponge massive, verdâtre, charnue, 32 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 à surface lisse, sans orifices apparents. Mégasclères : 1. oxes lisses constituant presque à eux seuls toute la charpente de l'Eponge; 2. quelques tylostyles longs et grêles; 3. styles épineux, éparsdans la profondeur. Genre remanié : Biemma Gray, 1867. Le genre Biemma Gray comprenait des Éponges trop différentes pour être réunies. La plupart occupent maintenant leur vraie place dans la classification. Mais personne ne s'est plus occupé des Ilali- chondria inornata et //. corrugata de Bowerbank. Je les ai donc laissées dans le genre fîù'/»»ia en restreignant de la sorte sa définition: Eponges à aspect et à structure générale des Halicliondriae. Mégas- clères tous monactinaux, tylostyles. Microsclères : sigmates ou toxes, ou ces deux formes à la fois. Biemma inornata Bow. et B. corrugata Bow., figurent dans la collection de S. A. le Prince de Monaco. Les trois espèces suivantes sont nouvelles. Biemma Grimaldii (camp, de 1887, 38" 23' 4.Tlat. N. — 30° 51' 30" Ig. 0., prof"" 927™.) — Grande Eponge en plaques ou globuleuse, mais présentant toujours une face ou une aire osculifère. Les pores affec- tent une disposition en damier tout-à-fait caractéristique. Les oscules sont larges, nombreux et percés dans une paroi spiculeuse feutrée, ne laissant pas d'autres orifices. Mégasclères : tylostyles énormes à tête ronde. Microsclères : sigmates droits ou courbes de taille fort ordinaire. Biemma Chevreuxi (camp, de 1886, 43" 40' lat. N. — 8» 55' Ig. 0., prof"" 134°!). — Semblable extérieurement à une Halichondria para- site. Vers la surface, les mégasclères forment des bou(iuets diver- gents. J'avais déjà eu l'occasion d'examiner cette Eponge, fixée sur un Stryphnus ponderosus Bow. de Belle-Isle, que M. Chevreux m'avait communiqué. Mégasclères : tylostyles à tète bien marquée. Microsclères de deux sortes : sigmates petits, grêles et nombreux, et toxes grêles, très nombreux. Biemma Dautzenbergi (camp, de 1888, 39° 22' 48" lat. N. — 33'^ 45' 30" Ig.O., profr 1384m.) — Tylostyles forts et sigmate». — Éponge grise en plaques libres, larges et minces, friables, percées sur les deux faces de nombreux pores et de quelques oscules. SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 33 EiNTOMOSTRACÉS D'EAU DOUCE RECUEILLIS A BELLE ILE (MORBIHAN) Par Jules RICHARD Pendant l'été de 1888, j'avais la bonne fortune de prendre part, comme zoologiste, à la quatrième campagne scientifique dirigée par S. A. le Prince de Monaco, sur son yacht VHiromlelle. La goélette étant au mouillage, le 2G juin, en rade de Palais, à Belle Ile, nous mîmes à profit, MM. Chevreux, de Guerne et moi, une journée de loisir, pour chercher dans le pays les Entomostracés d'eau douce. Jamais aucune pêche n'y avait été faite ; à ce point de vue j'ajouterai que l'idée d'en faire ne pouvait venir qu'àdes spécialistes convaincus. L'eau douce est effectivement très rare à Belle Ile ; au fond des ravins, on n'y rencontre qu'un petit nombre de fontaines et quelques cours d'eau, à peine dignes de ce nom, après les fortes pluies. Quoiqu'il en soit, les matériaux recueillis, bien qu'en assez faible quantité, m'ont fourni quelques espèces intéressantes. Ils provien- nent de trois localités : 1° une petite fontaine située sur la hauteur au sortir de la ville du Palais ; 2° une mare du ravin aboutissant au Port à Cotton ; 3° une mare placée dans des conditions analogues à quelque distance du port de Donan. Dans la fontaine, nous avons trouvé les espèces suivantes : Daphnia pulex Degeer, var. Schœdleri Sars 9 en assez grand nom- bre, quelques rares Cliijdorus sphœricm Jurine $, Cyclops prasinus Fischer ^f 9 peu abondant, et deux espèces d'Ostracodes, Cypris compressa Baird et Cypridopsis villosa Jurine (1). Près du Port à Cotton, C. sphœricus et Cyclops prasinus en assez grand nombre, constituaient toute la faune des Entomostracés. C'est dans le val du port de Donan que la récolte fut la plus fruc- tueuse. Elle comprend en effet : Ceriodaphnia reticulata Jurine 9 en petit nombre, Simocephalus e.rspinnsus Koch 9 rare, Alona afflnis Leydig, plus rare encore, ainsi que A. yuttata Sars, C. sphœ- ricus, Cyclops tenuicornis Clans, C. viridis Fischer ; C. serrulatus Fischer assez commun, et C. prasinus en nombre considérable Ces récoltes nous offrent donc 12 espèces d'Entomostracés : 2 Ostracodes, 4 Copépodes (Cyclops) et G Cladocères. (1) Mon excellent ami, M. le Prof. Moniez, de Lille, a bien voulu déterminer ces deux espèces. 34 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 De ces 12 espèces quelques-unes sont plus ou moins communes ])RYioui (C. sphœriciis, Alona affinis, Ceriodaphnia reticulata, Cyclops riridis, C. serrulatus, Cijpris compressa). Parmi les autres D. pulex var. Schœdleri, Cyclops tenuicornis, Alona guttata sont moins répandues. Simocrphalus e.rspinosus n'avait été encore signalé que dans trois localités françaises (Lille (Moniez), Gréteil et le Croisic, (Richard). Ciipridopsis villosa est également une espèce rare que le professeur Moniez a seul rencontrée jusqu'ici en France dans le Hable d'Ault où elle est commune et dans les mares des dunes du pays de Cayeux. Cet Ostracode se montre donc à Belle Ile dans des conditions analogues, c'est-à-dire au voisinage de la mer. Il est à remarquer toutefois qu'elle a été prise seulement sur les hauteurs qui dominent la ville du Palais, dans une fontaine que les embruns atteignent peut-être, mais que la mer, à coup sûr, n'envahit jamais. Quant à Cyclops prasinus, il paraît très répandu à Belle Ile, puisqu'il se trouve dans les trois localités explorées et en grande abondance dans deux d'entre elles. Nous retrouvons ainsi dans une île (très proche du continent à la vérité), cette petite espèce décou- verte par Fischer à Madère. On a signalé jusqu'ici sa présence à Baden Baden (Fischer), aux environs de Tubingue (Vosseler, sous le nom de C. pentagonus), et je l'ai recueillie plusieurs fois près de Vichy. Malgré le peu de fréquence des eaux douces à Belle Ile la liste ci-dessus ne saurait être considérée comme un document définitif sur la faune des Entomostracés du pays. Il serait nécessaire d'y faire de nouvelles recherches à des saisons différentes et de voir entre autres choses, quelle peut être l'influence des grandes marées sur les espèces habitant par exemple les localités 2 et 3, lesquelles sont très probablement envahies par la mer à certaines époques. Je noterai en terminant l'absence des Calanides à Belle Ile. Il n'est pas indifférent d'appeler l'attention sur cette particularité, les genres de cette famille paraissant avoir une distribution géogra- phique assez capricieuse et résultant sans doute des hasards de la dissémination passive (1). (1) Le D^ Th. Barrois a reçu de M. Chaves Diaptomus serricornis Lillj. recueilli par celui-ci en extrême abondance dans l'une des plus petites îles de l'archipel des Açores, à Santa Maria. Les eaux n'y sont guore plus abondantes qu'à Belle Ile. Aucune espèce de Calanide n'a été rencontrée dans les autres îles açoréennes. D. serricornis n'est d'ailleurs connu en dehors de Santa Maria que dans une seule localité de la Laponie russe (voir J. deGuerne et J. Bichard,iîéinsiO?i des Calanides d'eau douce. Mém. Soc. Zool. France, II, p. 163, 1889). 35 Séance du 25 Février 1890 PRÉSIDEA'CE DE M. G. DE GUERNE, PRÉSIDENT l M. le Président adresse les plus vives félicitations de la Société à M. J. Richard, qui vient d'être nommé Officier d'académie. M. l'abbé Culliéret, de retour en France, par suite d'un accident survenu au navire le Dubourdieu, assiste à la séance. M., le D'" Hyades, de retour à Paris, en raison de sa récente nomi- nation au titre de Membre du Conseil supérieur de sauté au iNIinistère de la Marine, assiste également à la séance. MM. E. RoDRiGUEz, J. Ballion et H. JoLicœuR, récemment élus Membres de la Société, remercient de leur admission. MM. Ballion et JoLicŒUR adressent également leur photographie pour l'album de la Société. MM. D. de Orueba et F. de Schaeck, présentés à la dernière séance, sont élus Membres de la Société. M. le Di' Hamy, Membre de l'Institut, aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, a pris l'initiative d'une souscription eu vue d'ofïrir à M. le professeur de Quatrefages son portrait gravé par un artiste de talent, à l'occasion du cinquantième anniversaire de son doctorat. Le prix de la souscription est lixé à 20 francs. Sur la proposition du Secrétaire général, la Société décide à l'unanimité de prendre partà cette souscription, heureuse de l'occa- sion qui s'offre à elle de manifester son respectueux dévouement et son admiration à M. de Quatrefages, qu'elle a la satisfaction de compter au nombre de ses Membres honoraires. M. le Secrétaire général annonce que l'impression du Compte- rendu des séances du Congrès international de Zoologie est achevée et que le volume, qui comprend 513 pages, 5 planches et 38 figures dans le texte, sera très prochainement distribué. Il rappelle aux Membres de la Société, qui n'auraient pas adhéré au Congrès, qu'un petit nombre d'exemplaires est à leur disposition, au prix de 16 francs, y compris les frais de poste. En raison de l'importance toute spéciale qui s'attache aux déci- sions prises par le Congrès international de zoologie, nous repro- 36 SÉANCE DU 2o FÉVRIER 1890 duisons ci-après les Règles de la nomenclature et la Liste des abrévia- tions co7iventionnelles des noms d'auteurs, telles que le Congrès les a adoptées. Ces règles et ces abréviations doivent être désormais observées fidèlement par tous les naturalistes : la Société Zoologique de France, qui a pris l'initiative da premier Congrès international de Zoologie, doit tenir plus que personne à leur stricte application. RÈGLES DE LA NOMENCLATURE DES ÊTRES ORGANISÉS ADOPTÉES PAR LE CONGRÈS INTERNATIONAL DE ZOOLOGIE I. — De la nomenclature des êtres organisés. 1. — La nomenclature adoptée pour les êtres organisés est binaire et binominale. Elle est essentiellement latine. Chaque être y est distingué par un nom de genre suivi d'un nom d'espèce. Ex. : Cor vus corax. 2. — Dans les cas spéciaux où il est utile de distinguer des variétés, l'adjonction d'un troisième nom à ceux du genre et de l'espèce est permise. Exemple: Corvus corax kamtscbaticus. 3. — Ce serait une faute de dire Corvus kamtscbaticus. Dès lors, l'interposition du mot varietas ou de son diminutif var. entre le nom de l'espèce et celui de la variété n'est pas nécessaire (1). 4. — Quand le mot varietas est interposé, le nom de la variété s'accorde avec lui. Ex. : Corvus corax var. kamtschalica. Dans le cas contraire, le nom de la variété s'accorde avec le nom générique. Ex. : Corvus corax kawtschaticus. II. — Du NOM GÉNÉRIQUE. 5. — Les noms génériques doivent consister en un mot simple ou composé, mais toujours unique, soit latin, soit latinisé, soit consi- déré et traité comme tel, s'il ne vient pas du latin. (1) Le Congrès n'a pas cru devoir se prononcer par un vote pour ou contre les articles 2 et 3, voulant laisser à chaque auteur sa pleine liberté d'action. Nous les publions néanmoins, l'adoption de l'article 4 impliquant les articles 2 et 3, ainsi que M. le Rapporteur l'a fait ressortir au cours de la discussion. [ SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 37 6. — On peut prendre comme noms génériques : a. — Des substantifs grecs, pour lesquels les règles de la trans- cription latine devront être fidèlement suivies. Ex. : Ancylus, Ainphibola, Aplysia, Pompholyx, Physa, Cylichna. h. — Des mots grecs composés, dans lesquels l'attribut devra toujours être placé avant le mot principal. Ex. : Stenogyra, Pleuro- hranchus, Tylodina, Cyclostoma, Sarcocystis, Pelodytes, Hydroplnlus, Rhizohius. A titre d'exception, on peut admettre des mots formés sur le modèle du mot Hippopotamus, c'est-à-dire dans lesquels l'attribut est après le mot principal. Ex. ; Philydrus, Biorbiza. Toutefois, les noms ainsi formés sont vicieux et ne doivent pas être imités. c. — Des substantifs latins. Ex. : Ancilla, Auricula, Cassis, Conus, Doliiim, Melula, Oliva. Les adjectifs (Prasina) et les participes passés {Piodiictus) ne sont pas recommandables. d,— Des mots latins composés. Ex. : Sliliger, Dolabrifer, Semifusiis. e. — Des dérivés des mots grecs ou latins exprimant la diminution, la comparaison, la ressemblance, la possession, Ex. : Lingularius, Lingulina, Lingulinopsis, Lingiilella, Lingulepis, Lingulops, tous dérivés de Lingula. f. — Des noms mythologiques ou héroïques. Ex. : Osiris Venus, Brisinga, Velleda, Crimora. Ces noms prennent une désinence latine, quand ils ne l'ont pas àé]k(Aî!girus, Gondulia). g. — Des noms ou des prénoms en usage dans l'antiquité. Ex. : Cleopatra, Belisarius, Melania. h. — Des noms patronymiques modernes. On leur adjoint alors une désinence qui leur donne la signification d'une dédicace. Les noms patronymiques empruntés aux langues latines et germaniques conserveront leur orthographe intégrale y compris les signes diacritiques dont certaines lettres peuvent être sur- chargées. Tout nom terminé par une consonne prendra la désinence ins, ia, iam. Ex. .• Selysius, Lamarckia, KoUikeria, Miillevia, StâJia, Kr>tellodes Crtr., C. Agassizi Soll. Characella Sollasi ne peut être confondue avec aucune d'elles, car elle est pourvue de deux sortes demicroxes ayant entre elles des rap- ports constants de longueur, L'Éponge est très grande, en larges plaques ou en grosses masses de forme variable; surface fortement hispide ; couleur généralement violacée du côté libre. Pachastrella dibilis, n. sp. (1888, 38o 22' lat. N. — 30« 34' 39" Ig. 0., prof'- 736°^, et 38" 23' 30' lat. N. — 30" 20' 20' Ig. 0., prof»' 318™). Se distingue des deux autres Pachastrella {P. aliyssi et P. moni- lifer) par sa spiculatiou. Mégasclères : 1. Oxes ; 2. Calthropses, grands, à trois rayons égaux situés dans un même plan et formant entre eux des angles égaux ; ils ressemblent donc aux spicules triradiés des Calcarea. — Microsclères : 1. Microxes centrotylotes ou non suivant les individus (pas de microstrongyles) ; 2. Spiras- ters à rayons excessivement grêles, assez longs et peu nombreux. Erylus numinulifer, n. sp. (1888, 38" 23' 30" lat. N. — 30^ 20' 20" Ig. 0., prof'- 318°!). Mégasclères : 1. Oxes; 2. Dichotriaenes, très rares. Microsclères : l.Sterrasters grands, ellipsoïdes, déprimés, biconvexes, très minces et très finement ornés; 2. Chiasters à rayons lisses, forts et peu nombreux ; 3. Oxyasters à rayons nombreux, grêles et lisses ; 4. Microrabdes de l'ectosome : microxes centrotylotes assez forts et lisses. Hexactinellida. Chonelasma Schultzei, n. sp. (1888, 39o26' 30" lat. N. — 33° 23' Ig. 0., profr 1557m). La forme de l'Eponge et la disposition de ses orifices en font une Chonelasma. Sa spiculatiou ressemble, au contraire, bien plus à celle de PeripJtragella Elisae et de P. lusitanica, par exemple, qu'à celle des Chonelasma connues. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 71 Periphragella lusitanica, n. sp. (1888, 39° 22' 48" lat. N. — 33o 44' 30" Ig. 0., profi- 1384m). Un échantillon ; sa forme est tellement celle d'une PeriphrageUa qu'il paraît être au premier abord un fragment de P. elisae Marsh., dont il diffère cependant par des détails de spiculation. Les fibres squelettiques sont finement et entièrement tuberculeuses; la hampe des scopules n'est pas renflée à son extrémité; de plus, cette hampe n'est pas lisse; enfin, les rayons des pentacts se terminent tous par un renflement. Hexactinella Grimaldii, n. sp. (1888, entre Pico et San Jorge, prof"^ 1300i>i). Belle Eponge en grandes plaques. Hexacts robustes à rayon exsert renflé et tuberculeux, à rayon interne très long, à rayons latéraux limitant un réseau à mailles carrées. Chaque hexact est enveloppé d'un faisceau de longues soies et de scopules. Scopules à tige longue et lisse, à branches presque droites, à peine renflées à leur extrémité, et entièrement épineuses. Une seule sorte d'hexasters : desoxyhexasters à rayons filiformes simples. PROCEDE POUR LA PREPARATION DES POCHES AERIENNES DES OISEAUX Par Félix PLATEAU Professeur à l'Université de Gand J'ai lu avec un vif intérêt le travail de M^i® Fanny Bignon intitulé : Coutribution à l'étude de la pneumaticité chez les Oiseaux, publié dans le volume récemment paru des Mémoires de la Société zoologique de France (1). Mlle Bignon ne mentionnant nulle part, ni dans son historique, ni ailleurs, une petite notice où sous le titre de Procédé pour la préparation et V étude des poches aériennes des Oiseaux (2), j'ai fait connaître un moyen simple et facile d'obtenir d'excellentes prépa- rations de tout le système des cellules aériennes en communication avec les poumons, je désire ramener l'attention des naturalistes sur le moyen en question, persuadé que, s'ils veulent l'employer, ils arriveront à des résultats bien autrement complets que ceux qui ont été décrits jusqu'à présent. (1) Mémoires de la Société zoologique de France, II, p. 260 et suiv., 1889. (2) Zoologischer Anzeiger, III, no 57, 1880. XV — 7 72 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 Campana (1) a eu, comme M^^^ Bignoii et comme moi, l'idée d'injecter une masse solidifiable. Mais il ne suffît pas de pousser cette masse par la trachée, il faut encore que le liquide puisse se substituer en totalité à l'air qui remplit l'appareil respiratoire. Campana après avoir tué l'Oiseau par la vapeur d'éther, aspirait l'air par la trachée. Ce mode d'opérer est absolument insuffisant ; il reste toujours dans les sacs une certaine quantité d'air qui fait coussin et empêche l'injection de remplir le tout; au point que d'immenses prolongements externes des sacs abdominaux, prolon- gements qui s'étendent sur plus de 10 centimètres entre la cuisse et l'abdomen de la Poule, n'ont pas été remplis dans les injections de l'auteur cité et qu'il n'en parle pas dans son travail monogra- phique ayant précisément le Poulet pour sujet principal. Voici comment il faut opérer pour réussir complètement et à coup sûr : l'animal tué par le chloroforme est couché immédia- tement sur le dos; on met à nu l'humérus d'une des ailes, on le scie en travers et, par l'intermédiaire d'un bout de tube de caoutchouc, on relie le moignon adhérant au corps à un tube de verre vertical et ouvert d'environ 50 centimètres de long. Ceci fait et avant que le corps de l'Oiseau ne se refroidisse, on injecte lentement, par la trachée, une solution chaude de gélatine colorée. Le corps gonfle ; bientôt on voit le liquide coloré pénétrer dans le tube manométrique vertical ; signe certain que tout l'ensemble des poches aériennes est bien rempli. On continue cependant à injecter jusqu'à ce que la colonne liquide atteigne à peu près le haut du tube. On ferme ensuite la trachée par un moyen quelconque et on plonge l'animal, toujours relié au tul)e de verre, dans un baquet plein d'eau, jusqu'à refroidissement total. Grâce au tube communiquant avec l'humérus pneumatisé, l'air sort des organes respiratoires au fur et à mesure que pénètre le liquide et ne forme jamais de coussins nulle part. Comme le tube est vertical, l'injection ne s'écoule pas et se refroidit sous une certaine pression. Enfin, comme le tube n'a pas plus de 50 centimètres de longueur, la tension à l'intérieur des poches, même pendant qu'on injecte, est toujours trop faible pour amener des ruptures. Chez un Oiseau récemment tué, il n'y a jamais extravasation et il est très probable qu'un tube manométrique vertical donnerait de bons effets dans les (1) Recherches d'analomie, de physiologie et d' or g anogénie. Premier Mémoire. Physiologie de la respiration chez les Oiseaux. Analoniie de l'appareil pneuma- tique pulmonaire, etc., chez le Poulet. Paris, 1875. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 73 injections du système vasculaire des Mammifères et d'autres Vertébrés, en empêchant les ruptures des petits vaisseaux. L'Oiseau injecté peut être mis dans l'alcool, ce qui permet de le disséquer à loisir et de conserver les préparations indéfiniment. Je ferai remarquer à ce propos que les insuccès de Mil" Bignon, qui n'a pu garder aucune des pièces qu'elle avait préparées, l'alcool dissolvant peu à peu ses injections, tiennent probablement à l'emploi d'une solution de gélatine trop aqueuse et au faible titre de l'alcool. Les collections de l'Université de Gand renferment des préparations faites il y a dix ans et qui n'ont subi d'autre altération qu'une décoloration assez intense. Les animaux préparés par le procédé que je viens de décrire sont réellement injectés d'une façon totale ; toutes les plus petites cavités aériennes des os sont remplies et la gélatine colorée au bleu de Prusse, par exemple, produit dans certains os plats, comme le sternum, des dessins délicats indiquant des détails dont on n'avait nulle idée. Un résultat remarquable aussi et que j'aurais utilisé pour des recherches suivies, si mou temps n'était absorbé par d'autres travaux, est de démontrer l'existence de grandes cavités aériennes sous-cutanées, vrais sacs pneumatiques à formes parfaitement déter- minées et n'ayant rien de commun avec les espaces sous-cutanés irréguliers indiqués par divers auteurs. NOTE SUR DIVERS ENTOMOSTRACES DU JAPON ET DE LA CHINE (LEPTODORA) Par S.-A. POPPE et J. RICHARD Dans une note publiée récemment dans le Zoologischer Anzeiger, le D"^ Fritze (1) signale la présence de Leptodora dans un petit lac élevé (110^'') de la province Kaï (Japon). Nous croyons devoir rapprocher ce fait de la découverte faite par M. Schmacker, de Leptodora dans deux localités de la Chine, aux environs de Shanghaï (Hills) et dans le lac Sitaï. Deux exemplaires très jeunes provien- nent de la première localité, et une seule femelle adulte de l'autre. En comparant cet unique exemplaire adulte à des échantillons de L. Kindti Focke (= L. hyalina Lillj.) provenant soit du lac Balaton, (1) Zur Fauna von central Japan. Zool. Anz., n° 325, 13 janvier 1890. 74 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 soit du Kunitzersee, soit de l'étang de Versailles (où M. de Kerhervé (1) a récemment découvert cette espèce), soit de la Burger Brake (près Brème), nous avons constaté que le Leptodora du Sitaï ne se rapporte exactement à aucune des variétés de L. KimJti. Nous employons à dessein le mot « variété » car ces comparaisons d'échantillons provenant de diverses localités, et tous adultes, nous ont montré une grande variabilité aussi bien dans la taille que dans le nombre des soies des divers appendices. Sans insister sur ces caractères, disons simplement que l'exemplaire du Sitaï se rapproche plus de ceux de la Burger Brake que des autres par sa petite taille et le nombre faible des soies des appendices. Notons en même temps que ces caractères des exemplaires du Sitaï et de la Burger Brake se retrouvent chez les exemplaires jeunes de L. Kindti du Balaton et d'ailleurs. Cela conduirait à penser que le Lpptodora du Sitaï est un L. Kindti arrêté dans son développement et réduit dans sa taille (3'^'^5 de l'extrémité de la tête à l'extrémité des griïïes abdominales) et dans le nombre des soies de ses appen- dices, sous l'influence d'un milieu peu favorable à son développe- ment normal. Il est très possible, du reste, que le Leptodora du Sitaï appartienne à une espèce nouvelle. C'est ce que nous ne pou- vons décider actuellement par un échantillon unique, et dont l'état de macération n'est pas de nature à faciliter les comparaisons. L'espèce recueillie an Japon par le D"" Fritze est probablement iden- tique à la nôtre. Il est intéressant en tous cas de constater la présence du genre dans l'Asie orientale. M. Schmackern'a pas seulement recueilli des Entomostracés d'eau douce près de Shanghaï où il habite. Il a pu récolter dans le lac Hakone, près Yokohama, plusieurs espèces intéressantes, telles que Bosmina japo7iica, n. sp. et Daphnia Schmackeri, n. sp., repré- sentées toutes deux par un très petit nombre d'exemplaires femelles adultes. En voici la description : Daphnia Schmackeri, n. sp. Corps élancé, transparent. La carapace a une forme ovalaire allongée. Le bord dorsal se continue sans sinuosité avec le bord céphalique, sur l'animal vu de côté. Le bord dorsal et le bord ventral de la carapace sont également convexes, l'épine terminale est placée sur la ligne médiane et presque droite. Elle égale la (1) Sur la présence des genres Leptodora et Polyphemus dans les environs de Paris. Bull. Soc. Zool. France, XIV, p. 370, 1889. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 73 moitié de la longueur de la carapace ; celle-ci présente une réticu- lation peu visible formée de rectangles. Le bord ventral, l'épine terminale et la partie inférieure du bord dorsal sont munis d'épines assez espacées. La tête est assez petite, comprimée latéralement; vue de coté, le bord supérieur est régulièrement arrondi, le front n'est pas proéminent, et se continue par une courbe régulière et peu prononcée en un rostre obtus peu saillant, mais assez pour que l'extrémité des soies sensorielles des antennes de la lr« paire ne le dépasse pas. Les antennes de la l'^ paire forment une saillie à peine indiquée. Le fornix, assez élevé, va jusqu'au dessus de l'œil. L'œil grand est muni de nombreuses et grosses lentilles crystal- lines. La tache oculaire, plus ou moins arrondie, est petite, placée très près de l'œil. Les antennes de la 2« paire dépassent le milieu de la carapace. Les rangées de petites épines qui les recouvrent par place sont très peu distinctes. L'extrémité de chaque article porte une couronne d'épines peu marquées. L'une des branches (l'interne) porte 1 soie à chacun des deux l^fs articles et trois soies apicales au 3^ article; l'autre, externe, porte une soie au 2« article et trois soies apicales au 39 article. Ces soies sont grêles, longues et bi-articulées, la partie proximale est plus courte que l'autre. Celle-ci, très ténue, présente à son extrémité des cils d'une finesse extrême. Les cœcums de l'intestin sont courts et un peu renflés à leur extrémité. L'appendice abdominal le plus rapproché des soies du postabdomen est court et arrondi; le suivant est égal à la moitié du troisième avec lequel il est réuni par la base. Le postabdomen est caractéristique pour cette espèce. Son bord dorsal est fortement convexe vers le milieu, de sorte que cette convexité le divise en deux parties dont l'une, lisse, va de la convexité aux soies postab- dominales, tandis que l'autre, qui va de la convexité aux griffes terminales, porte une rangée de 8 à 10 dents recourbées très pointues, qui augmentent de grandeur à mesure qu'on se rapproche des griffes. Au-dessus des dents, on remarque des petites rangées en forme d'accent circonflexe et formées d'épines très ténues. Les soies postabdominales sont courtes, bi-articulées, la partie distale finement ciliée est un peu plus courte que la partie proximale. Les griffes terminales sont fortes et courtes, recourbées à leur extrémité. Leur bord ventral porte deux incisures comme chez l). longispina, le bord dorsal porte sur toute sa longueur des soies courtes et fines. 76 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 Longueur du corps (sans l'épine terminale) ■-= l°i™25 à lm™35. cf inconnu. Quelques rares femelles adultes, ne portantque2ou 3 embryons. Femelles jeunes nombreuses. Lac Hakone, près Yokolioma. BOSMINA JAPONICA, U. Sp. Espèce petite, transparente, rappelant par la forme de sa carapace B. longirostris O.-F. M. La plus grande largeur se trouve au milieu du corps. Le bord dorsal fait une courbe régulière depuis l'extré- mité du rostre jusqu'à l'angle infero-postérieur, sans trace de renfle- ment au-dessus de l'œil. On ne voit guère de traces de réticulation qu'à l'angle antero-supérieur de la carapace, où elle est formée d'hexagones peu visibles ; on voit encore quelques indications de cette réticulation sur la tète. Le bord ventral presque dépourvu de soies à sa partie antérieure est droit dans ses trois quarts inférieurs et se termine par une épine forte, légèrement courbée en arrière, munie à son bord antérieur de 3 à 4 incisures assez fortes et terminée en pointe mousse. Cette épine égale environ en longueur la moitié du bord postérieur de la carapace. Ce bord fait avec le bord ventral un angle à peu près droit. A l'intérieur du bord ventral et à sa partie inférieure, on remarque une soie un peu plus longue que l'épine de la carapace. Le rostre est long, la soie tactile se trouve à égale distance de l'œil et de l'extrémité du rostre. Les antennes de la l"^^ paire sont très longues, grêles et très fortement recourbées vers le bord ventral. Elles se composent d'environ 16 articles, depuis leur extrémité libre jusqu'à la forte épine triangulaire qui abrite la naissance des soies tactiles. La partie formée par les 16 articles = 3 fois la lon- gueur qui sépare l'épine interne triangulaire de l'extrémité du rostre. Chacun des articles porte à son extrémité distale une couronne d'épines, extrêmement fines et courtes. L'œil de grosseur médiocre est arrondi et contient très peu de lentilles crystallines qui sont cachées presque complètement dans le pigment. Les antennes de la 2° paiie portent chacune 9 soies sur 2 branches : ler ART. Branche 4-articulée s 0 Branche 3-articulée f 1 9e ART. 0 1 3 soies apicales L'extrémité de l'article basilaire qui porte les 2 branches atteint 3e ART. 1 3 ¥ ART, SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 77 à peine le milieu de la distance qui sépare l'œil de l'extrémité du rostre; cet article basilaire atteint la longueur de la branche externe à 4 art. qui est un peu plus longue que la branche interne. Toutes les soies de ces articles sont très longues et très fines. Le postabdomen a la forme ordinaire chez les autres espèces. La grifïe terminale iixée à un prolongement cylindrique de la partie ventrale du post abdomen est recourbée à angle obtus à son tiers distal et se termine en pointe aiguë. Elle porte 2 peignes distincts. Dans le proximal, les dents au nombre de 8-9 sont fortes et dimi- nuent de longueur à mesure qu'elles se rapprochent du post abdomen. Dans le peigne distal, les dents, au nombre de 8 à 10, sont beaucoup plus fmeset décroissent en sens inverse. L'angle inférieur et dorsal du poslabdomen porte plusieurs rangées d'épines extrê- mement ténues et difficiles à distinguer. Les soies du postabdomen sont à peu près égales en longueur à la distance de leur origine à l'extrémité libre du postabdomen. Longueur de la $ (sans la grilïe terminale) = O^d^oO à O^i^oS Largeur maxima = 0^^140 à 0^^^^ cT inconnu. Rares exemplaires adultes. Lac Hakone, près Yokohama. Les 9 adultes observées ne portaient qu'un embryon. Par l'ensemble des divers caractères mentionnés dans la descrip- tion ci-dessus, cette espèce diiïère de toutes les espèces connues du groupe auquel elle appartient et qui comprend les espèces pourvues d'un mucron plus ou moins grand à l'angle inférieur et antérieur de la carapace. Ce sont : B. cornuta Jurine, B. Dollfusi Moniez, B. obtusirostris Sars (probablement identique à B. brecirostris P. E. Muller), B. longicornis Schœdler, B. lonqirostris 0. F. Muller, B. lomjlspina Leydig, B. longispina var. Ladogensis Nordqvist, B. maritima P. E. Muller, B. lacustris Sars, B. nitida Sars, B. ma- crorhyncha Schmarda, B. brevicornis Hellich, B. Imvis Leydig, etc. Ce serait répéter plusieurs fois la description donnée plus haut de B. japonica que d'indiquer les caractères qui la distinguent de chacune des espèces ci-dessus. De nombreux exemplaires d'un Cyclops sp. ? indéterminables à cause de leur jeune âge ont été pris eu même temps que B. japonica. Ils paraissent appartenir au groupe de C. strenuus Fischer. Signalons encore le genre Monospilus représenté par une carapace vide ; un Alona du groupe de A. affinis (représenté par un post abdomen) et une carapace vide d'une espèce de Canthocamptus qui paraît inédite mais dont l'état ne permet pas une description suffisante. 78 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 Les récoltes faites en Chine par M. Schmacker sont beaucoup plus abondantes que celles faites au Japon. Elles proviennent soit du lac Sitaï, soit des environs de Shanghaï, de Chapoo, et de l'embou- chure du Whangpoo. L'étude de ces matériaux n'est pas assez avancée pour établir une liste des espèces recueillies. Nous croyons toutefois intéressant de donner dès à présent un aperçu de la faune en citant les noms des genres qu'elle renferme. Un certain nombre de ces espèces sont nouvelles, leur description fera le sujet d'un travail ultérieur plus complet. Nous avons parlé plus haut de Leptodora. Signalons maintenant Sida, plusieurs espèces de Daphnia et de Scapholeberis, des Simoce- phalus voisins de S. vctulus et de S. serndatus; divers Bosmina appartenant au groupe B. obtusirostris ; Chydorus ; Pleuroxus ; plusieurs Alona des groupes A. costata et A. testudinaria ; Acro- penis ; Camptocercus. Parmi les Copépodes nous trouvons Canthocamptus, divers Cyclops, très voisins (s'ils ne leur sont pas identiques) de C. strenuus et de C. serrulatus ; Cyclopina; Diaptomus incongruens Poppe (1), Limno- ccUanus smensis Poppe (2) qui parait très répandu et un nouveau genre de Calanide très intéressant qui sera décrit sous le nom de Schmackeria en l'honneur de M. Schmacker. Schmackeria se trouve dans le lac Sitaï, les « creecks » qui l'environnent, et à l'embouchure du Whangpoo où les eaux sont complètement douces. Quelques rares Ostracodes se rencontrent encore, ainsi qu'une espèce du genre Argulus. Nous voyons par cette courte analyse combien est grande la distribution géographique de beaucoup de genres d'Entomostracés. Les espèces ne diffèrent pour la plupart que très peu, à première vue, des espèces européennes, plusieurs leur sont sans doute identiques. On ne peut que savoir beaucoup de gré à M. Schmacker d'avoir bien voulu nous faire connaître ce point de la faune de la Chine orientale, car bien peu de voyageurs comprennent l'intérêt qu'olïre l'étude des animaux inférieurs des eaux douces, surtout au point de vue de la distribution géographique. (J) Diagnoses de deux espèces nouvelles du genre Diaptomus. Bulletin de la Soc. Zoologique de France, XIII, 1888. (2) J. de Guerne et J. Richard, Révision des Calanides d'eau douce. Méni. Soc. Zool. de France, II, p. 131, 1889. 79 Séance du 11 Mars 1890. PRÉSIDENCE DE M. J. DE GUERNE, PRÉSIDENT. M. le Secrétaire général s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. le Président souhaite la bienvenue à M. Chaper, de retour de Panama. La Société a reçu avis du décès de M. Lemetteil, membre de la Société depuis 1880. M. P. Fischer annonce le départ de M. Th. Barrois pour la Syrie et la Palestine. M. Ch. Alluaud adresse la lettre suivante, datée de La Palmas (Grande (^anarie) 26 février 1890 : « Voilà bientôt quatre mois que je suis sous le beau ciel canarien, poursuivant mes recherches zoologiques, et j'éprouve le besoin de vous donner signe de vie, et de vous dire quelques mots des résultats que j'ai obtenus. » Je n'ai encore exploré que la partie orientale de l'archipel : la Grande-Canarie et les deux grandes îles sub-sahariennes de Lanza- rote et de Fuerteveutura. Je ne suis donc qu'au milieu de ma tâche. Je compte aller dans un mois m'installer à Ténérifïe, d'où j'étendrai mes recherches sur les îles de Palma, Gomera et Hierro (l'Ile-de- Fer). Si la portion occidentale de l'archipel me fournit autant que la portion orientale, je puis dire que je rapporterai des matériaux assez considérables sur la faune (surtout entomologique) des Canaries. Jusqu'ici on ne connaît bien de cet archipel que les Coléoptères (et les Mollusques terrestres), grâce principalement aux recherches et travaux du naturaliste anglais Wollaston. Quant aux autres ordres d'Insectes, aux Arachnides, et surtout à la grande classe des Crustacés terrestres et d'eau douce, je crois que les maté- riaux rapportés jusqu'ici n'ont fait connaître qu'un nombre bien restreint d'espèces, relativement à ce qu'il en existe. » J'ai eu le plaisir de faire quelques excursions ici avec notre savant collègue M. Ed. Chevreux, lors de son passage sur son yacht Melitta, en route pour le Sénégal J'ai appris de son expérience la manière de faire les recherches au filet fin et, depuis, je ne S0 SÉANCE DU 11 MARS 1890 manque pas une occasion de mettre en pratique cette précieuse méthode. » La Grande-Canarie est bien arrosée et parsemée de nombreux réservoirs ou étangs, où une bonne purée est généralement assurée, Fuerteventura et Lanzarote, au contraire, sont presque privées d'eau courante; les très rares petits cours d'eau de ces îles (je crois même que Lanzarote en est absolument dépourvue) coulent lentement ou même croupissent, disparaissent en laissant le lit sablonneux absolument à sec, et reparaissent plus loin. Ces eaux, qui, généralement, sont infectes, nourrissent, partout où j'ai eu l'occasion de les examiner, des quantités invraisemblables de Coléoptères, de Cladocères, de Copépodes et d'Ostracodes. Dans le Rio Cabras, à Fuerteventura, j'ai vu le fond du petit ruisseau qui, à cet endroit, avait à peine 10 centimètres de profondeur, recouvert d'une couche épaisse et continue d'un petit Ostracode jau- nâtre, sans préjudice des autres petits Crustacés, larves de Diptères et de Névroptères, Coléoptères (Hydroporus, Cohjmbetes, etc.), qui faisaient de cette eau une véritable bouillie animée. » On m'avait dit que les citernes qui existent au-dessous de chaque maison, dans ces deux dernières îles, où on recueille l'eau des rares pluies pour les usages domestiques, ne contenaient géné- ralement pas de petits Crustacés, et, en effet, maints tamisages m'avaient confirmé dans cette opinion. J'ai donc été assez surpris, à mon arrivée dans la petite île de Graciosa, au nord de Lanzarote, de voir dans le verre d'eau que l'on m'a offert (ce qui constitue le premier devoir de l'hospitalité canarienne) sauter de grosses et nombreuses Daphnies. Avant de boire, j'ai donc fait traA^erser le précieux liquide à mon tamis fin et ai mis le résidu dans un tube, au grand ébahissement des braves habitants qui, naturellement, ne comprenaient rien à cette manœuvre. J'ai ensuite demandé à faire verser quelques seaux de cette môme eau sur mon tamis, et ai fait une ample provision des intéressants animalcules. » Dans le charmant petit détroit qui sépare Lanzarote de Gra- ciosa, le Rio, j'ai donné quelques coups de drague qui m'ont rapporté des petits Amphipodes. Je n'ai malheureusement pas pu en faire autant dans le détroit de Rocayna, entre Fuerteventura et Lanzarote, à cause du mauvais état de la mer. J'ai examiné avec fruit, dans cette dernière île, le lac sursalé de Januvio et les marais salants de l'extrême nord. » Mon voyage dans les deux grandes îles orientales s'est entière- ment accompli à dos de Chameau, monture lente mais confortable, SÉANCE Dr 11 MARS 1890 81 permettant de bien voir le pays et de prendre au passage les Insectes au vol. Quand il ne voit rien, le zoologiste a encore la ressource de passer la main dans la toison du sympathique animal et d'y faire une ample récolle de parasites qui ont peut-être leur intérêt. » J'ai capturé, à Fuerteventura, un Ànthocharis, genre de Lépi- doptères non encore signalé de l'archipel, et un petit Coléoptère qui se laisse submerger à marée haute, comme notre Aëpus de France, mais qui n'appartient pas à la famille des Carabiques. Dans les mêmes conditions, j'ai découvert un beau Staphylin. » Mais à quoi servirait aujourd'hui d'en dire plus long? Je ne puis, naturellement, quant à présent, que citer vaguement les points qui me paraissent les plus intéressants de mes recherches. Ce que je viens de dire est simplement pour vous faire voir comment j'utilise mon temps. J'en profite pour me mettre de nouveau à la disposition de mes collègues qui auraient quelque renseignement à me demander ou qui voudraient, pendant mon séjour ici, me signaler quelque question à examiner — je ferai tout mon possible pour les satisfaire; — et enfin aussi pour les prier de m'envoyer de nouveaux conseils qui me permettront de continuer mes recherches avec plus de fruit. » A mon retour, je confierai l'étude de mes récoltes à mes savants collègues, chacun selon sa spécialité, et j'ai l'espoir que nous pourrons ainsi jeter une certaine lumière sur bien des points encore obscurs de la zoologie de l'intéressant archipel des Canaries. » M. le Di' Hamy, membre de l'Institut, fait hommage à la société de dix planches gravées, d'après les dessins de C. A. Lesueur, et destinées au quatrième volume du Voyage aux terres australes. Ces planches, représentant surtout des Méduses, sont restées inédites, ou du moins n'ont été distribuées qu'à un très petit nombre d'exemplaires. M. Chaper présente divers parasites provenant d'un Iguane et d'un Pélican. M. G. CoTTEAU fait une communication sur les Oursins fossiles du Mexique. §2 SÉANCE DU 11 MARS 1890 VOYAGE D'UNE HlROiNDELLE DE GHEMLNÉE par J. VIAN. Deux Hirondelles de cheminée (Hirundo rustica Lin.) avaient leur nid depuis plusieurs années dans une orangerie du château de Nielles-les-Ardres (Pas-de-Calais), appartenant à M. le baron de Vilmarest. Au mois d'août 1889, cinq petits avaient quitté le nid depuis trois jours et commencé leurs excursions aériennes; mais ils rentraient le soir dans l'orangerie avec les père et mère et tous passaient la nuit près du nid, perchés sur une traverse de bois, qui relie deux solives. Le 24 août, à neuf heures du soir, les domestiques de M. de Vilmarest, qui se disposaient à venir visiter l'Exposition de Paris, ont pris l'une des deux Hirondelles adultes, sans savoir toutefois si c'était le père ou la mère, et l'ont apportée à Paris, par le train de nuit, dans un sac de crin. Le 25, ils l'ont lâchée, à 9 heures 30 minutes du matin, au pied de la tour Eiffel. L'Hirondelle est montée presque verticalement à la hauteur de la première galerie de la tour; puis, prenant la ligne horizontale, elle a traversé la Seine dans la direction du nord, sans aucune hésitation apparente. A 11 heures 46 minutes, le garde de M. de Vilmarest, qui atten- dait la voyageuse à Nielles, la reconnut au ruban rose et la vit entrer dans l'orangerie. L'Hirondelle en sortit de suite, sans doute parce qu'elle n'y trouva pas ses petits, partis à la chasse dès le lever du jour. Elle y revint le soir avec eux pendant plusieurs jours et continua à passer la nuit près du nid, même après une seconde capture nécessitée par le retrait du ruban. Calais est à 296 kilomètres de Paris et Nielles à 16 kilomètres au-delà de Calais; c'est, à vol d'oiseau, environ 240 kilomètres que notre Hirondelle a parcourus en deux heures 16 minutes. A peine montée plus haut que les bâtiments de l'Exposition, elle a filé en ligne droite vers Calais sans hésiter, sans planer pour chercher son chemin ; cependant l'itinéraire devait être nouveau pour elle, car elle ne passait sans doute point par Paris pour aller d'Afrique à Calais. Les habitants de Nielles ont pris en affection les petites voyageu- SÉANCE DU il MARS 1890 83 ses, qui paraissent si attachées à leur pays; ils les attendent au printemps prochain, et la fenêtre de l'orangerie leur sera certaine- ment ouverte d'avance, mais échapperont-elles aux massacres par milliers, que les braconniers des Bouches-du-Rhône pratiquent depuis quelques années sur les rivages de la Méditerranée? Déjà bien des nids sont restés vacants à Nielles au printemps dernier ; celui de l'orangerie sera-t-il encore occupé cette année? M. J. DE GuERNE. — Au sujct dc la communication de M. Vian, je crois bon de rappeler le fait suivant, emprunté à du Puy de Podio (1) et que j'ai d'ailleurs cité déjà dans un ouvrage récent (2). La vitesse du vol de l'Hirondelle a été déterminée plusieurs fois d'une manière assez rigoureuse par des résultats d'épreuves directes : « Ce fut ainsi que, dans un lâcher de Pigeons voyageurs fait à Creil (Oise), le convoyeur d'une Société colombophile d'une ville du Nord lâcha une Hirondelle qu'il avait soigneusement emportée avec lui et qui nichait sous la corniche du toit d'un colombier dont les Pigeons étaient engagés dans le concours ; bien que le lâcher fut opéré par un vent du nord assez violent, l'Hirondelle, lâchée en même temps que les Pigeons, rentra à son nid une heure et demie avant l'arrivée des premiers voyageurs au colombier. Elle avait ainsi obtenu une avance d'une heure et demie sur un parcours de 242 kilomètres. Or, comme ce jour-là, les Pigeons avaient mis un peu plus de trois heures et demie pour faire le même trajet, l'Hiron- delle avait donc franchi ces 242 kilomètres en deux heures environ, soit 121 kilomètres à l'heure, vitesse qui se rapproche encore beaucoup des résultats fournis par Spallanzani. » Les résultats en question donnent pour l'Hirondelle une vitesse de 125 kilomètres, pour le Martinet 130 kilomètres, pour le Pigeon 72 kilomètres à l'heure. (1) Essai sur le vol des Oiseavx en général. — Considérations pariiculières au vol des Pigeons voyageurs, 2' édit. Aire sur l'Adour, 1879, p. 122, (2) Excursions zoologiques dans les îles de Fayal et de San Miguel fAçoresJ. Paris, 1888, p. 89, note 2. 84 SÉANCE DU 11 MARS 1890 NOUVELLES OBSERVATIONS SUR UN CAS DE SABOT ADVENTICE CHEZ LE CHAMOIS par le D' Raphaël BLANCHARD Secrétaire général de la Société. Dans les troupeaux, tout animal qui se fracture un membre est aussitôt abattu; chez les Ruminants non domestiques, tout animal accidentellement amputé d'un membre tombe fatalement, à brève échéance, sous le coup de fusil du chasseur : on n'a donc que bien rarement l'occasion d'observer des cas analogues à celui que j'ai décrit naguère chez un Chamois (1). Aussi ce cas méritait-il d'être signalé. En raison de sa rareté, j'ai cru devoir me borner à un examen sommaire de la pièce en question et la conserver intacte, pour la déposer dans l'une de nos grandes collections d'anatomie patholo- gique. Je l'ai adressée à l'Ecole vétérinaire d'Alfort, où elle avait sa place toute marquée. M. le professeur Railliet se proposait de l'étudier plus complè- tement que je n'avais voulu le faire ; mais, absorbé par d'autres travaux, il laissa ce soin à son collègue M. Barrier, professeur d'anatomie. M. Barrier a bien voulu m'adresser à ce sujet la note suivante : « En procédant à l'examen de la pièce adressée par M. R. Blanchard au Musée de l'Ecole vétérinaire d'Alfort, j'y ai trouvé, de la surface vers la profondeur, la peau et une calotte cornée, une gangue fibreuse sous-cutanée et des parties squelettiques : » l» Peau et calotte cornée. — La peau est normale jusqu'au voisinage de la calotte cornée qui coiffe l'extrémité du moignon. Cette dernière se continue sans ligue de démarcation tranchée avec le tégument ; elle ne se distingue de celui-ci que par sa coloration noire, sa nature cornée et l'absence de productions pileuses ; mais il n'y a pas trace de bourrelet kératogène entre ces deux parties. » La pièce, soumise à l'ébullition, s'est dépouillée de son épidémie et de sa calotte cornée. Celle-ci était formée de strates celluleuses, nombreuses, serrées, superposées parallèlement à la surface ; elle n'offrait nullement la texture fibreuse que donnent à la corne (1) Note sur un cas de sahot adventice chez le Chamois. Bull, de la Soc. Zoolo- gique de France, XIV, p. 364, 1889. SÉANCE DU 11 MARS 1890 85 pariétale ordinaire les tubes cornés qui la composent. Pour ces raisons, il me parait que la calotte en question ne doit être consi- dérée que comme une portion épidermique épaissie, très kératinisée et pigmentée, plus identique à une callosité développée sons l'effet des pressions subies qu'à un sabot véritable, même mal conformé. » 2» Gangue fibreuse. — Elle n'offrait rien de remarquable et résultait d'une sorte de cicatrice formée aux dépens des tendons, du tissu conjonctif et du périoste voisins. » 3" Pièces squelettiques. — Elles se composaient de haut en bas : » a. — De la pièce scaphoïdo-cuboidienne d'un tarse droit (1), pièce parfaitement normale; » b. — De deux cunéiformes normaux, séparant la pièce précé- dente du métatarsien principal, mais du côté interne seulement, comme dans les conditions ordinaires; » c. — De Vextrémité supérieure, articulaire, du métatarsien prin- cipal droit. A trois ou quatre centimètres au-dessous de la surface articulaire, cet os a été l'objet d'un traumatisme violent, qui a causé l'amputation de la partie inférieure du membre. Le travail de cicatrisation et de réparation survenu après cette amputation a provoqué la formation d'un tissu spongieux, très irrégulier, abon- dant, anfractueux après la macération, qui se continuait, de la profondeur vers la surface, avec la gangue fibreuse supportant la calotte du moignon. » De cet examen, M. Barrier conclut avec raison que la calotte cornée « ne doit être considérée que comme une portion épider- mique épaissie, très kératinisée et pigmentée, plus identique à une (•rt//o.s«fe développée sous l'effet des pressions subies qu'à un sabot véritable, même mal conformé ». J'accepte sans difficulté cette manière de voir, qui est entièrement conforme à la mienne. J'ai dit, en effet, que « irrité d'une façon incessante, l'épiderme s'est épaissi, est devenu calleux et a fini par acquérir à la longue la consistance et l'aspect de la corne ». Si j'ai parlé de sabot adventice, il est bien évident que c'est à cause de considérations théoriques qui se trou- vent exposées succinctement à la fin de ma première note. (I) Dans ma précédente note, j"ai dit qu'il s'agissait de la patte postérieure gauche. Cette erreur, qui ne diminue d'ailleurs en rien l'intérêt du fait lui-même, se com- prend aisément, puisque je me suis gardé d'endommager la pièce. Au contraire, M. Barbier la soumise à l'ébullition et a pu de la sorte enlever la peau et la calotte cornée et désarticuler les os. 86 Séance du 25 mars 1890. PRÉSIDENCE DE M. J. DE GUERNE, PRÉSIDENT. M. le Président annonce que M. J. Gazagnaire a été récemment nommé Secrétaire général de la Société Entomologique de France, Il exprime l'opinion que, grâce à l'activité de notre collègue, cette Société, déjà prospère, prendra un nouvel essor. M. l'abbé Culliéret assiste à la séance. Il doit incessamment rejoindre le Dubourdieu, dont les réparations sont achevées, et qui va repartir pour un long voyage de circumnavigation. M. le Prési- dent lui exprime tous les vœux de la Société pour l'heureuse issue de son voyage. Les résultats qu'il a déjà obtenus par l'exploration malacologique des Canaries doivent l'encourager à se livrer aux études d'histoire naturelle avec tout le zèle dont il a donné déjà tant de preuves. MM. A. S. Packard et D. de Orueta, récemment élus membres de la Société, remercient de leur admission. M. le Ministre de l'Instruction publique annonce que le Congrès des Sociétés savantes se tiendra du 27 au 31 mai, à la Sorbonne. Il demande à la Société Zoologique de se faire représenter à ce Congrès par un ou plusieurs délégués et de lui faire connaître le titre des communications que les délégués se proposeraient de faire. MM. Dautzenberg et Jullien sont désignés pour représenter la Société; M. Jullien se propose de faire une communication sur le développement de la Cristatella mucedo. M. le Secrétaire général présente à la Société le premier exem- plaire du Compte-rendu des séances du Congrès international de zoologie (1). Ce volume témoigne de l'importance des discussions agitées dans le sein du Congrès et des décisions adoptées. Il fait grand honneur à la Société Zoologique de France qui, malgré sa jeunesse, n'a pas craint de prendre l'initiative de cette assemblée dans laquelle se sont réunis, pour la première fois, les principaux (1) Pour les Membres delà Société, le prix de ce volume, tiré à un petit nombre d'exemplaires, est fixé comme suit : le volume broché, pris au siège de la Société, 15 fr.; expédié par la poste, 16 fr.; le volume avec un élégant cartonnage, pris au siège de la Société, 16 fr. ')() ; expédié parla poste, 17 fr. 50. SÉANCE DU 25 MARS 1890 87 zoologistes du monde entier. L'institution créée par notre Société sera prospère : le grand succès du premier Congrès ne permet pas d'en douter. M. LE PaÉsmENT dit que, si la Société a pu voir son entreprise couronnée de succès, c'est surtout au zèle infatigable du Secrétaire général qu'elle doit cet important résultat. Non seulement M. R.Blan- chard n'a ménagé ni son temps ni sa peine pour assurer l'organi- sation et le bon fonctionnement du Congrès, mais, depuis que la session est close, il s'est encore efforcé d'en publier le Compte-rendu le plus promptement possible. De tous les comptes-rendus des Congrès de 1889, celui-ci paraît l'un des premiers et, malgré sa com- position hâtive, ce sera, sans contredit, l'un des plus élégants. M. le Président est assuré d'exprimer les sentiments unanimes de la Société en félicitant le Secrétaire général pour l'heureux achève- ment de sa difficile mission et en lui exprimant toute la reconnais- sance de la Société et des amis de la science. Le prince Roland Bonaparte offre à la Société les trois derniers ouvrages qu'il vient de publier. « Les ouvrages que j'ai l'honneur d'offrir à la Société ne sont pas spécialement zoologiques, mais, en ma qualité de membre de la Société, j'ai cru qu'il était de mon devoir de lui faire hommage de toutes mes publications, quelles qu'elles fussent. )) La première brochure est le très court résumé de la conférence que j'ai faite le 25 janvier 1889 devant la Société de Géographie de Genève. Dans cette conférence, j'ai exposé les principaux résultats de mes courses en Scandinavie; après un rapide coup d'oeil sur la géologie de la presqu'île Scandinave, j'ai parlé de l'anthropologie des Lapons, dont deux cents ont été mesurés par moi. » Pendant mon séjour dans le Varangerfjord, j'ai eu l'occasion de voir beaucoup de Balénoptères, surtout des Balœnoptera Sibbaldi. Ces gros Cétacés, qui ont une bouche énorme, se nourrissent, paraît-il, de petits animaux. Dans les fanons de ceux que j'ai pu examiner, il y avait toujours une foule de petits Crustacés qui, d'après un mémoire de M. Collett, publié eu 1886, porteraient le nom de Calanus finmarchicus. L'estomac était rempli d'une masse entièrement formée de ces petits Crustacés. J'ai également observé un fait que je crois assez rare, c'est une femelle renfermant deux fœtus. » Dans mon second travail je m'occupe d'un petit lac des plus curieux, situé dans les Alpes bernoises. 11 offre une particularité 88 SÉANCE DU 25 MARS 1890 peu commune et digne d'être signalée : de temps en temps, à des époques irrégulières, il se vide complètement, à travers les crevasses du glacier qui lui sert de digue à l'ouest. Je crois qu'il serait inté- ressant d'étudier, au point de vue zoologique, ce petit lac dit de Màrjelen. )) Le troisième mémoire est relatif au premier établissement des Néerlandais à l'île Maurice. J'attire spécialement l'attention de la Société sur la planche III, qui est la reproduction d'une gravure de la relation du voyage de van Heck aux Indes, publiée en 1600 à Amsterdam. Sur cette planche se trouve représenté pour la pre- mière fois, je le crois du moins, le singulier Oiseau appelé Dronte ou Dodo, si bien étudié par Schlegel, Strickland et Melville. Une seconde relation de voyage de la même époque, également en hollandais, que j'ai dû consulter pour ce travail, renferme un autre dessin, le second en date, de ce même Oiseau : c'est d'après cette planche que M. Schlegel a créé sa seconde espèce de Dodo. » MM. R. Blanchard et R. Dubois présentent M. Alphonse Girodon, 7, quai Saint-Clair, à Lyon (Rhône). MM. R. Blanchard et J. de Guerne présentent M. le D^' Mohammed Chaker, 48, rue Monsieur-le-Prince, à Paris ; et M. P. C. RÉGNIER, interne des hôpitaux, aide d'anatomie à la Faculté de Médecine, à Bordeaux (Gironde). MM. J. de Guerne et J. Richard présentent M. Wierzejski, pro- fesseur à l'Université de Cracovie (Autriche). UNE EXPERIENCE PROPRE A ÉTABLIR LE MODE D'ALIMENTATION DU DISTOME HÉPATIQUE, par A. RAILLIET Vice-Président de la Société. On a longtemps admis que la grande Douve du foie {Distoma hepaticum) se nourrissait aux dépens de la bile accumulée dans les canaux hépatiques. Kiichenmeister, en particulier, professait encore cette opinion dans la première édition de son Traité sur les parasites. Cette manière de voir était basée sans doute, en grande partie, sur l'analogie de coloration existant entre le contenu intes- tinal de l'helminthe et la bile des Moutons cachectiques. Celle-ci est toujours d'une teinte assez foncée, que M. le profes- SÉANCE DU 25 MARS 1890 89 seur Emile Blanchard attribuait aux matières excrémentitielles rejetées par la Douve, et que d'autres rapportaient à la présence des œufs du parasite. Mais Macé a démontré que cette couleur foncée tient à ce que les matières colorantes normales se sont transformées en un produit d'altération peu défini, la bilihumine. Cette modification serait due à la stagnation du liquide résultant de l'obstruction des canaux biliaires par les Douves. Cependant, l'analogie de coloration ne constituant pas une base suffisante, on chercha la solution du problème dans une étude minutieuse du contenu de l'intestin. Cette étude fut poursuivie séparément par Sommer, Macé, Leuckart et Kûchenmeister, mais fut loin, comme on va le voir, de donner des résultats concordants. « Le contenu de l'intestin, dit Macé, est formé de la même matière brune qu'on trouve en grande abondance dans les canaux biliaires de l'individu malade. On y trouve, au microscope, des cellules épithéliales très altérées, qui proviennent des conduits biliaires, et un assez grand nombre de petits globules assez analogues d'aspect aux globules de chyle. L'analyse chimique nous révèle la présence d'une grande quantité d'acides biliaires et de bilihu- mine. Ni les recherches microscopiques, ni l'analyse spectrale, faite avec grand soin par M. le professeur Ritter, ne nous ont indiqué la présence de sang ou de matières colorantes du sang de l'hôte du Distome (1). » Pour Leuckart, les Douves ne se nourrissent pas de bile: on com- prendrait difficilement, dit-il, que cette substance pût suffire à l'alimentation d'un animal. D'après lui, cependant, elles puiseraient leur nourriture dans les conduits biliaires, qui sont revêtus d'un mucus brun dans tous les points où siègent ces parasites. Mais ce revêtement n'est pas de la bile : c'est une substance dans laquelle l'examen microscopique lui a montré, ainsi qu'à Sommer, de nom- breuses cellules épithéliales plus ou moins modifiées et des globules sanguins ; on y rencontre souvent, en outre, des corpuscules de forme irrégulière et de dimensions variables (jusqu'à 0™°i01) qu'une étude minutieuse fait reconnaître également pour des débris de cellules épithéliales, débris agglutinés et imprégnés de pigments biliaires. Toutes ces formations, ajoute l'auteur, se retrouvent dans le contenu intestinal de la Douve, mais les globules sanguins sont le plus souvent gonffés et décolorés. Quant aux petits globules (1) E. Macé, Recherches anatomiques sur la grande Douve du foie. Paris, 1882, p. 53. 90 SÉANCE DU 25 MARS 1890 pâles qui s'y trouvent accidentellement mélangés et que Sommer signale comme des produits de la chymification, ce ne sont que des corpuscules lymphoïdes (Lymphkôrperchen), qu'on rencontre assez souvent aussi dans les conduits biliaires (1). Ainsi, pour Macé, les Douves se nourrissent de bile altérée ; pour Leuckart, leur alimentation se compose d'un produit mal défini, dans lequel se trouvent des globules sanguins. Quant à Kûchenmeister, dans la deuxième édition de son traité, il revient complètement de son opinion première, et, se basant sur ce fait que le professeur Schmitt n'a pu constater ancune réaction biliaire dans le contenu intestinal de la Douve, il admet que ce parasite doit se nourrir de sang. En présence de ces assertions contradictoires, il était fort difficile, on le voit, de se faire une opinion. Mais il vient de se produire sous mes yeux une expérience — tout involontaire, à la vérité — dont les résultats me portent à me ranger définitivement à la manière de voir de Kûchenmeister. A l'Ecole d'Alfort, on injecte, chaque semaine, le système artériel des animaux destinés aux dissections, de manière à en faciliter l'étude aux élèves. La masse à injection, à base de plâtre coloré, est établie d'après la formule suivante : Plâtre à mouler .... 500 grammes. Bleu d'outremer .... 45 » Eau 1000 » Elle est introduite par la carotide, immédiatement après avoir été confectionnée. Or, la semaine dernière, on avait injecté de la sorte des moutons, dont quelques-uns se trouvaient être atteints de distomatose. Le foie m'ayant été communiqué le lendemain du jour de l'in- jection, je ne fus pas peu surpris de constater que le tube digestif d'un grand nombre de Douves (près de la moitié), était lui-même injecté, et que les ramifications intestinales, teintées en bleu, apparaissaient aussi nettement que possible au simple examen à l'œil nu. En dilacérant les Vers, il était, du reste, facile de s'assu- rer que le contenu de l'intestin était bien formé de plâtre coloré. Et pourtant, il n'y avait pas la moindre trace de cette substance dans la lumière des canaux biliaires, A mon avis, celte pénétration delà masse à injection dans le tube digestif des parasites ne peut donc être interprétée que d'une seule (1) Leuckart, Die Parasiten des Menschen, 2" Aufl., II, p. 208, 1889, SÉANCE DU 23 MARS 1890 91 manière : les Douves étaient occupées à sucer les petits vaisseaux lorsque l'injection a été poussée, et cette succion devait être d'autant plus active que ces vaisseaux avaient cessé de recevoir du sang ; elles ont donc ingéré le plâtre lorsque celui-ci est arrivé à leur niveau. Il est à noter, en effet, que cette injection pénètre dans des artérioles d'un fort petit calibre, et on est fondé à supposer que la succion est susceptible de l'attirer plus loin encore que d'habitude. Les Douves doivent donc se nourrir de sang dans les conditions normales. Du reste, cette opinion est appuyée par ce fait que la distomatose, — que je considère comme un des types les plus frappants de l'anémie pernicieuse — est une maladie à évolution relativement rapide, puisqu'elle emporte quelquefois les animaux dans l'espace de deux à trois mois. M. R. Blanchard. — L'observation dont M. Railliet vient de nous faire part est très intéressante, non seulement parce qu'elle nous fixe d'une façon certaine sur le régime alimentaire de la Douve hépatique, mais aussi parce qu'elle nous donne l'explication de certains faits bien connus des helminthologistes. En effet, il n'est point rare de rencontrer dans les vaisseaux san- guins, chez l'Homme aussi bien que chez le bétail, des Distomes erratiques qui, par l'iotermédiaire des vaisseaux, s'en vont dans diverses régions du corps. La première observation de ce genre est due à Treutler et date de 1793; depuis lors, Duval (de Rennes) et Vital ont rapporté des cas analogues. Les Distomes ont été vus encore dans des tuméfactions sous-cuta- nées, formées par une collection purulente ou sanguine. Nul doute qu'il ne s'agisse ici de Vers primitivement libres dans le sang : entraînés avec celui-ci, ils s'arrêtent dans les capillaires et leur présence se manifeste par la production d'une petite tumeur qui s'ouvre spontanément à la surface du corps. On conoait chez l'Homme quatre observations de cette nature, dues à Giesker, à Penn Harris, à Fox et à Dionis des Carrières. J'ai résumé tous ces faits dans un ouvrage récent (1). Si je les rappelle ici, c'est que l'observation de M. Railliet nous permet de les comprendre et même de penser que les Distomes erratiques ne (1) Traité de Zoologie médicale, I, p. 596-599, 92 SÉANCE DU 25 MARS 1890 sont pas unegrande rareté. L'exemple delaBilharzieestlà, d'ailleurs, pour nous prouver que les Distomiens adultes peuvent aisément s'accommoder d'une vie exclusivement intra-sanguiue. On sait enfin que des Distomes ont été vus par divers observateurs dans les cavités du cœur d'une Tortue, dans les vaisseaux mésentériques d'un Bomhinator et dans le sang d'une Anodonte (1). M. Railliet. — Les Douves erratiques se voient souvent chez le bétail ; elles sont particulièrement communes dans le poumon du Bœuf. ANOMALIE DU PLUMAGE CHEZ UN PIGEON PAON par le D^ Raphaël BLANCHARD. Secrétaire général de la Société. On sait que chez le Pigeon-Paon, variété créée par sélection sexuelle, le nombre des pennes rectrices, qui est normalement de 12 dans le genre Columba, s'accroit considérablement et peut s'élever jusqu'à 42 : la queue devient très large et s'étale en éventail, en' même temps que le pygostyle acquiert quelques pièces osseuses nouvelles ; le croupion offre ainsi une plus grande dimension et présente, par conséquent, uue plus large surface d'implantation pour les pennes supplémentaires. Grâce à l'obligeance de notre collègue M. Louis Petit, j'ai pu examiner un Pigeon-Paon qui présentait 1 1 rectrices dans la moitié gauche de la queue et 14 rectrices dans la moitié droite, plus uue penne médiane : au total, 26 pennes. La penne médiane présentait uue anomalie que la figure ci-contre reproduit très fidèlement, en grandeur naturelle. Le calamus et la base du rachis sont normalement constitués ; ce dernier porte notamment, à sa face inférieure, le sillon à l'extrémité duquel se voit un bouquet de barbes représentant l'hyporachis rudimentaire. A 25min environ de la pointe du calamus, le rachis est divisé verti- calement, suivant un plan supéro-inférieur passant par le sillon lui-même. Cette bifurcation se poursuit tout le long du rachis. Il s'est formé ainsi deux rachis placés côte à côte. Mais celui du (1) R.Blanchard, Hématozoaires. Dictionnaire encyclop. des se. niéd., (4), XUI, p. 43, 1887. — Voir p. l\\ . SÉANCE DU 23 MARS 1890 93 , \ ^^1' *#Vv* ,. -"\'' :'/! is 'V .v^ »V r// \f ; i/f; B Penne rectrice bifide de Pigeon-Paon. — A, vue par la face inférieure ; B, vue par la face supérieure. côté droit a subi bientôt une légère torsion, grâce à laquelle il est est venu se placer au-dessous de son congénère. Chacun de ces deux 94 SÉANCE DU 2S MARS 1890 rachis porte d'ailleurs latéralement deux rangées de barbes, comme toute plume normale. A première vue, la plume que nous décrivons ici pourrait être considérée comme un simple cas de persistance de l'hyporachis, qui existe, comme on sait, à la base et à la face inférieure de la plupart des plumes jeunes : une persistance de ce genre s'observe chez quelques Oiseaux., notamment chez le Gasoar, où l'hyporachis atteint la longueur de la plume principale (1). Mais cette opinion est inexacte, puisque l'hyporachis se retrouve sur notre plume, à sa place et avec ses dimensions habituelles. Nous avons consulté en vain les auteurs qui ont écrit sur les races de Pigeons, principalement Boitard et Corbié (2) et Darwin (3) ; aucun d'eux ne signale, chez le Pigeon-Paon ni dans d'autres races, d'anomalie du plumage semblable à celle qui fait l'objet de cette note. SUR LA DESTRUCTION DES ŒUFS DU LIPÀRIS DISPAR PAR VN ACARIEN par Xavier RASPAIL. J'avais souvent remarqué les ravages causés dans les bois de Chênes par la Chenille du Liparis dispar, que les forestiers appellent généralement le Bombyx. Eu 1888, un petit bois situé près de mon habitation fut ainsi dévasté et eu quelques jours le feuillage avait disparu, laissant les arbres aussi dépouillés qu'en plein hiver. Mais cette Chenille ne s'attaquait pas seulement aux Chênes, toutes les autres essences d'arbres paraissaient lui convenir également; les arbres résineux tels que Abies excelsa, Pinus austriaca, Juniperus mrginiana, Biota orientalis, n'étaient pas plus épargnés. Sur une pelouse, il fallut deux fois par jour visiter des Biota aurea pour les sauver des mandibules de cette Chenille polyphage. Vers les derniers jours de juin, la métamorphose commença à s'opérer : à presque toutes les extrémités des branches, on trouvait des paquets de Chrysalides agglomérées avec les débris de feuillage (1) Voir Péron et Lesueur, Voyage de découvertes aux terres australes, atlas, pi. XXXVIet XLI. (2) Boitard et Corbié, Les Pigeons de volière et de colombier. Paris, 1824. (3) Darwin, De la variation des animaux et des plantes. Paris, 1879. SÉANCE DU 2o MARS 1890 9o dans un réseau lâche formé de quelques fils de soie. Un certaiu nombre de ces Chenilles étaient venues se changer sous les ban- deaux de la maison, ayant parcouru, pour y arriver, une assez longue distance. L'éclosion eut lieu dans la seconde quinzaine de juillet. Sansm'étendre sur l'histoire de ce Lépidoptère, qui est connue, je rappellerai seulement que la femelle, fécondée aussitôt éclose, pond immédiatement et meurt après s'être pour ainsi dire vidée par le dépôt de ses œufs, relativement volumineux, et par une abondante production de soie duveteuse qui enveloppe les œufs et les recouvre d'un épais feutrage. Ce dépôt d'œufs a une forme ellipsoïdale ayant en moyenne, pour grand diamètre, 0i»025 et pour le petit 0"i012; il est placé à une faible distance du sol, sur l'écorce des arbres et des arbustes et autour des branches basses des buissons ; on le trouve aussi sous les chaperons des murs et j'en ai même découvert dans l'intérieur des appartements, entre les plis des tentures. Ces œufs passent ainsi l'hiver, pour écloredans les premiers jours de mai. J'avais également constaté qu'après s'être montrée d'une abon- dance extraordinaire au point de devenir un véritable fléau pour nos forêts, cette Chenille, l'année suivante, était parfois très rare, contrairement à ce qu'on aurait pu attendre. On attril)ue en général de telles irrégularités dans la reproduction des Insectes à l'influence des hivers, mais je suis absolument convaincu que les grands froids n'ont aucune action nuisible sur eux. Il était donc à supposer qu'il existait une autre cause pour con- trebalancer heureusement ces productions excessives. Déjà, on sait que, dans lesnidsde Cnethocampaprocesnonea, habite la larve d'un fort Coléoptère, le Calosome sycophante, qui se nourrit des Chenilles et des Chrysalides contenues dans ces retraites si pernicieuses pour l'Homme qui s'avise d'y toucher. L'abondance ou la rareté de la Chenille processionnaire est subordonnée à la plus ou moins bonne reproduction du Calosome sycophante. Mais au sujet du Liparis dispar, comme j'ignorais s'il existait une cause analogue de destruction, je fis procéder, dès le printemps de 1889, et je procédai moi-même, à la recherche de ces nombreux dépôts d'œufs pour en faire un auto-da-fé. Or, le 10 avril, au cours d'une de ces récoltes, je m'aperçus qu'un certain nombre de nids étaient légers, percés de cavités, comme si l'éclosion avait déjà eu lieu, et qu'ils contenaient une quantité de petits animaux à peine perceptibles à l'œil nu. Ces mêmes animaux se retrouvaient agglo- XV. -9 96 SÉANCE DU 25 MARS 1890 mérés dans les interstices de l'écorce des Chênes, comme s'ils venaient d'éclore. Vu à la loupe, cet animalcule me parut être un Acarien au corps très bombé, dur et corné, d'une coloration d'un brun rouge foncé uniforme avec une tache jaune clair imprimée en creux, immé- diatement à la suite du corselet, qui semble se confondre avec la tôle. Sa taille est en moyenne d'un demi millimètre. Les jours suivants, dans tous les nids renlermantde ces animaux, les œufs étaient vidés. Comme résultat : absence de Chenilles en mai et juin, et, dans le courant de juillet, on ne vit ni femelles attachées sur les arbres ou sur les murs, ni aucun mâle voler comme d'habitude en plein soleil. Cette année 1890, malgré les recherches les plus minutieuses, je n'ai pas découvert un seul nid dans le petit bois en question. J'ai donc tout lieu de croire (^ue cet Acare est le destructeur des œufs du Lipaiis dispar. M. P. MÉGNiN. — L'Acarien observé par M. X. Raspail est une nouvelle espèce d'Oribate, voisine d'Oribata glohulosa Nicolet, mais moitié plus petite et différant d'ailleurs de celle-ci par le tectum du céphalothorax. Je me propose de la décrire et de la figurer. Elle est d'autant plus intéressante, qu'on ne sait (|ue peu de chose encore des mœurs des Oribatides, que tous les auteurs s'accordent à con- sidérer comme phytophages et comme vivant dans les Mousses et les Lichens. OUVRAGES REÇUS LE 25 MARS 1890. 1. Prince R. Bonaparte, La Laponie et la Corse. Le Globe, journal géographique, XXVIII, 1880. 2. kl., Le glacier de l'Aletsch et le lac de Màrjelen. Paris in-4o de 26 p. avec 3 pi., 1889. .3. Id., L.e premier établissement des Néerlandais a Maurice. Paris, in-4o de 60 p., avec ;j pi., IS'JO. P, Wytsman, Cata logue systématique des l'assalides. Aniiali del Museo civico di sloria naturale di denova, (i), I, 1884. J. SIeenstrup, Nogle Bemaerkninger om Ottar's Beretning til Kong Alfred om. Hvalros- og Ilvalfangst i Nordltaret paa iMns Tid. Ilislorisk Tidsskrift, (0) II, 188'.». 97 Séance du 8 Avril 1890 PRÉSIDENCE DE M. J. DE GUERNE, PRÉSIDENT. M. Walter Barwick écrit de Toronto, le 11 mars, que l'Université de cette ville a été détruite par un incendie dans la nuit du 14 février : la bibliothèque, les musées, les collections d'instru- ments, tout a été la proie des flammes. La province d'Ontario a déjà voté 800 000 francs, la ville de Toronto 250 000 francs ; le Sénat de l'Université s'efforce de recueillir oOO 000 francs de souscriptions volontaires, pour aider à la recons- truction des bâtiments. Les Gradués, de leur côté, ont ouvert dans la Grande-Bretagne et au Canada une souscription de 500 000 francs, pour créer une nouvelle bibliothèque. Cette somme sera certainement insuffisante : aussi l'Université demande-t-elle instamment qu'on l'aide à renaître de ses cendres. Considérant l'importance exceptionnelle du désastre, la Société décide à l'unanimité qu'une collection complète du Bulletin et des Mémoires sera envoyée à l'Université de Toronto. Toutefois, cet envoi s'arrêtera au l'^^ janvier 1890. Cette décision sera soumise à la ratification du Conseil. MM. Chaker, Girodon, Régnier et Wierzejski, présentés à la dernière séance, sont élus membres de la Société. M. Dal'tzenberg donne communication d'un travail intitulé : Récoltes malacologiques de M. l'abbé Culliéret aux îles Canaries et au Sénégal, en janvier et février 1800. Renvoyé aux Mémoires. TYPES FOSSILES DE L'ÉOCÈNE DU BASSIN DE PARIS, RÉCEMMENT DÉCOUVERTS EN AMÉRIQUE (1) Par W. H. DALL, Directeur de l'U. S. National Muséum. M. W. H. Dali annonce que les couches de l'éocène le plus inférieur des Etats de l'Alabama et du Mississipi, reposant en stratiffcation concordante avec les assises les plus élevées de la craie, renferment des fragments d'un Cerithiam voisin du C. gigan- (I) Extrait d'une lettre à M. P. Fischer. 98 SÉANCE DU 8 AVRIL 1890 teum (lu bassin de Paris, type inconnu jusqu'à ce moment dans l'Eocèue d'Amérique, D'autre part, dans l'éocène inférieur du Texas, M. Harris, aide de M. W. H. Dali, vient également de trouver un Terebellum, genre non représenté dans le tertiaire d'Amérique. DE LA PRESENCE DU CRIBELLÀ OCULÀTA DANS LE PAS-DE-CALAIS Par le D-^ H.-E. SAUVAGE. Le Pentadaciylosaster oculatus, de Link, ou Cribella oculata, de Penuant, est une espèce des côtes anglaises qui, d'après Forbes, n'est pas rare dans les mers d'Irlande ; elle a été retrouvée sur les côtes du Cornouailles, du Druham, du Northumberland, du Yorks- hire et aux Shetland ; nous ne pensons pas que l'espèce ait été encore signalée dans les parages de Boulogne. La Cribella oculata a été draguée par nous en août 1889 à Muroquoi, par le travers du cap d'Alpreck (Boulogne), par tonds de 24 à 26 mètres, silex roulés couverts d'.i Icyonidium digitalum, plaquettes de grès portlaudien, creusées de trous renfermant Saxicava ruijosa, Kellia suborbkularis, Gastrochœna modialina, et incrustées de Bryozoaires : Cribella radiata, Mucronella variolosa, Schizoporella Cœciiii, etc. L'espèce a été retrouvée au mois de mars de cette année, plus au large, un peu plus à l'ouest des Ridens, par 50o45' à l^o', fonds de 23 à 26 mètres, calcaire portlandien inférieur avec nombreux Bryozoaires : Crisia denliculata, Mucronella variolosa, M. coccinea, Membraniporella nitida, Schizoporella linearis, S. trispinosa, etc. D'après M. Canu, l'espèce n'est pas rare au nord de Calais. SUR LA PRESENCE DE LA GENETTE VULGAIRE [GENETTA VULGARIS LESS.) DANS LE DÉPARTEMENT DE L'EURE Par Henri GADEAU DE KERVILLE. Je ne sache pas que l'on ait signalé jusqu'alors la présence de la Genette vulgaire dans un point français plus septentrional que le parc de La Source (Loiret), près d'Orléans. Or, un individu mâle de cette espèce a été pris au piège à Épaignes (Eure), le 9 mars 1890, dans une prairie, non loin d'un bâtiment rempli de foin. Je possède SÉANCE DU 8 AVRIL 1890 99 la peau de ce Carnivore, que je me suis procuré par l'eutremise obligeante de M. A. Duquesne, de Pont-Audemer(Eure). Si, comme je suis très porté à le croire, l'individu en question se trouvait à Epaignes d'une façon naturelle, cette localité est jusqu'à ce jour, à ma connaissance du moins, le point le plus septentrional où la présence de la Genette vulgaire en France ait été constatée. REMARQUES SUR LE PROCEDE POUR LA PRÉPARATION DES POCHES AÉRIENNES INDIQUÉ PAR M. PLATEAU Par Mii« Fanny BIGNON Docteur ès-sciences natui-elles. Je regrette de n'avoir pas connu le procédé indiqué par M. Plateau, pour l'injection des poches aériennes des Oiseaux (2); je n'aurais pas manqué de le mentionner dans l'historique de la pneumaticité (3). Ce procédé, qui ne serait pas toujours applicable, même pour l'étude du système pneumaticiue anciennement connu, ne serait d'aucun secours pour celle du système cervico-céphalique que j'ai décrit dans mon travail. En effet, ce dernier, qui existe chez tous les Oiseaux, mais à divers degrés de développement, n'est presque jamais en commu- nication avec le système pulmo-trachéen: parmi les nombreuses espèces que j'ai étudiées, Cathartes alratus, Pelecanus onocrotalns, et les Bucerotidés font seuls exception. Le procédé de M. Plateau n'eût donc permis d'injecter le système cervico-céphalique que chez ces types exceptionnels. Enfin, on ne pourrait l'appliquer même pour l'injection du système pulmo-trachéen chez un assez grand nombre d'espèces dont l'humérus n'est pas pneumatisé (Coureurs, Pingouins, etc.). (1) Bulletin delà Soc. Zool. de France, p. 7L 1890. (2) Zoologischer Anzeiger, III, n" 57, 1880. (3) Contribution a l'étude de la pneumaticité chez les Oiseaux. Mém. de la Soc. Zool. de France, II, p. 260, 1889. 100 Séance du 22 Avril 1890 PRÉSIDENCE DE M. PH. DAUTZENBERG, VICE-PRÉSIDENT. MM, J. DE GuERNE et R. Blanchard s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. MM. J. Paszlavszky et R. Rollinat adressent leur photographie pour l'album de la Société. MM. Blanchard et J. de Guerne présentent M. le D^' Ernest Candèze, membre de l'Académie des sciences de Belgique, à Glain, près Liège (Belgique). MM. Blanchard et Railliet présentent M. le D^' Max Braun, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université de Rostock (Mecklembourg). MM. Y. Delage et G. Cotteau présentent M. Janet, ingénieur des arts et manufactures, à Beauvais (Oise). MM. R. Blanchard, A. Certes, M. Chaper, Ph. Dautzenberg, J. de Guerne, J. JuUien, J. Richard et Ch. Schlumberger déposent, conformément à l'article 5 du règlement, une demande écrite tendant à conférer le titre de membre correspondant à M. le D^" R. HoRST, conservateur au Muséum de Leyde (Hollande), en raison de ses travaux scientifiques et de l'empressement qu'il a mis à étudier les collections rapportées de leurs voyages par plusieurs de nos collègues. M. J. DE Guerne présentera à la prochaine séance un rapport sur cette candidature. M. Schlumberger présente un travail accompagné d'une planche, sur un Rhizopode rapporté de Libéria par M. le D'" J. Jullien. Renvoi aux Mémoires. M. le D'' J. Jullien lit un travail sur l'embryogénie de la Crista- tella mucedo. M. V. L. Seoane adresse la description d'une nouvelle espèce de Batracien anoure {Bufo patiayanus), des Philippines. Renvoi aux Mémoires. M. Cotteau signale la découverte, faite par M. Ch. Rabot, du Toxopneustes drobaeliensis Mûller, dans la Laponie russe, sur les SÉANCE DU 22 AVRIL 1890 101 côtes de l'Océan glacial, au milieu d'un terrain, probablement quaternaire, soulevé à cin([ mètres au-dessus du niveau actuel de la mer. Cette espèce vit encore aujourd'hui dans la mer du Nord, où elle est abondante. OUVRAGES REÇUS LE 22 AVRIL 1890 J. Schnabl, Characteres essentiales nonnullorum generum subgeneniinqite Anlhomyidarum. TpvAbi pyccKaro BHTOMO.ioniqecKaro oomecTBa, XXIV, p. 493, 1889. J. V. Baiboza du Boccage, Les Rats-Taupes d'Angola. Jornal de seiencas math., phys. e. naturaes, (2), IV, p. 269, 1890. M. Pavlow, Etudes sur l'histoire paléontologique des Ongulés. Bull, de la Soc. imp. des Naturalistes de Moscou, n" 4, p. 83, 1890, avec 5 planches. K. Môbius, Balistes aculeatus, ein tromnielnder Fiscli. Sitzungsber. dei- k. preuss. Akad. der Wiss. zu Berlin, n° 46, 1889. J. M. F. Bigot, Diptères nouveaux ou peu connus. ~3o' partie : Cyrlidi. Annales de la Soc. entomol. de France, p. 31.3, 1889. L. B. de Kerhervé, Sur la présence des genres Leptodora et Polyphenuis dans les environs de Paris. Bull, de la Soc. Zool. de France, XIV, 18S9. L. Maggi, Protisli ncllo stomaco del Cane durante la digestione di speciali alimenti. Gazzelta medica lombarda, 1889. G. Cotteau, Description de trois Echinides fivants recueillis par M. le D' J. Jullien, sur les entes de Guinée {Libéria'. Compte-rendu des séances du Congrès international de zoologie, 1889. 1. L. Faurot, Sur la disposition des cloisons mésentéroides chez la Peachia hastala. Comptes-rendus de l'Acad. des se, 6 janvier 1890. 2. Id., Développement de l'Halcanipa chrysantellum, d'après la disposition des cloisons. Ibidem. 3 février 1890. Dautzenberg, Récoltes malacologiqves de M. le capitaine Em. Dor dans le haut Sénégal et le Soudan français, de IS86 a 1889: Mém. de la Soc. Zool. de France, III, 1890. 1. V. L. Seoane. Die Orthopttren der spanisch-portugiesischen Halbinsel. Stellin, in-8o de 10 p.. 1S78. 2. Id., Neue Boidengatlung nnd Art von den Philippinen. Abliandl. dttr Senc- kenb. naturf. Gesellschaft, Xll, in-i" de 7 p. avec une planche, 1881. 3. Id., Ldentidad de Lacerla Schreiberi [Liedriaga] y Lacerla viridis, rar. Gadovii (Boulengerj é invesligaciones herpetologicas de Gaiicia. La Coruùa, in-8'' de 19 p., 1884. 4. Id., On two [omis of Rana/Vo»i jY. IF. Spain. The Zoologist, may 188o. 1. M.Stossich, Vermi purassiti in aniinali délia Croazia. Glasnik hrvatskoga naravoslovnoga druztva, IV, in S" de 8 p., avec 2 planches. 1889. 2. Id., Il génère Trichosoma Rudolphi. BoUettino délia Soc. adrialica di se. nat. in Trieste, XII, in-S" de 38 p., 1890. 3. Id., Elminti veneti raccoUi dal D'^ Alessandro conte de Ninni. Ibidem, XII, in-8o de 11 p., 1890. 102 Séance du 13 Mai 1890 PRÉSIDENCE DE M. J. DE GUERAE, PRÉSIDENT. M. le Di' J.-G. DE Man (de Middelbourg) assiste à la séance. M. le Secrétaire général signale à l'attention de la Société un article sur le Congrès international de zoologie, paru le 3 mai dans la Revue scientifique, sous la signature H. V. (H. C. de Varigny). M. Paszlavszky adresse sa photographie pour l'album de la Société. M. le D'' Rare annonce qu'il vient de se fonder dans le dépar- tement de l'Yonne une Société protectrice des Oiseaux, sous le patronage des Sociétés agricoles. En qualité de président de cette Société nouvelle et de membre de la Société Zoologique, il soumet à cette dernière un vœu approuvé déjà par la Société protectrice des Oiseaux et tendant à demander à l'autorité supérieure de protéger les Hirondelles à l'égal des Pigeons voyageurs. « Puisque des essais sont faits pour l'emploi de ces Oiseaux comme porteurs de dépêches en temps de guerre, peut-être trouve- rait-on dans cette assimilation un moyen efficace de les protéger contre une destruction sans frein, qui n'a pour mobile qu'un caprice de la mode. » La Société Zoologique s'est maintes fois prononcée déjà, auprès des pouvoirs publics, en faveur de la protection des Hirondelles ; elle adopte donc le vœu qui lui est soumis par M. Rabé. Quant à l'emploi des Hirondelles comme Oiseaux voyageurs, MM. L. Petit et J. Vian ne croient guère à sa possibilité, l'Hiron- delle ne supportant pas la captivité et mourant au bout de quelques heures. MM. Max Rraun, E. Candèze et Janet, présentés à la dernière séance, sont élus membres de la Société. M. J. de Guerne fait un rapport verl)al sur la candidature de M. le B^ HoRST, au titre de membre correspondant. Cette candida- ture est adoptée à l'unanimité. AfM. R. Rlanchard et J. de Guerne i)réscntent M. Jean Palacky, professeur à l'Université tchèque, 11, rue de Cracovie, à Prague (Bohème). M. J. DE Guerne communique de bonnes nouvelles de M. Chevreux; SÉANCE DU 13 MAI 1890 103 il a reçu du Yacht-club de France la dépêche suivante : « Le 25 avril, Meiita part de Dakar pour Canaries. Tout va bien à bord. » M. J. DE GuERNE expose les résultats principaux d'une série de recherches zoologiques auxquelles S. A. le prince Albert I^f de Monaco a bien voulu l'inviter à prendre part à bord der.4m- pliiaster. Ce petit vapeur appartient au professeur Herman Fol, qui en a concédé l'usage au prince de Monaco pendant tout l'hiver. Bien que les conditions météorologiques aient été bien souvent défavorables, un certain nombre de pêches en eau profonde ont pu être faites au large de Monaco avec divers appareils provenant de la goélette l'Hirondelle et notamment avec les nasses trian- gulaires en fdet. Ces engins ont rapporté, parfois en assez grand nombre, plusieurs Poissons et Crustacés considérés comme rares et dont la liste sera publiée ultérieurement. M. de Guerne décrit l'armement scientifique de VAmphiaster et signale certaines dispositions très ingénieuses imaginées par le professeur Fol, soit pour la construction des appareils de recherche, soit pour leur manœuvre à la mer. M. de Guerne exprime le désir de voir M. Fol publier les résultats de son expérience à ce sujet, expérience dont beaucoup de savants tireraient grand profit, étant donné qu'ils continuent de poursuivre la solution de problèmes déjà résolus ou très près de l'être à bord de VAmphiaster. A PROPOS DES HIRONDELLES Par Xavier RASPAIL La communication présentée par M. J. Vian à l'une des dernières séances de la Société sur le « Voyage d'une Hirondelle de cheminée », me fait souvenir d'une observation relevée il y a cinq ans et qui me paraît assez intéressante pour être ajoutée à l'histoire des Hirun- dinidés. Il s'agit d'une Hirondelle de fenêtre (Hirundo urbica Linné) qui a passé toute la mauvaise saison à Gouvieux, commune du dépar- tement de l'Oise, dont le climat est au-dessous de celui de Paris d'environ 4" centigrades. Cette Hirondelle, arrêtée accidentellement dans son émigration, avait établi ses quartiers d'hiver dans une écurie du château de la Cave. Elle se montrait vive et gaie, donnant la chasse aux Diptères, aux Araignées, voire même aux Phalénites et aux Tinéites que 104 SÉANCE DU 13 MAI 1890 fournissent les mois de décembre et janvier, Insectes qui, tous, trouvaient là une excellente retraite contre les rigueurs de l'hiver. Notre Hirondelle était loin d'être casanière ; dès que la tempéra- ture s'adoucissait, elle s'empressait d'aller vagabonder, trouvant dans ses courses aériennes à glaner quelques Moucherons occupés à prendre leurs ébats aux rayons du soleil. Elle rentrait de bonne heure au domicile et allait s'établir sur une traverse reliant les pièces de charpente de la toiture. Jamais les domestiques n'auraient fermé les ouvertures sans s'être assurés que la petite solitaire était rentrée. Souvent, si le temps était favorable, on laissait la porte de la serre ouverte pour lui permettre d'y aller faire une incursion intéressée. Mais, malgré toutes les attentions, j'allais dire toutes les amitiés qu'on lui avait prodiguées pendant cinq mois, l'ingrate disparut au commencement d'avril, dès l'apparition de ses congénères ; elle alla sans doute rejoindre l'une d'elles pour procéder à la reproduction loin du lieu hospitalier qui lui avait permis de vivre dans des conditions anormales et exceptionnelles. Cette année-là, en effet, aucun nid d'Hirondelle de fenêtre ne fut établi sur les bâtiments de la propriété. Cette observation prouve, d'une part, qu'une Hirondelle peut parvenir à vivre tout un hiver dans nos -contrées ; d'autre part, qu'il faut rejeter dans le domaine de la fable tout ce qui a été rapporté par quelques auteurs sur l'hibernation des Hirondelles, c'est-à-dire sur la faculté qu'auraient ces Oiseaux de passer l'hiver dans un état d'engourdissement léthargique, semblable au sommeil hivernal de certains Mammifères. 11 est incontestable que les Hirondelles n'émigrent pas toutes en Afrique et en Asie, et que beaucoup d'entre elles, ne se sentant peut-être pas de force à entreprendre la traversée, s'arrêtent pour séjourner aux îles d'Hyères et sur quelques points de notre littoral méditerranéen, où l'hiver est un printemps perpétuel. MalherlDe a vu un grand nombre d'Hirondelles de fenêtre hiverner en Sicile, dans les environs de Catane. Mais est-il possible de jirendre au sérieux l'opinion émise par Olaiis Magnus, évêque d'Upsal, que les Hirondelles passent l'hiver engourdies au fond de l'eau, et d'accepter son affirmation que les pêcheurs, dans les pays du Nord, retiraient souvent dans leurs filets des groupes d'Hirondelles engourdies et pelotonnées les unes contre les autres? On reste étonné qu'une telle invraisemblance n'ait pas été révoquée en doute par Cuvier. J SÉANCE DU 13 MAI 1890 105 De son côté, Achard de Privy-Garden raconte qu'il a vu, à la fm de l'hiver 1761, des enfants occupés à retirer, des trous des falaises qui bordent le Rhiu, des Hirondelles engourdies qui se ranimèrent sous l'action de la chaleur. Il en conclut à l'hibernation des Hiron- delles dans des trous. Sans mettre en doute sa bonne foi, on est en droit d'admettre qu'il s'est trompé dans sou appréciation et qu'en raison de l'époque qu'il indique, il est rationnel de supposer que ces Oiseaux étaient tout simplement arrivés prématurément et que, surpris par un brusque retour des froids, ils s'étaient réfugiés dans ces cavités où ils seraient probablement morts d'inanition. DlAGiNOSES DE POISSONS NOUVEAUX, PROVENANT DES CAMPAGNES DE VHIRONDELLE Par Robert COLLETT Directeur du Musée Zoologique de l'Université de Christiania (1). V. — DESCRIPTIONS DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES DU GENRE OHUS RISSO . 1. Onus guttatus, n. sp. Diagnose. — 3 barbillons (2 nasaux, 1 mandibulaire). Tête contenue 5 fois et un quart dans la longueur totale, 4 fois et demie dans la longueur sans la caudale. Œil de grandeur moyenne ; son diamètre est compris environ 3 fois et trois quarts dans la longueur de la tète, il est égal à l'espace interorbitaire, et plus court (jne le l^r rayon de la l'^ dor- sale et que la longueur du museau. Hauteur du corps assez grande ; à l'origine de l'anale, elle est comprise 6 fois et trois quarts dans la longueur totale. L'anus est situé au milieu de l'espace compris entre l'extrémité de l'anale et la pointe du museau. La hauteur de la base de la queue est comprise 3 fois et demie dans la longueur de la tête. La base de la l''*^ dorsale est égale à un peu plus d'une fois et demie la longueur de la tête. Le 1er rayon de la l^e dorsale est court ; la pectorale atteint l'origine de la 2°ie dorsale. (1) Voir Bulletin Soc. Zool. de France, XIV, p. 122, 291 et 306, juin et juillet 1889. 106 SÉANCE DU 13 MAI 1890 Corps de couleur noirâtre, marqué de nombreuses taches blan- ches, bien dessinées ; les nageoires et la tête présentent des taches analogues moins nettes. Longueur totale, 213mm, 2 D. 52-54; A. 45-46; P. 17; V. 7; M. B. 7. Localité : Fayal (Açores), 1887. Deux exemplaires de cette espèce ont été pris à Fayal (Açores) en 1887. Les viscères ayant été enlevés, on ne peut rien dire sur l'état des organes sexuels, ou si les exemplaires sont adultes, ou jeunes. Exemplaire A. Exemplaire B. Longueur totale. . . , '. ISS"" SIS™" Longueur de la tète 35 41 Hauteur du corps (au 1" rayon de l'anale) . 27 32 Diamètre longitudinal de l'œil 0,2 7 Espace interorbitaire 6 7 1" rayon de la 1"^" dorsale ...... 7 10 Distance du museau à l'anus 75 93 Parmi toutes les Motelles tricirrhées, 0, guttatus se rapproche surtout de 0. mediterraneus (Lin.) (1). Sans parler de la couleur, il s'en distingue par la hauteur du corps un peu plus élevée, par la grandeur, proportionnellement plus grande, de ses écailles, par sa dentition plus forte (surtout les dents vomériennes), par la dimen- (1) Les deux espèces de Motelles tricirrhées, qui se trouvent dans la Méditer- ranée, ont souvent été confondues et leur synonymie est assez complexe. Le véritable 0. mediterraneus (Lin.) se distingue de 0. vulgaris (Yarr.), (espèce qui se trouve aussi dans l'Europe occidentale et septentrionale), par le nombre moins grand des rayons des nageoires, par la moindre élévation de la base de la queue, et par la dimension plus petite delà tête. La synonymie des deux espèces peutêtre ctablieainsi : \. 0. MEDITERRANEUS (Lin.), 17()G. Gadus mediterraneus Linné, Sysl. nat., éd. XII, I, p. 441, 17C6. Gadiis tricirratiis Brûnnieh, Ichth. massil., p. 22,1708. ? Onos maculata Risso, Eist. nat. Eur. mér., III, p. 215, 1820. Motella maculata Moreau, Hist. nat. Poiss. France, III, p. 270, 1881. 2 D. 55-50 ; A. 47-4V» ; P. 17 (10) ; V. 0. Localité: Méditerranée. 2. 0. VULGARIS (Yarr.), 1830. ? Gadus argenteolus Montagn, An ace. of sev. new and rare species of /ish, etc., Mem. Wern. nat. hist. Soc, 11, p. 4i<.), 1818. Motella tricirrata Nilsson, Prod. ichth. scand., p. 48, 1832, {nec Bri^inn, 1708). Motella vulgaris Yarrell, Hist. Prit. Fish., l"éd.. Il, p. 180, 18;î0. Motella vulgaris Gûnther, Cat. Fish. Prit. Mus., IV. p. 300. 1802. 2 D. 02-04; A. 51-54; P. 22-24 (20); V. 8. Localité: Méditerranée; Europe occidentale jusqu'à Troms0, Norvège. SÉANCE DU 13 MAI 1890 107 sion un peu supérieure de ses yeux et le nombre différent des rayons des nageoires ; les ventrales notamment sont plus larges, et portent 7 rayons. La coloration est assez caractéristique. Le corps noirâtre, est partout semé de taches blanches, bien dessinées, et dont la largeur égale la moitié du diamètre de l'œil. Ces taches couvrent tout le corps, les nageoires, et la tète dessons et au-dessus jusqu'aux lèvres; l'anale ne paraît pas tachetée, mais son bord est noir; il en est de même pour la dorsale. Sur les côtés du corps quelques-unes des taches se réunissent, et forment des lignes courtes. Cela est surtout visible chez le spécimen le plus petit, où la même chose se produit sur le front. 2. Onus biscayensis, n. sp. Diagnose. — 3 barbillons (2 nasaux, 1 mandibulaire). Tête petite, contenue o fois et demie dans la longueur totale, 4 fois et trois quarts dans la longueur sans la caudale. OEil grand ; son diamètre compris 3 fois et trois quarts dans la longueur de la tète, dépasse en longueur l'espace interorbitaire, le lei" rayon de la l^e dorsale et la longueur du museau. Hauteur du corps petite ; comprise environ 9 fois (ou plus) dans la longueur totale. Anus situé un peu plus près (une fois la longueur du museau) de la pointe du museau que de l'extrémité de l'anale. Hauteur de la base de la queue comprise 4 fois dans la longueur de la tête. La base de la l^e dorsale est un peu plus longue que sa distance de l'œil, elle est comprise à peine 2 fois dans la longueur de la tête. 1er i^ayon de la l^'® dorsale court; la pectorale atteint à peu près l'origine de la 2°ie dorsale. Dents iutermaxillaires en velours, avec une canine distincte de chaque côté. Couleur uniforme brunâtre, clair ; 2°^^ dorsale et caudale mar- quées de bandes brunes. Longueur totale, 133™™. 2 D. 54; A. 44; P. 17; V. 6. Localité: Golfe de Gascogne; Cap Finistère. Deux spécimens de cette espèce ont été trouvés, l'un dans le golfe de Gascogne, le 26 juillet 1886, profondeur 155 mètres, l'autre au large du Cap Finistère, le 24 août 1886, profondeur 400 mètres. Tous deux étaient jeunes, et précisément de la même taille. 108 SÉANCE DU 13 MAI 1890 Exemplaire A. Exemplaire B. Longueur totale ISS™" 133""» Longueur de la tête 24 24 Hauteur du corps 14 15 Diamètre longitudinal de 1 œil 6,3 6,3 Espace interorbitaire 3 3 1" rayon de la 1" dorsale o 5 Distance du museau à l'anus 52 52 Parmi tous ses congénères, 0. biscayensis paraît se rapprocher surtout de 0. macrophlhulmus, décrit par Gûnther, d'après un spécimen unique, très jeune, pris à la profondeur de 80-90 brasses au large des Hébrides (1), De cette espèce 0. biscayensis paraît se distinguer principalement par sa tête petite, sa couleur et sa dentition. Il est à remarquer toutefois qu'une description complète de 0. macrophtlialmus n'a jamais été publiée. La coloration de 0. biscayensis est rouge jaunâtre, avec quelques bandes tranversales foncées assez bien marquées sur la dorsale et l'anale. Les dents sur les intermaxillaires sont très fines, sauf une seule assez longue à l'extrémité de chaque mâchoire ; cette canine est presque également développée chez les deux exemplaires, et doit être constante. Chez 0. macrophthalinus, la tète est grande, comprise 4 fois et demie dans la longueur totale (cette mesure est prise d'après la figure donnée par Gûnther), ou 4 fois dans la longueur sans la caudale. Le dessus du corps de cette espèce est marqué de bandes étroites foncées ; il faut noter enfin que l'anale est indiquée comme ayant 55 rayons (ce qui est probablement une erreur au lieu de 45) (2). L'estomac contenait chez l'un des spécimens un grand Galathea (long. 26™"^), chez l'autre un Crangonide de même taille. Je donne ci-contre sous forme de tableau le résumé des caractères les plus essentiels des Motelles tricirrhées décrites jusqu'à ce jour. Je n'ai pas tenu compte ici des formes bien certainement jeunes (comme Motella argenlata Reinhardt, 1835-36, Gadus argenteotus, Mont. 1818, etc.), dont les rapports avec les autres espèces ne sont pas encore entièrement connus. Cet aperçu n'est d'ailleurs que provisoire, et il est probable que l'étude de matériaux plus abondants forcerait à y introduire quelques modifications. (1) Giinther, Addition lo the british fauna. Ann. Mag. nat. hist., (3), XX, p. 290, 1867; Rep. sci. Res. Challenger, XXII, p. 26, 1887. (2) Ann. Mag. nat. hist, oc. cit., pi. V, SÉANCE DU 13 iMAI 1890 109 ra co B3 oo •a CD H CD> 05 3 O C 05 H-» I-^ ''S' Si a S c E ^ CD CD Q* S S § - 05 ^ Î-. S - O O o s; CD CD- 05 CD fi' C5- 05 a 3 O o Ot ta «â (^ g «■^ ?* «5 5r g a S ■^ Si. ç-t. 3 CD © aT c^ CD CD •-5 O & nT CD ** co O O oa a O o Ci -^ «e C5 «> 'S S!" c?-*.. ç^. •«*» e<5 ç-^ » s Os w , Q C: 3 c-^ 3* CD t ^^ ^^ 00 o ■-a o o o 8 ^ ■5 §. en CD ai CD -3 CD £" r^ ^. CD \ w> ^ Ï-- -o. = = — o 3 05 o 3 05 C -D Oi v.^ -.1 bS O O «a i e C6 Ç^ Si. d o H M ^ H- O 73 d cî Q bd sa o co W ca 09 O 110 CONGRES INTERNATIONAL DE ZOOLOGIE RÉUNION DU BUREAU Séance du 21 mai 1890 Les membres parisiens du Bureau du Congrès international de Zoologie se sont réunis sous la présidence de M. le professeur A. Milne-Edwards. M. R. Blanchard, Secrétaire général, dit que le volume du Compte-rendu des séances est distribué depuis plusieurs semaines et que la plupart des accusés de réception lui sont déjà parvenus. Ce volume a été tiré à 500 exemplaires. En outre des 230 exem- plaires distribués aux membres du Congrès, environ 130 exem- plaires ont été envoyés aux principales Académies, Bibliothèques publiques ou Sociétés savantes , ainsi qu'aux Musées les plus importants. Déplus, 15 exemplairesont été remis à l'Administration des congrès et conférences annexés à l'Exposition universelle. Enfin, 15 autres exemplaires ont été distribués à la presse scien- tifique. 11 reste donc environ 110 exemplaires, dont 35 brochés et 75 cartonnés à l'anglaise, mis en vente respectivement aux prix de 15 fr. et de 16 fr. 50. M. C. ScHLUMBERGER, Trésoricr, présente les factures acquittées et communique un tableau comparatif des recettes et des dépenses. Les comptes se soldent par un léger déficit, que vient combler exactement la vente des 35 volumes brochés à la Société d'éditions scientifiques. Il en résulte donc égalité parfaite entre le budget des recettes et celui des dépenses. Le Congrès reste propriétaire de 75 volumes cartonnés qui, au prix de 16 fr. 50, représentent la somme de 1237 fr. 50. Conformément aux pleins pouvoirs qui lui ont été conférés dans la séance de clôture du Congrès, le Bureau décide que les sommes qui pourront résulter de la vente de ces volumes seront versées dans la caisse de la Société Zoologique de France, à charge pour celle-ci de faire face aux menues dépenses de correspondance et impression de circulaires relatives au prochain Congrès. Une proposition dans ce sens sera soumise au Conseil de la Société Zoologique de France. En ce qui concerne le prochain Congrès, lecture est donnée d'une SÉANCE DU 21 MAI 1890 111 lettre de M. le professeur A. Bogdaxov annonçant qu'un Comité s'est constitué à Moscou, le 22 avril (vieux style), en vue d'organiser des Congrès internationaux de Zoologie et d'Antliropologie préhis- torique, qui se réuniraient dans cette ville en août 1892. Le 30 avril, la Société des Amis de la Nature s'est prononcée à l'unanimité en faveur de la réunion des Congrès susdits ; elle a approuvé les statuts du Comité d'organisation et a délégué M. Bogdanov pour s'occuper des démarches officielles. L'appui du Gouverneur général prince Dolgorouki doit être sollicité incessamment et M. Bogdanov doit aller prochainement à Saint-Pétersbourg, pour conférer avec le Ministre de l'Instruction publique. 11 y a lieu de penser que l'initiative prise par les savants mosco- vites sera approuvée et encouragée en haut lieu et que le second Congrès international de Zoologie se réunii-a à Moscou, en août 1892. Tous les renseignements concernant ces projets ou tous autres projets analogues seront mentionnés ultérieurement dans le Bulletin, à mesure qu'ils parviendront à la connaissance du Secrétaire général. XV. — 10 112 Séance du 21 Mai 1890 PRÉSIDENCE DE M. A. RAILLIET, VICE-PRÉSIDENT MM. J. de GuERNE et R. Blanchard s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. M. J. de Guerne fait connaître à la Société le retour au Croisic de M. Ed. Chevreux, dont le voyage scientilique s'est heureusement terminé. Comme on l'a pu voir dans le Bulletin, M. Chevreux, parti de Saint-Nazaire en octobre 1889 sur son yacht Melita, a exploré divers points des côtes d'Espagne, du Portugal, des îles Canaries et du Sénégal. Les collections recueillies présentent un grand intérêt et notre collègue se propose de les distribuer bientôt, pour en faire l'étude, à divers membres de la Société Zoologique. M. A. Cornu, membre de l'Institut, président de l'Association française pour l'avancement des sciences, annonce que l'Associa- tion tiendra son dix-neuvième Congrès à Limoges, du 7 au 14 août 1890. 11 invite la Société à se faire représenter par un délégué. M. Ch. Schlumherger est désigné pour représenter la Société. M. Ch. Rahot annonce qu'il doit partir prochainement en mission scientifique pour la Russie du nord et la Sibérie. Avant de quitter Paris, il tient à se mettreà la disposition des membres de la Société Zoologique pour leur rapporter des objets d'histoire naturelle. M. le D'' J. Jullien doit partir également en mission pour l'Aus- tralie, la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande. Il demande à ses collè- gues de lui faire parvenir au plus tôt leurs instructions, en vue de la récolte des animaux qui pourraient les intéresser. M. le Président remercie MM. Rabot et Jullien de leur gracieuse proposition. De tels explorateurs ne manqueront pas de faire ample récolte de collections intéressantes et les missions qu'ils ont accomplies déjà sont une séiieuse garantie de succès pour celles qu'ils vont entreprendre bientôt. La Société fait les vœux les plus sincères pour leur succès et ne manquera pas de répondre à leur aimable invitation. M. Daniel Wilson, président de l'University Collège, à Toronto, adresse à la Société Zoologi(iue ses plus vifs remerciements pour le don de volumes décidé dans la séance du 8 avril. SÉANCE DU 27 MAI 1890 113 M. le D»" Mohammed Chaker envoie sa photograpliie pour l'album de la Société. M. le D'' R. HousT, élu membre correspondant à la dernière séance, remercie de cette nomination. Il adresse en même temps un mémoire, accompagné d'une planche double, sur quelques Lombriciens exotiques appartenant au genre Eudrilus. MM. Gaxdèze et Palackv, présentés à la dernière séance, sont élus membres de la Société. MM. Blanchard et Railliet présentent M. Albert Joanin, étudiant en médecine, 16, rue de Lancry, à Paris. MM. Certes et Schlumberger présentent M. HawkiiNe, bibliothé- caire à l'Institut Pasteur, 25, rue Dutot, à Paris. SUU LA GLANDE DU TEST DES COPEPODES D'EAU DOUCE NOTE PRÉLIMINAIRE Par Jules RICHARD Secrétaire de la Société. Ou a constaté depuis longtemps, chez un grand nombre de Gopé- podes, l'existence de deux glandes. L'une, nommée glande anteu- nale, n'existe que pendant les premiers stades du développement. L'autre, appelée improprement glande du test, n'appai-ait, au contraire, que dans un stade très avancé. Chacune de ces deux glandes est formée de deux parties bien distinctes : la glande proprement dite et le canal qui en sort. Il ne sera ici question que de la glande du test et particulièrement du trajet du canal dans lequel se déverse le produit de la glande proprement dite. La ques- tion de la glande du test sera reprise en entier dans un travail ultérieur plus étendu et accompagné de nombreux dessins. La glande du test des Copépodes a été étudiée surtout par le professeur Clans (1), qui a donné, en ISTG, un historique du sujet. Ce zoologiste a signalé l'organe en question chez un grand nombre de Calanides marins, mais il n'a jamais pu constater {\)J)ie Schalendrilseder Copepoden. Silzungsb. der k. k. Ak.Wissensch.Wien, LXXIV, p. 717, 1876, 114 SÉANCE DU 27 MAI 1890 l'existence de l'ouverture extérieure du canal qu'il a suivi jusqu'à la base du premier maxillipède chez Cetochilus et chez Dias seule- ment. Ce n'est que par analogie qu'il est amené à croire que le canal s'ouvre au point qu'il a indiqué chez Achtheres. Grobben (1) est le premier qui ait vu le canal s'ouvrir à l'extérieur à la base du premier maxillipède chez un Calanide marin {Cetochilus septen- trionaiis); il ne précise toutefois pas le point exact où se fait cette ouverture. Pour ce qui concerne les Copépodes d'eau douce, Hartog (2) a vu le premier, mais chez Cyclops seulemenl l'ouverture en question. Du reste, cet auteur me semble ne pas avoir bien nette- ment saisi les rapports des diverses parties de l'organe ; il n'a pas vu la glande proprement dite. Suivant lui, le canal commencerait en s'ouvrant en forme d'un large entonnoir dans le cœlome. Dans l'explication des figures (pi. 3, fig. 7), c'est la partie terminale qui va s'ouvrir à l'extérieur qu'il désigne comme s'ouvrant dans le cœlome. Il n'a donc pas vu nettement cette portion terminale du canal (portion qu'il ne figure pas), ni laquelle des deux extrémités s'ouvre à l'extérieur. Quant à Diaptomus, Clans, le dernier auteur qui se soit occupé de la glande du test chez D. castor (la seule espèce étudiée jusqu'ici à ce point de vue), Clans, dis-je, n'a pu voir une partie importante du canal non plus que son ouverture, et c'est encore par analogie avec les Copé])odes marins qu'il lui semble vraisemblable que ce canal entre dans le premier maxillipède. J'ai étudié la glande du test dans plusieurs genres de Calanides d'eau douce, eu particulier chez Diaptomus et aussi chez plusieurs espèces de Cijclops. Il était intéressant de compléter le travail de Claus en ce qui concerne le parcours du canal de la glande du test des espèces du genre Diaptomus, genre qui est de beaucoup le plus répandu parmi les Calanides non marins. La portion principale du canal a été bien figurée par Claus; je n'en ferai pas une nouvelle description, elle est du reste facile à suivre. Il n'en est pas de môme de la portion terminale, à cause de sa situation; on pouvait sup- poser, par analogie, que cette portion entrait dans le premier maxillipède. J'essayai d'isoler ce membre: ou y arrive facilement après quelques essais. Je vis que très souveijt le membre ainsi isolé avait entraîné avec lui une portion du canal semblable à la partie {\) Die Entirickliingxgeschichle roH Celodiiliis sepleiilrionalis Goodsir. Arh. zoolog. Insl. Univ. Wien, elc, 1881, p. 26. (2) Tlie morphology o/'Cydops and tlie relations of llie Copepoda. Trans of. Linnean Society London, (2), V, 1888. SÉANCE DU 27 MAI 1890 US principale du canal de la glande. De plus, cette partie arrachée avec le niaxilipède présentait presque constamment la môme disposition en forme d'une anse très développée, à branches peu divergentes, de façon à présenter la forme d'un tube en U. Ce tube, si on rétablissait les rapports naturels du membre avec le reste du corps, avait sa portion recourbée dirigée du côté de la tête de l'animal. Il s'agissait maintenant, avec ces indications, d'observer le tube en U en place sur l'animal non dilacéré, pour bien en établir les rapports. Cela n'est pas chose facile : j'y arrivai néanmoins chez I). castor en trai- tant sous le microscope l'animal tout entier par l'ammoniaque con- centrée, procédé préconisé par Hartog. L'ammoniaque, en dissolvant les tissus mous qui séparent la carapace du canal situé profon- dément, permet de voir ce dernier. Sur l'animal couché sur le côté, on voyait bien ainsi la portion terminale en forme d'anse du canal, mais non le raccord de cette partie avec la partie principale. Ce n'est qu'avec beaucoup de peine et après de nombreuses dissections que je pus constater que les deux portions étaient réunies par une dilatation du canal qui se déchire vers ce point avec une facilité extrême. Quant à l'ouverture extérieure du canal, il est facile de la trouver sur le maxillipède isolé qui a entraîné avec lui la portion en forme d'anse. Pour abréger, reprenons le canal au point où Clans s'est arrêté, c'est-à-dire à la dilatation du canal. De cette dilatation, sort un canal qui décrit une petite courbe dans la profondeur, s'enfonçant d'abord, puis remontant un peu vers la surface du corps. C'est à ce point que commence le véritable tube en U situé tout entier dans la profondeur, le long de la paroi ventrale du corps. Cette anse est très développée. La branche qui suit la dilatation remonte du côté de la tête presque jusqu'à la saillie interne squelettique qui porte le maxille, à la hauteur du palpe de ce membre ; là le canal se recourbe sur lui-même pour former la deuxième branche à peu près parallèle à la précédente, qui est plus interne ; puis le canal se recourbe encore à la hauteur du premier maxillipède pour entrer dans cet appendice à l'extérieur duquel il s'ouvre sur le côté supé- rieur et un peu extérieurement, à peu près à égale distance de l'articulation du membre et du premier prolongement conique, muni de longues soies, de l'appendice. L'ouverture est simple, assez peu nette, et se fait dans un sillon délimité par deux bords chitineux. - J'ai pu suivre encore complètement le canal chez D. cœruleus; la disposition est la même que chez D. castor. Il en est probablement 116 SÉANCE DU 27 MAI 1890 de même chez les autres espèces du genre. Je n'ai pas pu suivre la portion terminale du canal en place sur les animaux conservés dans l'alcool, et c'est à l'efïet de l'alcool sur les tissus que j'attribue l'insuccès presque constant que j'ai éprouvé lorsque j'ai essayé d'arracher la portion terminale du canal avec le premier maxilli- pède. Je ne réussissais en effet pas davant'age avec des D. ca^stor conservés dans l'alcool. Quelques rares espèces, telles que D. cœra- leus, D. gracilis, D. gracilo'ides, 1). salinus, permettent cependant de voir in situ la dernière partie du canal après traitement spécial, notamment en faisant passer les animaux de l'alcool dans l'éther ou dans le xylol et en les examinant dans l'un ou l'autre de ces deux liquides. Le canal de la glande du test est beaucoup plus facile à suivre chez la plupart des autres Calanides d'eau douce, bien que je n'aie pu l'observer, la plupart du temps, que sur des individus conservés dans l'alcool. Sur les exemplaires de Eiwyteinora laciniilata provenant des lacs du Bois de Boulogne et que j'ai pu observer vivants, voici quelle est la disposition du canal. Je suppose toujours l'animal couché sur le côté gauche. Le canal sortant de la glande se dirige d'abord obli- quement vers la partie supérieure et dorsale, se recourbe sur lui- même vers la partie postérieure du corps, en formant un anneau, remonte obliquement vers la partie supérieure et ventrale, se courbe ensuite et descend obliquement vers la partie inférieure du corps, remonte encore obliquement du côté dorsal symétriquement à la portion précédente, se recourbe à la même hauteur que la portion symétrique du côté ventral et de là va droit presque horizontale- ment pour entrer dans le premier maxillipède, où il se recourbe légèrement pour aller déboucher à l'extérieur au même point que chez Diaptomus. La longueur totale du canal est un peu plus considérable chez Diaptomus que chez Eurytemora. Chez llcterocops nppendiculata et H. salicns, la disposition du canal est à peu de chose près la même que chez Earylemora, mais les circonvolutions du canal soût très notablement plus développées. Chez Limnocalanus macrurus, le canal ne ditïère de celui de Eurytemora qu'en ce que la partie terminale, au lieu d'aller tout droit dans le premier maxillipède, est obligé de descendre plus bas pour y entrer. L'ensemble du canal offre, mais moins que chez JJrterocopc, un développement un peu plus grand que celui observé chez Eurytemora. Epischura nevadensis et E. Nordenskioldi montrent, pour la dispo- SÉANCE DU 27 MAI 1890 117 sition du canal de la glande du lest, une remarquable ressemblance avec ce qu'on observe chez Heterocope. Ce n'est du reste pas le seul caractère qui rapproche ces deux genres (1). Seule, la partie initiale du canal diffère un peu eu ce qu'elle prend chez Epischura un plus grand développement. De sorte que, en résumé, le canal est plus développé chez Epischura. Partout, dans toutes les espèces observées, on trouve l'ouverture extérieure du canal au point indiqué pour l'oritice chez Diapioinus. Notons encore que jusqu'à présent la glande du test n'avait été vue parmi les Calanides d'eau douce, que chez D. castor, et on vient de voir combien les résultats obtenus étaient incomplets. Grobben fait remarquer que le canal de la glande antennale est beaucoup moins développé chez les Copépodes marins que chez les espèces d'eau douce et qu'il en est de même pour le canal de la glaudedutest. 11 compare, pour le démontrer, ce dernier canal chez Cyclops et chez Diaptomas seulement, avec le canal réduit des Cala- nides marins. Nous pouvons généraliser le fait d'après les observa- tions précédentes. C'est, en eiïet, chez Cyclops, genre exclusivement extra-marin, que le canal présente le plus grand développement. Epischura, Heterocope, Diaptomus, LiiiDiocalanus et Eurytcmora, ran- gés ici suivant l'ordre décroissant du développement du canal, sont en même temps énumérés en commençant par les genres appar- tenant le plus exclusivement à l'eau douce. Il serait intéressant de savoir si des espèces acclimatées dans les eaux salées présenteraient une réduction de la longueur du canal. L'examen de nombreux exemplaires de D. salinus, recueillis par M. leD^R. Blanchard dans les eaux sursaturées de sels de la sebkha d'Oran, ne montre pas de différences avec ce que l'on observe sur les autres espèces du genre qui vivent dans les eaux douces. Peut- être les Liinnocalanus et les Earytemora vivaut dans des eaux plus ou moins saumâtres montreraient-ils des différences appréciables avec les individus de ces genres confinés dans l'eau douce. Quant à Poppetla Guernei, qui se rapproche par tous ses caractères des Cala- nides marins, il montre encore avec ces derniers des rapports assez étroits au point de vue de la glande du test. C'est l'espèce qui, parmi les Calanides d'eau douce, présente le canal le plus court. Supposons, en effet, très réduite l'ampleur des circonvolutions de la partie principale du canal chez Diaptouius, sans en modifier la dis- position ; supprimons complètement la portion terminale en forme (I) Voir à ce sujet: J. de Guerne et J. Richard, Révision des Calanides d'eau douce. Mém. Soc. Zool. de France, 1889, p. 60 et 113. 118 SÉANCE DU 27 MAI 1890 d'anse et nous avons le canal de la glande chez Poppella. Ce canal s'ouvre, du reste, comme dans les genres précédents. La glande antennale des nauplius et la glande du test des Copé- podes adultes correspondent respectivement aux mêmes glandes des Pliyllopodes. Le fait que Ficker (1) a constaté sur le môme individu jeune de Estheria ticinensis, la présence simultanée des deux glandes, ne peut évidemment s'accorder avec l'hypothèse, donnée comme probable par Hartog, qu'on a aftaire à l'origine à une glande unique dont l'ouverture extérieure qui se fait chez le nauplius à la base des antennes de la deuxième paire serait trans- portée plus bas dans la suite du développement à la base du premier maxiliipède. 11 est, d'autre part, intéressant de constater un lait qui me parait anormal, c'est que la glande antennale disparaît rapidement dans le développement des espèces appartenant aux groupes les plus anciens de Crustacés (Copépodes, Phyllopodes), tandis ([u'elle persiste et prend un grand développement chez les Crustacés supé- rieurs. La glande du test, au contraire, présente le phénomène inverse. BRACIIIOPODES PROVENANT DES CAMPAGNES DE UHIRONDELLE en 1886, 1887, 1888 (golfe de GASCOGNE, AÇORES, TERRE-NEUVE) Par P. FISCHER et D. P. ŒHLERT La collection de Brachiopodes provenant des campagnes d'explo- ration du yacht V Hirondelle, commandé par S. A. le prince All)ert de Monaco, ne comprend qu'un petit nombre d'espèces (7), mais la reparution géographique et bathymétrique de ces types présente beaucoup d'intérêt. Parmi ces es\)èces,lTO\s{Ten'bratulinacaput-serpentis, Mûhlfeldtia truncata, Platidia Damdsoni) ont été draguées dans le golfe de Gascogne et au nord de l'Espagne où elles avaient été déjà signalées. Une autre espèce {Terebratulina septentrionalis) a été obtenue {\) Zur Kenntniss der Entwicklung von Estheria ticinensis Ba/s. Criv. Silzh. der k. k. Akad. der Wiss. Wien, LXXIV, p. 407, pi. II, fig. 7, 1876. SÉANCE DU 27 MAI 1890 119 dans les parages de Terre-Neuve, par 1267 mètres de fond. C'est là une station Importante pour ce Brachiopode dont la distribution géographique paraît assez vaste dans les mers boréales. On le trouve, en elïet, sur la côte E de l'Amérique du nord, sur le littoral de la Scandinavie, du Groenland, etc. Enfm, les trois dernières espèces {Magellaniaseptigera, Terebrà- tida spkoioidca et Dyscoiia M'ycillei) ont été recueillies aux Açores durant l'expédition de l'Hirondelle en 1888. Ce sont incontestable- ment les plus importantes au point de vue de la distribution géographique. En elïet, le Magellania septigera, découvert à l'origine sur les côtes de Norvège, a été retrouvé ultérieurement par les expéditions du Ligthning, du Purcupine, du Travailleur et du Talisman dans les parages des Fiiroer, des îles Shetland, Hébrides, Ouessant, du golfe de Gascogne, du Portugal, de l'Espagne, dans la Méditerranée, sur les côtes du Soudan et près des Canaries. Sa présence aux Açores était inconnue et montre que cette espèce s'étend largement à l'ouest de l'ancien continent. Le Terebratula sphenoidea accompagne l'espèce précédente sur les côtes d'Espagne, du Portugal, de l'Afrique occidentale et de la Mé- diterranée, mais n'avait pas été signalé aux Açores. On l'a dragué près de l'île de l'Ascension. Enfin le Dyscoiia Wyvillei, décrit d'abord sous le nom de Terebra- tuiina par Davidson et devenu le type de notre genre Dyscoiia, est l'un des plus grands Brachiopodes connus. Dragué pour la première fois aux Antilles durant l'expédition du Challenger, il a été retrouvé par le Travailleur au nord de l'Espagne, et par le Talisman sur les côtes du Soudan. Les trois espèces dont il vient d'être question vivent toutes à des profondeurs assez grandes et habitent môme la zone abyssale. Le Dyscoiia Wymllei paraît être, jusqu'à plus ample informé, un Brachiopode exclusivement abyssal. En outre, on remarquera que ces trois espèces sont citées depuis longtemps à l'état fossile. Ainsi, le Magellania septigera est le Waldheimia Peloritana Seguenza, et paraît très voisin du Terebra- tula septata Philippi; le Terebratula sphenoidea a été décrit à l'état fossile avant d'être dragué vivant; enfin le Dyscoiia Wyxillei parait avoir eu vraisemblablement pour ancêtre le Terebratula Guiscar- diana Seguenza, fossile tertiaire de Messine. XV. — Il 120 SÉANCE DU il .MAI 1890 LISTE DES ESPECES 1. Terebratulina caput-serpentis Linné. Syst. Nat. éd. XII, p. 1153, 1767 {Anomia). Stations : a. 2 août 1886. — 43" 44' 50" L. N. — 8° 12' Lg. 0. - Profondeur 135 mètres. Golfe de Gascogne. b. 8 août 1886. — 43° 53' L. N. — 9» 1' Lg. 0. — Profondeur 250 mètres. Golfe de Gascogne. c. 9 août 1886. — 43^ 57' L.'n. — 9° 27' Lg. 0. — Profondeur 300 mètres. Golfe de Gascogne. 2. Terebratulina septentrionalis Couthony. Boston Journ. nat. hist. II, p. 55, 1838. Station : a. 2 août 1887. — 46o 4' 40'' L. N. — 49^^ 02' 30" Lg. 0. — Profon- deur 1267 mètres. Parages du Banc de Terre-Neuve. 3. Dyscolia Wyvillei Davidson, Proced. roy. Soc. XXVII, p. 430, 1818 {Terebratulina). Stations : a. 15 août 1888. — 38° 23' L. N. — 30° 46' 52" Lg. 0. — Profon- deur 1135 mètres. Archipel des Açores; au sud de Pico. />. 18 août 1888. — 38" 33' 21" L. N. — 30° 28' 54" Lg. 0. - Pro- fondeur 1300 mètres. Entre Pico et Sào Jorge (Açores). 4. Terebratula (Liothyrina) sphenoidea Philippi , Enumer. MoUusc. Siciliœ, II, p. 67, pi. XVIII, fig. 6, 1844. Station : a. 22 août 1888. — 38° 48' 30" L. N. — 30° 19' Lg. 0. — Profon- deur 801 mètres. Açores, groupe central. 5. Magellania septigera Lovén, Index- Mollusc. Sca,ntlinavia', p. 29, 1846 {Terebratula). Station : a. 22 août 1888. — 38° 48' 30" L. N. — 30° 19'Lg. 0. — Profondeur 861 mètres. Açores ; groupe central. 6. Muhlfeldtia truncata Linné, Sijst. nat. éd. XII, p. 1152,1767 {Anomia). à SÉANCE DU 27 MAI 1890 Jil Stations : a. 2 août 1886. — 43° 44' 50" L. N. - 8° 12' Lg. 0. — Profondeur 135 mètres. Golfe de Gascogne. b, 9 août 1886. — 43» 57' L. N. — 9° 27' Lg. 0. — Profondeur 300 mètres. Golfe de Gascogne. 7. PLAimiA Davidsoni E. Deslongchamps, Annals and mag. of nat. hist., (2), X, lig. 20 {Morrisia). Stations : a. 2 août 1886. — 43° 44' 50' L. N. — 8« 12' Lg. 0. — Profondeur 135 mètres. Golfe de Gascogne. h. 4 août 1886. — 43° 38' 30" L. N. — 8" 28' 30" Lg. 0. — Profon- deur 90 mètres. Golfe de Gascogne. OUVRAGES REÇUS LE 27 MAI 1890 Lefebvre, Commission météorologique du département de Vaucluse. Compte- rendu pour l'année 1889. Avignon, in-4o de 22 p., 1890. L. Duparc, Note au sujet du gibier migrateur. Des anises de sa disparition et des mesures législatives devenues nécessaires pour le conserver. Annecy, in-S" de lu p., 1890. i. D' F. Jousseaume, Influence des Microbes sur l'organisme humain. Le Natu- raliste, 1890. 2. Id., Coloration et phosphorescence des >uers. Ibidem, 1889. 3 Id., Sur l'infibulalion ou mutilation des organes génitaux de la femme chez les peuples des bords de la mer Rouge et du golfe d'Aden. Revue d'anthro- pologie, (3), IV, n" G, 1889. 4. Id., Espèces nouvelles des environs d'Aden, suivies d'un aperçu sur la faune lualacologique de la péninsule arabique. Bull, de la Soc. malacol. de France, VI, 1889. OFFERT p.\R l'Éditeur : A. Locard, Les Huîtres et les Mollusques comestibles (Moules, Praires, Clovisses, Escargots, etc.). Histoire natu,relle, culture industrielle, hygiène alimentaire. Paris, in-10 de 380 p., 1890. OFFERT PAR M. J. DE GUERNE : E. von Marenzeller, Ueber die wissenschaftlichen Vnternhemungen des Fiirsten Albert I. von Monaco, in denJahren I8S0-I888. Verhandl. der k. k. zool.- bot. Gesellschaft in Wien, in-80 de 10 p., 1889. OFFERT PAR M. R. BLANCHARD : Dr M. Chdktv, Etude sur l'hématurie d'Egypte causée par la Billiarzia h^ema- tobia. Thèse de Paris, in-8° de 72 p. avec une pi., 18*.K). Notice sur les titres et travaux scientifiques de M, le D' Raphaël Blanchard. Lille, in-4" de 144 p. avec 30 fig. dans le texte, avril 1890. 122 Séance du 10 Juin 1890 PRÉSIDENCE DE M. J. DE GUERNE, PRÉSIDENT M. LE Président adresse les plus cordiales félicitations de la Société à M. l'abbé Gulliéret et à M, Henri Pierson, nommés Oniciers d'Académie le 31 mai, à l'occasion du Congrès annuel des Sociétés savantes. M. LE Président dit qu'il doit aller prochainement en Suisse. Il s'y trouvera au moment où la Société vaudoise des sciences naturelles sera réunie à Aigle en un Congrès. La Société le prie de la représenter en cette circonstance. Le Conseil d'administration de la Société de Zoologie Natura artis magistra fait connaître le décès, à l'âge de 82 ans, de M. le D^ G. F. Westerman, fondateur et directeur de la Société. M. le professeur R. Blasius annonce que le second Congrès orni- thologique international se réunira à Budapest en 1891. Ce Congrès devait primitivement avoir lieu en 1889 ; la mort du Kronprinz Rodolphe d'Autriche, protecteur de cette réunion, a été cause de cet ajournement : Voici les principales questions qui seront discutées : « i° Établissement d'une classification internationale générale- ment admissible et nomenclature des Oiseaux. » 2° Exposé d'un plan pour fixer les routes des Oiseaux. , » 3° Démarches à faire afin d'obtenir pour les Oiseaux une protection eftective pendant le temps de la couvaison et pendant celui de leurs voyages vers les lieux où ils veulent couver. » 4° Détermination des Oiseaux utiles, indifférents et nuisibles comme base de l'adoption des lois protectrices, et particulièrement au point de vue pratique, pour les forestiers et les agriculteurs. )) '6^ On aurait à décider qu'il est très à désirer qu'on se serve dans les ouvrages ornithologiques, comme il est usité dans le i)lus grand nombre d'oeuvres scientifi(iues, des mesures métriques : m., cm., mm., afin d'éviter une perte de temps par réduction de pieds, pouces et lignes en mètre, etc. » 6° On doit s'efforcer d'employer dans les publications scien- tifiques les noms scientifiques des Oiseaux, et non pas seulement les noms : allemands, anglais, français, italiens et russes, etc. » 8° Ou doit tâcher défaire imprimer les ouvrages et les journaux '6 SÉAMC7, DU 10 JUIN 18D0 l'Z3 ornithologiquesen caractères romains et non gothiques, afin d'être généralement compris de tout le monde. M. le Secrétaire général signale, parmi les ouvrages offerts, un important ouvrage de M. le Di" V. Fatio sur les Poissons de la Suisse. Sous le titre de Mezinârodni sjezd zoologickij v Parîzi r. 1889, M. le professeur Anton F'Rica publié dans le Vesmir (n.^ 16 de 1890) un premier article sur le Congrès international de zoologie, avec une photo-gravure représentant le président du Congrès, M. le pro- fesseur A. Milne-Edwards. Dans le Progrès médicil du 31 mai (page 450) se trouve également un article consacré au Compte-rendu des séances du Congrès. S. A. S. LE PRINCE DE MoNACO a fait, à bord de VAntphiaster, des dragages dans la Méditerranée, au large de Monaco et de Nice. Il présente un certain nombre de Poissons et de Crustacés capturés soit au chalut soit dans des nasses, notcimment une espèce nouvelle de Décapode, voisine des Palaemon et remarquable par sa grande taille. Le Prince présente ensuite les plans d'un yacht qu'il fait actuel- lement construire, afin de poursuivre et d'étendre ses explorations zoologiques. Ce yacht est destiné à remplacer l'Hirondelle, d'un trop faible tonnage pour les campagnes projetées. L'installation, tant pour la pèche que pour le travail à bord ou la conservation des animaux, en est admirablement comprise et réalise un progrès considérable sur tous les bâtiments similaires, mêmes les plus parfaits. M. J. DE GuERNE donne quelques détails complémentaires sur le résultat des pèches dont il vient d'être question. Il indique ensuite les principaux perfectionnements réalisés à bord de VAmpInasler. Ce yacht, véritable laboratoire flottant, appartientà M. le professeur Herman Fol. 124 SÉANCK 1)1- 10 JUIN 1890 DKS CAUSES DE LA DIMINUTION DES OISEAUX DANS LE NORD DE LA FRANCE Par Ch. van KEMPEN La Société Zoologique de France s'est déjà occupée à plusieurs reprises, de la diminution des Oiseaux ; l'an dernier un mémoire de MM. Billaud, Petit et Vian appelait l'attentiou des pouvoirs publics sur la destruction des Hirondelles à leur arrivée dans le midi de la France ; destruction tellement évidente dans le Nord, qu'un seul exemple suffira à la démontrer. Une habitation de la campagne, qui recevait, il y a quelques années, sous son abri, quatorze couples d'Hirondelles de cheminée {Hirimdo rustica) ne voit plus revenir dans ses quatorze uids, que cinq ou six paires. La diminution des Oiseaux dans notre région tient à plusieurs causes ; d'abord la recherche des nids par les enfants, qui s'emparent des œufs, et, selon leur expression significative en font des colliers. Un autre motif de cette diminution provient du plaisir barbare et incompréhensible, qui pousse les enfants de la campagne à tuer à coups de pierres, pendant les neiges de l'hiver, les Mésanges, les Pinsons, les Rouges-gorges et nos autres Oiseaux sédentaires. Qu'en peuvent-ils faire ? Rien absolument. La troisième raison enfin, et la plus grave selon moi, c'est la capture des Oiseaux au filet, qui, avant peu de temps, si cela continue, fera disparaître certaines espèces qui sont déjà rares maintenant. Le Pinson commun {Fringilla cœlebs) est introuvable dans l'ar- rondissement d'Hazebrouck, même dans la vaste forêt de Nieppe. C'est principalement dans cet arrondissement, (|u'ont lieu les con- cours de Pinsons que l'on aveugle afin de provoquer leurs chants ; les prix attribués aux vainqueurs sont parfois très importants. Par suite de ces luttes rémunérées, chaque ouvrier veut avoir son Oiseau; naturellement le Pinsou n'existe plus aux environs. Que fait-on alors? Lorsqu'arrive le printemps, les amateurs désirant en pos- séder partent la nuit pour les bois du Pas-de-Calais, où ils arrivent dès l'aube, avec la petite cage, contenant leur Pinson aveugle. Au chant matinal du prisonnier, un autre répond bientôt et si ce chant est au gré de l'amateur l'Oiseau imprudent est vite capturé. On sait en effet que le pinson ne peut souffrir dans le lieu qu'il habite un de ses semblables, sans qu'une ba taille s'en suive ; entendant chanter SKANCE DU 10 .ILIX 1890 125 dans la cage, il se précipite furieux contre son rival ; un filet habi- lement préparé l'a en peu d'instants rendu captif. Le piègeur con- tinue ainsi sa chasse et ne retourne chez lui qu'avec plusieurs Oiseaux choisis. Actuellement, ce n'est plus seulement aux Pinsons que l'on s'at- taque, mais aux chantres incomparables de nos bois, aux Rossignols (Philomela luscinia) et aux Rouges-gorges (Rubccula f'amiUaris); les Pinsons étant des Oiseaux granivores vivent quelquefois; les Rossi- gnols et les Rouges-gorges, ne se nourissant que d'Insectes, ne peu- vent trouver qu'en liberté leur subsistance habituelle. S'il est facile de s'en emparer, il est plus difficile de les faire vivre ; la plupart périssent de suite, et ceux qui résistent, meurent au bout de peu de temps. Le Rossignol et le I^ouge-gorge se prennent au filet, sans que la personne qui les désire se donne aucune peine. Ces Oiseaux sont d'un naturel très curieux; lorsque l'on retourne la terre près de l'endroit où ils se trouvent, ils descendent de suite, espérant ren- contrer des Vers, qu'ils aiment beaucoup, un filet caché sous de la menue terre, se relève; l'Oiseau est prisonnier et presque sûrement destiné à mourir. Si la grande mortalité ne vient pas décourager les amateurs de cette chasse désolante, je le répète encore, les Rossignols et les Rouges-gorges disparaîtront sous peu de notre arrondissement, comme les Pinsons sont disparus de l'arrondissement d'Hazebrouck. Les Merles (Turdus menda) sont également l'objet du désir des oiseleurs ; mais ils se capturent avec moins de facilité, et ils font encore retentir nos bois et nos jardins de leur ramage. Je résumerai ces courtes observations par ces quelques lignes : depuis dix ans, en prenant la généralité des Oiseaux qui habitent chez nous l'été, je compte certainement une diminution d'un tiers, dans chaque espèce. Saint-Omer, 31 mai 1890 10 Juin. — Mon espoir de voir les Merles éviter le sort des Passe- reaux cités ci-dessus serait-il vain ? Depuis de très nombreuses années, un couple de Merles faisait son nid et élevait ses jeunes dans un lierre proche de ma demeure. Le mâle choisissait la plus haute cheminée dominant sa nichée, et de là du matin jusqu'au soir, infa- tigable, il faisait entendre son chant. Depuis huit à dix jours, il se taisait; son silence m'étonnait. Je viens d'en apprendre bi raison. Un oiseleur s'en est emparé; il est devenu prisonnier dans une belle volière, où il ne chante plus et où, effarouché, il se jette contre 126 SÉANCE DU 10 .lUIN 1890 les fils de fer, espérant les briser, afin de rejoindre sa famille. Il ne tardera pas à mourir, n'étant pas un jeune Oiseau ; il ne pourra pas s'habituer à une nourriture si peu en harmonie avec celle qu'il trou- vait en liberté. Les autres Becs-Fins chanteurs ne seront-ils pas aussi sous peu victimes de cette destruction insensée et ne viendront-ils pas s'ajouter à la liste déjà trop longue des espèces que l'on cherche à anéantir? L'avenir le dira ! LE SANG DES MELOE ET I.E ROLE DE LA CANTHARIDINE DANS LA BIOLOGIE DES COLÉOPTÈRES VÉSICANTS Par L. CUÉNOT, Chargé de cours à la Faculté des sciences de Nancy. Lorsqu'on inquiète un Coléoptère vésicant .{Cantharis, Meloe, Mylabris, Cerocoma), il replie sous le ventre les antennes et les pattes, et fait le mort, comme d'ailleurs beaucoup d'autres Insectes; en même temps, on voit presque toujours, par les articulations tibio- tarsiennes, suinter des gouttes d'un liquide jaune, un peu visqueux, complètement inodore, sur la nature duquel on n'est pas bien fixé. Leydig (1859) pensait que c'était du sang, venu directement des espaces sanguins de la patte, que l'animal pouvait laisser écouler à volonté; Magretti (1881) rejette l'explication de Leydig et considère le liquide en question comme une sécrétion produite par des glandes formées de deux espèces de cellules ; M. Beauregard (1890) dans son excellente monographie des Vésicants, à laquelle j'emprunte plu- sieurs détails, adopte l'opinion de Magretti: «Pour ma part j'ai » constaté chez les Meloc et les Cantharides qu'il existe au niveau » des articulations de très nombreuses glandes unicellulaires à longs » conduits chitineux, tout à fait semblables aux glandes unicellu- "» laires que j'ai signalées dans le labre, mais dont le contenu ren- » ferme des gouttelettes huileuses jaunâtres. J'ai tout lieu de croire » que ces glandes hypodermiques fonctionnent ici d'une manière » spéciale et qu'elles se groupent en plus grand nombre pour pro- » duire la sécrétion dont il s'agit. « {Les Insectes vésicants. Paris, p. 223). Ayant eu l'occasion d'étudier ([uelques Meloe prosearahœiis, mâles et femelles, j'ai recherché l'origine de ce liquide. L'opinion de Leydig est la bonne: c'est bien le sang môme de l'animal qui sort par les à SÉANCE DU 10 JUIN 1890 127 articulations. On n'a qu'à eu examiner une goutte à un fort grossis- sement pour y voir de nombreux amibocytes, parfaitement nor- maux, émettant de courts pseudopodes. Enfin le sang extrait soit par section d'une élytre ou d'une antenne, soit par piqûre de l'ab- domen est parfaitement identique comme composition et couleur au liquide exsudé naturellement par les pattes. Il ne peut donc y avoir aucun doute à cet égard : le liquide que rejettent les Vésicants lorsqu'on les inquiète, n'est autre que le sang de l'animal. La composition chimique se rapproche beaucoup de celle du sang des Chenilles (1) ; lorsqu'on expose à l'air le liquide sanguin, il se dépose aussitôt un coagulum fibrineux incolore, enclavant tous les amibocytes ; le liquide restant est d'un jaune d'or, un peu trouble ; il noircit peu à peu à la surface jusqu'à devenir d'un noir grisâtre; en même temps il se précipite des pellicules noires formées par un corps particulier, oxydé à l'air, Vuranidine (nom de Krukenberg). Par l'alcool, on précipite un albuminoïde dissous, que je rapporte à celui que j'ai décrit précédemment sous le nom cVhémo.ranthine. Le sang renferme donc du fibrinogène, de l'uranidine qui se précipite à l'air, et de l'hémoxanthine, chargé à la fois de la respiration et de la nutrition. En outre, il y a de la cantharidine dissoute, comme Leidy et Bretonneau l'ont constaté chez Lytta vittata et Meloe, et Beauregard chez la plupart des Vésicants. Il est extrêmement bizarre de voir le sang sourdre à volonté au dehors, de même que d'autres Insectes (Coccinelles, larves de Chry- somèles, etc.) rejettent des liquides acres ou infects. Quelle est la signification de ce rejet du sang? Duméril dit qu'il est destiné à éloigner les attaques des Oiseaux et des petits Mammifères qui seraient attirés par la succulence du corps des Meloe; c'est en effet un moyeu de défense, mais plutôt vis à vis des Reptiles et des lu- sectes carnassiers. M. Beauregard rapporte à cet égard une obser- vation bien démonstrative, relativement à l'attaque d'un Meloe proscarabœus femelle par un Lézard vert de moyenne taille « le )) Lézard, probablement mal renseigné par son premier examen, » revint au Meloe et cette fois l'attaqua brusquement d'un coup de » mâchoire par le côtédu thorax. Mais à peine sa gueule se refermait - )) elle sur l'Insecte, que celui-ci laissa sourdre une forte goutte de » liquide jaune par l'articulation fémoro-tibiale de ses pattes et » aussitôt je vis le Lézard lâcher prise et faire un bond en arrière en » tournant la tète de côté et d'autre, puis frotter ses mâchoires contre (1) Études SU7' le sang, son rôle et sa formation dans la série animale; B""- partie : Invertébrés. Arch.,Zool. exp., (2), VII, 1881». Notes et Revue, page ;1'.^ -- ddyr. M. LE Président rend compte du voyage en Suisse qui l'a éloigné de Paris et au cours duquel il a eu deux fois l'occasion de représenter officiellement la Société : 1° à la réunion générale annuelle de la Société vaudoise des .sciences naturelles, tenue à Aigle en juin ; 2° à la réunion extraordinaire de la Société des natura- listes de Berne (Naturforschende Gesellschaft in Bern), tenue à Magglingen (en français Macolin), en juillet. La Société Zoologique de France est depuis longtemps en rapport avec ces deux associations, bien connues par les recueils qu'elles publient et dont des séries importantes se trouvent dans sa bibliothèque. La Société vaudoise, dont le siège est à Lausanne tient tous les deux ans, pendant la belle saison, avec une certaine solennité, dans une ville du canton de Vaud, l'une de ses séances. Il y est rendu compte des travaux de l'exercice écoulé et de l'état des finances; des communications originales y sont faites, et la journée se termine par un banquet suivi d'une excursion. Après le discours d'usage, M. Léon Dufour, président de la Société vaudoise, l'examen des aiïaires administratives étant ter- miné, souhaite la bienvenue au représentant de la Société Zoolo- gique et lui donne immédiatement la parole. Celui-ci constate tont d'abord avec grand plaisir qu'il n'est pas le seul membre de la Société Zoologique de France présent à la séance et salue en cette qualité le prince Boland Bonaparte qui a bien voulu prendre part au petit Congres d'Aigle. Il remercie les savants suisses de leur bienveillant accueil et, après avoir exprimé le désir de voir se resserrer encore les bonnes relations, si naturelles et si faciles à entretenir avec des collègues parlant la même langue, il fait une courte communication sur la faune profonde de la Méditerranée au large de Monaco. C'est pour M. de Guerne un moyen tout personnel de témoigner à l'assemblée sa gratitude pour la façon si cordiale dont il est traité. Les recherches en question méritent d'ailleurs d'autant plus d'être exposées devant un auditoire suisse, qu'elles ont été menées à bonne fin par le prince de Monaco, grâce au con- cours du Di" Hermanu Fol, de Genève. La Société des Naturalistes de Berne, qui ne s'était pas réunie depuis 1879 eu dehors de la ville Berne, avait choisi cette année, pour tenir une séance extraordinaire, le grand Hôtel de Macolin, 162 SÉANCE DU 22 JUILLET 1890 admirablement situé à 900 mètres d'altitude, non loin de Bienne, d'où un chemin de fer funiculaire permet de s'y rendre rapide- ment et sans fatigue. Le Président, M. E. Bruckner, professeur de géographie à l'Uni- versité de Berne, ouvre la séance par les compliments d'usage, auxquels M. de Guerne répond aussitôt en ce qui concerne la Société Zoologique de France. Puis l'Assemblée entend une fort intéressante communicatiou du D'"Th. Studer, professeur de zoologie à l'Université de Berne, sur les restes de Mammifères recueillis dans le terrain tertiaire du canton. Le D'' Koby, de Porrentruy, fait le récit de ses explorations dans deux grottes très pittoresques du Jura ber- nois, qui présentent une grande analogie avec celles que M. E.-A. Martel a récemment étudiées dans les Cévennes. Leurs vastes galeries, en partie pleines d'eau, ne sont pas encore explorées au point de vue zoologique. M. de Guerne conseille l'emploi des bateaux pliants en toile pour naviguer sur les lacs souterrains et raconte à ce propos l'excursion qu'il a faite dans le Forno de Graciosa (Açores) (1), pendant la quatrième campagne du yacht l'Hirondelle. La séance, rendue très originale par l'emploi indifférent, voire môme simultané, des langues allemande et française, est immédia- tement suivie du dîner. Puis l'on se met en route pour Orvin et Frinvilier, d'où l'on rentre à Bienne par le Tauhenschlucht (gorge des Pigeons), ravin sauvage creusé par la Suze et qui a été rendu accessible aux touristes depuis cette année seulement. Les D^^ G. Cramer et E. Lanz, de Bienne, ([ui ont dirigé les travaux, condui- saient précisément l'excursion. En terminant ce compte-rendu, nécessairement fort abrégé ici, M. DE Guerne se plaît à rendre hommage aux naturalistes suisses, qui cachent souvent une grande science sous des apparences simples et modestes. Le Président rapporte, d'ailleurs, pour la Société, outre une promesse d'échanges réguliers des publications de la Société helvétique des sciences naturelles, deux documents intéressants offerts par le Professeur Th. Studer, directeur du Musée zoologique de Berne. Ce sont des séries de planches fort bien exécutées sous la direction du savant conchyliologiste Shuttleworth, qui a légué au Musée de Berne sa remarquable collection. Le texte correspon- dant aux planches dont il s'agit n'ayant })as été rédigé par Shuttle- worth, la direction du Musée de Berne pria le D'' Paul Fischer de (1) Voir Bull. Soc. Zool. France, XIV, p. 374, 1889. SÉANCE DU 22 JUILLET 1890 163 combler cette lacune. Ce qui fut fait pour la série des 15 planches in-8° réunies et mises dans le commerce avec une feuille d'impres- sion, sous le titre de Notitiae malacologicae oder Beitrdge zumàheren Kenntniss der Mollusken, Berne et Leipzig, 1878. Huit autres planches iu-4o sont malheureusement restées sans texte. Toutefois, l'en-tête porte l'indication de la provenance (Canaries), et les noms de toutes les espèces sont inscrits à la partie inférieure. L'exécution de ces 8 planches lithographies et coloriées est très satisfaisante ; elles ont été dessinées par A. Hutter et imprimées à Berne par C. Ochsner (sans date). On retrouverait certainement au Musée les exemplaires ligures qui correspondent sans doute aux diagnoses publiées par Shuttlevvorth lui-même en 1852 (Diagnoscn neuer Mulluaken. Mittheil. d. naturf. Gesellsch. in Bern, 1852). DIAGNOSE D'UN CRUSTACE MACROURE NOUVEAU DE LA MEDITERRANEE Par Alphonse MILNE-EDWARDS, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum iIHistoire naturelle. ACANTHEPHVRA PULCHRA, UOV. Sp. Ce Crustacé ressemble par ses proportions générales, à VA. armalaA. M. Edw., de la mer des Antilles, mais en diffère par l'ar- mature du rostre. Celui-ci porte, en dessus et à sa base, six petites dents dont l'antérieure est séparée des autres par un intervalle plus large que celui existant entre les cinq dents suivantes. L'arête rostrale supérieure est inerme dans le reste de son étendue. L'arête rostrale inférieure est armée de plusieurs dents irrégulièrement espacées. Leur nombre, sur les exemplaires observés, varie de quatre à six. Longueur de la carapace et du roste 39™°^ » du rostre 23mm Couleur : rouge carminé. Trente-trois exemplaires de cette espèce ont été pris par S. A. le Prince de Monaco, le 6 avril 1890, à 1650 mètres de profondeur, dans une nasse triangulaire prismatique mouillée au large de Monaco (1), (Ij S. A. S. le Prince de Monaco, Sur la faune des eaux profondes de lu Méditerranée, au large de Monaco. Comptes-rendus Acad. des se. 9 juin 1890, 164 SÉANCE DU 22 JUILLET 1890 DESCRIPTION DE L'ORCHOMENE GRIMALDH, A.VIPIIIPODE NOUVEAU DES EAUX PROFONDES DE LA MÉDITERRANÉE par Ed. CHEVREUX. Anguli capitis latérales prodilcti, rotundati. Oculi magni, reni- formes. Epimera anteriora magna, 5tum far pariim latins quam altum. Anguli infero-posteriores segmenti 3lii abdominis prodacti, leviter acuti. Segmentum 4tum supiiie medio profunde impressum, et postice gibbosum. Antennœ superiores brèves, articula jlagelU Imo longitudine 4 sequentes œquente. Pedes imi paris manu rectaiigulari, mullo longiore quam alta. Uropoda ramo interiore breiiore quam exteriore. Telson fere integrum, in apice leviter emarginatam. Tète assez courte, présentant une très légère projection rostrale. Les lobes latéraux, fortement prolongés en avant, dépassent l'extré- mité du pédoncule des antennes supéj'ieures ; leur extrémité est arrondie. Les yeux, grands et réniformes, ont conservé une teinte rougeàtre après un séjour de plusieurs mois dans l'alcool, et sont très probablement rouges chez l'animal vivant. Epimères des quatre premières paires très élevés, chacun d'eux atteignant le double de la hauteur du segment correspondant du thorax. Les epimères de la quatrième paire sont les plus hauts, et présentent en arrière un prolongement lobilorme arrondi. Les epimères de la cinquième paire sont un peu plus larges que hauts. Le bord inférieur du troisième segment abdominal se prolonge en arrière et forme avec le bord postérieur un angle légèrement aigu. Le quatrième segment de l'abdomen présente une profonde dépres- sion dorsale, suivie d'un renllement très prononcé. Antennes très courtes. Le premier article du pédoncule des antennes supérieures, beaucoup plus gros que les suivants, est un peu plus long que large. Le fouet comprend sept articles, le pre- mier atteignant la longueur des quatre suivants réunis. Le premier article du fouet accessoire est de même taille que l'article corres- pondant du fouet principal. Les antennes inférieures sont un peu plus longues que les supérieures. Le troisième article de leur pédon- cule est presque aussi long que le quatrième. Le fouet comprend de cinq à sept articles. Pattes de la première paire courtes et robustes. Le quatrième article, triangulaire, se termine postérieurement par un petit lobe SÉANCE DU 22 JUII^ET 1890 165 arroudi. Le cinquième article, beaucoup plus long que large, est rectangulaire et porte à l'angle inféro-postérieur deux petites épines, entre lesquelles l'extrémité de la grifïe peut s'insérer. Pattes de la deuxième paire beaucoup plus allongées que les pré- cédentes. Le quatrième article est de même longueur que le second. Le cinquième article, un peu plus long que large, se prolonge infé- rieurement, comme chez tous les Orcliomene, pour former une petite pince avec la grille. Pattes des troisième et quatrième paires semblables entre elles. Le troisième article est notablement plus large que les autres, et son bord antérieur se prolonge un peu sur le quatrième. Les articles médians portent quelques longues soies au bord postérieur. Le cinquième article présente, à cette place, trois petites épines. Pattes de la cinquième paire beaucoup plus courtes que les sui- vantes. Le premier article est presque circulaire. Le troisième article, assez fortement renflé, se prolonge intérieurement en arrière. Le cinquième article, presque aussi long que les deux précédents réunis, porte deux petites épines au bord antérieur ; ce même bord, dans les articles précédents, est garni de soies simples, longues et peu nombreuses. Pattes des deux dernières paires de même forme, sauf le premier article, qui est plus large et plus fortement prolongé en arrière chez les pattes de la septième paire. Dans les deux paires, le bord postérieur de cet article est crénelé d'une façon peu distincte. Les trois premiers articles des pattes de la sixième paire sont garnis antérieurement de quelques longues soies; la septième paire n'en porte pas, mais présente une série d'épines tout le long de son bord antérieur. Ur apodes peu allongés. Dans les trois paires, les branches sont plus courtes que le pédoncule et la branche interne est plus courte que l'externe. Le pédoncule des uropodes de la troisième paire, très fortement renflé, est aussi large que long ; les branches sont très courtes, l'interne étant beaucoup moins longue et moins large que l'externe. Telson un peu plus long que large, presque entier, et présentant simplement à son extrémité une échancrure arrondie, avec une petite épine de chaque coté. Ce caractère bien spécial distingue suffisamment la présente espèce, le telson étant notablement fendu chez les autres formes du genre Orchomene, sauf cependant chez 0. Goësi Boeck ; mais l'échancrure du telson de cette dernière espèce est anguleuse. Entre autres caractères qui permettent encore 166 SÉANCE DU 22 JUILLET 1890 de distiugiier les deux espèces, oq peut citer la forme des yeux, celle des épimères de la cinquième paire, les dimensions du pre- mier article du fouet des antennes supérieures et la forme de la main des pattes de la première paire. Longueur, mesurée du bord antérieur de la tête à l'extrémité du telson : ^'^'^o. Cette espèce a été prise le 29 avril 1890, dans une nasse tétraëdrique mouillée au large de Monaco, par 475 mètres de profondeur, au cours de recherches effectuées par S. A. le Prince de Monaco avec le concours du professeur Herman Fol et de M. le baron J. deGuerne, sur la faune des eaux profondes de la Méditerranée (1). Je prie Son Altesse de vouloir bien accepter la dédicace dece nouvel Amphipode. Sept spécimens d'Orcliomene Grimaldii ont été recueillis dans la nasse, en même temps qu'un grand nombre d'exemplaires de Callisoma Kroijeri Bruz. ANOMALIE DES ORGANES GENITAUX CHEZ UN TAENIA SAGINATA GOEZE Par le D' Raphaël BLANCHARD, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, Secrétaire général de la Société. Le Taenia saginata présente de fréquentes anomalies, dont nous avons indiqué ailleurs la grande diversité (1). L'une des plus habi- tuelles consiste en la réunion de deux pores marginaux sur un même anneau, l'un derrière l'antre, soit d'un même côté, soit en alternance ; l'anneau anormal peut rester entier ou bien, plus fréquemment, présente un commencement de segmentation. Dans les cas de ce genre, il est possible de constater, par une étude ana- tomique délicate, qu'un appareil génital hermaphrodite est en rapport avec chacun des pores marginaux : les organes centraux, tels que les ovaires et l'utérus, sont plus ou moins réduits, mais le vagin et le canal déférent acquièrent d'habitude un développement normal. Cette observation a, dans l'espèce, une certaine importance, en ce qu'elle nous montre que l'anomalie en question est due à la (1) Voir : S. A. S. le Prince de Monaco, Sur la faune des eaux profondes de la Médllerranée, au large de Monaco. Comptes-rendus de l'Acad. des se, 9 juin 18'JO. (2) Traité de Zoologie médicale, I, p. 359-365. 5!* ^^"^ V Y SÉANCE DU 22 JUILLET 1890 coalescence et à la fusion complète de plusieurs anneaux, ou plutôt à ce que la segmentation est venue à manquer sur une certaine longueur. J'ai retrouvé plusieurs fois cette anomalie chez le Ténia en ques- tion, sans qu'il m'ait semblé utile d'attirer de nouveau l'attention sur un fait aussi banal. Aujourd'hui pourtant, je signale à la Société un nouvel exemple de cette mons- truosité, exemple intéressant en ce qu'il nous présente une curieuse inversion des organes génitaux qui n'a point encore été décrite jusqu'à présent. L'anneau dont il s'agit (B, figure ci-contre) correspond à peu près au 750^, en prenant comme base d'ap- préciation les descriptions de F. / Sommer. Il est intercalé entre deux anneaux normaux (.1 et C), renfer- mant encore un grand nombre de vésicules testiculaires, mais dont l'utérus présente déjà d'assez nom- breuses ramifications latérales, peu distendues par les œufs; les trois lobes ovariens, le vagin et le canal déférent sontnormanx dans chacun de ces deux anneaux. Remarquons notamment que les trois lobes ova- . , , . , , . , , , , . Anomalie des organes génitaux chez riens s y trouvent dans la région Tœnia sagimUa.— a. c, anneauxnor- pOStérieurede rannean,appUYés en ma"^; -B, anneau anormal Les an- ^ ' 1 1 j neaux sont vus par la face inierieure. quelque sorte contre la lacune transversale; l'utérus a donc son axe dirigé d'arrière en avant, comme c'est la règle. L'anneau anormal, B, qui fait l'objet de cette note est un peu plus long que les deux autres entre lesquels il se trouve situé. Vers le tiers de sa longueur, il présente sur sou bord droit une inoisure transversale, trace d'un anneau intercalaire avorté ; en arrière de celle-ci s'ouvre nn pore marginal d'apparence normale, p. Le bord gauche présente également un pore marginal, p, qui n'offre rien de XV. — 14 108 SÉANCE DU 22 JUILLET 1890 particulier, si ce n'est qu'il débouche sensiblement dans la moitié antérieure de ce bord. L'examen microscopique permet de constater une remarquable disposition. Le pore droit est en rapport avec un appareil herma- phrodite complet, occupant la disposition bien connue et dont l'utérus déjà ramifié se dirige d'arrière en avant, suivant l'axe de l'anneau. Le pore gauche est lui-même en rapport avec un appareil hermaphrodite complet, mais celui-ci a subi une inversion totale. Le lobe ovarien impair et médian a des dimensions à peu près normales et se trouve appliqué contre le bord antérieur de l'an- neau ; il est accompagné de deux lobes latéraux peu développés et d'un corps de Mehlis normal. A celui-ci alioutit un vagin incurvé d'arrière en avant et accompagné d'un canal déférent bien net, d'aspect normal. L'utérus est encore médian et ramifié; il se porte d'avant en arrière et rencontre bientôt celui de l'appareil opposé, avec lequel il s'abouche. 169 Séance du 28 Octobre 1890 PRÉSIDENCE DE M. J. DE GUERNE, PRÉSIDENT. M. le Président adresse les félicitations de la Société à M. le Df Rabé, récemment nommé Chevalier du Mérite agricole. M. le Secrétaire général signale, parmi les ouvrages reçus pen- dant les vacances, une collection complète du Bulletin de la Société des sciences de Christiania. Cette rare et importante collection a été acquise par voie d'échange, grâce à l'aimable intervention de M. le professeur Collett. M. A. BoGDANOV écrit que M. le Ministre de l'Instruction publique vient d'autoriser la réunion des Congrès de zoologie et d'anthro- pologie à Moscou, en 1892, et d'en approuver le règlement. L'appro- bation de l'Empereur manque encore, mais on espère l'obtenir bientôt. MM. Héron-Royer, Martin et Rollinat présentent M. RenéPARÂiRE, étudiant en médecine, 51, rue Madame, à Paris. MM. Th. Barrois, J. de Guerne et R. Moniez présentent M. Paul Hallez, professeur à la Faculté des sciences, à Lille (Nord). La Société allemande de Zoologie a constitué son bureau de la façon suivante : Président : M. le prof. R. Leuckart, à Leipzig. f M. le prof. 0. BOtschli, à Heidelberg. Vice-Présidents : | M. le prof. J.-V. Carus, à Leipzig. [ M. le prof. E. Ehlers, à Gôttingen. Secrétaire : M. le prof. J.-W. Spengel, à Giessen. Le Zoologischer Anzeiger devient l'organe officiel de la Société. M. J. Bolivar vient de publier dans les Anales de la Sociedad espafwla de historia natural la traduction castillane des règles de la nomenclature adoptées par le Congrès international de zoologie. Le Temps du mercredi 10 septembre 1890 raconte l'histoire d'une Hirondelle de fenêtre absolument blanche, née à Paris d'un père et d'une mère à plumage normal. La même couvée avait donné nais- sance à deux autres petits ressemblant à leurs parents. M. L. Petit a eu entre les mains cette Hirondelle, qui présente en effet un remarquable exemple d'albinisme. M. de Guerne annonce que M. Paul Hallez, professeur de zoologie 170 SEANCE DU 28 OCTOBRE 1890 à la Faculté des sciences de Lille, a fait récemment construire à Boulogne-su r-Mer, sur les chantiers du Syndicat ouvrier, un cotre de cinq tonneaux, destiné au service du Laboratoire de zoologie maritime du Portel (Pas-de-Calais). Ce bateau, spécialement aménagé pour les recherches scientifiques, a reçu le nom de Beroé. M. Hallez se propose de poursuivre, grâce à ce nouveau moyen de travail, les dragages qu'il a entrepris dans des conditions assez précaires dans le Nord-Est de la Manche, depuis la baie d'Authie jusqu'au large de Calais. Aucune exploration méthodique n'a encore été faite sur les fonds (de 30 à 40 mètres en moyenne) de cette partie des côtes de France, dont la faune n'est connue que par les apports des pêcheurs et quelques dragages exécutés sur des embarcations de rencontre. M. Hallez, secondé par notre collègue M. BouTAN, maître de conférences à la Faculté des sciences de Lille, etpar sesélèves, continuera de publier, dans la Uei'ue biologique du Nord de la France, le résultat de ses études. M. DE GuERNE donne ensuite quelques renseignements sur l'expé- dition autrichienne de la Pola dans la Méditerranée et sur la dernière campagne de la McUla, au cours de laquelle M. Chevreux a employé avec grand succès les nasses et le chalut de surface. M. Ch. Schlumberger signale une intéressante observation dont il a été témoin, le 7 octobre, au Jardin zoologique de Bàle. Cet établissement possède un couple de Nandous. Le 28 juin, le mâle commença à bâtir un nid, au milieu de l'enclos qu'il occupe avec sa compagne. Craignant pour eux les intempéries, M. Hagemann, directeur du Jardin, lit détruire le nid plusieurs jours de suite et finit par décider les deux Nandous à s'installer sous un abri qu'il fit ensuite entourer de toiles. La femelle pondit neuf œufs, à partir du 22 juillet. Le 10 août, le mâle commença à couver et, le 20 septembre, eut lieu l'éclosion de sept jeunes. L'un de ceux-ci mourut bientôt d'une blessure. Les six autres étaient âgés de 17 jours, lorsque M. Schlumberger les vit; ils étciient vifs, alertes et passaient leur journée à manger du riz cuit et du mais concassé. M. Hagemann espère pouvoir les élever facilement ; il a publié au sujet de ce fait intéressant une courte notice dans les Basler Nachricliten du 3 octobre. M. Certes a reçu de M. l'abbé Culliéret des herbes et des sédi- ments recueillis au Japon et à Honolulu. Il les a mis en culture et a vu s'y développer un grand nombre de Protozoaires, appartenant tous, autant qu'il a pu s'en assurer jusqu'à présent, à des espèces et à des genres connus en Europe. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 171 SUR LA VESSIE DES BRACHYURES (1) par le D-^ Paul MARCHAL. Daus une note présentée à l'Académie, le 5 décembre 1887, je signalais l'extension énorme que prend la vessie chez le Mata Squinado. Dans une note plus récente, je généralisais le fait, et ayant examiné à ce point de vue un certain nombre de Brachyures, je disais que la vessie présentait chez eux un développement encore plus exagéré que chez le Maïa. Je parlais en outre d'une arrière vessie communiquant avec le reste de la vessie par une portion rétrécie creusée eu tunnel sous l'insertion mobile du muscle adduc- teur de la mandibule, et qui accompagne les lobes latéraux du foie en lougeant le bord libre de la carapace sur presque toute sa lon- gueur; enfin je signalais l'exislence de deux grands lobes passant au-des*sus de l'estomac. Les faits précédents étant difficiles à saisir dans le détail sans figure, j'ai jugé nécessaire de donner une repro- duction demi-schématique de la vessie chez le Tourteau [Plati/car- cinus pagunis). La présente note peut en être considérée comme un simple commentaire. La vessie est de couleur brune. Pour faciliter sa description, nous la diviserons en deux parties, l'une antérieure, que nous désigne- rons sous le nom de vessie antérieure ou vessie proprement dite ; l'autre postérieure, que nous appellerons vessie postérieure ou arrière-vessie. I" Vessie antérieure Elle présente deux parties, l'une en grande partie sous-stomacale (A), l'autre située eu dehors de l'estomac et en avant du faisceau postérieur du muscle adducteur de la mandibule (B, B'). Ces deux parties communiquent entre elles par une large fenêtre (f). A. — Partie sous-stomacale (A). — C'est dans cette partie que débouche la glande antennaire, visible par transparence à travers le plancher vésical adhérent à l'organe et très-mince. Comme chez le Maïa, l'orifice taillé en bec de llùte est situé à l'extrémité posté- rieure de la glande. La partie antérieure de cet organe est en rapport avec une dépression en forme de gouttière, le vestibule. A son (1) Note préliminaire. Ces recherches ont été faites au laboratoire de M. de Lacaze- Duthiers, à Roscoiï. 172 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 extrémité interne le vestibule se continue avec le canal excréteur qui va déboucber au coxocérite. La lèvre inférieure du vestibule contient le muscle abaisseur de l'opercule, et la lèvre supérieure une baguette flexible et très mince, terminée par un court faisceau musculaire, représentant l'élévateur de l'antenne. En avant la vessie sous-stomacale rencontre le muscle dilatateur antéro-supérieur de l'estomac, ce qui l'oblige à se partager en deux lobes : l'un forme un petit lobe frangé qui occupe la région céré- brale ((•); l'autre, ne communiquant avec la vessie que par un étroit orifice situé au-dessus du vestibule, forme un lobe progastrique (pg) situé en avant de l'estomac. Ce lobe progastrique se prolonge au- Platycarcimis pagtirus. Figure demi-schématique des deux vessies; l'estomac est enlevé; la vessie gauche est intacte ; la paroi supérieure de la vessie droite est enlevée ; les lobes épigas- triques sont rejetés en avant. dessus de l'estomac pour former le grand lobe épigastrique : nous désignons ainsi un sac fort remarquable qui recouvre à peu près toute la moitié correspondante de la surface dorsale de l'estomac, et S'étend en s'atténuant à son extrémité jusqu'au commencement de la région pylorique; il est rejeté en avant sur la figure (Ep). Enfin la partie sous-stomacale envoie sur son bord interne des prolon- gements en forme de lianges qui forment, en s'accolant à leurs congénères du côté opposé, un collier vésical(ci)) extrêmement fourni autour de l'œsopbage. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 173 B. — Partie située en dehors de Vestomac (B,B'). — Elle embrasse latéralement l'estomac, en remontant sur ses côtés, et a une forme irrégulièrement triangulaire. L'angle interne forme un cul-de-sac (a) qui se loge dans la dépression correspondant à l'angle antérieur du cadre buccal, et vient se placer sous la glande antenuaire qui le sépare de la portion sous-stomacale de la vessie; l'angle externe forme un cul-de-sac qui recouvre l'insertion fixe du muscle adduc- teur de la mandibule, et vient s'adosser à l'angle antéro-externe de l'arrière-vessie. L'angle inférieur se dédouble en deux parties, l'une donne nais- sance à un lobe (/) qui passe par dessus l'apophyse mandibulaire et se met en rapport avec le foie ; l'autre forme un canal (t) qui passe sous l'arche formée par l'insertion mobile du muscle adducteur de la mandibule : c'est le tunnel dont nous avons parlé reliant la vessie antérieure à l'arrière-vessie. 11° Arrière-vessie Elle est placée en arrière du muscle adducteur de la mandibule, et se prolonge en arrière, pour former un énorme lobe falciforme, en rapport avec le foie, et que nous nommerons pour cette raison lobe hépatique iH). Ce lobe embrasse le bord externe du foie, une partie recouvrant cet organe (//'], l'autre lui étant inférieur; en outre, il se creuse d'une multitude de petites invaginations en doigt de gant, dans lesquelles se logent les culs-de-sac hépatiques. Enfin l'arrière vessie émet en avant un prolongement long et étroit qui plonge sous la vessie antérieure, dont il est séparé par toute l'épaisseur des deux faisceaux du muscle adducteur delà mandibule. Nous passerons maintenant en revue quelques autres types d'une façon très rapide, et en les rapportant au type précédent. Chez Mdid Squinado, la vessie est incolore, transparente. J'ai déjà, dans une note mentionnée plus haut, signalé chez le Maïa, l'existence d'une vessie antérieure, d'une arrière-vessie et d'un vestibule. Le plan de composition est donc le même que chez le Tourteau, avec quelques [parties réduites : c'est ainsi que le lobe progastrique se prolonge à peine au-dessus de l'estomac; l'arrière- vessie qui communique aussi avec la vessie antérieure par un tunnel creusé sous l'insertion mobile du muscle adducteur de la mandibule, est en rapport avec le foie, mais est moins étendue. Un cul-de-sac assez considérable passe au-dessus de l'insertion mandibulaire et va 174 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 s'étaler sur le foie. On remarque un collier vésical frangé autour de l'œsophage. Chez les Pises, la vessie est très comparable à celle du Maïa. Chez Xantho floridm, elle présente une teinte d'un beau jaune vif; la disposition est la même que chez le Tourteau. L'arrière-vessie a un volume encore plus considérable, et s'étale en un lobe énorme situé sous le foie. Outre le collier œsophagien vésical, on remarque une sorte de collier pylorique analogue formé par des lobes qui descendent de chaque vessie, et vont s'accoUer l'un à l'autre sur la ligne médiane au niveau du pylore. Chez Carcinus marnas, Portunus puber, la vessie répond au même plan; elle est incolore. Chez Pilumnus hirtellus, la disposition est analogue : le lobe épigastrique est très volumineux, la vessie est brune, ses parois sont assez épaisses. La vessie offre donc chez les Brachyures une dispositon générale relativemeut constante, et est caractérisée par ses proportions gigantesques, et par la facilité avec laquelle elle se moule sur les différents organes en envoyant des diverticules dans leurs interstices. 11 est vr:!iment extraordinaire qu'un organe aussi puissamment développé chez des animaux aussi communs ait pu jusqu'ici échapper aux recherches des naturalistes. L'aspect glandulaire que présente l'épithélium, surtout chez certains types tels que Pilumnus, l'étendue de la surface épithéliale multipliée par de nombreux plissements, permettent en outre de conclure, d'une façon très probable, que le rôle de la vessie n'est pas uniquement celui d'un simple réservoir, mais qu'elle joue un rôle important dans la sécrétion. NOTE PRELIMINAIRE SUR LES ZOANTHAIRFS PROVENANT DES CAMPAGNES DU YACHT L'HIRONDELLE (golfe de GASCOGNE, AÇORES, Tl RHE-XEUVE) 1886-1887-1888 par Et. JOURDAN, Chargé tic cours à la Faculté des sciences de, Marseille. Les Zoanthaires recueillis pendant les campagnes du yacht r///?'o?i- delle forment une intéressante collection que S. A. le Prince de SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 17o Monaco a bien voulu soumettre à mon examen. La plupart des espèces ont été récoltées dans les parages des Açores, quelques- unes au voisinage de Terre-Neuve, d'autres, enfin, dans le golfe de Gascogne, à des profondeurs diverses et plus ou moins loin des côtes de France ou d'Espagne. Les Actiniaires, en minorité dans cette collection, sont parfaite- ment conservés, mais par suite de leur séjour dans l'alcool, ils sont tous décolorés et plus ou moins contractés, de telle sorte qu'il est difficile de les déterminer avec certitude. Nous avons cependant reconnu sans difTiculté Actinoloba dianthus de Bl. et Chitonactis Richardi Mar. Cette dernière espèce est représentée par de nombreux individus provenant de stations différentes du golfe de Gascogne. Les genres Sagartia et Àdamsia comptent plusieurs espèces, mais à l'exemple de quelques-uns de nos prédécesseurs qui ont eu aussi à étudier des Actiniaires conservés dans l'alcool, nous dirons qu'il est presque impossible de dénommer les espèces que l'on examine dans cet état. La famille des Zoanthkhv est représentée par le Palythoa arenacea délie Cliiaje, par le Palythua sulcnta Gosse, et par plusieurs espèces parasites bien curieuses par leurs particularités morphologiques. Les rameaux d'une vieille colonie d'un Alcyonaire du type des Gorgones, dragué à 927 mètres, sont couverts par un Palythoa qu'il m'est impossible de distinguer du Palythoa fatua Schulze, espèce qui vit sur les Éponges du genre Hyalonema. Le genre Epizoanthus comprend deux espèces. h'EpizoanthKs cancrisocius Martens a été récolté en grand nombre dans plusieurs stations, par 134 à 250 mètres de profondeur, dans le golfe de Gascogne au large des côtes de France (entre l'ile de Noirmoutiers et l'embouchure de la Gironde) et au large de la côte Nord d'Espagne, en vue du cap Ortegal. Un autre Epiz-oanthus rapporté par la drague d'une profondeur beaucoup plus considérable (1266 mètres, Açores, au sud dePico), est représenté par un seul individu remarquable par son volume et par les dimensions des Polypes qui sont ici complètement enfoncés dans le sarcosome. Ce sarcosome a la consistance et l'aspect du cartilage hyalin. Nous rapprocherons ce Zoantliidede VEpizoanthus paguriphilus Verrill, sans toutefois l'identifier avec lui. On trouvera ci-après la liste des Zoanthaires sclérodermés accom pagnée de l'indication des localités et des profondeurs auxquelles ils ont été recueillis. 176 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 ■73 a S o lO ce r- g 00 i2 00 ;;^ (N ce -^ co T- I in lo ira o :ra 00 -^ :ra ^ . co 00 co co co ce >* in Q î^ *^ t^ "' Lra o T! 1^' ro i?! >Ji> C5 o o ira ira t^ i?^i co C5 ira à) in ira O ?2 ira ira n H < O c ^ 5 oj 'm te ê^ a; 3 h « c . ^ dj Qj y tc- ^ Jr o o t« -, te « a» o 03 s c— 43 ■^2 ? c — ^ tcS"< 03 O . o o D a o O) ® .§ " •" D a, 4i »j o *J i« (fi Oi eu o o 3j CD o c2 S te « T3 co ,0j *J ;i. ai o 11 O) o o ■-5 1-5 O o te O o > o o 03 O s 03 o o Ol Ol ^ ^- OJ « — !- 03 S 03 CJ 03 Cl. 3 p c3 oT a o tn s 03 O "" W W W o o u 03 C cfi 43 ■3 en 03 3 O OJ ni '-' t- O t- o OJ o o .s o- < 03" 43 z 4} « H O, tfi o a* o iH (i( c» o; < ti- oi tfi Z 4J 43 ?! ^ < H o 0^ ■3 41 <13 >i n> 4) rfi 43 n (/3 ^ O <-, '■o g s .?s 11 e 4) S 3 C 03 o: ce « 1-5 !f 1-5 41 — > -5 43 Cfi -03 ^ 43 Oj 43 ï^ Cfi (fi ■— >3 o! 43 43 e - ^ Q b w a o E « ce s ^ e ^ ^ g: li -^ H3 ;^ « te «j • 03 SI . o 4) 3 (fi '^ o ^, "3 43 (fi 43 5 o tfi ^5 >S O »!5 4) oo >> a a a =ï « e a g' Si o -^ **j ôjî ^ ': 'n C35 41 (fi O ^ "fZ. ■^ j; « F 5 ■^ ;5s 43 S '3 0^ OJ [fi 43 ^ S (" ^-" - 03 >3 (fi 43 o s: ~ s ^ £ i •s ^ 1-^ -^ o -i S p e o ■3 e « 5>i . •H a, :S « ■ o S S- K CL. ■« ^ s s 11 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 177 DIAGNOSE D'UN DIAPTOMUS NOUVEAU DU CONGO par Jules DE GUERNE et Jules RICHARD. Grâce à la haute intervention de S. A. le Prince de Monaco, dont il nous appartient, moins qu'à d'autres, de louer le dévouement à la science, M. Savorgnan de Brazza a bien voulu faire exécuter quelques pèches dans les eaux douces du Congo. Bien que les rensei- gnements détaillés sur les localités explorées ne nous soient pas encore parvenus, il nous paraît intéressant de publier dès aujourd'hui le diagnose d'un Diaptomiis que ses caractères font distinguer aus- sitôt des quarante-et-une espèces admises dans notre Révision des Calanides d'eau douce (1). C'est le troisième Diaptomus signalé en Afrique, le premier Cala- nide d'eau douce rencontré en pleine zone torride, au voisinage immédiat de l'Equateur. L'une des localités d'où nous l'avons reçu se trouve en efïet par 3<^ 20' de latitude sud, sur le territoire de Mayoumba (Congo français). Nous prions l'émineut zoologiste suédois Sven Lovén, d'accepter la dédicace de cette espèce. Avec le genre Broteas, si bien étudié par lui, en 1845 (2), à une époque où la description des Copépodes laissait trop souvent à désirer, Diaptomus Loveni représente seul, jusqu'ici, la famille des Calanides sur la partie du continent africain comprise dans l'hémisphère sud (3). Diaptomus Loveni nov. sp. Magnitudine mediocri. Céphalothorax antice valde attenuatus, latitudine maxima médium versus vel paulo infrà sita ; segmenta duo ultima confluentia. Lobuli latérales segmenti ultimi thoracalis superne visi brèves, postice rotundati, antice mucrone sat robusto armati. Segmentum abdominale Im^m reliquœ caudœ longitudinem valde superans, subcylindricum, ad basin vix dilalatum et hic utrinque mucrone brevi quasi inconspicuo prœditum. Segmentum 2dum abdominis 3'^° brevius. Rami furcales brèves, intus et extus (1) Mém. Soc. Zool. de France, II, 1889. (2) S. Lovén, Fyra itya urti'r of Sulvallens-Crustaccer frhn Siklra Afrika. Kong. vet. Akad. Handiing. Slockholm, 184o. Ç^) Voir J. de Guerne et J. Richard, La distribution géographique des Cala- nides d'eau douce, avec un planisphère et un tableau hors texte. Associât, franc, pour l'avanc. des sciences, Congrès de Paris, 1889 (1890). 178 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 ciliati, setis furcalibus brevibus, crassis, ciliis robuslis dense obsitis. Antenuae l"^! paris femiuae articulis 25 compositaB, basia furcse attiogentes. Articulas antepenultimus antennae prehensilis maris processu unguiformi robusto, ad apicem extus iucurvato, finem articuli peuultimi fereattingente, instructus. Articulus 13'""^ et 15 ""is ejusdem antennae hamulo arniatus, articulis 14-18 valde tuniidis. Pes 5*1 paris feminae ramus interior 1 articulatus, dimidiam lougitudinem articuli peuultinii rami exterioris sat superans, apicem versus et intus pilis brevibus sat robustis in série obliqua positis, ornatus, quorum proximale formam spinulae sat crassœ prœbet. Apex praeterea ejusdem rami setis 2 subaequalibus armata est. Rami exterioris articulus ultimus distinctus, quadratus, extus spina brevi, intus aculeo gracili triplo longiore. Articulus penul- timus in unguem robustum intus paulo curvatum subtileque ciliatum, productus. Pedis dextri 5*1 paris apud marem ramus interior minutus, subcy- lindricus, basin articuli ultimi rami exterioris vix superans, pilis minutis ad apicem obsitus. Rami exterioris articulus antepenul- timus ad basin intus processu conico majore, supra médium alio minore ornatus. Articuli ultimi aculeus lateralis curvatus, ad basin extus lamina triangulari obtusa brevique instructus. Unguis ternii- nalis valde curvatus. Pedis sinistri maris ramus interior subcylindricus mediam partem articuli ultimi rami exterioris attingens vel paulo superans, apicem versus pilis obsitus. Rami exterioris articulus ultimus ad apicem bipartitus, intus in lobulo compresso obtuso margine subtilissime denticulato, extus in processum digitiformem brevem apice pilis sat longis et divergentibus, productus. Deinde, intus ad apicem articuli ultimi processus obtusuus ciliis longis obsituus patet. Lougit. cf l°ii^20 » 9 Inim30-lmm40 Le prolongement de l'avant-dernier article de l'antenne droite, l'état presque rudimentaire de la branche interne de la cinquième patte droite, enfin les aiguillons de l'article terminal de la branche externe de la même patte caractérisent bien le mâle de Diaptomus Loveni. Chez la femelle, la branche interne des pattes de la cinquième paire est particulièrement remarquable par la disposition des épines et des soies qui en garnissent l'extrémité. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 179 NOTE SUR LA DISTRIBUTION VERTICALE DES PŒCILE PALUSTRIS TEMM. ET BOREALIS SELYS par F. de SCHAECK. PœciLE PALUSTRIS Temiii. Cette espèce habite de préférence les pays de plaine ; on la ren- contre en plus grande abondance que dans les Alpes. Ici, elle s'élève jusqu'à l'altitude de 1100 et 1200™, où se trouve la limite inférieure de distribution du Pœcile borealis. Je ne l'ai pas remar- quée dans le Haut-Valais, mais j'y ai vu l'autre forme. Récemment un de mes amis, M. Brocher, m'écrivait avoir capturé cette espèce, en septembre dernier, à Cenise, 1650°^ (près du Mont Vergy, en Savoie). Le P. pahistris est commun dans cette région de forêts ; par contre, le P. borealis fait défaut. PœciLE BOREALIS Selys (= ALPESTRis Baill.). Me trouvant en 1886, et à la même époque, dans le Valais, j'observais la Mésange boréale, près de Binn, à des hauteurs de 1500 à 1700". Dans cette vallée, cet Oiseau fréquente les bois de Sapins et de Mélèzes, en compagnie des Parus ater L. et cristatus L. Or, l'habitat du P. borealis est limité dans les Alpes entre 1100 et 2000™. En Savoie, on découvre cette Mésange dans toutes les forêts supérieures, et ce n'est qu'à l'arrière-automne que quelques jeunes viennent se fixer momentanément sur les coteaux des contrées basses. On considère maintenant le Pœcile [Parus] borealis comme une sous-espèce du P. palustris, comprenant deux races géographiques, l'une P. kamtschakensis (orientale), dispersée dans le Nord de la Russie, en Sibérie et au Japon, l'autre, P. borealis (occidentale), dont la patrie est l'Europe centrale et la Scandinavie ; celle-ci se rapporte à notre forme alpine. En signalant plus haut un point relativement élevé de distribu- tion chez le Pœcile palustris, il m'a paru intéressant de noter les relations qui existent entre l'habitat de nos deux Mésanges : 1"^ P. borealis et palustris ne se mélangent jamais dans leur aire de dispersion. 2° 11 n'y a de limite tranchée dans leurs hauteurs d'extension que dans les contrées où ils se superposent. 3" P. palustris peut remplacer P. borealis, dans les régions où les conditions de climat et de végétation sont absolument identiques à celles où nous rencontrons P. borealis. 180 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 DESCRIPTION D'UN BRYOZOAIRE NOUVEAU DU GENRE RHABDOPLEURA par le D^ Jules JULLIEN, Ancien Président de la Société. Les Bryozoaires recueillis en divers points de l'Atlantique (Golfe de Gascogne, Açores, Terre-Neuve) durant les campagnes scien- tifiques du yacht VHirondcUe, forment une importante collection dont S. A. le Prince de Monaco a bien voulu me confier l'étude. La quantité même des matériaux soumis à mon examen m'empochera de publier avant quelque temps un travail définitf; aussi me parait-il nécessaire de faire connaître dès aujourd'hui, une espèce nouvelle de Rhabdopleura. Ce genre comprend actuellement trois formes : 1. Rhabdopleura Normani Allmann 1868 Iles Shetland 170™ 2. » mirabilis M. Sars 1872 Iles Lofolen 180" à o50™ , „, ... , .„„„ l Irlande, côte d'Atrim (1) 3. » compacta Th. Hmcks 1880 \^ ' ,. .^n ' (France, Roscolï. 100" L'espèce nouvelle que je vais décrire constitue donc la quatrième de ce genre si intéressant. Rhabdopleura Grimaldii, sp. nov. Zoarium, de couleur brune assez foncée pour le faire distinguer immédiatement, épais, rampant soit sur les corps étrangers, soit sur lui-môme et alors dendroïde, plus ou moins flexueux, ramifié, jamais encroûté par le sable ou par la vase sur aucune de ses par- ties; pouvant atteindre un ou deux centimètres de longueur. On peut diviser le zoarium en trois portions distinctes : 1° le stolon ; 2" la zoœcie proprement dite, et 3° la péristomie. Le stolon et la zoœcie sont toujours rampants, ils affectent à peu près la forme d'un demi-cylindre dont la convexité est libre, tandis que le reste est adhérent ; cette seconde portion est plus étroite quand deux ou plusieurs branches se soudent les unes aux autres pour former une sorte de tronc. Le stolon est la portion du zoarium qui loge le filet chitineux (1) Dans son ouvrage: A History of British Polyzoa, Th. Hincks ne donne pas de chifïre précis concernant la station de Rhabdopleura compacta. Pour la localité citée, la mention deep icater doit être considérée comme toute relative ; la sonde n'atteint en efïet 200 mètres que dans un petit nombre de points du canal du Nord. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 181 Rhabdopleura Grimaldii J. JuUien. Portion d'une colonie dessinée à la chambre claire, grossie 16 fois. 182 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 {chitinous rod d'Allman ou axial cord de Sars) ; ce filet chitineux est la pièce principale de la colonie ; formé lui-même par l'endo- cyste ou l'endoderme chitinisé à sa surface, il donne naissance aux fuuicules qui portent les polypides ; il est coloré du brun le plus foncé, sa paroi est épaisse, résistante, brillante et lisse; il ne pénètre point dans les zoœcies proprement dites; il adhère au substratum sur toute sa longueur, c'est un stolon profond. Bien au-dessus du filet chitineux se trouve la paroi chitineuse du stolon externe, enveloppe du stolon profond; elle n'adhère jamais au filet chitineux, elle est transparente et dépourvue de stries, sa coloration est brun pâle. Les zoœcies sont un peu plus larges et plus bombées que le stolon ; leur principal caractère consiste en deux tubes très fins se tradui- sant extérieurement par deux lignes brun foncé, dont les deux extrémités antérieures convergent l'une vers l'autre sans se réunir cependant, et se terminent à la base de la péristomie (1) ; sur toute leur longueur, les zoaires portent des stries délicates, spéciales aux Rhabdopleura ; ces stries s'étendent depuis le stolon externe jusqu'à l'origine de la péristomie, elles se dirigent obliquement d'arrière en avant, et de la ligne médiane vers les bords, formant, par leurs intersections sur la ligne médiane de la zoœcie, une ligue zigzaguée particulière, existant également sur les Hhahdopleura compacta Th. Hincks et Rh. Normani Allman ; elles sont moins régulières et moins accentuées chez Rh. mirabilis M. Sars. Ce sont les zoœcies qui contiennent les polypides pendant leur retrait. Les péristomies forment les portions libres de la colonie ; elles sont constituées par des tubes, aussi longs que les zoœcies, portant sur toute leur longueur des anneaux aplatis, formant relief autour du tube péristomique ; la péristomie est un peu évasée à son ouverture supérieure. Açores, 318™. Les colonies sont portées par des coquilles, par d'autres Bryozoaires, etc., auxquels elles adhèrent fortement. Cer- taines branches s'isolent de tout support en se fixant les unes aux autres. Statoblastes inconnus. Je prie S. A. Albert-Honoré Grimaldi, Prince de Monaco, de vou- loir bien accepter la dédicace de celte remarquable espèce, la première que j'aie à décrire parmi ses précieuses récoltes. Les Rhabdopleura ne semblent pas être de véritables types d'eau (1) D' J. JuUien, Mission scientifique du Cap-Horn. Bryozoaires, p. 23, 1888. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 183 profonde. Comme on l'a vu ci-dessus, le Rh. mirabilis a seul été trouvé à ooO mètres ; il vit d'ailleurs également à 180 mètres. D'autre part, Hhdlidoplenm compacta, que je signale ici pour la première fois sur les côtes françaises de la Manche, parait vivre encore moins profondément que ses congénères, à 100 mètres. J'ai dragué cet intéressant Bryozoaire aularge de l'île de Batz (Finistère), pendant un séjour que je fis en 1886 au Laboratoire de zoologie expérimentale de Roscolï, fondé et si bien organisé par M. le pro fesseur de Lacaze-Duthiers. GÉNÉRALITÉS ET REMARQUES SUR LES MOINA par L. B. DE KERHERVÉ. Les Crustacés cladocères, dont le corps est enveloppé d'une cara- pace (Cahjptuna'va de G. 0. Sars), offrent déjà un nombre assez considérable de représentants qui se rangent très naturellement autour de quelques-uns des types les plus différenciés ou chefs de file d'autant de petites familles ou sections distinctes. Il n'est cependant pas sans avantage de concevoir l'ensemble du groupe, à la façon d'Herrick, sous forme d'arbre généalogique. En le réduisant à ses branches maîtresses, le tronc représentera les Daphninac avec le genre Daphnia terminant l'axe médian, l'un des deux rameaux, les Lynceinae, l'autre les Sîdinae, chez qui l'organisation est la plus parfaite. La classification linéaire réunirait les trois sommets en partant des Lyncées dont elle sem- ble faire un type inférieur ou primordial, tandis qu'ils n'apparaissent ici, à l'exemple de cer- tains auteurs, que comme un rameau dérivé des Eudaphiiiuae. Pour ébaucher l'ensemble, il a suffi des trois termes : Lynceus, Daphnia, Sida. Pour l'étayer, le justifier en quelque sorte, il suffira d'évoquer quelques formes de transition, elles aussi fécon- des en enseignements et pleines d'intérêt. Mais avec Birge, on peut considérer les Moina, en raison de leurs alTinités multiples, comme un type d'origine, supposé sans doute, XV. — 15 184 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 mais pour le moins apparent, comme le point commun d'où l'on peut faire diverger les rameaux secondaires de la tribu. Moina est voisin du genre Daphnia et de ses satellites, les Moino- daphnia, les Simocéphales et les Cériodaphnies, par qui se fait l'enchaînement naturel. Avec les Lynceinae, l'alliance apparemment s'établit par Ophnjoxus de G. 0. Sars ou Lyncodaphnia Herrick, mais bien aussi et surtout par les Macrothrix qui ont l'avantage d'être mieux connus et d'avoir été rencontrés jusqu'aux antipodes. De nombreuses relations de parenté rapprochent ces derniers genres des Lyncées proprement dits et la série est naturelle de ce côté. Mais le passage aux Sida est marqué de même, on le sait, par certaine coupe de la famille, par les Daphnella de Baird ou Diapha- nosoma de Fischer, ce qui est la même chose. Types d'origine ou formes d'enchaînement, comme l'on voudra, les Moina paraissent, en quelque sorte, comme la préface ou la syn- thèse du groupe qu'ils représentent. Ces petits êtres, d'un millimètre environ, irréguliers de con- tours, moins comprimés latéralement que la plupart de leurs congénères, échappent à la forme de lentille de ces derniers. Le revêtement chitinisé qui couvre la tête et forme les valves est d'une très grande délicatesse et contribue à la transparence générale du corps. Par suite encore, la carapace est très extensible et la cavité incubatrice dorsale peut prendre des proportions considérables, inusitées et môme tout à fait remarquables chez les femelles gravides. La tête, les appendices, la partie terminale du corps offrent plu- sieurs caractères propres à les dilîérencier des genres voisins. Chez le mâle, la place qu'occupe l'ouverture des canaux séminifères, non plus vers l'extrémité du corps, mais au niveau de la courbure de l'abdomen et du post-abdomen, et du côté ventral, mérite encore d'être signalée, ce détail étant d'affînité zoologique avec les Sidides. L'œil est grand, ses cristallins nombreux. Unique chez l'adulte, il était double chez l'embryon. Dépendance du premier zoonite, il est innervé par le cerveau antérieur {'procerebron), auquel se réfère le ganglion optique des auteurs. Les antennules, descendues sous le rostre chez les Daphnies, lequel manque ici totalement, émigrées au sommet de la tète chez les Macrothrix, naissent chez les Moina, en leur place normale, vers le milieu du bord inférieur céphalique. Mobiles et plus ou moins ciliées chez la femelle, elles sont terminées par de courts bâtonnets olfactifs, en partie transformés chez le mâle en organes de fixation. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 185 Ce dernier se reconnaît de suite au développement exagéré des antennules. Hoinulogues des antennes chez les Insectes, elles dépen- dent du deuxième segment et sont innervées par le cerveau moyen {iiu'sucerebroii). Parfois une ciliation particulière, tactile, existe sur la tète (.]/. macrocopuK. M. Banifyi); mais la tache oculaire ou œil accessoire n'existe pas. Celui-ci, surtout développé chez les Gladocères vivant dans la vase ou les eaux profondes, absent chez les Daphnies péla- giques, semble manquer par ce fait que les Moina ne se plaisent en général que dans une eau peu abondante, pouvant ainsi être assi- milés, eu quelque sorte, à une forme de surface. L'empreinte d'un pas de bœuf peut suffire à l'évolution d'une petite colonie. A ne considérer que cette absence de tache, outre la transparence de l'animal, tel d'entre eux apparaît comme un organisme des grands lacs, égaré dans une flaque d'eau. Les antennes ou rames sont fortes ; l'article basilaire au moins, est remarquablement épais, d'où les noms de macrocopus et de hrachiata, donnés aux espèces par les premiers observateurs. Le nerf qui les anime se détache des cordons nerveux à une certaine distance de la masse cérébrale, au-delà de l'œsophage, tandis que chez les Crustacés supérieurs il naît directement de l'organe cen- tral, du metacerebron. La natation, pour les uns, rendue difficile par le milieu, a déve- loppé ces organes, que ne viennent pas suppléer et la dureté de l'enveloppe générale chitineuse et la puissance des muscles moteurs du post-abdomen, comme chez les Lyncées;ou pour les autres, ces prolongements de la carapace, sortes de balanciers qui maintiennent en équilibre les formes de pleine eau. De forte proportion aussi sont les membres (pereiopodes), cons- truits sur le même plan que chez les Daphnies, tandis que le jeu rapide de ces organes rappelle celui des Sida. Le carapace est une dépendance de la partie supérieure du corps, de l'arceau mandibulaire onde la région mixte qui confine à la fois à la tète et au thorax. Les deux valves, avec chacune un organe de la dépuration urinaire (glandes du test) dans leur épaisseur, ont peine, malgré leur ampleur, à enfermer tout le corps. Aux bords libres sont des dents spini formes assez courtes, lesquelles, généra- lement réduites chez les Daphnies, mais nombreuses et bien développées chez les Macrothrix amis de la vase, montrent une fois de plus les caractères mixtes du genre; et c'est ainsi que dans les moindres détails de l'organisation se révèle la nature du 186 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 181)0 milieu, et l'ambiance doit se lire à l'inspection des moindres organes. Si l'enveloppe générale est sans prolongements d'aucune sorte, en revanche l'abdomen otïre deux soies très longues, deux gouver- nails utiles lors des brusques déplacements à la moindre alerte. Le post-abdomen, large d'abord, rétréci après la fente anale, avec ses faces garnies de dents particulières, est très caractéristique du genre. Organisation interne. — La brièveté de l'intestin est à noter chez des êtres s'alimentant surtout de microorganismes végétaux, si on le compare à celui des Lyncées, en partie enroulé en hélice ; d'autant plus que ces derniers ne dédaignent pas à l'occasion, une nourriture animale. Voyez tel d'entre eux, le Lynceus truncatas par exemple, attablé à la façon des Cijpris, au fragment de chair mis dans le vivarium à son intention. Le fait tient-il, chez les Moina et les Daphninœ, à la nature très assimilable des vivres? Ou bien encore, à la présence des cœcums gastriques? De chaque côté du tube digestif sont les cordons génitaux ; au- dessus, le cœur en avant, la cavité incubatrice ensuite. La partie inférieure, presque tout le plancher de cette chambre, lorsqu»? les embryons arrivent pour y parachever leur développement, présente une sorte de turgescence et devient couche alimentaire (A^a/i/'^of/e/i), d'après l'auteur du « Naturgesckiclite der Daphnoiden ». Pas de processus dorsaux, ou du moins un seul chez quelques espèces (M. propinqua Sars, 3/. reclirostris, représenté par Fischer), mais une sorte de bandelette d'occlusion, épaississement ou repli peaucier qui, non limité à la région médiane, court en écharpe de chaque côté du corps, pour clore la cavité incubatrice, la main- tenant d'autant mieux fermée et serrée que les embryons se pres- sent plus nombreux dans son intérieur. La reproduction est assurée de deux façons : la multiplication par des œufs parthénogénétiques, évoluant sur place et donnant naissance soit à des femelles, soit à des mâles, et la ponte des œufs de durée ou œufs d'hiver, propres à être fécondés, toujours renfermés dans une petite corbeille ou éphippie, d'où ne sortent que des femelles, peuvent alterner chez le même individu. C'est en un mot la génération polycyclique de Weismann ; c'est-à-dire, en d'autres ternies, que la môme femelle, après la formation d'un ephippium, phase ultime d'un cycle, peut encore produire iudilïéremment des œufs d'été ou des œufs d'hiver. Mais les pontes ne sont pas nombreuses. Chez M. macrocopus, il y en a, d'ordinaire, de trois à sept seulement. Très souvent les pontes SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 187 d'embryons sont unisexuées, parfois régulièrement alternes, avec prédominance des femelles néanmoins. En captivité les mâles ont apparu souvent dès la deuxième portée, rarement dès la première, et ce fait concorde, pour cette espèce, avec l'observation 8 de Weismann {lYat. d. D.), succession des premières pontes, dans laquelle l'auteur note la rareté des mâles, qu'il attribue au hasard. Cette forme vivant dans les mares ou de simples flaques d'eau, a tout à redouter des circonstances extérieures : Frileuse, les brusques changements de température lui sont défavorables ; prolifique, la provende peut-être rapidement épuisée; l'assèchement la menace. Son existence sera brève : et vite elle se reproduit, d'où le grand nombre d'embryons dans chaque berceau et la succession rapide des générations, et fréquemment elle engendre des mâles à l'inverse de ce qui se passe d'ordinaire chez les Cladocères, afin d'assurer la fécondation des œufs destinés à perpétuer l'espèce. Les observations suivantes se rapportent au Moina macrocopm. Une femelle parthénogénétique, née le 22 juillet, a donné : Le 27 Juillet 12 $ en majeure partie embryogènes. Obs. 1. Mort de la mère le 13 Août. Les termes qui désignent ici les femelles qui ont donné plus tard, comme première ponte, soit des embryons, soit des éphippies n'impliquent nullement une différence essentielle entre elles. Ailleurs je reviendrai sur ce fait. Ce sont ici de simples épithètes abréviatives. Une 9 liée d'œuf d'été le 6 septembre donne : 20 » 9 6" 31 » 10 9 embryogènes 2 Août 10 cf 4 » 10 dont 9 (f , 1 ? 6 » 8 9 éphippiales. 8 » 7 ^ Le 11 Septembre 19 embryons 13 M 27 » [Obs. 2. 15 » 10 » ) % qui, ])ar exception, étaient probablement tous femelles. Cette observation montre bien la fécondité de ces êtres. Une 9 née d'œuf d'été le 27 août, produit : Le 4 Septembre Ephippium. ^ 11 ). 19 cf ( 14 » 7 ) La mère meurt le 17 septembre. 188 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 Les éphippies, dans cette espèce, ont, en règle générale, deux loges et deux œufs d'hiver. Dans les cultures, j'ai rarement observé plus d'un œuf sur l'ephippium vu de coté. En ce cas, au lieu d'être' verticales (fig. de Gruber et d'Herrick), les loges sont longitudinales, l'une à droite, l'autre à gauche de la ligne médiane du corps. Robin s'exprime ainsi : « Chaque moitié de l'ephippium enferme un seul œuf et très rarement deux, sur le Daphnia {Moina) macrocopus ». Les éphippies, dont la surface est entièrement réticulée, sont au moment de la mue, c'est-à-dire de la ponte, d'un blanc laiteux qui indique leur maturité. Les éléments mâles du Moina maci'ocopus paraissent avoir été vus pour la première fois par von Siebold. On lit dans son Manuel d'Anatomic : « Moi-même, j'ai trouvé chez un Daphnia rectirostris des corps allongés et recourbés en demi cercle qui étaient rigides et se dissolvaient dans l'eau en crevant. » Mais Robin, en 1872, à coup sûr, les décrit et les figure très exactement : « Ils se présen- tent, dit-il, sous la forme de petits cylindres tronqués à leurs deux bouts, rectilignes ou infléchis, soit en quart de cercle, soit en S » etc. Ce sont bien là les spermatozoïdes de l'espèce qui a reçu plus tard le nom de paradoxa Gruber et Weismann. On sait depuis Leydig que chez le véritable M. rectirostris, les ovules mâles sont étoiles. Ceux du brachiata, d'après Clans, seraient analogues : « In Hodenschlauche dieser Mannchen {brachiata) fm- den sich in spârlicher Zabi actinophrys àhnliche Gebilde mit zahl- reichen feinen Strahlenfortsatzen, ganz ahnlich wie sie Leydig D. rectirostris abgebildet hat. » J'ajouterai que les mâles du macrocopus n'ont que quelques semaines à vivre, un mois à peine, mais en été au moins, ils sont déjà aptes à se reproduire quelques jours après la naissance. Les œufs des Moina ont été étudiés, en particulier, par Weis- mann, Ischikawa et Grobben. Ce dernier a suivi le développement d'une espèce. Le genre Moina Baird a été observé en France, par Joblot, dès 1754. Il donne trois figures d'une espèce qui, très probablement, se rapportent au brachiata Jurine, 1820. C'est à cette dernière que les auteurs. Plateau entre autres, ont généralement attribué le mémoire de Strauss, 1819. C'est à tort, à mon avis. L'espèce de Strauss est la même que celle de Robin. D'ailleurs, celui-ci ayant fait revivre le nom de macrocopus, on a la synonymie suivante : M. macrocopus (Strauss) Robin, 1872, = flayellata Hudendorfî, 1876 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 189 = Fischeri=^ paradova. Elle a reçu un nom différent dans chaque pays; elle occupe toute la région centrale de l'Europe, de l'ouest à l'est. G. 0. Sars la signale de plus, des environs de Christiania, en compagnie de .1/. brachiata. Je la dois à l'amitié et à l'obligeance de M. Gâche, notre collègue, qui l'a récoltée en grand nombre, dans les environs de Bourbon- Lancy, à la fin d'août, dans une petite mare boueuse fréquentée par des Canards et riche en x\lgues monocellulaires. Toutes les femelles étaient embryogènes, témoignant des conditions favo- rables du milieu. J'en ai moi-même capturé, aux abords de Samer, à la limite du Bas-Boulonnais, quelques exemplaires, fin août, dans de très petites tlaques le long des ruisselets s'épauchant ça et là sur le gault de la vallée. La dissémination de ces petits êtres se fait ainsi : 1° de proche en proche, dans les villages où ils ont été souvent signalés, par les oiseaux domestiques qui la transportent d'une mare dans une autre ; 2° par les cours d'eau, et c'est le cas signalé par M. J. Richard, auquel je dois plus d'un renseignement, qui a trouvé des Moina, en divers points des environs de Vichy, le long de l'Allier. M. marrocopus existe aux Etats-Unis. Mais il faut éliminer toute- fois la figure i delà planche A, du travail d'Herrick. MM. R. Blanchard et J. Richard viennent de le trouver en Algérie aux environs d'Oran. Les autres espèces du genre sont : M. propinqua Sars, iiustralie. M. micrura Kurz, M. brachiata J urine. M. LiUjeborgi Schoedler. M. rectirostris (Millier, Jurine) Baird. M. salina Stepanov^^, in Daday. M. Banffyi Daday. M azorica Moniez. M. n'ctiroatris a été signalé en France (J. Richard, Moniez). Après ce rapide coup d'oeil sur ces Cladocères, il serait facile d'exposer plus d'un problème intéressant, soit à propos des œufs, soit à l'occasion de cette force mystérieuse, la parthénogenèse, mais c'est surtout après la comparaison avec d'autres types que ces questions pourront gagner à être rappelées. 190 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 LA CROISIERE DE LA LEONTINE DANS L'ATLANTIQUE BOREAL ET DANS LA MER DU NORD, 1890. par le Baron Paul de SÈDE d) Je me proposais d'étudier la question de la Migration des espèces dont la capture constitue la grande pêche (Morue, Maque- reau, Hareng) et de déterminer également les meilleures conditions de temps et de lieu pour la réussite des armements. En conséquence, j'ai mis en état ma goélette Léontine, qui est un yacht de voyage et de marche et qui jauge seulement quarante-cinq tonneaux, pour suivre tout d'ahord la campagne de pèche à la Morue. Je croyais utile de démontrer combien il est inopportun de faire partir les goélettes de Dunkerque le premier mars ; par les mauvais temps qu'elles rencontrent dans le Nord, cela les expose à de graves avaries et même parfois au naufrage. Il vaut mieux, selon moi, pour les armateurs, faire une pèche préparatoire, à cette même époque, sur le Dogger-Bank et même sur la côte est des îles Shetland. Pour recueillir des faits à l'appui de ces idées, je me suis rendu en mars sur le Dogger-Bank où j'ai rencontré de nombreux Anglais et des Hollandais qui péchaient dans de bonnes conditions et qui ont rapporté dans leurs pays respectifs les premières cargaisons de Morue salée, alors que les goélettes françaises n'avaient pas encore atteint l'Islande. DuDogger Bank, j'ai gagné les Shetland, après quelques jours de station dans le golfe d'Edimbourg où je suis allé voir le fameux pont de Forth pendant que l'équipage se ravitaillait en vivres frais. A Lerwick (Shetland), où je suis arrivé le 12 avril, j'ai trouvé la pèche en pleine activité, des navires entiers chargés de Morues fraîches — à la glace — en destination des ports du Nord : Aberdeen et Peterhead, une exportation considérable de Vignots (Littonna littorea), pour les marchés de Londres et les salaisons allant déjà bon train. Les Shetland arrivent même à expédier pour le carême, c'est-à-dire avant Pâques, en Italie et en Espagne, de la Morue salée de l'année. Et pendant ce temps, nos goélettes sont ballottées entre les îles Vestmann et la côte d'Islande. Ce premier point, celui d'une campagne préliminaire, étant acquis, j'ai abandonné provisoirement la Morue pour m'occuper du (1) Extraits d'une letli-e adressée au Baron Jules de Guerne. SÉANCK DU 28 OCTOBRE 1890 Jî)l Hareug, de ce fameux Hareng qui part en avril du Noid de l'Ecosse pour arriver chez nous vers la lin d'octobre. Dans le golfe de Dor- noch où je me suis rendu, j'ai subi des temps affreux Là aussi j'ai trouvé les Harengs à poste fixe cantonnés entre le golfe de Cromarty et le cap Duncansby, où ils passent l'hiver. On en pêche toute l'année, non pas dans les eaux vives, mais sur les bancs voisins de la côte. Les gens du pays les laissent en général tran- quilles et ne les prennent qu'au moment de la ponte, deux fois par an, en avril el en octobre. I^e Poisson est alors plus plein et plus recherché. Les Harengs ont d'ailleurs des habitats si bien déterminés que mon pilote écossais de Port Mohammak savait distinguer un Hareng pris à Cromarty, d'un Hareng du Loch Fyne. Mais il n'a pu me préciser les caractères sur lesquels il s'appuyait. D'ailleurs, son patois gaélique était à moitié incompréhensible. Quoi qu'il en soit de ces particularités, je pense, avec M. Lon- quéty, de Boulogne, que le Hareng n'émigre pas. J'ai, du reste, déjà soutenu cette opinion dans la Remie d'exploration, de M. Marbeau. En revenant vers le Sud, je n'ai plus rencontré un seul Hareng. Fin mai, départ pour l'Islande. Même route que précédemment sans m'arrèter au Dogger Bank, Edimbourg, Lerwick. De là, j'ai gagné les Faer^, où j'ai reçu des autorités danoises un accueil abso- lument charmant. Les FaBr0 sont très légèrement réchauffées par une branche ultime du Gulf-Stream. On y pêche plus ou moins la Morue toute Tannée, près de terre. Mais il faut aller sur le grand banc des Fer0, à 80 milles dans le Sud-Ouest du groupe d'îles, pour faire des pêches abondantes. Là, j'ai repris mes expériences. J'ai péché des Morues sur les grands fonds de roches, de 180 à 220 mètres. Elles ne mordent pas facilement aux appâts. Celles qu'on prend ont l'estomac plein de Crustacés, de Poissons, d'Echinodermes. Elles se trouvent évidem- ment dans leur milieu naturel. Sur les bancs où, selon moi, les Morues ne vont que pour frayer et chercher une température plus favorable, elles sont privées de leur nourriture habituelle et complètement affamées. Elles mordent alors beaucoup plus facilement, et dans leurs estomacs, souvent vides, on peut trouver (cela m'est arrivé trois fois le même jour) des copeaux et des escarbilles ! Les goélettes françaises s'arrêtent parfois sur le banc des Fasr^, au moins certaines d'entre elles, et n'ont point à regretter les quelques jours passés dans ces parages. J'ai croisé ensuite, m'éloignant du banc, entre les Faer^ et la côte 192 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 est de l'Islande, de la pointe de Myggenaes à Seydisfj0rdr. Le temps était défavorable, et par deux fois j'ai du rentrer aux Fœr^ avec des coups de vent de Nord-Ouest pendant lesquels je faisais, avec la voile de cape, jusqu'à 230 milles dans les vingt-quatre heures, fuyant vent arrière. En définitive je suis revenu au port, ayant toujours commandé moi-même, nuit et jour, mon petit bâtiment, après 95 jours de mer et 5000 milles de route. Mon programme ne comportait pas de dragages. Il s'agissait avant tout d'une croisière de pêche. Mais ce serait mal me connaître que de croire que je n'ai pas traîné mes fauberts à chaque occasion favo- rable. Très peu satisfait de ce mode de recherche, je ferai certaine- ment construire l'année prochaine des dragues ou d'autres appareils qui me donneront autre chose que les éternels Nymphon. NOTE PRELIMINAIRE SUR LE BLANCHàRDIÀ CYPRICOLÀ, NOV. GEN., NOV. SP. par le D^ Antoine WIERZEJSKI, Professeur à l'Université de Cracovie. L'année passée, j'ai rencontré dans quelques individus de Cypris candida (1) conservés dans l'alcool, des corps étrangers très singu- liers, semblables au premier coup d'œil à des œufs de Distome ou d'Eustrongijhis gigas. Parmi quelques douzaines de Cypris que j'ai examinées, j'ai rencontré ces corps à peu près chez un individu sur dix. Ils se trouvaient non seulement dans l'espace libre entre les lames delà carapace, mais aussi dans les pattes, dans les antennes, dans les mâchoires, en un mot dans tous les espaces libres entre les organes internes. Certains individus en étaient complètement remplis. L'examen le plus assidu m'a convaincu que ces corps n'étaient que des kystes d'un être parasitaire, appartenant probablement à une espèce du groupe des Sporozoaires ; mais je n'ai pu trouver (I) Les échantillons de Cypris ont été pris au printemps, aux environs de Cracovie, avec le Lepidurus Kozubowskii Fischer. SÉANCE DL' 28 OCTOBRE 1890 193 dans leur structure les caractères essentiels, qui me permissent de les ranger dans l'une des classes actuelles de ce groupe. Pour pouvoir étudier plus exactement leur nature, j'aurais eu besoin d'examiner ces corpuscules l'état vivant. J'espérais pouvoir le faire bientôt ; mais malheureusement mon attente n'a pas encore été satisfaite, bien que j'eusse ex- aminé dans ce but un grand nombre de Cypris de différentes espèces , recueillis dans la même loca- lité. Je dus donc me borner à l'étude des matériaux conservés dans l'alcool et voici les résultats que j'ai ^'?- *• -.P«''t'"".f''' l» ^^OV"*" ''^ Cypris, pour montrer 1 ■" la position relauve des diverses phases du developpe- pu obtenir. Je ne menl du Blanchardia cypriœla. —Grossi '^O ioh. crois pas devoir re- tarder davantage leur publication, quoiqu'ils ne soient point satis- faisants sous tous les rapports ; mais je désire attirer l'attention des naturalistes sur ce très intéressant parasite et arriver ainsi promptement à une connaissance plus complète de sa biologie. J'ai cru convenable de créer pour lui un nouveau genre, que j'ai nommé Blanchardia, en l'hooneur de mon très distingué confrère, le prof. Dr Raphaël Blanchard, de Paris. Après avoir dit de quelle manière j'ai découvert le Blanchardia, en même temps que les circonstances dans lesquelles j'ai étudié sa structure, je passe à la description des phases de son développe- ment reconnues jusqu'à présent. Ordinairement dans chaque individu de Cypris hébergeant le Blanchardia, on rencontre ce dernier à deux phases différentes de développement : à la phase d'enkystement et à la phase de végétation (d'accroissement). Mais on trouve aussi des Cypris, dans lesquels l'une de ces deux phases domine sensiblement. A la phase de végétation, le parasite présente plusieurs états de 494 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 \ ,.^ ■">:Q,»..' a. /'■■,<>.é Fi végétation Premières phases de (f, amas de pro- loplasma contenant des vé- sicules ; /*, diverses formes amiboïdes. — Grossi ISU fois. Fig. 3 mêmes Les phases en élat de seg- mentation. — Grossi 180 fois. développement d'un aspect très variable, sousle rapport de la forme et de la taille. On le rencontre sous la forme d'amas amiboïdes de ./ I grandeur inégale, de sacs plus ou moins allongés (fig. 2, 3)(4), enfin sous une forme plus déterminée : allongée , cylindri- que avec un, deux, trois ou plusieurs renflements ovoïdes en arrière et une queue plus ou moiûs longue (fig. 4). Ces derniers états rap- pellent les premières phases du dévelop- pement de la Gréga- rine géante du Homard. On les voit ordinairement bien développés dans l'espace libre de la coque du Cypris, qu'ils traversent dans divers sens ; ils forment, principalement près du bord, des couches parallèles, entremêlées les unes aux autres. Ils atteignent une taille considérable, O^mg et plus de longueur. Un rapide coup d'œil sur les figures 1 à 4 fait d'ailleurs connaître les diverses formes réalisées à ce stade mieux que la description la plus détaillée. Au stade de végétation, le parasite est toujours formé d'un protoplasma renfer- mant des granulations plus ou moins fines, foncées, qui se colorent vivement par l'hématoxyline et la safranine. Dans (luelques stades, on trouve en outre, plus ou moins fréquemment, des vésicules granuleuses ayant 2 à 13 \i. de diamètre. Quelquefois de grands amas de proto- plasma hyalin en sont totalement rem- plis; ou bien elles forment de petits groupes, entourés d'un protoplasma finement granuleux (fig. 2, a, h). Fig. 4. — Phases de végétation allongées, renfermant des rendements destinés à former les kystes, — Grossi 110 fois. (1) Toutes les figures ont été dessinées à la chambre claire, mici'oscope de Zeiss. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 iDÎJ Sur les individus altérés par l'alcool que j'avais à ma disposition, je u'ai pu découvrir ui uoyau ui membrane d'enveloppe. Cette dernière manque à tous les stades de la phase végétative et est rem- placée par un ectoplasme gélatineux, fmement granuleux, qui per- met au parasite de changer de forme, de pousser des pseudopodes et de s'allonger pour prendre ces formes cylindriques, souvent seg- mentées, que nous avons décrites plus haut. L'absence de noyau est sûrement très frappante ; il est possible que l'étude d'individus vivants permette de le découvrir. En comparant les diverses phases du développement de notre parasite à l'état de végétation, nous n'avons pu arriver à aucune conclusion certaine, relativement à son premier état de dévelop- pement. Il nous semble que cet état est représenté par de très petits élé- ments, peut-être par les vésicules que nous avons décrites plus haut et qui peuvent avoir la valeur de noyaux. En effet, nous admettons que la propagation de ces vésicules donne naissance à de plus grands amas de protoplasme, qui renferment souvent, comme nous l'avons déjà indiqué, des vésicules de cette sorte. Ces amas, de môme que ceux qui ne renferment que peu ou point de vésicules, se divisent en portions inégales. Les vésicules jouent certainement un rôle important dans cette division. Quoiqu'il en soit, les parasites peuvent, sans aucun doute, se multiplier à ces phases de développement, ce qui explique leur nombre très considérable dans le même Cypris. Nous avons repré- senté (lig. 3) quelques-uns de ces stades de division. Il est bien entendu que nous devons distinguer la division ci-dessus décrite de celle qui a pour but de produire des kystes, et sur laquelle nous reviendrons encore. De tout ce qui précède, il résulte donc que les diverses formes sous lesquelles le parasite se présente durant la période de végé- tation sont en rapport avec sa multiplication et son accroissement, ainsi qu'avec la faculté d'exécuter des mouvements amiboïdes. Ces formes dépendent également de la situation qu'occupe le parasite à l'intérieur du Cypris, entre ses divers organes ou entre ses éléments hislologiques. Il est difficile de dire si elles jouissent également de la faculté de locomotion, puisque je ne les ai pas étudiées à l'état vivant. Nous allons décrire maintenant le mode de formation des kystes. Nous savons déjà que les stades amiboïdes peuvent se segmenter. Les individus nés de celte manière augmentent de volume en 196 SEANCE DU 28 OCTOBRE absorbant les sucs nutritifs de leur hùte, s'allongent ensuite et forment des renllements ovoïdes, destinés à se transformer en kystes. Ces renflements naissent successivement par une segmentation de tout le corps. On en voit de diverses grandeurs et souvent très éloignés les uns des autres, chez les individus qui en présentent quelques-uns. Les plus avancés ont acquis une forme ovoïde ou sphérique, les plus jeunes sont fusiformes. Les premiers se .séparent peu à peu du corps maternel, inais restent unis à lui par des lils protoplasmiques plus ou moins lins. En même temps, ils s'accroissent et leur proloplasma subit une transformation progressive. L'ecto- plasme hyalin qui les entoure se transforme probablement en un kyste, qui devient bientôt assez résistant et présente un double contour. A mesure que ce dernier devient plus épais, la structure du contenu du kyste se modifie, car on y voit de nombreuses vacuoles et des granu- lations. A ce stade, les kystes sont à peu près sphériques : leur coque est hyaline et lisse, mais plus tard elle se plisse longitudinalement et prend une couleur jaunâtre. Le nombre des vacuoles diminue dans le contenu du kyste et celui des granulations augmente. La transformation subséquente consiste en l'épaississement de la coque. Il n'a pas été possible d'observer pas à pas la transformation du contenu. On le voit complètement rempli par de nombreux corpuscules sphériques, qui se colorent par l'hématoxyline. Le mode de transformation du kyste est visible dans la figure 5. Le kyste mûr est ovoïde, plus ou moins aigu aux deux pôles et d'un diamètre moyen de 38 à 54 [/.. Sa coque est relativement très épaisse et d'une sculpture singulière (tig. 5,6') : elle ne présente pas de micropyle au pôle, mais y est seulement plus mince, €omme on le voit dans la coupe longitudinale (tig. 5,/). La coque du kyste est tapissée intérieurement d une très Une membrane hyaline. Fig. 5. — Phases d'en- kystenient : a, seg- mentation ; b, phase phis avancée avec des vacuoles: c, le kyste jeune a déjà une mem- brane à double con- tour ; d, kyste plus avancé, entouré d'une membrane plissée ; e, kyste bien développé, pour montrer sa forme et la sculpture de sa coque ; /', coupe lon- . gitudinale du kyste montrant l'épaississe- ment de sa coque. — Grossi 180 fois. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 197 Le contenu ne subit poiut d'autres transformations : il ne se résout point en un amas de spores caractéristiques, comme chez les autres Sporozoaires. Peut-être cette transformation se passe-t-elle dans le monde ambiant, quand les kystes se sont échappés dà leur hôte. Les corpuscules du contenu qui se colorent ne peuvent être considérés que comme des sporoblastes. Le développement ultérieur du contenu des kystes étant encore inconnu, nous ne pouvons comparer notre parasite, à ce poiut de vue spécial, avec les Sporozoaires et le ranger dans un groupe quelconque de ces derniers. 11 nous semble plus convenable de laisser ouverte la question de la place qui doit lui être attribuée dans la classification, jusqu'au moment où l'on connaîtra sa biologie complète. 11 me reste encore à dire quelques mots sur la biologie du Fig 6. — Diverses formes de kystes anormalenient développées. — Grossi 180 fois. /î/a/u7mrr/m. C'est probablement un parasite extracellulaire pendant toutes les pliases de sa vie parasitaire : en effet, il passe la plupart des phases de son développement dans les espaces libres du corps du Cypris. Mais il est possible aussi que les premiers états se passent à l'intérieur des cellules et qu'ils aient échappé à mon attention. Quant au Cypris, c'est un fait très frappant qu'il puisse continuer à vivre, bien que les parasites remplissent souvent en totalité tous les espaces libres de son corps et ses organes de locomotion, et quoiqu'ils 198 SÉANCE DU i8 OCTOBRE 1S90 absorbent ses sucs nutritifs. Il est vrai que les muscles et les cellules hypodermiques sont plus ou moins altérés chez les Cypris qui renferment un grand nombre de kystes, mais néanmoins ces animaux se meuvent et vivent. Je n'ai aucune idée de la manière dont le parasite arrive à Tinté- rieur du Cypris. Je n'ai trouvé que des Algues et des Vorticelles à la surface du corps des Cypris infestés de ce parasite. Je profite de cette occasion pour signaler encore que j'ai rencontré, dans diverses espèces de Cypris, des Microsporidies en quantité très considérable. Les individus hébergeant ces parasites ont une couleur blanchâtre et leurs mouvements sont lourds. Il résulte de ce fait, que les Microsporidies sont assez -répandues dans les Crustacés. On les a vues plusieurs fois chez les Cyclops, les Daphnia, les Simocephalus, espèces où je les ai souvent observées moi-même, mais je ne sais si elles ont été rencontrées déjà chez les Crustacés ostracodes. Cracovie, le 20 septembre 1890. DESCRIPTION DU DIAPTOMUS ALLUAUDI, x. sp., RECUEILLI PAR M. ALLUAUD DANS UN RÉSERVOIR D'EAU DOUCE A LANZAROTE (CANARIES) par Jules DE GUERNE et Jules RICHARD Magnitudine mediocri. Frons appendicibus tentaculiformibus omnino destituta. Céphalothorax antice quam postice in femina magis attenuatus, primo segmento impressioue imperfecta vix bipartito, segmenta 3 sequentia longitudine fere asquante. Latitudo maxima fere in medio sita. Segmentis 2 ultimis plane conlluen- tibus. Segmeutum cephalothoracis ultimum, paulum ad latera exstans, utrinque lobulum rotundatum format, mucronibus 3-4 setulosis in margine ornatum ; lobulo sinistro quam dexter ali- quanto validiore, ejusdem lobuli mucrone robustiore. Segmeutum ultimum apud marem lobulos latérales quam in femina multo minores prasbet. Abdomen insigni modo incongruens. Segmeutum 1"'"'" apud feminam subcylindricum longitudine reliquam partem abdomiuis SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 199 superaiis, antice iitrinque in processum obtusum, apice miicro- natum (siiiistrà validiorem), dilatatum. Idem segmentum suprà io processLini dorsaleiii exit médium, ampliim, apice (supra visum) rotuudatum, sparsim ad latera mucronibus minutis, seUilosis, prœ- ditum, gibbœ insiguis per ferè totam longitudinem segmenti l™i formam prœbeDS. Operculum vulvaB triangulare, iufenie in acu- lenm médium validum, acutum productum. Abdominissegmentum 2(iura parvum,cylindricum.Tertium 2^° duplo longius, circa dimidiam primi partem attingens, apicem versus leviter dilatatum. Rami caudales pauio lougiores quam latiores, intus ciliati ; setis cauda- libus crassis, dense et valide utriuqueciliatis, brevibus. Abdomiûis maris segmentum 1"^»™ brève, utriuque dilatatum (dextrà vero plus quam siuistrà), et mucrone parvo armatum. Segmenta 3 sequentia separatim primo longiora, inter se subae- qualia. Segmentum 2'^"'" et 3''"'" utrinque, finem versus, mucrone parvo et setuloso (dextro sinistro validiore) ornatum. Segmentum 4tum loeve ; 5'^"" 4'^ paulo brevius, peculiare. Etenim hujus pars dextra extus in processum distinctum, margine rotundatum, exit, mucrone brevi armatum, suprà paululum, sed infrà plane rugosum. Ramis caudalibus quani apudfeminam aliquanto longioribus, setis gracilioribus. Ramus caudalis dexter, paululum ad latus dextrum vergens, processus instar segmenti 5^' rugosus est. Antennas l^^i paris femina^ longae et graciles, basin furcae attin- gentes. Dextrae maris articulus 8^'^% 10™'", 11'»"^ praecipue 13"^"^ aculeo forti, 15'"»^ et 16'""s aculeo crasso, brevi, armatus. Articulis 14-18 valde tumidis. Articulus ultimusungue terminali sat robusto et incurvato munitus. Pedumotipc^risfeminœ ramus interioruniarticulatus,cylindricus, perbrevis, lœvis, apice attenuatus et hic setulam minutissimam prsebens. Rami exterioris articulus basalis extus seta gracili et longà munitus. Articulus penultimus extus ad basin aculeo forti, extus projecto, armatus; intus in unguem robustum, margine valide denticulato porrectus. Articulus ultimus aculeos 2 praebet, exteriorem longum, acutum ad basin crassum, interiorem vero minorem et graciliorem. Pedes o*i paris apud marem peculiares. Pes dexter elongatus. Ramus interior subcylindricus, brevis, apice rotundatus, lœvis, dimidiam fere longitudinem articuli penultini rami exterioris attin- gens. Rami exterioris articulus autepenultimus seta longà et gracili in medio ornatus. Articulus penultimus ad angulum apicale inter- num in processum conicum et obtusum porrectus ; postea lamina XV. — 16 200 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 hyalina, triaiigularis, obtusa, in medio marginis interioris ejusdem articuli exit. Articulus ultimus elongatus, ad basia constrictus, et ab hinc usque ad finem sensim dilatatus. Unguis lateralis reclus, sat gracilis, ungue termiuali tiiplo minor. Unguis terminalis crassus, perpaulum incurvatus, articulo ultirao longitiidiiie ferè aBqualis, margine intus sat valide denticulatus. Pes sinister brevis. Ranius interior crassus, perbrevis, laevis. Rami exterioris articulus aiitepenultimus seta longa et gracili in medio ornatus. Articuli ultimi 2 in ununi conjuncti (linea sejunc- tionis vix couspicua) ; uterque duplo latior quam longior, Penul- timus intus in lobulum rotundatum et pulvinatum porrectus. Ultimus aculeo ciliato, gracili, longitudine latitudinem articuli aequante, munitus ; extusin unguem robustum, valde incurvatum, rami exterioris pedis dextri ungui teruiinali contrarium, et eodem longitudine parum cedentem, intus oblique pectinatum, exiens. Articulus ultimus apice denique truncatus, in lobulos 2 o])tusos pulvinatos dilatatus. Lobulus exterior pilis, interior spinulis minutis ac curvatis obsitus. Long. 9 cire. Imm80-lmm90. Lat. max. 0mm48. Diaptomus AUuaudi ne peut être confondu avec aucune autre espèce du genre. Il présente en effet des caractères tellement spéciaux que nous avons cru tout d'abord avoir affaire à un genre nouveau voisin de Broteas. Les pattes de la cinquième paire du mâle, en particulier, présentent une très grande analogie avec celles ÛG Broteas [aie i fer hovén (i), mais un examen attentif de tous les appendices, et en particulier des pièces de la bouche, oblige de faire rentrer, sans aucun doute possible, ce curieux Calanide dans le genre Diaptomus. Les femelles adultes portent un ovisac réniforme volumineux, contenant un très grand nombre d'oeufs. C'est avec un vif plaisir que nous dédions ce remarquable Diap- tomus à notre excellent collègue M. AUuaud, qui en a recueilli de ' nombreux exemplaires dans l'ile de Lauzarote (Canaries). Ce Copépode était abondant et à l'état de maturité sexuelle le 5 février 1890 à Téguise (250'« environ d'altitude), dans le Mareta, réservoir créé de main d'homme pour conserver l'eau douce, assez rare, comme l'on sait, aux Canaries, où l'on compte, en moyenne, 300 jours sans pluie. (1) Voir J. de Guerne et J. Richard, Révision des Calanides d'eau douce. Mém. Soc. Zool. de France, II, 1889, p. 120, fig. 43. SÉANCI;; DU 28 OCTOBRE 1890 201 OUVRAGES REÇUS LE 28 OCTOBRE 1890 Ed. de Betta, Sul Carpione del lago di Garda (Salmo carpio Lin.). Atti del R. Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, (7), I, p. 803-808, 18W. 1. J. M. F. Bigot, New species of Indian Diptera. Indian économie entoinology, I, p. 191, 1890. i. kl., Note (p. 293-294, s. 1. n. d., 1890?) 1. R. Blanchard, Anomalie du plumage clie:: un Pigeon-paon. Bull, de la Soc. Zool. de France, XV, p. 92, 1890. 2. Id., Anomalie des organes génitaux chez un Taenia saginata Gœze. Ibidem» p. 166, 1890. 3. Id., Sur une remarquable dermatose causée chez le Lézard vert par un Champignon du genre Selenosporium. Mém. de la Soc. Zool. de France, III, p. 2'îl, ISÎK). R. Blanchard et J. Richard, .<»?• les Crustacés des sebkhas et des chotts d'Algérie. Bull, de la Soc. Zool. de France, XV, p. 130, 1890. 5. Brusina, Motriocem ptirjega svijeta. Nupulak i popis doinacihptica. Societas historico-naturalis croatica, V, 1890. H. Gadeau de Kerville, Faune de la Normandie, fascicule 2 : Oiseaux, p. 65-358. Paris, 1890. J. de Guerneet J. Richard, La distribution géographique des Calanides d'eau douce. Assoc. franc, pour l'avancement des sciences, in-8" de 5 p. avec une carte et un tableau, 1889. 1. .1. G. de Man, Publications scienii/iqties depuis l'année fS73 jusqu'à issi). Middelburg, in-8° de 8 p., 1890. 2. Id., Vergelijkende myologische en neurologische studien over Amphibien en Vogels. Academisch prœfschrift. Leiden, in-8o de 142 p. avec 4pl., 1873. 3. Id., On some species oftlie genus Sesarma Saij and Cardisoma Latr. Notes from the Leiden Muséum, II, p. 21, 1880. 4 et 5. Id., Carcinological studies in the Leyden Muséum. Ibidem, V, p. 150, 1883 ; XII, p. 49-120, avec 4 pi.. 18ÎK). 6. Id., Nematodes. Zoologischer Jahresbericht, p. 335, 1879. 7. Id., Contribution a la connaissance des Némato'ides marins dît golfe de Naples. Tijdschrift der nederl. dicrk. Vereeniging, III, avec 3 pi., 1870. 8. Id., l'eber einige neue oder noch unoollstandig bekannte Arien von frei in der reinen Erde lebenden Nematoden. Ibidem, V, 1880. 9. Id . Helminthologiscke Beitràge. Ibidem, (2), 1, avec 3 pi., 1885. 10. Id., (Juatrifime note sur les Nematodes libres de la -mer du Nord et de la Manche. Mém. Soc. zool. de France, III, p. 1G9, avec 3 pi., 1890. K. Môbius, L'eber die Bildung und Bedeulung der Grvppenbegriffe unserer Thiersgsteme. Sitzungsber. der k. preuss. Akad. der Wiss., p. 845, 1890. L. Picaglia, Appunti di ornitologia modenese pel 188'J ed aggiunte ail' elenco degli nccelli del Modenese. Atti délia Soc. dei naturalisti di Modena, (3), IX, 1890. 1. A. Preudhomme de Borre, Matériaux pour la faune entomologique du Limbourg. Coléoptères, 3^ centurie. Hasselt, in-8° de 50 p., 1890. 2. id., Matériaux pour la faune entomologique de la province du Brabant. Coléoptères, 5' centurie. Bull, de la Soc. linnéenne de Bruxelles, 1890. F. Rabé, La protection des Oiseaux. Bull, de la Soc. des se. de l'Yoniiip, 1" semestre 1890. 202 SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 A. Railliet, Une nouvelle affection parasitaire du Lihre et du Lapin de garenne. Revue des se. nat. appliquées, n» 8, 1890. J. Richard, Sur les Entomostracés et quelques autres animaux inférieurs des lacs de V Auvergne. Ibidem, n» 10, 1890. V. L. Seoane, Nouvelle espèce de Batracien anoure des îles Philippines. Méin. de la Soc. Zool. de f^rance, III, p. 206, avec 1 pi., 1890. W. Wollerstorfï, Ueber die geograpinsche Verhreitung der Amphibien Deulschlands, insbesondere Wiirtteinbergs. Jahreshefle des Vereins f. vaterl. Naturkunde iu Wurlteniberg, p. 125, 1890. Offert par M. Dautzenberg : E. Bucquoj', Ph. Dautzenberg et G. DoUfus, Les Mollusques marins du, Rous- sillon, II, Ro 4, Pelecypoda. Paris, 18ÎK). Offert par M. Fr. P. Moreno : Fr. P. Moreno, Le Musée de la Plata. Rapide coup d'œil sur sa fondation et son développement. Revista del Museo de la Plata, 1, 1890. Lettre de M. Henry A. Ward sur les Musées argentins. Ibidem. Projet d'une exposition rétrospective argentine a l'occasion du quatrième centenaire de la découverte de l'Amérique. Ibidem. Offert par le ministère de l'instruction publique : Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale. — Recherches zoologiques. '.Y partie : Etudes .sur les Reptiles et les Batraciens, par Aug. Du- méril et Bocourt, 12' livraison, feuilles 88-92, pages 697-732, planches XXV, XXVI, XLVIII-LI. Idem. Géologie. Description des anciennes possessions mexicaines du nord, par Guillemin-Tarayrc, 2' partie, l''" livraison, feuilles 1 à 27. planches I-XVII. Exploration scientifique de la Tunisie. Illustrations de la partie paléontolo- gique et géologique, fascicule 2, 2' partie : Espèces nouvelles ou critiques de Mollusques fossiles des terrains crétacés de la région sud des hauts-plateaux de la Tunisie, par Alph. Peron, planches XV-XXII. Description des Mollusques fossiles des terrains crétacés de la région sud des hauts plateaux de la Tunisie, par Alph. Peron. V partie, in-S" de 103 p., 1890. 203 Séance du 11 Novembre 1890. PRÉSIDE.XCE DE M. J. DE GUERNE, PRÉSIDENT M. le Ministre de rinstruction publique envoie le programme du Congrès des Sociétés savantes qui doit se réunir à la Sorbonne en 1891. L'étude des questions suivantes est proposée aux Membres de la section des Sciences : Signaler les hybrides d'Oiseaux et de Mammifères obtenus récem- ment. Étude du mode de distribution topographi(|ue des espèces qui habitent notre littoral. Étude détaillée de la faune fluviatile de la France. Indiquer les espèces sédentaires ou voyageuses et, dans ce deruier cas, les dates de leur arrivée et de leur départ. Noter aussi l'époque de la ponte, lufluence de la composition de l'eau. Étudier, au point de vue de la pisciculture, la faune des animaux invertébrés et les plantes qui se trouvent dans les eaux. Étudier les époques et le mode d'apparition des difïéreutes espè- ces de Poissons sur nos côtes. Étude de la montée de l'Anguille. Étude des procédés à employer pour la multiplication des Pois- sons de nos côtes et l'introduction d'espèces nouvelles. Étude de l'iDlluence ([ue l'ou peut attribuer aux usines indus- trielles et aux amendements agricoles dans la dépopulation de nos cours d'eau. Étude de l'apparition des Cétacés sur les côtes de France. Indiquer répoque et la durée de leur séjour. Étude des Insectes qui attaquent les substances alimentaires. Comparaison des espèces de Vertébrés de l'époque quaternaire avec les espèces similaires de l'époque actuelle. Nous relevons également la question suivante, parmi celles qui sont proposées à la section d'histoire et de philologie : Rechercher dans les anciens documents les indications relatives aux maladies des animaux et des végétaux dans les diverses régions de l'ancienne France. M. le Secrétaire général signale, parmi les ouvrages reçus en échange, une importante collection du Bulletin de la Société helvé- tique des sciences 7iaturelles, reçue par l'aimable intervention de M. le professeur Studer. 204 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1890 M. L. Petit oiïre un exemplaire de sa photographie pour l'alhum de hi Société. MM. Hallez et Paràtre, présentés à la dernière séance, sont élus membres de la Société. M. J. Deniker demande à la Société d'inscrire au nombre de ses membres la Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, conforméuîent à l'article 6 du rèj^lement. Sous le titre : Terménzettudomâniji mozgalmak , az dllultan kôrébôl, M. le professeur Géza Entz vient de publier eu langue magyare une traduction des règles de la nomenclature, adoptées par le Congrès international de zoologie (1). NOTE SUR UNE HIRONDELLE ALBINOS par Louis PETIT. J'ai l'honneur de présenter à la Société l'Hirondelle albinos dont M. le Secrétaire général a parlé à la dernière séance. ^Cette Hirondelle est l'Hirondelle rustique [Hirundo rustica). Son plumage est d'un blanc parfait; le bec et les pattes sont blanc jaunâtre; les yeux étaient rouges. Je présente également une photographie montrant sur le nid l'Hirondelle albinos et un autre individu de la même couvée, mais de livrée normale. C'est un curieux spectacle que de voir côte à côte ces deux frères de robe si différente. L'albinos, né en septembre dernier, semblait se porter à mer- veille ; il n'est mort que par accident, en tombant du nid. Il faut espérer que ses parents reviendront, au printemps pro- chain. Ils seront l'objet d'une attention suivie et il sera intéressant de voir si leur couvée ne donne pas naissance encore à quelque albinos. (1) l'ôlfùzetek a lermészettuclomanyi kozlônyhôz, XXII, p. 180-184, oktober 1890. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1890 205 QUFXQUES MOTS SUR LES MŒURS DE VHYLA VERSICOLOR DAUDIN ET SUR L'ACCOUPLEMENT DES RATRACIENS ANOURES par HÉRON-ROYER. Eu 1889, un ami, amateur de Batraciens, me fit présent, à son retour d'Amérique, d'un couple de Hi/la versicolor qu'il s'était pro- curé à New-York. Ces deux Rainettes étaient à peu prés de la taille de notre Uyla arborea. Toutes deux étaient fort tristes à leur arrivée, enfouies dans la terre trop sèche que contenait la boîte de transport; mais, avec quelques soins, je les vis revenir à la santé. Leur coloration grise devint plus franche et leur peau moins flasque, puis les taches ou dessins foncés qui agrémentent le dessus du corps et des membres prirent un ton plus vif et devinrent mieux caractérisés. En mai, lorsque l'appétit leur vint, les flancs de la femelle présen- tèrent une légère teinte de vert extrêmement tendre; plus tard, cette teinte chatoyante s'étendit davantage, et, suivant le beau temps et l'impression de l'animal, elle apparaissait jusque surlaface externe des cuisses. Le mâle montrait toujours des couleurs un peu plus sombres, ne sortant pas des teintes grises, avec les dessins semblables à ceux de la femelle en teinte foncée; l'ensemble de sa coloration s'harmoni- sait si bien avec les branches d'arbres qui lui servaient de perchoir, qu'il m'est arrivé souvent de le chercher longtemps avant de le découvrir. Les deux sexes, comme cela se voit chez cette espèce, ont le dessous des cuisses et le pli de l'aine d'un beau jaune soufre mar- bré ou piqueté de brun, ce qui les aide encore à se dissimuler aux regards et leur donne assez exactement l'apparence d'une des sinuosités de l'écorce où le jaune mêlé de brun simule assez bien des Champignons inférieurs. Ajoutons à cela, qu'avec leur robe bariolée de divers gris, ces Rainettes ont constamment la peau gra- nuleuse, ce qui, probablement, leur a valu le nom de Crapaud d'ar- bre, sous lequel on les désigne en Amérique. A peine étais-je en possession de ce couple d'Hyla, que je désirais les voir se reproduire. Je ne ménageai rien pour cela : cage spa- cieuse, eau fraîche et nourriture abondante. Mais toutes mes pro- digalités furent sans succès. Néanmoins, j'ai relevé de bonnes observations, dont une surtout, l'accouplement, touche de près à la question. 20(3 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1890 Mon attention fut attirée d'abord par l'influence patliologique du contact de ces Rainettes sur les autres Batraciens du même genre, qui étaient réunis dans la cage où je les retenais prisonnières : Hijla arborea, H. Sariginji et H. bai'ijtomis formaient ensemble un contingent de quarante-quatre individus. Toutes étaient, au début de cette expérience, en parfaite santé : les premières étaient de récente capture; les secondes avaient été élevées par moi en capti- vité et entraient dans leur cinquième année ; quant aux troisièmes, elles n'étaient captives que depuis quinze mois environ et leur embonpoint ne laissait rien à désirer. Ce ne fut que deux mois après avoir introduit auprès des trois autres espèces le couple d'Hi/la vcrsicolor, que je m'aperçus d'un cbangement fâcheux dans la santé de ces dernières. Peu à peu j'en vins à constater que presque toutes mes Rainettes étaient atteintes d'un amaigrissement général. Contrairement à ce qui avait lieu chaque année, au mois de mai, les chants furent presque nuls et lorsque les mâles émettaient leur appel, on sentait que cette expres- sion très affaiblie n'indiquait point le réel besoin delà reproduction; les femelles étaient alanguies par la même cause. Bientôt il y eut des morts et tous mes soins furent impuissants pour arrêter l'épi- démie qui sévissait sur cette petite famille, tandis que, dans les cages voisines, tous mes pensionnaires avaient conservé leur état normal. Enfin, en moins d'une année, j'ai compté quarante-deux victimes, il ne restait donc que les deux Américaines, ce qui m'amena à con- clure que l'absorption du venin cutané de VHijla versicolor éiaii la seule cause de l'empoisonnement de ses congénères européennes. Les symptômes de la mort ont été un amaigrissement général et une sorte de dessiccation anticipée de la peau, laquelle était alors rétrécie et collée aux muscles ; lorsque la mort surveuail, l'abdomen restait ferme sans être gonflé d'air, et le dessous des cuisses avait une teinte sanguine, non toujours uniforme, mais souvent jaspée. Chez d'autres sujets, la teinte sanguine affectait le péritoine et tout le membre pelvien ; chez d'autres, et surtout chez Hyla arborea, cette teinte sous-cutanée envahissait aussi l'abdomen, la gorge et le dessous des membres antérieurs. Je ne m'arrêtai pas à ces seules remarques et je continuai l'expérience sur quelques Grenouilles : Rana a(jilis et li. Latastei. Ces Batraciens, mis en compagnie du couple de H. versicolor, ne tardèrent pas à devenir souffreteux, puis, plus tard, à mourir dans des conditions presque identiques à celles relatées ci-dessus. Les :^. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1890 ^^/^ Rana agilis vécurent plusieurs mois, tandis que les Rana Latastei périssaient en moinsde vingt jours. Chez plusieurs sujets, on remar- quait de petites plaies cancéreuses qui s'étaient formées durant ce court laps de temps et qui, chez un /?. agilis surtout, s'étaient développées d'une façon effrayante, sans en excepter l'inflammation très vive des parties inférieures. Les Crapauds, les Tritons et le Pleurodèle m'ont paru réfractaires au venin cutané de la Rainette américaine, car, après dix mois de cohabitation, ils en sortaient indemnes. L'Hijla versicolor, contrairement à ce que jai observé jusqu'alors chez les autres Rainettes, aime à chasser les Hyménoptères : j'essayai de nourrir mes deux exemplaires avec les diverses Mouches qui venaient se faire prendre dans les pièges, mais je vis bientôt qu'ils négligeaient la Miispii domestica et n'étaient guère friands de Musca domitoria. Je dus alors chercher de plus grosses proies, telles que des Papillons blancs {Pieris brassicae, P. rapae, P. napi), qui sem- blaient mieux leur plaire. Mais un jour, il se prit, dans les pièges à Mouches, un certain nombre de Guêpes attirées par des fruits sucrés : dès que ces Insectes furent introduits dans leur cage, mes deux Rainettes se jetèrent dessus avec un empressement que je ne leur avais jamais vu et les gobèrent à plaisir; dans la fougue de leur gloutonnerie, elles s'élançaient si violemment sur leur proie, qu'elles s'écorchaient le nez sur les parois de la cage. La chose se renouvelant chaque jour, la plaie s'agrandissait, sans tou- tefois modérer leur voracité pour ces Hyménoptères. Un jour, en saisissant une Guêpe, le mâle fut piqué au-dessous de l'œil gauche. Il manifesta sa souffrance par des contorsions et en passant sa main sur son œil malade; mais cela ne fut l'affaire que de deux jours, après quoi il recommença à rechercher ces mêmes Insectes. L'œil se rouvrit peu à peu et il se guérit, sans qu'il s'y montrât aucune enflure. Le venin des Hyménoptères n'exercerait donc qu'une légère action sur ce Batracien, ce qui nous autorise à penser qu'à l'état sauvage l'Hijla versicolor poursuit de préférence ces Insectes. L'année dernière, vers le mois de Juillet, le mâle essaya à plu- sieurs reprises d'émettre un chant ; mais son cri était si incertain que je ne trouvai pas utile d'en tenir compte. Cette année, vers la même époque, il recommença sur un ton plus vigoureux et plus élevé. Ce chant, toutefois, est moins puissant que celui de notre Hijla arborea : il ressemble à un bêlement de Chèvre ou à un rire XV. — 17 208 SÉANCE DL 11 NOVEMBRE 1890 saccadé, (ju'ou peut exprimer ainsi : bê, ké, è-è-è-è-è-è-è ; la pre- mière syllabe longue, l'autre sur un tou plus élevé et plus bref, les suivautes en un rire automatique et accentué, quoique grave. Ce chant est tout diiïérent de ceux de nos Rainettes européennes, il présente trois changements diiïérents dans la voix : le bè, le ké et les è ouverts ; de plus, il est rendu comique par les efforts répétés que fait le Batracien pour l'émettre. Ces efforts provoquent un ébran- lement de toute la partie antérieure du corps, laquelle s'agite d'une façon automatique à chaque syllabe émise. J'avoue que l'effet m'a surpris, tant il est curieux : à chaque reprise, je me sentais entraîné à rire, eu même temps que plongé dans un étonnement que je ne pouvais réprimer. Voulant savoir si cette excitation à l'hilarité se reproduirait sur d'autres comme sur moi, j'ai fait venir deux personnes d'âge et d'impressionnabilité très différents : une dame de 38 ans et une fillette de 4 ans. Sans leur dire de quoi il s'agissait, je les fis passer au jardin etleur montrai les Rai- nettes à travers les vitres de la cage, les entretenant des variétés de coloration que présentent ces animaux, en attendant qu'il plaise au mâle de gonfler sa gorge. Cela ne tarda pas trop; il y eut de suite une marque d'étonuement ; puis, dès que l'animal se mita chanter, mes deux spectatrices partirent d'un éclat de rire irrésistible, que mes enfants et moi-même n'avons pu éviter de partager. C'est bien là le chaut d'amour. Après l'avoir répété plusieurs fois, le mâle se dirige vers la femelle; mais celle-ci reste insensible à son appel et ne quitte pas la brandie, sur laquelle elle est comme incrustée. Le mâle vient paisiblement se cramponner sur son dos : il lui pose ses mains sur les épaules ; puis, comme fait le mâle chez Hyla barytonus (1), il s'y maintient solidement, en tenant, entre son pouce et son index repliés, la saillie latérale que présente l'épaule. Les deux autres doigts restent étendus et se fixent à l'aide de leurs disques d'adhérence, l'un en avant du bras sur le côté du cou, près de l'oreille, le dernier sur le haut de l'humérus. Lorsque, pour la première fois, le 13 mai 1884, je fis connaître à la Société Zoologique de France ce nouvel accouplement chez les Anoures, je le croyais propre à la Rainette baryton, mais, trois ans après, j'eus à signaler un accouplement presque identique chez Bufo musicus (2). (1) Bull, de la Soc. Zool. de France, IX, 1884. (2) Notices sur les moeurs des Batraciens. Bull, de la Soc. d'études scienlif. d'Angers, XVI, 1886. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1890 209 Il n'est pas sans intérêt, en terminant ce travail, de rappeler briè- vement le mode de rapprochement sexuel chez les vingt-six espèces ou variétés d'Anoures qu'il m'a été possible d'observer depuis une douzaine d'années, afin de démontrer son étonnante diversité chez les espèces d'un même genre. On verra dans cet exposé que l'accou- plement sus-axillaire, qui fait l'objet principal de cette note, se retrouve chez une autre espèce que l'on ne soupçonnait point : espèce européenne et française, V Ht/la Savignyi, qui se trouve abon- damment eu Corse et dans plusieurs autres îles de la Méditerranée et dont l'aire géographique s'étend jusqu'en Asie (1). L'accouplement est dit pectoral, lorsque les mains du mâle s'avancent et viennent se joindre sur la poitrine de la femelle. On le rencontre chez : Rana esculenla Linné. » ridibunda Pallas. » fusca Rôsel. » fusca Honnorati Héron-Royer. » oxyrrhina Steenstrup. » Latastei Boulenger. » agilis Thomas. Bufo ciridis Laurenti. » arabicas Riq^pell. Il est axillaire, lorsque le mâle enfonce ses poings sous les aisselles de la femelle. Ou le rencontre chez : Hyla arborea Linné. » intermedia Boulenger. Bufo vulgaris Laurenti. » calamita Laurenti. Il est sus-axillaire, lorsque le mâle tient la femelle à la saillie des épaules, comme nous l'avons expliqué longuement dans cette note. On le rencontre chez : Hyla versiolor Daudiu. » bart/tonus Héron-Royer. » meridionalis Bôttger. » Savignyi A-udouin. Bufo musicus Daudin. (1) Extrait d'une note inédite sur le genre H (//a, que nous devons publier pro- chainement. 240 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1890 Il est inguinal, lorsque le mâle embrasse la femelle au bas des lombes etlixeses mains au-dessus du pubis. On le rencontre chez : Pelohates [uscks Laurent! . » cul tripes Cuvier. Boinliinntor igneus Laurent! . » pachypus Fitzinger. Il est axillo-inguinal, lorsque les mains du mâle n'ont à effectuer qu'un glissement de haut en bas sur le ventre de la femelle. On le rencontre chez : Discoglossm pictus Otth. » aurilus Héron-Royer. Il est loinho-puhien, lorsque les coudes du mâle viennent s'ap- puyer sur le pubis de la femelle et que, les avant-bras étant rappro- chés et dirigés en haut, les mains avoisinent le post-sternum. On le rencontre chez : Pelodytes punctatu-; Dugès. Il est enfin lombaire et collaire, accouplement terrestre en deux temps distincts : l^le mâle soutient le bassin de la femelle, jusqu'à l'évacuation des œufs ; 2oil saisit celle-ci au défaut du cou pour les féconder et les fixer à ses chevilles. On le rencontre chez : Alytes obstetricans Wagler. Anciennement, on ne distiguait que deux sortes d'accouplement chez les Batraciens anoures, l'axillaire et le lombaire, mais, d'après les nombreuses observations (]ue nous avons faites sur ces animaux, nous avons cru utile d'établir quelques subdivisions, qui caracté- risent plus nettement le mode d'accouplement propre à chaque espèce. A. de risle appelait accouplement cermcal le deuxième temps de l'accouplement de l'Alyte; nous proposons d'y substituer le nom d'accouplement collaire, qui a le mérite d'être plus exact (1). (1) Pour plus amples renseignements, voir mes publications insérées dans le Bull, de la Soc. Zool. de France, tomes III, IV, VIII, IX, X, XI, XIII et XIV; Bull, de la.Soc. d'études se. d'Angers, années 1884, 1885, 1886, 1889 et 1890; et pour le Bufo vulgaris, Bull, de l'Acad. Roy. des se. de Belgique, (3), X, n» 11, 1885. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1890 211 OUVRAGES REÇUS LE 11 NOVEMBRE 1890 1. G. Cotteau, Echinides recueillis par M. Jullien sur les côtes de Guinée. Bull, de la Soc. Zool. de France, XIV. p. 340, 1889. 2. Id., Description de trois Echinides vivants recueillis par M. le D' J. Jullien sur les côtes de Guinée [Libéria'. C. R. des séances du Congrès international de zoologie, p. 281, avec 3 pi., 1889. 3. Id.. Congrès scientifique. Les Sciences naturelles a la réunion des délégués des Sociétés savantes. Bull, de la Soc. des sciences de l'Yonne, l" semestre 1889. 4. Id., La géologie a l'Exposition universelle et dans les Congrès inlernatio- naux de 1889. Ibidem, 1" semestre 1890. 5. Id., Les délégués des Soci 'tés savantes a la Sorbonne en 1890. Ibidem, 2" semestre 1890. 6. Id., Considérations générales sur les Echinida éocènes de la France. Asso- ciation française pour l'avancement des sciences. Congrès de Paris, 1889. 7. Id., Note sur d-'ux Echinodermes nouveaux. Bull, de la Soc. géol. de France, (3), XVII, p. loO, 1888. 8. Id. , Echinides recueillis dans laprovince d'Aragon (Espagne), par M. Mau- rice Gourdon. Ibidem, (3), XVlll. p. 178, 1889. J. Dmikev, Essai d'une classi/icution des races liuniaines basée uniquement sur les caractères physiques. Bull, de la Soc. d'anthropologie, 1889. 1. H. Gadeau de Kerville, Lai Société des amis des sciences naturelles de Rouen en 1888. Compte-rendu annuel. Bull, de la Soc. des amis des se, nat. de Rouen, 2« semestre 1888. 2. Id., Note su/r la venue du Syrrhapte paradoxal en Normandie. Ibidem, avec 1 pi., 1" semestre 1889. 3. Id., Deu.cième addenda a la faune des Myriopodes de la Normandie, suivi de la description d'une variété nouvelle (var. lucida Latz.) ditOlomerismarginata y Hier s. Ibidem. 4. Id.,Ia Société des amis des sciences naturelles de Rouen en 1889. Compte- rendu annuel. Ibidem. 2' semestre 1889. 5. Id., Sur un Levraut monstrueux du genre hétéradelphe. Le Naturaliste, lodéc.1889. 6. Id., Expériences tératogéniques sur différentes espèces d'Insectes. Ibidem, lo mai 1890. 7. Id., Sur un cas d'amitié réciproque chez deux Oiseaux {Perruche et Stur- nidéi Ibidem, l"" août 1890. 8. Id., Sur l'existence du Palaemonetes varians Leach dans le déparlement de la Seine-Inférieure. Bull, de la Soc. Zool. de France, XV, p. 21, 1890. 212 Séance du 25 Novembre 1890 PRÉSIDENCE DE M. J. DE GUERNE, PRÉSIDENT La Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, présentée à la dernière séance, conformément à l'article 6 du règlement, est admise au nombre des membres de la Société. MM. Dautzenberg et Dollfus présentent M. Ferdinand de Ner ville, ingénieur des télégraphes, 116, boulevard Haussmann, à Paris. MM. J. Binot et R. Blanchard présentent M. Albert Vaudremer, étudiant en médecine, 16, avenue Latour-Maubourg, à Paris. M. l'abbé Culliéret vient de faire don à la Station maritime de Cette, dirigée par M. le professeur Sabatier, d'une importante col- lection de Mollusques de l'Océan Pacifique, dont la valeur est de 10000 à 15000 francs. M. le professeur Bogdanov adresse de nouvelles circulaires rela- tives aux Congrès internationaux de zoologie et d'anthropologie préhistorique. Le Comité de patronage est constitué; il comprend 31 membres français, savoir : MM. de Baye, R. Blanchard, R. Bona- parte, Cartailhac, Cazalis de Fondouce, Certes, Delage, Deniker, Filhol, P. Fischer, Geoffroy Saint-Hilaire, Girod, de Guerne, Hamy, Hovelacque , J. Jullien , de Lacaze-Duthiers , Lortet , Magitot , Manouvrier, A. Milne-Edwards, G. de Morlillet, de Quatrefages, Sabatier, Sauvage, Schlumberger, Testut, Topinard, Vaillant, de Varigny et Viguier. NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LE SYSTÈME NERVEUX DE QUELQUES ESPÈCES DE DIAPTOMUS Par Jules RICHARD Excepté pour le genre Cyclops, dont Hartog a récemment donné une monographie anatomique, on ne sait que fort peu de choses sur le système nerveux des Copépodes d'eau douce, en particulier sur celui des Calanides. Parmi ces derniers, le genre Diaptomiis seul a été étudiée ce point de vue par Zenker, Clans, Leydig, etc.. SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1890 213 qui ne nous donnent que des renseignements très succincts. C'est que l'observation du système nerveux par transparence est extrê- mement difficile, quelquefois impossible, en particulier pour la masse sous-œsophagienne cachée sous les épaississements chiti- neux des appendices de la bouche, et sous ces pièces buccales elles- mêmes. C'est pour combler, au moins en partie, cette lacune dans nos connaissances, que j'ai entrepris, au laboratoire de M. le pro- fesseur A. Milue-Edwards, a-u Muséum d'histoire naturelle, l'étude du système nerveux de divers Copépodes, en joignant à l'observa- tion directe la méthode des coupes. Je ne m'occuperai ici ni de la technique employée, ni des travaux antérieurs et de leur dis- cussion, toutes ces questions devant être traitées en détail dans un travail ultérieur accompagné de nombreux dessins. L'absence de ces derniers dans une note préliminaire expliquera pourquoi cer- taines parties de ce travail, difficiles à saisir sans le secours du dessin, ont été écourtées. Chez Diaptomus, le système nerveux se compose d'un gros gan- glion sus-œsophagien, ou cerveau, relié par deux connectifs à une masse ganglionnaire sous œsophagienne continuée par une chaine ventrale qui se prolonge jusqu'au point d'insertion des pattes de la quatrième paire. Le cerveau se présente sous la forme d'une masse irrégulière située au-dessus de l'œsophage et formée d'un noyau central de substance ponctuée revêtue d'une couche d'éléments cellulaires, couche dont l'épaisseur est très variable suivant les points consi- dérés. A un autre point de vue, on peut aussi distinguer dans la masse sus-œsophagienne deux parties : la première, qui comprend toute la masse centrale de substance ponctuée et les portions anté- rieure, supérieure et inférieure de la couche cellulaire qui l'enve- loppe, constitue le cerveau proprement dit ou primaire. La deuxième est formée par le cerveau secondaire, qui, séparé du précédent pen- dant les premières phases du développement, se trouve soudé à lui dans la suite. Tandis que le cerveau primaire est surtout formé de substance ponctuée, traversée par des fibres nerveuses, le cerveau secondaire, au contraire, est presque exclusivement formé de cellules nerveuses. 11 se confond avec la partie postérieure du cerveau primaire et se recourbe légèrement en tournant sa con- vexité vers la paroi dorsale du corps, diminuant d'épaisseur à partir de sa base. Il se présente ainsi sous la forme d'un fort pro- longement impair de la partie postérieure du cerveau primaire; ce prolongement ne tarde pas, en se rapprochant de l'extrémité cépha- 214 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1890 lique, à se diviser en deux troncs nerveux, symétriques par rapport au plan médian dorso-ventral. Ces troncs nerveux riclies en éléments cellulaires vont à l'organe frontal appliqué contre la paroi de l'extrémité céphalique et prolongé dans les deux appendices aigus du sommet de la tète. Sur une coupe transversale de la masse cérébrale passant par son extrémité supérieure on remarque la substance ponctuée dont la section présente l'aspect d'un carré à angles arrondis, limitée en avant et en arrière par une épaisse couche de cellules. La couche postérieure appartient à peu près entièrement au cerveau secon- daire. Une coupe transversale de la partie médiane montre que là le cerveau atteint sa plus grande largeur; la section est légèrement réniforme, et la concavité du côté ventral s'accentue à mesure que les coupes sont pratiquées plus près de l'œsophage. Les couches cellulaires périphériques diminuent beaucoup d'épaisseur, surtout sur les faces latérales, en certains points desquelles elles manquent totalement. Les coupes transversales qui suivent celles de la partie médiane ne diffèrent guère de ces dernières qu'en ce qu'elles sont moins grandes et que la concavité du côté ventral est plus pro- noncée. Les nerfs partant du cerveau sont d'abord les nerfs de l'organe frontal dont il a été parlé plus haut. Viennent ensuite les trois nerfs oculaires, très courts, partant de la partie postérieure et supé- rieure du cerveau primaire sur lequel les yeux paraissent tout d'abord reposer directement. Les deux gros nerfs des antennes antérieures, qui paraissent partir de chaque côté de la partie supé- rieure et antérieure du cerveau , ont leur origine réelle située plus profondément vers la base, près de la naissance des connectifs qui vont de là à la chaîne ventrale. Enfin un nerf impair part de la base du cerveau, du côté ventral, à égale distance des connectifs peri-œsophagiens et se dirige obliquement dans le plan médian antéro-supérieur pour entrer dans la lèvre supérieure. Immédiatement au-dessous des origines profondes des antennes de la première paire naissent les deux connectifs formant, avec le cerveau et la masse sous-œsophagienne, le collier péri-œsophagien. Ce sont deux cordons nerveux très forts à leur origine, présentant quelques amas de cellules aux points de départ des nerfs qui en sortent et des cellules nerveuses disséminées plus ou moins au côté externe, mais jamais à leur côté interne. Au niveau d'un amas de cellules placé tout près de la naissance des connectifs, part latéra- lement de chacun de ces derniers, un nerf assez fort qui se dirige SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1890 213 vers les muscles dorsaux des antennes de la deuxième paire. Chaque connectif donne encore de chaque côté les nerfs qui entrent dans ces mêmes antennes ; ces nerfs sortent de renflements cellulaires des connectifs au niveau de l'œsophage. Presque immédiatement au-dessous de l'origine de ces nerfs, on voit les connectifs envoyer chacun en avant un nerf assez volumineux dans la lèvre supérieure, juste au-dessus de l'ouverture de la bouche. Vers la partie infé- rieure de l'œsophage (on ne considère ici que la portion de l'œso- phage comprise dans le collier nerveux), les deux connectifs se rapprochent un peu l'un de l'autre et sont réunis, immédiatement au-dessous de l'œsophage, par une commissure transversale très distincte, dans laquelle on voit des fibres qui paraissent aller aux nerfs des antennes de la deuxième paire. Est-ce là simplement la commissure qui relie les renflements ganglionnaires qui émettent les nerfs des antennes de la deuxième paire, ou bien représente-t- elle la commissure post-œsophagienne des crustacés supérieurs? Au-dessous de cette commissure se trouve la masse sous-œsopha- gienne, formée de plusieurs ganglions. Elle se présente sous la forme d'une bande large en avant et diminuant peu en largeur jusqu'au niveau du premier maxillipède. Vue à travers la partie squelettique ventrale, les appendices buccaux ayant été enlevés au préalable par un heureux coup de rasoir, la masse sous-œsophagienne parait tout d'abord continue et homogène. Les choses sont en réalité moins simples. Si, en efïet, ou fait une coupe intéressant la chaîne elle- même, on voit bientôt que la masse est formée par la continuation des connectifs peri-œsophagiens présentant chacun, sur leur lon- gueur, trois renflements marqués par des groupes de cellules nerveuses, et les commissures transversales qui réunissent les ganglions de la même paire. Le premier donne des nerfs aux mandi- bules, le deuxième aux maxilles, le troisième aux maxillipèdes. Si l'on pratique des coupes transversales dans la masse sous- œsophagienne, on constate qu'elle présente dans toute sa longueur une section à peu près ovalaire. Ces coupes varient évidemment leur aspect intérieur suivant qu'elles passent ou non par les com- missures transversales. Leur examen montre que toute la masse sous-œsophagienne présente sur sa face ventrale une couche de cellules nerveuses, ainsi que sur la partie médiane de la face dor- sale, tandis que les parties latérales de cette dernière sont, en certains points, revêtues et en d'autres dépourvues de couche cellulaire. D'autre part, on constate que l'épaisseur de cette der- nière varie beaucoup suivant les points considérés; il est facile de 216 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1890 voir que dans les renflements ganglionnaires la partie médiane des deux faces ventrale et dorsale présente un amas de cellules consi- dérable; ces groupes cellulaires opposés se rapprochent l'un de l'autre de façon à étrangler la masse interne fibrillaire et, se réunissant, la divisent même complètement en certains points. Au niveau de l'origine du premier maxillipède, la masse ventrale devient subitement plus étroite sur une très faible longueur, pour se renfler légèrement à peu près au niveau de la limite du premier segment du corps en un faible ganglion émettant les nerfs des pattes de la première paire. Entre ce premier ganglion thoracique et le suivant, la chaîne ven- trale est réduite à un faible cordon dont la section, ovale dans la partie antérieure, devient de plus en plus petite et à peu près circu- laire dans le milieu de sa longueur, ne présentant, surtout en ce point, que quelques cellules nerveuses aux extrémités du diamètre antéro-postérieur et composé ainsi presque uniquement de fibres nerveuses. Cette partie est de beaucoup la plus grêle de la chaîne ventrale. Les ganglions thoraciques ne présentent pas tous, au point de vue de leur position, les mêmes rapports avec les appendices qui leur correspondent. C'est ainsi que le premier et le deuxième sont placés à peu près au niveau de l'origine des pattes de la pre- mière et de la deuxième paire; le troisième au contraire est situé à peu près à égale distance de l'origine des pattes de la deuxième et de la troisième paire ; le quatrième est placé plus près de la troi- sième paire de pattes que de la quatrième. Enfin, la chaîne ventrale se bifurque au niveau de la quatrième paire de pattes émettant de là les nerfs à la cinquième paire sans présenter de renflement. On doit pourtant attacher à cette terminaison de la chaîne ventrale l'impor- tance et la signification d'un véritable ganglion ; cette opinion est pleinement confirmée par la structure de cette partie. On voit en effet que les coupes transversales affectant une forme circulaire, au lieu de présenter simplement, comme les coupes des counectifs, une couche cellulaire plus ou moins mince aux faces dorsale et ventrale, montrent une grande abondance de cellules nerveuses qui, en certains points, occupent toute la section. C'est de ce centre gan- glionnaire que partent les deux troncs nerveux divergents, qui se prolongent dans l'abdomen, présentant çà et là quelques cellules, en donnant naissance à des nerfs délicats qui vont jusqu'à la furca, mais sans présenter aucun ganglion dans toute la longueur de l'abdomen. Nous voyons donc que la chaîne ventrale, outre la masse sous-œsophagienne, comprend encore quatre renflements ganglion- SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1890 217 naires et que son extrémité non renflée a la valeur d'un cinquième ganglion. Ce qui a été dit de la structure de la masse sous-œsophagienne s'applique également à celle des renflements ganglionnaires de la chaîne proprement dite, avec cette différence qu'on ne rencontre plus de commissures transversales. On a simplement un ruban à section plus ou moins ovalaire, et élargi au niveau des ganglions. Chacun de ces derniers donne naissance à des nerfs assez nom- breux dont le parcours est souvent très difficile à suivre. Le ganglion qui innerve la troisième paire de pattes est particulière- ment favorable pour l'observation. On en voit sortir quatre paires de nerfs. Les deux premières, presque confondues à leur origine, sortent latéralement de la partie la plus large du ganglion ; la première, après avoir croisé la deuxième, va directement dans l'intérieur de la troisième paire de pattes. Chacun des nerfs de la deuxième paire, divisé vers sa lin, va, ainsi que ceux de la troi- sième paire, innerver les différents faisceaux musculaires moteurs de la patte correspondante avant l'entrée de ces muscles dans la patte. Enfin, la quatrième paire, formée de deux nerfs très forts, semble s'enfoncer dans l'intérieur des tissus de chaque côté du corps, innervant sans doute les organes internes. Les autres ganglions donnent aussi des nerfs semblables, mais dont la dispo- sition, et, pour certains, le nombre même, sont variables, et dans le détail desquels je ne veux pas entrer en ce moment, divers points demandant encore à être vérifiés. Il faut encore citer vers l'insertion de la deuxième paire de pattes et aussi un peu au-dessus de celle de la troisième paire, un gros nerf court émanant de chaque côté de la chaîne, pour se terminer sur les deux gros faisceaux de muscles longitudinaux. Diverses parties du système nerveux présentent des lacunes régulières se continuant sur une longue série de coupes, formant ainsi de véritables canaux destinés sans doute à servir à la nutri- tion de la chaîne nerveuse. Dans la partie antérieure de la chaîne ventrale en particulier, il est facile de voir la face dorsale présenter à droite et à gauche du plan médian antéro-postérieur deux lacunes symétriques, formant deux vaisseaux qui se prolongent très loin. Les différentes parties du système nerveux sont enveloppées d'un névrilemme extrêmement délicat et qu'il est très difficile de voir en certains points. C'est ainsi que je ne puis affirmer sa pré- sence autour des nerfs qui partent du système central. 218 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1890 Je dois enfin ajouter que je n'ai jamais rencontré la cellule ner- veuse classique, à protoplasma abondant ; partout la cellule ner- veuse se présente sous la forme myélocyte (ordinairement unipo- laire), si bien étudiée tout récemment par M. le professeur J. Chatin. J'ai étudié le système nerveux des espèces suivantes du genre Diaptomm : D. castor J urine, D. cœruleus Fischer, D. ambhjodon Marenzeller, D. Alluaudi de Guerne et Richard et D. Wiersejskii Richard. Ces espèces ne présentent aucune difïérence au point de vue qui nous occupe. 11 y a tout lieu de croire que les nombreuses espèces du genre sont constituées de la même façon. L'étude de Heterocope saliens Lilljeborg nous montre aussi une disposition très semblable à celle décrite plus haut pour les Diapto- inus. Je n'insisterai pas ici sur les différences de détail peu impor- tantes qu'on rencontre, me réservant d'en parler plus longuement dans un travail ultérieur plus complet où on trouvera l'étude détaillée du système nerveux de plusieurs copépodes d'eau douce (Canthocamptus stapliylinnsJunne, Bradya Edwardsi Richard, divers Cyclops et Calanides), en même temps que la comparaison de ce système dans les types étudiés. SUR QUELQUES POISSONS RAPPORTÉS DE MADÈRE PAR LE PRINCE DE MONACO par Robert COLLETT, Directeur du Musée zoologique de l'Université de Christiania. Pendant plusieurs séjours faits à Madère en 1888 et 1889, S. A. le Prince de Monaco put réunir une petite collection de Poissons pris, pour la plupart, à la ligne, au large de Funchal, par les pêcheurs du pays. Aussi ne connaît-on pas exactement la profondeur d'où ils proviennent. Ces Poissons, que le Prince a bien voulu me prier de déterminer, ne comprennent que neuf espèces. Toutefois, Tune d'elles, Chlamydoselaclius anguineus, offre un très grand intérêt. Elle constitue, en effet, parmi tous les Squales de l'époque actuelle, un groupe distinct et assez isolé ; de plus, son existence n'avait encore été signalée qu'en un fort petit nombre de points de l'Océan Pacifique. On trouvera ci-après Ténumération des espèces avec quelques SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1890 219 remarques concernant certaines d'entr'elles. Toutes sont conservées dans la collection de S. A. le Prince de Monaco. Spinax pusillus (Lowe), 1839 AcdnthUHuni pusilluin Lowe, Proc. Zool. Soc. London, p. 91, 1839. Un exemplaire 9 jeune, Funchal, 1888. Sp. pusillus paraît être surtout répandu sur les côtes de Madère, d'où il fut décrit par Lowe, dès 1839. L'expédition du Talisman (V' aillant, Poissons Travailleur, Talisman, p. 72) l'a pris au voisi- nage des îles du Cap-Vert, à une profondeur de o80 mètres; il a été trouvé également à Cuba par M. Poey. Ce petit Squale se distingue facilement de Sp. spinax par son corps lisse, chaque écaille portant une tubérosité plate et mousse, sans épines ; la queue est relativement courte (plus courte que la longueur de la tête jusqu'à la base des pectorales). MESURES DE l'eXEMPLAIRE EXAMINÉ Longueur totale , . . 223mm Longueur de la tête, de l'extrémité du museau jusqu'au dernier orifice branchial (base des pectorales) 58"»°^ Longueur de la caudale 59mm Au front, entre les yeux, se trouve (chez le seul exemplaire qui m'occupe), un petit espace triangulaire, dont la peau est blanche et dépourvue d'écailles. Chez Sp. spinax, on voit aussi quelquefois, mais pas toujours, au même endroit, un espace semblable décou- vert. Il en est de même à la paupière supérieure. ScYMNus LiCHiA (Bonuat.), 1788, Squalus licha Bonnat., Tahl. encycl. Iclith., p. 12, 1788. Un exemplaire, Funchal 1888, MESURES DE l'eXEMPLAIRE EXAMINÉ Longueur totale . 358'^"i Longueur de la tête, de l'extrémité du museau jusqu'au dernier orifice bran- chial 78mm Longueur de la caudale 106™™ Chlamydoselachus anguineus Garni., 1884 Chlamydoselachus anguineus Garm., Bull. Essex Instit.,XVI, 17 janvier 1884. Un exemplaire ? jeune, Funchal, mars 1889. 220 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1890 Les viscères oui été enlevés; quaul au reste, le spécimen est complet, mais fort contracté. Sa longueur véritable ne peut être indiquée qu'approximativemeut ; elle est, daus l'état actuel, de 24 pouces anglais (GlOmm). On ne connaît jusqu'ici ChlainijdoselachuH anguineus qne par un très petit nombre d'individus, tous des mers du. Japon. L'exem- j)laire typique, auquel manquaient les viscères et l'extrémité de la queue, était une femelle de grande taille; elle a été acquise par le Muséum de zoologie d'Harvard Collège. Le professeur Garman, qui la décrivit en janvier 1884 (Bull. Essex Inst., XVI), regarde ce nouveau type, parmi toutes les formes vivantes et fossiles, comme le plus proche voisin du genre Cladodus de la période dévonienne. Cette manière de voir, qui motiva un échange d'observations entre les naturalistes américains, a été ultérieurement précisée par Garman, en 1885, dans une description détaillée de l'espèce (Bull. Mus. Comp. Zool. Harv. Coll., XII, n" 1), accompagnée de plusieurs planches. Dans ce nouveau travail l'auteur considère Chlamydoae- lachus anguineus comme le plus proche parent de Cladodus tiiirabiUs Agass. C'est, dit-il, « the oUlest liinng type of Vertebrates.» Toutefois, ou ne saurait affirmer que la question de la parenté de l'espèce avec la famille Cladodontidœ et celle de son grand âge, d'après cette parenté, soit encore définitivement résolue. Cepeur daut, une espèce paraissant avoir été identique à Chlamydoselachus anguineus, ou en avoir été très voisine, fut découverte dans les couches du terrain pliocène de la Toscane par R. Lawley, en 1876. Cette forme ne fut identifiée qu'en 1887 par J. Davis (Proc.ZooI. Soc. Lond., 1887, p. 542), qui lui a donné le nom de Chlamydoselachus Lawleyi Davis, 1887. La connaissance de Chlamydoselachus anguineus a été fort étendue en 1884, par le D'' Giinther, qui (Rep. Deep-Sea Fishes Challenger, 1873-76) a donné une description détaillée des parties internes, accompagnée de deux planches (PI. LXIV-LXV). Bien que l'arbre généalogique de l'espèce ne puisse être considéré comme définitivement établi, il n'est cependant guère douteux, que parmi tous les Squales de notre époque, elle ne soit la plus proche voisine de la famille des Notidanidœ ; le genre Hexanchus, qui en fait partie, possède, comme Chlamydoselachus, Q orifices branchiaux. C'est dans cette famille également que Giinther range Chlamydose- lachus, dans son travail sur les Poissons des grandes profondeurs provenant de l'expédition du Challenger. Toutefois les différences nombreuses et assez essentielles qui l'en écartent semblent justifier SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1890 221 l'établissement d'une famille distincte proposée par Garman sous le nom de ChUiniydoselaeliidae. MESURES DE L'EXEMPLAmE DE MADÈRE Longueur totale Environ 610"ini Distance du museau à l'anus 340 » » » à la dorsale 380 » » » aux ventrales 290 Longueur de la tête, jusqu'au bord de l'opercule 81 Longueur delà tète, jusqu'au bord postérieur du dernier orifice branchial (la base de la pectorale) 108 Bouclie 51 Distance de l'anus à l'extrémité de la queue 270 » du bord antérieur des ventrales à l'ex- trémité de la queue 320 Distance de la base postérieure des pectorales aux ventrales 175 Base de la dorsale 45 Longueur de la caudale (lobe inférieur) 183 Longueur de la pectorale (bord supérieur) 57 Base de l'anale 70 Hauteur du tronc, environ 54 Hauteur maximum de la caudale 48 Je ne puis trouver aucune différence importante entre l'exem- plaire nouveau de Madère et la description de l'exemplaire typique du Japon. Il est vrai que celui de Madère n'a que 5 dents dans chaque série, l'intérieure n'étant pas encore développée, ou l'étant seulement au point de rester cachée derrière les autres. Mais cela tient, sans doute, au jeune âge de l'individu. Chez l'exemplaire typique, qui mesurait environ 66 pouces anglais de longueur (1), les 6 dents étaient déjà développées dans chaque série, et Giinther ajoute que chez les spécimens du British Muséum, qui atteignaient à peu près la même longueur, il y avait de plus « generally j'rom one to three in an immature state of decelopment added. » Une autre différence, à laquelle on doit peut-être attacher quelque importance, est la dimension relativement plus grande de la tête chez l'exemplaire de Madère. Chez le type provenant du Japon, qui avait environ 66 pouces de longueur totale, la longueur de la tête, comptée jusqu'à la base (1) La longueur était 59,3 pouces, à laquelle vient s'ajouter encore Texlrémité de la queue d'environ 7 pouces, en tout environ 66 pouces. 222 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1890 des pectorales, était de 8,5 pouces ; elle est donc contenue 7,8 fois dans la longueur totale. L'exemplaire, dont la ligure est donnée par (iiinther (Challenger Rep., p. 2, pi. LXIV), est un inàle, dont la longueur totale (1) atteignait 58 pouces (1463™™)^ et la longueur de la tête (de l'extrémité du museau à la base des pectorales), 9 pouces (227mm). Le rapport est donc ici 1 à 6,4. Chez l'exemplaire de Madère, — le plus petit de cette espèce que l'on connaisse jusqu'ici, — la longueur de la tête(de l'extrémitédu museau jusqu'à la base des pectorales), est contenue 5,6 fois dans la longueur totale. Il semble donc que la tète des jeunes individus soit relative- ment plus grande que celle des spécimens plus âgés; toutefois la dilïérence ne doit pas être aussi grande que semble l'indiquer le seul individu de Madère dans son état de contraction. A la description des écailles donnée par Garman, j'ajouterai que les écailles pointues, élargies, qui forment une petite crête le long du bord supérieur de la caudale, disparaissent peu à peu vers l'extrémité, de sorte que le tiers postérieur eu est dépourvu. Au lobe inférieur, les écailles ne se trouventque dans le quart inférieur. GoBius paganellus Lin., 1766. Gohius paganellus Lin., Syst. nat., éd. XII, I, p. 449, 1766. Trois exemplaires, Funchal 1888. Tous appartiennent à la forme Gohius maderensis Guv. et Val., 1837 {Hist. nat. Poiss., XII, p. 55); Steindachner [Ichth. Ber. il. eine nacli Span. u. Port, unter. Reise, 1866) a prouvé que c'est une simple variété de couleur de Gobiûs paganellus Lin. Blennius sanguinolentus PalL, 1811-1831. Blennius sanguinolentes Pall., Zool. Rosso-Asiat., III, p. 168 (1811-1831). Un exemplaire, Funchal 1888. Belone belone Lin., 1766. Esox belone Lin., Syst. nat., éd. XII, I, p. 517 (1766). Belone acus Risso, Hist. nat. Eur. mér., III, p. 443, 1826. Un alevin, pris à la surface de la mer, le 23 mars 1889, 2 milles au large de Funchal. L'exemplaire, qui a 59™^ de longueur totale, se trouve encore dans la phase Hemiramphus, aussi ne peut-il être déterminé avec une certitude parfaite. Cependant, il répond exactement aux alevins (1) D'après une obligeante communication de M. Boulenger. SKANCE DU 2,1) NOVEMBRE 1890 223 de la même grandeur de Belone belone, provenant de l'Europe septentrionale et occidentale. La peau qui couvre la mâchoire inférieure présente chez ces alevins, à l'extrémité, une petite dilatation facile à voir chez les spécimens en bon état, bien que de chaque côté la membrane ne soit guère plus large que l'extrémité de la mâchoire elle-même. Macrurus cœlorhynchus (Risso), 1810. Lepidoleprus cœlorhincus Risso, Ichth. ISice, p. 2.00, 1810. Un exemplaire, Funchal, 26 mars 1889. Cet individu a l'extrémité de la queue brisée, mais paraît être à peu près adulte. La longueur de la tète est de 70mm, celle de l'œil 25™^^ celle du museau 24""™. Comme chez les exemplaires de Gûnther (Challenger liep.,]). 129) et chez tous les autres spécimens que j'ai examinés, il y a un petit point sans écailles entre les ventrales. Le bord extérieur de l'anale ainsi que les ventrales sont noires. Macrurus cœlorhynchus est commun dans les parties occidentales de la Méditerranée et dans les parties centrales de l'Atlantique, vers l'équateur et les Açores (Vaillant, Pois. Travailleur, Talisman, p. 249). Vers le nord, plusieurs exemplaires ont été pris sur les côtes d'Irlande (Gûnther, Ann. Mag. Nat. Hist., décembre 1889), enfin, un exemplaire, conservé au Musée de l'Université de Chris- tiania, a été trouvé dans l'estomac d'un Gadus morrhua, pris sur la côte en dehors de Bergen, eu Norvège, 61" Lat. N., en 1844. (Collett, N orges Fiske, p. 129). Chauliodus Slo.^nii Bl. Schn., 1801. Chauliodus Sloanii Bloch et Schn., Syst. Ichth., p. 430, ISOl, Un exemplaire adulte, Funchal, Mars 1889. mesures de l'exemplaire examiné Longueur totale 335mm » de la tête 48mm La dent allongée par devant, à la mâchoire infé- rieure 22mm Ch. Sloanii appartient à la Méditerranée et aux parties centrales de l'Atlantique. Un individu a été trouvé dans l'estomac d'un Gadus morrhua sur les côtes orientales de l'Amérique du Nord. Alepidosaurus ferox Lowe, 1835. Alepidosaurus ferox Lowe, Trans. Zool. Soc. Lond., I, p. 395, 1835. XV. — 18 :2i4 SÉANCE DU 25 novembre 1890 Fraginenls (riiu exempUiire, Fuuchal, Mars 1889. La tète et les deux ventrales seules sont conservées. Le Poisson auquel elles ont appartenu devait mesurer environ un mètre de longueur. Longueur de la tète 186'""i Hauteur de lœil SO'""! Longueur du rayon le plus long des ventrales. '. . . 30°i'" Les dents allongées des os palatins sont au nombre de quatre, dont les deux antérieures sont les plus longues (29^^), et ont une position alternante. Les dents allongées correspondantes de la mâchoire inférieure sont plus courtes; il y en a trois à droite, une à gauche. La plupart des exemplaires à'Alepidosaunis fero.r, trouvés jusqu'à présent, proviennent des parages de Madère; il semble cependant que l'espèce est assez commune dans l'Atlantique. Î2^\ Séance du 9 Décembre 1890 PRÉSIDENCE DE M, J. DE GUERNE, PRESIDENT MM. DE Nerville et Vaudremer, présentés à la dernière séance, sont éhis membres de la Société. M. le professeur A. Bogdanov annonce que la Commission d'orga- nisation des Congrès internationaux de zoologie et d'anthropologie préhistorique a reçu de M. Kôliler, fabricant de produits chimiques à Moscou, un don de 5000 roubles, pour aider à la préparation des Congrès. La Commission d'organisation fonctionne dès maintenant. Elle étudie un projet d'Exposition des Sciences géographiques au Jardin zoologique et a choisi comme délégués en France MM. R. Blanchard et Marion pour le Congrès zoologique, MM. Chantre, Deniker et Hamy pour le Congrès d'anthropologie préhistorique. Elle a en outre institué deux sous-commissions chargées d'élaborer le programme scientifique des Congrès, l'une sous la présidence de M. le professeur N. Zograf, l'autre sous celle de M. Anoutchine. M. G. Cotteau communique son neuvième article sur les Echinides nouveaux ou peu connus. Renvoi aux Mémoires, M. Dautzenberg communique un travail sur les Mollusques recueillis par M. Chevreux au cours de sa récente campagne sur le yacht Melita. Renvoi aux Mémoires. VARIETES DE COLORATION CHEZ LES OISEAUX DE LTNDRE (Collections Mkrcieu-Génétoux et R. Rollinat) par Raymond ROLLINAT. BuTEO VULGARIS Willug. — Busc vulgairc. Un exemplaire plus sombre que le type. Trois sujets chez lesquels le blanc domine. L'un de ces sujets est entièrement blanc en dessous et roux Isabelle en dessus. Environs d'Argenton. :ii<> SÉANGK DU 9 DÉCEMBRE 1890 IMiLvis p.EGALis Schweiic. — Milan royaL Une vieille $ d'un blond presque Isabelle, mêlé de beaucoup de taches d'un blanc pur, principalement sur les parties supérieures. Tuée à Saint-Benoît, Falco cineraceus Mont. — Busard Montagu. Un cT entièrement mélanos, avec une plume d'un blanc pur entre les cuisses. Un jeune en costume mélanos, avec la nuque rousse. Picus MAJOR Linné. — Pic épeiche. Un cf OÙ le front, les joues et les parties inférieures, au lieu d'être d'un blanc pur, sont fortement nuancées de roussàtre. Picus minor L. — Pic épeichette. Une 9 qui a une grande tache blanchâtre sur le front, cette tache est brune chez les autres femelles. Gecinus canus Boie. — Gécine cendré. Un cf adulte qui n'a que quelques plumes rouges sur le front. CucuLUSCANORUS L. — Coucou gris. Une 9 adulte d'un beau roux sur les parties supérieures, avec de larges bandes noires transversales; croupion d'un roux pur, çans taches; les parties inférieures blanches, rayées en travers de bandes noires étroites, en forme d'écaillés, sur la gorge et la poitrine. Alcedo ispida L. — Martin-pêcheur vulgaire. Un cf albinos, abdomen légèrement roussàtre. Tué à Châteaubrun. Cor vus cornix L. — Corneille mantelée. Un sujet, dont les plumes du dos, d'un gris cendré bleuâtre, ont leur centre relevé d'une tache noire oblongue. M. Temminck, dans son Manuel d'ornithologie, attribue cette variété à l'accouplement de la Corneille noire avec la Corneille mantelée. Un magnifique exemplaire de cette variété a été tué près d'Ar- genton. Cet hybride avait des taches noires plus prononcées que dans la précédente variété, et avait eu outre la poitrine et le ventre noirs. PiCA CAUDATA L. — Pic Ordinaire. Une variété albinc, mouchetée de plumes noires; quelques traces noires sur le ventre : cette partie est entièrement blanche chez les sujets à coloration normale. Environs d'Argenton. SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1890 227 'F Garrulus glandarius Vieillot. — Geai ordinaire. Un sujet à plumage entièrement blanc pur; iris, bec et pieds roses. Tué à Parnac. Lanius collurio L. — Pie-grièche écorcheur. Un cf albinos à queue et ailes semblables à celles du cT ordinaire. Tué près d'Argenton. Passer domesticus Brisson. — Moineau vulgaire. Un sujet entièrement albin, un semi-albin ; un de couleur bla- farde ; plusieurs avec rémiges blanches plus ou moins nombreuses. Un c? dont le plastron noir est terminé par une zone d'un roux marron. Un très vieux cf dont le roux du manteau est très vif et les taches blanches des cotés du cou d'une couleur pure. Un cf à plumage des parties inférieures entièrement blanc et les parties supérieures de couleur blafarde. Un sujet Isabelle en dessus, blanc eu dessous ; un marbré de blanc en dessus, blafard en dessous ; un entièrement d'un brun roux. Capturés à Argenton. Fringilla coelebs L. — Pinson ordinaire. Un cf à tête jaune clair; nuque, gorge, devant du cou, ailes et queue d'un blanc pur ; quelques parties du corps semblables au mâle ordinaire. Une 9 Isabelle, ailes blanches. Une 9 Isabelle, ailes et queue blanches. Environs d'Argenton. Carduelis elegans Steph. — Chardonneret élégant. Un cf tfui tourne au mélanisme. Un cT albinos, du jaune se montre sur les côtés des ailes ; queue de couleur ordinaire. Tué à Argenton. Cannabina linota Gray. — Linotte vulgaire. Une 9 Isabelle, à rémiges et pennes blanches. Tuée à Argenton. Emberiza citrinella L. — Bruant jaune. Un cf albinos lavé de jaune très clair. Argenton. Une $ Isabelle. Chàteauroux. Un cf et une 9 de couleur Isabelle. Argeulou. 228 SÉAiXCE DU 9 DÉCEMBRE 1890 « ' Alauda arvensis L. — Alouette des champs. Un cT à gorge, collier et poitrine d'un blanc pur, à l'exception de quelques petits traits bruns et roussàtres semés 'sur la poitrine. Un cT à sommet de la tête, front et bec blancs. Un cT couleur de suie; une femelle à plumage blafard. Une 9 où le noir et le gris forment seuls la teinte des parties supérieures; une 2 où le noir brun et le blanc couvrent ces mômes parties. Deux femelles de couleur Isabelle ; une $ blanche ; une 9 Isabelle. Ces oiseaux ont été capturés dans les environs d'Argenton. GALERmA CRisTATA Boie. — Cochevis huppé. Un jeune, en premier plumage, dont toutes les parties supé- rieures ont une couleur Isabelle, avec quelques teintes brunes, mais dont toutes les plumes sont liserées de blanchâtre; parties infé- rieures d'un blanc sale tacheté à la poitrine de points grisâtres peu apparents. Un autre jeune chez lequel le brun domine sur les parties supé- rieures, les plumes sont encadrées d'une couleur Isabelle, les taches brunes de la poitrine sont plus prononcées. Une 9 qui a le dessus des ailes, le croupion, les deux pennes du milieu de la queue, quatre pennes latérales d'un côté, deux pennes latérales de l'autre, et le flanc droit d'un blanc pur; quel(|ues petits points blancs sur la tète, le cou et le haut du dos. Environs d'Argenton. MoTACiLLA ALBA L. — Hochequeuc grise. Un (^ dont le plumage est entièrement d'un blanc pur. Tué à Cluis. TuRDUs MERULA L. — Mcrlc noir. Un cf dont le plumage est noir, mais moins profond que chez le cf ordinaire; les i)ennes alaires sont d'un brun olivâtre, avec une petite tache rousse vers le milieu. Un cf à plumage entièrement d'un blanc pur ; tué à Luzeret. Une 9 isabelle, tuée près de Saint-Benoit. Un jeune, d'un blanc jaunâtre, capturé dans un nid dans lequel il y avait deux albinos et trois autres petits de couleur ordinaire. Environs d'Eguzon. Un cf adulte à tête blanche, tué près de Châteauroux. Un cf albinos moucheté de quelques plumes noires, tué près d'Argenton. SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1890 229 TiTRDus Musicus L. — Merle grive. Un cT albinos, saus taches, tué àCuzion. RuTiciLLA TiTHYS Breliui. — Rouge-queue tithys. Un cf dont le derrière du cou, le dos elles petites couvertures des ailes sont noires. Sylvia hortensis La th. — Fauvette des jardins. Uu cf albinos, tué près d'Aigurande. Sylvia orphea Temm. — Fauvetie ori)hée. Uu cf tlout le noir de la tète est plus pâle que dans le type. Un cf dont la tète est d'un gris cendré. Sylvia cinerea Lath. — Fauvette grisette. Un jeune cf albinos. Starna cinerea Dp. — Perdrix grise. Deux cf de couleur Isabelle relevée de taches d'un roux plus foncé. Un d^ qui a une rémige de l'aile droite d'un blanc pur et deux taches blanches sur la poitrine. HiMANTOPUS MELANOPTERUS Mevcr. — Echassc à manteau noir. Uu cf qui a toute la nuque et l'occiput d'un blanc parfait. Crex pratensis Bechst. — Râle de genêts. Un sujet qui a les parties inférieures gris cendré au lieu de les avoir roussàtres. Anas boschas L. — Canard sauvage. Une 9 albinos, le blanc des parties inférieures est couleur de soufre. 230 Séance du 23 Décembre 1890 PRÉSIDENCE DE M. J. DE GUERNE, PRÉSIDENT M. le Président adresse les plus vives félicitations de la Société à M. R. Blanchard, auquel l'Académie de Médecine vient de décerner le prix Perron pour son Traité de zoologie médicale. Ce matin, M. le professeur de Quatrefages, membre de l'Institut, célébrait le soixantième anniversaire de son doctorat. Ses amis et ses élèves se réunissaient chez lui pour lui offrir son portrait, gravé par souscription pour la circonstance. M. lePRÉsmENide la Société Zoologique de France a, dans cette occasion, adressé à M. de Quatrefages la lettre suivante : « Monsieur, Avant de devenir un maître en anthropologie, vous avez illustré votre nom comme zoologiste. G'esteu cette qualité que, dès l'année 1852, l'Académie des Sciences vous appelait à siéger dans la 10^ section. C'est pourquoi également la Société Zoologique de France, dont vous avez bien voulu accepter d'être Membre hono- raire, tient à joindre aujourd'hui ses hommages tout particuliers à ceux que vous apportent avec une si grande et si légitime sympathie, vos éminents collègues, vos élèves, vos admirateurs, vos amis. » Veuillez croire, Monsieur, aux sentiments de profond respect dont je suis heureux de vous transmettre l'expression au nom de tous mes collègues. » MM. Rodriguez et R. Blanchard présentent M. Joseph Parmentier, étudiant en médecine, 3, rue Berthollet, Paris. On précède à l'élection du Bureau et des membres du Conseil, ainsi qu'au dépouillement des votes adressés par correspondance. Sont élus, sur 74 votes exprimés, dont 3 nuls : Président: M. leprof.A.RAiLLiET,par 71 voix ,,. T^ , . , . ( M. Ph. Dautzenberg 71 » Vice-Presidents : „r , T^ t-, r. ^, { M. le Dr E. Oustalet 71 » Secrétaire général : M. le D^' R. Blanchard. . . 70 » / M^iie F. Bignon 70 » Secrétaires : ] M. J. Richard 71 » ( M. L. B. de Kerhervé .... 71 » Trésorier: M. G. Schlumberger 71 » SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1890 231 Archiviste-bibliothécaire : M. H, Pierson, par 70 voix M. le prof. Bureau 71 » M. leDiF.JoussEAUME 71 » M. leDrJ. G. deMan 70 » M. P. MÉGNIN 69 » Membres du Conseil. M. le D'' Blanchard communique un travail intitulé: Essai d'une révision des Cestodes. Première paiiie: Téniadés. Renvoi aux Mémoires. SUR LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE QUELQUES MICROSCLEROPHORA par Emile TOPSENT. Le nombre est incalculable des Eponges connues d'après un seul spécimen, souvent môme d'après un simple fragment d'échantillon, ou recueillies jusqu'à présent dans une localité uni(|ue. Point n'est besoin de faire lessortir l'intérêt qui s'attache à de nouvelles ren- contres de ces espèces à de bonnes distances du lieu où elles ont été signalées toutd'abord, surtout lorsque les nouveaux individus pos- sèdent rigoureusement les caractères du type; il justifie amplement cette courte notice sur quatre Eponges d'un groupe encore très pauvre en espèces , le sous-ordre des Microsclerophora Sollas , à savoir, sur les trois espèces du genre Placiita F, E. Schulze et sur l'une des deux espèces du genre Corticium 0. Schm. Famille des PLACINID.E F. E. Schulze. Genre PLACINA F. E. Schulze. 1. Placina monolopha F. E. Schulze. Cette Éponge n'a été signalée qu'à Trieste, Lésina et Naples, où elle vit par 1-2 brasses de profondeur. Je l'ai retrouvée dans la Manche, à Roscolï, où elle est loin d'être rare. On la rencontre notamment en retournant les pierres du Beclem, dans la baie de Morlaix, à un niveau assez élevé. La drague l'a aussi ra])portée de la profondeur, considérable par rapport à ce ([u'on savait, de 65 mètres, au voisinage d'Astan. Placina moiioloiilia se présente là avec ses caractère:^ habituels : c'est une Eponge encroûtante, assez étendue, mince, molle, blanche 232 SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1890 au large, brun clair à la grève, à surface moutonnée, criblée de pores. Elle ne possède pas de cellules sphéruleuses distinctes; ses cellules flagellées sont grosses avec un long llagellum. Sa spicu- lation, identique à celle du type, contient une forte proportion de niicroxes ou asters réduits à deux rayons. Ainsi va grandissant peu à peu le nombre des Éponges communes à la Méditerranée et à la Manche. On peut déjà citer : Tethya lyncuriitm auct.. parlout dans Esperella sentinelln (Schm.) Vosm., irt. la Manche. Ute glahra 0. Schni., en divers points Oscarella lohularis (Schm.) Vosm., id. de la Manche. Saberites doiuuncula Nardo (syn. Gellius filnilatus {Sd\m.), ]am'. S. suberea Johnst.), id. Aplysilla sulfurea F. E. Sch., Luc et Dendoryx incrustans {Johns,L)Gvay , id. Roscofi. Myxilla irregularis (Bwk.), id. Leiicosolenia falcata (Haeck.) Poléj., Microciona alrasanguinea Bwk., id. Roscotï. Cliona celala Grant (1), id. A.vineUa damicoriiis 0. Schm., Roscofï. Cvastifica^Anc., id. Raspailia .siwposa (2) (Mont.)., Roscofï. C. lobataBanc, id. Placina monolopha F. E. Sch., Roscoiï. Esperella modesta (Schm.) Vosm., id. 2. Placina dilopha F. E. Schulze. Signalée seulement au fond de l'Adriatique, à Trieste, cette espèce habite aussi les côtes méditerranéennes de France. Je l'ai observée vivante dans un lot d'Épongés que mon regretté Maître, le profes- seur Eug. Eudes-Deslongchamps, m'envoya, il y a deux ans, de Bandol (Var). On ne connaissait jus({u'à présent aucune Microscle- ropliora sur ces côtes. Il est remarquable que le môme envoi en renfermait trois : cette Placina diloplta, puis Placina trilopha et Corticium candelabrum, représentées chacune par un individu. La Placina dilopha en question, fixée sur une pierre, est petite (5mm carrés), mince, très molle et verdâtre. Elle est riche en cellules sphéruleuses incolores, brillantes. Sa spiculation est conforme à celle du type. Les branches des deux rayons ramifiés des candé- labres se renflent à leur extrémité libre. Les niicroxes sont très rares. 3. Pl.vgina trilopha F. E. Schulze. Naples est la seule localité où cette troisième Placina ait été signalée. J'en retrouve un petit spécimen sur une pierre de Bandol. (1) Les trois Cliones de la Manche vivent à Toulon (Voy. ïopsent, Conlribution à l'étude des Clionides. Arch. de zool. exp. et gén., (2), V bis, 4' mém., p. 83. (2) Ou au moins une variété de cette espèce. SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1890 233 Il est encroûtant, blanc laiteux, et plus ferme que les Placina monolopha et dilopha que j'ai eu occasion d'examiner. Les branches des trois rayons ramifiés des candélabres se termi- nent en pointe. Comme dans P. monolopha, et au contraire de ce qui existe dans P. dilopha, les microxes, asters à deux rayons, sont très abondants. Famille COliTlCID.E Vosmaer. CORTICIUM CANDELABRUM 0. Schmldt. Ou sait déjà que la dispersion de cette Épouiie est vaste puisqu'elle a été découverte à Sebenico, Lésina, Naples, Cébu et Ponapé. L'échantillon provenant de Bandol, fixé sur une pierre, est semi- bulbeux; il mesure 4^"^ de diamètre et lmm5 de hauteur; il a beaucoup l'aspect de notre llalimrca Dnjardini de la Manche; sa consistance est molle et sa couleur brun-olivàtre, pâle par places. La couleur et la forme de Corticium candelabrum varient d'ailleurs beaucoup. La spiculation, assez lâche, u'olïre rien df particulier. OUVRAGE REÇU LE 23 DÉCEMBRE 1890 A. Fritsch, Fauna der Gasliohle und der Kalksleine der Fer m for uni U on Bvhmens, III, Heft 1, 1890. 234 Errata du Tome XIV Page .364, ligne 12, en reniontanl. lire : droite au lieu de gauche. — — ligne 10, en remontant, lire : larso-métatarsienne. Erkata du TOxMe X\' Page ()9, ligne 10, en remontant, lire : San-Jorge au lieu de San-Jorgi. — 109, titre du tableau, remplacer Tableau des espèces du genre Onus Risso. par Tableau des espèces de Motelles tricirrhées. — 180, ligne 12, en descendant, dans Taccolade, lire : Anlrini au lieu i\'Atriiii. — 200, dernière ligne, après sans pluie, ajoutez : par année. i3o ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX DÉCRITS DANS LE BULLETIN DE 1890 FORAMINIFÈRES Âdelosina JuUieni Schlumhergev. 146 Adelosina poiygonia Schhimhg.. 139 Sporozoaires lilanchardia Wierzejski, n. g 192 Bl. cypricola Wierzejski 192 Spongiaires Arlemisina transiens Topsenl 60 Peripliragella lusitanica Topsenl. 71 Biemma CheiTeuxi Topsenl 32 Pluiiwhalichondria Dendyi Tops. 08 B. Bautzenhergi Topsent 32 Phakellia Hirondellei Topsent 65 B. Grimaldii Topsent 32 Pytheas Topsent, n. g 31 CharaceUa Sollasi Topsent 70 P. atra Topsent 31 Chonelusma Sclmltzei Topsent 70 Raspailia f'alcifera Topsent 69 Dendoryx pectinata Topsent 66 Reniera FilhoH Topsent 05 Desmacella aberrans Topsent 67 Spanioplon Topsent, n. g 31 Epallax incrustans Topsent 08 Sp. fertilis Topsent 31 Ery lus numnudifei' Topsenl 70 Spirnstrella aculeata Topsenl 09 Espei'iopsis coluinnata Topsent... 67 Siiberotelites denwnstrans Topsenl 69 /:. polymorpha Topsent 67 Tetilla truncata Topsent 70 /;. praedlla Topsent 67 Trachya hyslrix Topsent 69 Forcepia cersatilis Topsenl 66 Tragosia fibrosa Topsent 65 Gellius macrosigma Topsent, 05 Yvesia Topsent, n. g . 29 llalichondria leuconoides Topsent 65 1'. fallax Topsent 31 Ilexaclinella Grimaldii Topsent. . . 71 1'. Guernei Topsent 30 Hymeraphia tuberosocapilata Top. 6S Y. llanseni Topsenl 'M Joyeuxia Topsent. n . g 29 1'. linguifera Topsent 30 J. cù'trfi.s Topsent 29 Y. pedunculata Topsenl 30 Lalrunculia insignis Topsent 69 Y. perlufta Topsent 31 Myxilla Pecqueryi Topsent 67 Y. Richardi Topsent 31 Pachastrella debilis Topsent 70 Y. Ridleyi Topsent 30 Bryozoaires Rhabdnpleura Grimaldii Jullien 180 Cladocères BosmitiajaponicaPoppeelRicha.rd. 76 DaphniaSchmackeriPoppe elRich, 74 Copépodes Diaplomus Àlluaudi deGuerneel Diaptomus Loveni de Guerne et Richard 198 Richard 177 Amphipodes Orchomene Grimaldii Chevreux 164 DÉCAPODES Àcanthephyra pulchra A. Milne-Edwards 163 Poissons On us biscayensis Colletl 107 Omis gnttatus Collett 105 Oiseaux Dryonastes GermainiOuslalel... 157 Lophornis insignibarbis E.Simon, 17 Dr. Maesi Oustalet. 155 2;^(; TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS Pages Cil. Alluaui). — LetLre à M. le Président 79 Bavay. — Sur la présence du Bothriocephaius latus k Madagascar i:J4 F. BiGNON. — Remarques sur le procédé pour la préparation des poches aériennes indiqué par M. Plateau . . . . • 99 B. Blanchard. — Nouvelles observations sur un cas de sabot adventice chez le Chamois 84 — — Observations au sujet d'une Note de M. Bailliet 91 — — Anomalie du plumage chez un Pigeon Paon 92 — — Anomalie des organes génitaux chez un Tœnia saginaia Gœze 1()G R. Blanchard et .1. Richard. — Sur les Crustacés des sebkhas et des ciiolts d'Algérie 136 Ed. Chevreux. — Microprotopus maculatus et Microprotopus longimanus 148 — — Description de l'O/'cAomene G7'iHia/rf«,.Amphipode nouveau des eaux profondes de la Méditerranée 164 R. CoLLETT. — Diagnoses de Poissons nouveaux provenant des campagnes de r Hirondelle W6 — — Sur quelques Poissons rapportés de Madère par le Prince de Monaco 218 L. CuÉNOT. — Le sang des Meloe et le rôle de la canlharidine dans la biologie des Coléoptères vésicants 126 W. H. Dall. — Types fossiles de l'éocène du bassin de Paris, récemment découverts en Amérique 97 P. Fischer et D. P. Œhlert. — Brachipodes provenant des campagnes de ï Hirondelle en 1886, 1887, 1888 118 H. Cadeau de Kerville. — Sur l'existence du Palaemonetes varians Leach dans le département de la Seine-Inférieure 21 — — Sur la présence du Cribella o eu lata dans le Pas- de-Calais 98 J. DE GuERNE et J. Richard. — Diagnose d'un I^iapiomMs nouveau du Congo. 177 — — — Description du Diaptomus Aliuaiidi, n. sp., recueilli par M. Alluaud dans un réservoir d'eau douce à Lanzarote (Canaries) 198 HÉRON-RoYER. — Nouvelles observations sur l'acclimatation du Discoglosstts a uritus 14 — — Quelques mots sur les mœurs de VHyla versicolor Daudin et sur l'accouplement des Batraciens anoures 205 Et. Jourdan. — Note préliminaire sur les Zoanthaires provenant des cam- pagnes du yacht l'Hirondelle 174 J. JuLLiEN. — Description d'un Bryozoaire nouveau du genre Rhabdopleura. . 180 Ch. van Kempen. — Des causes de la diminution des Oiseaux dans le nord de la France 124 L. B. DE Kerhervé. — Généralités et remarques sur les Moina 183 TABLE PAU ORDRK ALPHABÉTIQUK D'AUTEURS 231 Pages P. Marchal. — Sur la vessie des Bracliyures 171 A. Milne-Edwards. — Diagiiose d'un Crustacé macroure nouveau de la . Méditerranée 163 D. P. Œhlert et P. Fischer. — Brachiopodes provenant des campagnes de Y Hirondelle en 1886, 1887, 1888 M8 E. OusTALET. — Description de nouvelles espèces d'Oiseaux du Tonkin, du Laos et de la Cochinchine 133 L. Petit. — Note sur une Hirondelle albinos 204 F. Plateau. — Procédé pour la préparation des poches aériennes des Oiseaux. 71 S. -A. Poppe et J. RicHARo. — Note sur divers Entomostracés du Japon et de la Chine {Leptodora) 73 A. Raili.iet. — Une expérience propre à établir le mode d'alimentation du Distoine hépatique , 88 — — Sur le prétendu Monostoma leporis Kuhn . . 132 X. Raspail. ~ Sur la destruction des œufs du Liparis dispar par un Acarien. 94 — — A propos des Hirondelles 103 — — De l'incubation chez le Hibou vulgaire {Oliis vulgaris Flem. . . 130 — , Note sur la Mouche parasite des plantes potagères du genre Allium 147 J. Richard. — Entomostracés d'eau douce recueillis à Belle-Ile (Morbihan). . . 33 — Sur la glande du test des Copépodes d'eau douce 113 — Note préliminaire sur le système nerveux de quelques espèces de Diaptomus 212 J. Richard et R. Blanchard. — Sur les Crustacés des sebkhas et des chotts d'Algérie 136 J. Richard et .T. de Guerxe. — Diagnose d'un Diaplomus nouxeau du Congo. 177 — — Description du Diaptomus Àlluaudi, n. sp., recueilli par M. AUuaud dans un réservoir d'eau douce à Lanzarote (Canaries) 198 J. Richard et S. -A. Poppe. — Note sur divers Entomostracés du Japon et de la Chine (Leptodora) 73 R. RoLLiNAT. — Variétés de coloration chez les Oiseaux de l'Indre 225 H.-E. Sauvage. — De la présence du Cribella oculata dans le Pas-de-Calais.. 98 F. DE Schaeck. — Note sur les migrations des Oiseaux à travers les montagnes. 18 — Note sur la distribution verticale des Pœcile palustris Temm. et borealis Selys 179 Ch. Sciilumberger. — Note sur VAdelosina polygonia 139 P. DE Sède. — La croisière de la Léontine dans l'Atlantique boréal et dans la Mer du Nord 190 E. Simon. — Description d'une espèce nouvelle de la famille des Trochilidœ. . 17 Em. Topsent. — Notice préliminaire sur les Spongiaires recueillis durant les campagnes de V Hirondelle 26 — Notice préliminaire sur les Spongiaires recueillis durant les campagnes de l'Hirondelle 65 — Sur la distribution géographique de quelques Microscle- rophora '. . . 231 J. Vian. — Voyage d'une Hirondelle de cheminée 82 Ant. Wjerzejski. — Note préliminaire sur le Blanchardia cypricola, nov. gen., nov. sp 192 :i38 Tages Congrès international de Zoologie. Réunion du Bureau 110 Hèglesde la nomenclature des êtres organisés adoptées par le Congrès inter- national de Zoologie 36 Liste des abréviations conventionnelles des noms d'auteurs adoptées par le Congrès international de Zoologie 42 TABLE PAU ORDRE DE MATIÈRES Séance du 14 janvier 1890 1 — 28 janvier 20 — 11 février , 23 — 23 février 3;) — 11 mars 79 — 23 mars 8G — 8 avril 97 — 22 avril lt»0 — 13 mai 102 — 27 mai H2 — 10 juin 122 — 24 juin 129 — 8 juillet 13G — tl juillet IfiO — 28 octobre 169 — 11 novembre 203 — 23 novembre 212 — 9 décembre 223 — 23 décembre ■^SO CONGRES INTERNATIONAL DE ZOOLOGIE Réunion du Bureau, 21 mai 1 10 Errata 234 Espèces et genres nouveaux décrits dans le Bulletin de 1890 233 Table des matières par ordre alphabétique d'auteurs 236 Table par ordre de matières 238 Le Secrétaire général, Gérant, Dr Raphaël Blanchard. .VJ /■f ^ u _liJH 1A3^ M \ ■■ » %f